Des rosières et des grincheuses

Un entrefilet savoureux du Parigot – relayé par, tenez, Ouest-France,  le Courrier Picard, Le Point… nous apprend qu’une « fête de la Rosière » fait polémique : c’est à Salency, dans l’Oise. Le saviez-vous, la Rosière c’est une jeune fille méritante, « modèle » en quelque sorte, et l’élection de la Rosière est classiquement l’occasion de faire la fête au village. Il est des tas de patelins qui organisent ce genre d’évènement, tenez, à La Brède dans le 3-3, et si vous entrez « Rosière fête » sur votre moteur de recherche vous en trouverez plein.

Bien évidemment la grille de choix de LA jeune fille méritante de l’année a évolué depuis le 5ème siècle ! le critère de virginité – qui allait de soi encore jusqu’à la fin du 19 ème siècle – est évidemment passé aux oubliettes – pas d’examen gynécologique, rassurez-vous, contrairement à des pratiques encore assez courantes et rétrogrades, tel le drap qui doit être brandi taché de sang le lendemain des noces dans certaines sociétés qu’il est prudent de ne pas « stigmatiser », n’est-ce-pas.

Bref, la Rosière est encore de nos jours une fête assez courante, et qui ne soulève pas de vagues de pétitions. Sauf à Salency… il y est pourtant question de choisir l’heureuse élue comme suit : la Rosière aura dû faire preuve de son « dévouement à sa famille, [sa] disposition à faire le bien et à éviter le mal, être toujours de bonne humeur et souriante… Être quelqu’un de sympathique au final ! On n’en est pas à brandir le spéculum, et heureusement. Quant au bien et au mal, alors là… vaste sujet !

On pourra évidemment souligner le côté kitsch, rétro, daté et villageois de ce genre de manifestation. Soit ! ceci dit, ce n’est pas plus con et tout aussi rigolo, pour peu qu’on veuille faire la fête, que les  gay-prides (Fiertés homosexuelles, dans notre langue) qui font des références démonstratives à d’autres moeurs sexuelles, ni que la techno-parade ou les rave-parties – qui rendent sourd.

Tibert