C'est trop, là

J’en ai marre, de ce système.

Il y a quelque lustres j’achetais le journal, en papier, si si, je le lisais, même. Le journal-papier, forcément, il n’y avait pas autre chose, à part les infos « la voix de son Maître » (*) à la télé et à la radio. Je me souviens avoir eu un rituel vespéral et quotidien, aller-retour sur ma mobylette de marque japonaise vers la gare de Perrache, à Lyon : à cette époque la gare centrale lyonnaise était à Perrache, avant que cet abruti de Pradel fasse du quartier Perrache, ses platanes, ses canis et ses boulistes, un grotesque noeud d’autoroutes bétonné et infernal. J’allais acheter « Le Monde » ; paru dans l’après-midi à Paris (forcément !) il prenait le train d’avant le TGV, ce canard, et s’étalait dans les kiosques lyonnais de Perrache vers les 18 heures. Un canard qui avait de la tenue, des articles bien documentés, pas trop évènementiels, bref de quoi lire pas con, et plutôt neutre politiquement ; les choses ont bien changé, c’est rose-bonbon, Le Monde, maintenant, repeint socialo bon teint. Mais bon, sic transit… la lecture du journal se faisait assis à table en touillant un café, ou sur le canapé, un fauteuil… bref je m’installais pour lire.

Maintenant si je n’y mets pas le hola on me réveille durant ma sieste, non seulement pour me formuler en un français approximatif la 925 ème proposition de m’installer, avec la haute bénédiction et le parainnage revendiqué d’EDF, des panneaux photovoltaïques sur mon toit – c’est toujours non, et allez vous faire foutre – mais aussi pour m’alerter sur le fait qu’UneTelle est passée à la télé les nichons à l’air ou presque (cliquez pour voir), qu’Untel a fait un pet de travers… C’est de l’événementiel, les gars, aucun recul, c’est nul comme info. D’où vient ce vent oblique ? quelles prémices ? ses effets immédiats, certes, mais aussi, les conséquences environnementales, politiques, sociétales ?

Il y a très longtemps, je faisais remarquer dans ce même blog que le mètre est LA mesure officielle de longueur internationale. N’en déplaise à ces obstinés crasses d’Etats-Uniens. Et on continue dans les dépliants de pub de chez nous à nous assommer de télés 46 pouces , de « displays » (des écrans, en français) 7 pouces 1/2 et j’en oublie (très exceptionnellement, on va nous donner la traduction en centimètres, par bonté). A quoi ça sert que je me pète le baigneur à écrire des billets ? hein ? il y a des blogs de partout, sur tout, maintenant. Des blogs écrits par des primates avec leur queue, des blogs techniques, des blogs religieux, culinaires, aventureux… comment faire entendre la faible, l’indispensable voix du Chat Tibert dans cette cacophonie ? je suis dans la situation du piccolo qui répète sa partition, coincé entre les percussions, le quatuor de trombones et le tuba. Franchement, il y a des jours où je me dis qu’il faudrait faire plus vendeur, mettre plus de cul dans mes billets. Un piccolo, soit, mais avec du cul, visible… et puis des rappels pertinents, discrets mais incitatifs, sur le  Système International de Mesures.

Tibert

(*)  media commerciaux : infos plus libres, mais la pub, la pub, la pub, ad nauseam.

Media gouvernementaux : propres sur eux, corrects politiquement,  auto-censurés, et sournoisement biaisés. Et tiens, un peu de pub, aussi…

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