#Emotion

Certains journaux se demandent et nous questionnent : l’heure est grave depuis l’Occupation et les tickets de rationnement, les B.O.F. qui faisaient leur pelote en mouillant le lait etc : « Comment, mais comment faire revenir le beurre dans les rayons des magasins ?  » eh oui, le beurre ! pénurie terrible qui frappe nos tartines, confiture orpheline, tandis que l’argent du beurre, lui, ça va très bien merci, ne vous faites pas de bile pour lui.
Et puis ayons une pensée émue pour toutes les langues issues du latin et menacées par les pasionarias déchaînées de l’inclusif.ve (voir notamment Rue89, où elles ont pris le pouvoir et s’agitent un max) : la nôtre, et l’italienne, la portugaise, l’espagnole, la roumaine, sans oublier les régionales, la catalane, l’occitane, la provençale… toutes langues pour lesquelles le genre neutre, collectif indifférencié, prend la forme masculine. Ragazzi e ragazze, hermanos y hermanas, les mecs et les nanas ont en eux le péché grammatical originel du latin : c’est terrible !

Mais soyons sérieux : Jacques Sauvageot est mort ces jours-ci, le Sauvageot de Mai 68, du trio fameux avec Geismar et Cohn-Bendit. Il était du PSU façon Rocard, lui, ou tout comme, ou du même tonneau, dans cette gauche protéiforme de l’époque. Et les notables d’aujourd’hui et de la gauche revendiquée, de réagir comme il se doit, « adieu camarade » etc, évidemment.  En particulier à La France Insoumise, un des emblématiques bras droits de J-L Mélenchon : Clémentine Autain ! qui touïïttait ceci hier, texto : « L’une des grandes figures de 1968, Jacques Sauvageot #PSU #UNEF, nous a quitté. Emotion« .
nous a quitté ! mais, le pluriel de majesté autaine, ça donne « nous a quittée » ; le singulier féminin et très intime ce serait « m’a quittée » ; le pluriel neutre banal « nous a quittés », et s’il n’y a que des femmes, « nous a quittées » ; sans oublier la mixture inclusive qui bouffe connement quelques-uns des chiches 140 caractères : « nous a quitté.e.s ».
Voilà comme on écrit un touïïtt ému sous le coup de l’ #Emotion : on en oublie sa grammaire et les accords, les accords de gauche, évidemment.

Tibert

3 thoughts on “#Emotion”

  1. … Ahhh làlà : si les anciens combattants de 68 commencent à être fauchés par la Camarde, j’ai du mouron à me faire : j’ai jadis été sur le Boul’Mich aux côtés de Geismar, dudit Sauvageot, de l’indéboulonnable Cohn-Bendit et même de R. Dustchke ! Folle jeunesse…
    Mais bref, il y a plus grave : mauvaise nouvelle pour les marchands d’épinards, le beurre est en rupture. NOOONNN ??? ben si. (moi qui en ai une dizaine de kilos en stock dans mes congélos depuis la dernière ère glaciaire, je me trouvais bien con de gaspiller la place. Eh ben, maintenant JE SAIS POURQUOI ! Merci maman, merci papa : vos craintes issues du « Marché Noir » sont enfin justifiées ! Je m’en vas ouvrir un petit trafic… À quand la rupture en savonnettes ? J’en ai un plein carton depuis 56 et Suez et elles commencent à ressembler plus à des galets des plages de Bretagne qu’à du Palmolive pur jus d’olive… rance.
    Pour le reste, tout va ENFIN bien en France ! Oui, sinon comment expliquer que dans un monde qui vacille comme jamais, chez nous on ne cause que de beurre, d’écriture « inclusive » et de viols avec date de péremption dépassée depuis belles burettes ???
    Ou de victoires macronesques à la Pyrrhus : vous avez vu le coup des contrats de travailleurs-lleuses détaché-e-s ? Un an max, voir 15 mois, obtenus à l’arraché par notre cher Jupiter… Génial ; caisse on deviendrait si on l’avait pas ! Surtout quand on consulte les stats et qu’on voit que la durée ordinaire de ce genre de contrat excède péniblement les trois mois ! Vous savez comment ça s’appelle, ça ? ça s’appelle de l’enfumage. Et honte à Jean Quatremer – qu’on aime bien – pour avoir ostensiblement célébré ce succès diplomatico-économique en oubliant juste ce détail…
    Tiens, je vais me faire une bonne « ButterFladele »* bien épaisse avec mon café du matin.
    Et à la bonne vôtre !
    T.O.

    * Une tartine de beurre, en alsacien. Devinette : quel grand-grand musicien a donné ce titre à l’une de ses pièces ? Le 1er à répondre gagnera : une plaquette de 250 g de véritable demi-sel Isigny millésimée 1997 ! (Livraison non comprise ; à retirer sur place)

    1. Wolfgang-Amadeus, au hasard ? Et puis il reste à gloser largement – à tartiner, pardi ! – sur cette histoire de travailleurs détachés (à l’Eau Ecarlate) et les accords en trompe-l’oeil afférents. Mais ceci nous entraîne fort loin des touïïtts approximatifs de madame Autain en mémoire de J. Sauvageot, qui, il faut bien le dire, s’était très sagement rangé des voitures depuis 68.

  2. … GAAGNÉÉÉÉ !!! C’est bien de Mozart.
    Le premier (et l’unique… lot) reste à votre disposition pendant 17 minutes. N’attendez pas qu’il fonde !
    Pour le reste, oui Sauvageot s’était bien retiré des voitures depuis un moment : il était devenu Dr d’une École des Beaux Arts. Quant à R. Dutschke, lui a été victime d’une tentative d’assassinat par un peintre en bâtiment d’extrême droite allemand en 68, sur le K.Dam* à Berlin… Il est DCD des suites de ses blessures (épilepsie) onze ans plus tard, la veille de Noël 79.
    Moralité : les Allemands ne se méfieront jamais assez des peintres en bâtiment d’extrême droite.

    * Le Kurfürstendam ; comme qui dirait les Champs Zélisées de là-bas. Quant au gros Daniel K.B., lui va très bien, merci. Surtout depuis qu’il a décidé d’arrondir ses fins de mois difficiles de député européen en commentateur sportif…
    – De matchs de foot ?
    – Tout à fait, Thierry ..!

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