Cherche boulot mais pas vraiment

Huit-cent-vingt-six  (826) réactions de lecteurs au moment où je vais mettre le point final à ce billet : non ça ne traite pas de la promo pharamineuse que la chaîne  Enterre-Marché annonce sur les boîtes de sardines en escabèche par lots de quatre-vingt-seize. Il s’agit du Marronnier des marronniers, the sujet, le seul, le vrai, celui qui chavire le coeur des foules : « Garder ou ôter son voile, le dilemme des jeunes musulmanes en recherche d’emploi« . On peut dire que c’est un très gros succès ! bravo Le Monde, décidément bien dans sa ligne politico-éditoriale.

Extrait : « Dans le huis clos de l’entretien d’embauche, les femmes voilées ressentent durement l’obstacle invisible qui leur est réservé sur la voie de l’emploi salarié« . Sans doute, mais qui d’abord a disposé sur sa chevelure un obstacle bien visible et significatif ? J’image mon propos : si vos règles de vie vous obligent à vous mouvoir chaussé de semelles plombées de scaphandrier, pas la peine de courir le cent mètres plat… j’en ai lu plein, des réactions des lecteurs patentés du Monde… si je puis donner une tendance « à la grosse » (il faudrait un boulot de fou pour être exhaustif sur plus de 800 interventions), la voici : elles cherchent vraiment du travail ? la recherche de travail requiert des accommodements avec la réalité des entreprises.

Effectivement, l’entretien d’embauche n’est pas précisément un moment marrant ; mais il faut en passer par là, et les recruteurs étant ce qu’ils sont, il faut éviter de faire désordre : il me souvient avoir souvent ciré mes pompes noires, enfilé un costard et m’être étranglé d’une cravate, tout ça pour aider à suggérer au type assis en face de moi que j’étais bien l’homme de la situation : j’avais VRAIMENT besoin de trouver du travail.

Bon, certes, les recruteurs sont des ballots, ils sont craintifs, ah la la ! et pleins de préjugés contradictoires : ils vous veulent jeunes mais pleins d’expérience, dynamiques mais prudents, loyaux mais débrouillards… et surtout ils ne veulent pas se gourer ! Alors devinez qui ils choisissent entre deux nanas de qualités voisines, dont l’une est lisse dans sa mise tandis que l’autre agite son étendard ? et que vient proclamer l’appartenance religieuse dans une entreprise ? c’est tout simplement incongru.

Mais on assiste à de drôles de trucs, et les lecteurs du Monde l’ont bien vu : dans le même temps, en Iran, des femmes courageuses osent maintenant, au risque de finir en taule, ôter le voile que les mâles leur imposent manu militari depuis des décennies. Curieux télescopage !

Tibert

Bon à benner

Deux député(e)s de la majorité macronienne, mesdames Bergé et Descamps, viennent de pondre un rapport sur les problèmes et les perspectives des rapports enseignants-parents d’élèves : malheureusement je n’ai pas pu vous trouver ce petit bijou sur la Toile. En revanche on croule sous les lazzi éreintant ce rapport, sur ce site par exemple…

J’ai pu y piquer quelques perles… ceci notamment, qui donne à réfléchir : « Lorsqu’ils [ les professeurs, NDLR] sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent« . C’est un constat, et aussi une piste : bon sang, c’est bien sûr, si les profs de Mouloud, Moussa et Malika s’appelaient Hocine, Rachid… et non Robert ou Patrick, le communautarisme galopant vers lequel on nous mène droit dans le mur serait battu en brèche, ça tombe sous le sens  😉  Exigence, effort, culture, savoir, universalité ? ras des pâquerettes, complaisance et démission, répondit l’écho.

Mais bon… je voulais vous entretenir de cet article, là, sur la machine à laver « increvable« , hélas en projet, prototype, hypothétique produit réparable par tout un chacun. Enfin une idée qu’elle est bonne ! J’ai moi-même pu affronter l’obsolescence accélérée et voulue à au moins deux occasions : la première fois ce fut un sèche-linge Wh…. qui refusa de sécher après cinq ans et 2 mois ; coincé par les lieux et le temps, j’ai dû faire ce qu’il ne faut surtout pas faire : le bazarder et en acheter un autre. La carte-programmateur était cuite, ça coûtait plus cher de faire réparer que d’acheter du neuf (pas de la même marque, zut quoi !). La deuxième fois, ce fut un congèle Fau… au bout de trois ans et deux mois ! là j’avais du temps devant moi, de la place pour bosser, pas de stress… c’était, le croirez-vous, la carte-programmateur qui était naze ! et que j’ai commandée sur la Toile (quatre-vingt-dix euros tout de même), installée (pas simple ! ) et roule ma poule, il est reparti – pour trois ans, qui sait ?

C’est évidemment une chose dont les industriels ont horreur, le facilement réparable : banalisation des pièces et des techniques… juteuses interventions de techniciens patentés désormais inutiles… remplacement des machines plus rare… manque à gagner ! alors je tire mon chapeau aux deux téméraires qui se sont lancés dans ce projet, et je leur souhaite d’aboutir. Et puis de soigner la documentation pour l’entretien et les réparations : ça nous changerait des laconiques torche-balles de deux pages mal traduits qu’on trouve habituellement au fond de l’emballage.

Tibert

Quand FissaPizza fournit des certificats de domicile

(Juste un mot d’abord : les Défèque-Niouzes, en V.O. les Fake News chères à Donald T., sont devenues quasiment une marque de fabrique, aussi incontournable que le Frigibaire ou la Fermeture Eglair… ce sera bien entendu l’an prochain dans le dico Lafrousse : et UN anglicisme de plus, un !  merci à nos zélés journaleux. De fait, si l’on traitait de bobards, ou mieux, c’est pile-poil le bon terme, d’intox, ça ne ferait pas sérieux ; tandis que les Fake News, c’est en anglais, c’est du vrai faux ! )

Voilà…. ça ne changera rien à l’invasion anglo-américaine avec l’active et servile participation des journaux français, mais ça soulage.

J’ai suivi cet épisode épique d’un squat en banlieue parisienne : Robert (*), alerté par la police, découvre qu’une baraque lui appartenant et qu’il n’habite plus est squattée par tout un tas de Roms. La loi française à ce sujet est débile, et on se demande quel est le stupide législateur qui a pondu ça : dans les 48 heures – pas plus – de l’invasion illégale, la police est fondée à déloger les coucous sans autre forme de procès. Après ? oh là là, douucement, y a paas l’feuu, plainte, requête, huissier, trêve hivernale, avocat, gnagnagna… bref si vous récupérez votre bien dans les six mois vous avez du pot.

Et vous savez quoi ? le propriétaire légitime s’est vu mettre sous le nez par les occupants illégaux un ticket-reçu de livraison de pizza datant de plus de 48 heures, bisque-bisque-ra-geu ! comme quoi FissaPizza délivre des certificats de domiciles tachés de sauce tomate et d’huile pimentée, mais aussi valables que l’EDF ou la Compagnie des Zoos. Comprenne qui pourra… et la police ne peut rien faire, bien évidemment : La Loi, ma pauvre dame ! Donc, vous partez en houiquinde prolongé à Pâques et vous trouvez des squatteurs chez vous au retour ? c’est pas de pot ! bon courage mon pauvre ami.

Epilogue heureux, la cité voisine s’est mobilisée, vu que Robert avait des sympathies dans le coin : en nombre supérieur et déterminés, les Djeunes ont délogé les squatteurs. Moralité ? il n’y en a pas : tout est anormal dans cette affaire, tout choque le bon sens. Ah, j’oubliais : les Roms occupants, voyant la masse de djeunes venus les déloger, ont appelé la police. Y a que chez nous qu’on voit ça.

Tibert

(*) Pour des raisons de sécurité, le prénom de Youssef a été changé.