On me vante tous les jours les merveilleux services de Gougueul. Gougueul par ci, Gougueul par là… on en a fait un nom commun, c’est dire ! Fermeture-Eclair, Frigidaire, Delco, Gougueul. Gougler : lancer une recherche à partir d’un certain nombre de mots-clés à l’aide d’un butineur et du moteur de recherche Gougueul. Sur mon bel ordiphone (*), il paraît qu’on peut poser des questions orales à monsieur Gougueul, après l’avoir hélé pour le réveiller. Hier, démonstration, on m’a traduit oralement une température Farenheit en Celsius, après avoir claironné “OK Gougueul”. Moi, tout bêtement, j’allais soustraire 32, puis diviser par 9 et enfin multiplier par 5 ; mais ce n’est plus la peine maintenant de savoir que la conversion Celsius-Farenheit est une fonction affine, de la forme Y=aX+b ; ce pourrait être une fonction hyperbolique, un développement en série, que sais-je ? un truc mystérieux, requérant pour toute traduction la magie opaque OK-Gougueul ou la lecture laborieuse d’une table de conversion enfouie au fin fond d’une bibliothèque poussiéreuse, telles les regrettées tables de logarithmes Bouvard-et-Ratinet de ma jeunesse.
Moi je vous le dis : pas OK-Gougueul. La moindre des choses serait qu’on puisse choisir son interjection, lancer à son ordiphone “Oh Jules””, ou “Vas-y Machin”, bref ce qu’on veut. On est tous là à faire les hommes-sandwiches pour la maison Gougueul, et c’est 1) pénible, 2) on peut s’en passer, et ça entretient les neurones.
Tibert
(*) Smartphone semble gagner sur toute autre appellation -pourtant c’est très mauvais, tant la fonction téléphone de ces bidules envahissants est devenue secondaire. Ordiphone a peu de chances de percer, je sais ; c’est juste pour montrer que l’anglais n’est pas une fatalité.