Escargots à la nantaise

Hier on a saccagé le centre de Nantes afin de protester contre la venue de la Marine ce dimanche dans cette bonne ville, où elle prévoit de tenir un meeting au Zénith du coin. C’était donc « pour la bonne cause », et pour enfoncer le clou les défenseurs de la démocratie et de la liberté ont prévu, dans le même esprit,  une opération « escargot » sur les axes donnant accès à cette salle afin d’empêcher les curieux et sympathisants de s’y rendre.

Que d’énergie dépensée, gaspillée ! et contre-productif avec ça, puisque chaque abribus défoncé, chaque poubelle incendiée, chaque cocktail-Molotov balancé dans les jambes des flics… est une incitation à voter pour des dirigeants moins complaisants avec la violence « du bon côté ».

Il serait plus économique et efficace, 1 – de casser préventivement et dissuasivement la gueule à « toutes les fâchistes et tous les fâchistes » qui auraient l’intention  de voter Marine ; 2) de brûler les piles de bulletins « Marine » : comme ça la démocratie sera sauvée, et les abribus avec. Comme le signait un manifestant hier, à coups de bombe de peinture sur une façade,  y avait qu’à pas l’inviter !  : ça tombe sous le sens.

Tibert

3 thoughts on “Escargots à la nantaise”

  1. Nos chers Bretons seraient-ils un peu lents à la détente ?? Il y a une trentaines d’années, tonton Jean-Marie avait annoncé solennellement un grand métinge à Toulouse (j’habitais Blagnac, à l’époque ; je crois me souvenir que c’était Dominique Baudis qui était maire) ; ces démonstratives réjouissances patriotiques devaient avoir lieu dans la grande salle des fêtes de la Piscine Municipale, dûment réservée pour l’occasion… malgré de nombreuses protestations d’origines diverses.
    La nuit précédant la venue de cet auguste* breton, justement, j’ai été réveillé vers les 3h du matin par une explosion – lointaine mais non moins violente – dont la sécheresse n’a pas été sans me rappeler certain souvenir de ce que j’avais déjà eu l’occasion d’entendre bien des années auparavant en Algérie : du plastic. Et Dieu sait que de Blagnac-nord à la Piscine Municipale de Toulouse, y’a une trotte…
    Las, le lendemain matin les employés municipaux constataient – avec une affliction soigneusement feinte ; on y aurait presque cru ! – qu’une puissante charge d’explosif d’origine inconnue avait ravagé le local en question, le rendant indisponible pour un bon moment. Détail : c’était bien du plastic.
    Réunion remise sine die, l’occurrence de se déplacer jusqu’au théâtre du drame manquant à point nommé à Le Pen pour venir constater « de visu » les dégâts, dûment piloté sur place par… les employés municipaux.
    Une enquête fut dûment diligentée… par la police (municipale !) ; laquelle s’empressa d’égarer le dossier dès lors que les soupçons se portèrent… sur ses propres agents, les seuls à avoir conservé quelques pains de plastic de la joyeuse époque de l’OAS.
    Pour le « cazoù », sans doute !
    Bref, une action efficace, gratuite et qui a frappé droit au but sans dévastations inutiles et sans « dégâts collatéraux », comme on dirait aujourd’hui.
    Etant donné les temps difficiles qui s’annoncent, certains devraient bien en retirer quelques leçons… sur le plan de l’efficience, en particulier.
    Mais on est « pro » ou on ne l’est pas !

    * « Auguste », au sens impérial du terme, bien entendu ! Rien à voir avec l’utilisation circassienne du terme ; et honnis soit qui mal y pense…

    1. Je n’ai aucun souvenir de ces faits, mais bon… action efficace sans nul doute, mais gratuite ? façon de parler. Quelqu’un a bien dû réparer les dégâts, non ? et les payer ? et puis c’est marrant, tiens, à propos de cet « auguste » breton de Jean-Marie (je vous laisse l’adjectif, personnellement je ne l’aurais pas eu à l’esprit) je pensais irrésistiblement, et pourquoi donc ? à Auguste Lebreton, qui lui était bien Auguste : ni le pitoyable gugusse circassien ni l’empereur. Et au titre d’une de ses oeuvres, prémonitoire : « La loi des rues ». On y est.

  2. … Je vous avoue que c’est effectivement l’évocation d’Auguste Lebreton qui m’a fait retenir l’épithète accouplée au sinistre Le Pen…
    Quant à la « gratuité » de l’acte, j’entendais par là que, malgré des dégâts matériels relativement importants, il n ‘y a pas eu de victime(s), tout simplement : l’heure avait été soigneusement choisie pour que l’endroit et ses alentours soient absolument déserts. Par contre, connaissant l’affection foncière des toulousains pour le coup de poing (une ville où « … Même les mémés aiment la castagne… » C. Nougaro), il eût été à craindre, en cas de tenue effective de ce « meeting », qu’il n’y eût quelques échauffourées dommageables pour autre chose que le mobilier…
    Bien à vous,
    T.O.

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