On veille sur nous

Ce matin, attendant le bus NN (et non le tram 33, je n’allais pas manger des frites chez Eugène), je me poste sous l’abri ad hoc, avec ses deux panneaux publicitaires habituels derrière le banc habituel ; je n’y prête pas attention et leur tourne le dos. Arrive un type… normal, genre rouquin quarantenaire. Je ne suis pas son manège, mais je perçois qu’il fourrage, à droite, sous la vitre protectrice du panneau le plus éloigné. En fait il a l’air de chiffonner et rouler en boule le panneau de papier où figure le message de pub. Ah bon… il change le message, peut-être ? mais le voilà qui vient faire pareil sur le panneau juste voisin. Je regarde mieux… en fait, il saccage le panneau, le rendant illisible ! Il se relève content, son oeuvre accomplie ; je lui demande ce qu’il fabrique, et de m’expliquer que c’est une action contre un produit néfaste, mauvais pour la Planète, qu’il sabote donc les pubs pour la bière Corano mexicaine, beuurk, surproduction, alcool, terrible pollution, menaces sur la bio-diversité et les petits oiseaux, déforestation… je lui fais remarquer, a) que déforestation ? sûrement pas, vu que madame Hidalgo a promis de planter (enfin, faire planter…) 110.000 arbres à Paris – on va les compter, madame Hidalgo ! ; b) que je suis majeur et assez grand pour décider moi-même de donner suite, ou pas, aux appels du pied et aux chants de sirènes de la bière Corano ; ce n’est pas à lui de me dicter mes achats de bière, de guider mes choix. Son action commando, là, c’est qu’il nous prend pour des sous-citoyens à éduquer, et puis c’est de la censure ; il se comporte en censeur, rôle dont je ne lui reconnais ni la compétence ni le droit. Si ça se trouve, il dégonfle aussi les pneus des voitures trop opulentes à ses yeux ?

On en est restés là, le bus arrivait… voilà l’écologie aujourd’hui, mes amis : punitive, ça c’est déjà dans ses gènes depuis le début, “ah non pas la Corano, c’est mauvais !” mais autoritaire, sûre de ses certitudes, et disposée à nous les imposer – à nous rééduquer, pour notre bien et celui de la Planète, ça va de soi. Des tas de goulags ont prospéré sur ce genre de prémisses.

Tibert

PS- Personnellement, la bière en question, que monsieur Chirac semblait affectionner, n’a pas ma clientèle. Evocation lointaine d’une bière, beaucoup de marketing, et trop d’additifs ! la bière, c’est de l’eau, du malt, du houblon, du savoir-faire, et basta ! je boycotte en particulier toutes celles qui contiennent du sirop de glucose, ce passe-partout industriel sournois. Et puis sa contenance ! comme quasiment toutes les bières-bouteilles de l’Hexagone, elle affiche un misérable 1/4 de litre, juste de quoi humecter les amygdales. Le 1/3 de litre devrait être la norme. En somme, cet écolo-activiste anti-pub prêchait un converti – mais c’est mon choix, aussi libre et lucide que possible. Ses interdits, il peut se les mettre où je pense.

Diversion bienvenue

Pour éteindre un feu, les pompiers déclenchent parfois un contre-feu, qui, habilement mené, prive le premier d’aliment. J’aime à penser que ce nouveau deuil, qui paraît-il fut décidé en pleine conscience par son principal protagoniste, est une illustration de cette astucieuse technique. Tenez, la Une du Monde : “Live en cours” (je vous ai déjà dit tout le bien que je pense de cette expression débile) : “Mort de Jean-Luc Godard, en direct : témoignez et suivez les hommages et les réactions” . Non seulement c’est du “live en cours” , mais c’est aussi “en direct” : ce n’est sans doute pas de la conserve. Bien. Eh oui, Godard, Jean-Luc, vient de quitter cette Terre ; il se dit qu’en Helvète avisé et courageux il a su profiter des lois de son pays sur la fin de vie, qui sont moins connes que chez nous. Nonante-un ans… (*) J’aime l’idée qu’il a repris à son compte cette citation d’un de ses films :

  • Qu’a dit Goethe avant de mourir ? – (… ?) – Qu’a dit Goethe avant de mourir ? – euh… – Qu’a dit Goethe avant de mourir ? – ça suffit comme ça ! ” . Sans doute que ça suffisait comme ça, et voilà.

J’avais rencontré JLG en juillet 68 (à l’époque il donnait dans la Maolâtrie) ; il présentait les rushes – les prises brutes -, qu’il proposait à la critique, d’un truc assez innommable qui devait s’appeler British Sounds : une usine de bagnoles en Angleterre – à l’époque Austin fabriquait encore – avec une bande-son quasi en vraie grandeur : assourdissante ; des dialogues, donc, à peu près inaudibles, bref du Godard… eh bien, nous l’avons, ces jours-ci, notre British Sounds pénible, ce vacarme médiatique à rallonge, cette randonnée interminable du cercueil de l’ex-reine britannique dont nous gavent les médias français ; mais il y a désormais de la concurrence ! On pourra suivre, diversion inespérée – ce sera facilement plus sobre – les hommages à, les commentaires sur, les funérailles de JLG ! Je n’ai jamais été très chaud pour le cinéma de Godard ; à mes yeux, après “Pierrot le fou” c’est à peu près tout à benner, ça relève du pensum. Mais c’est juste mon point de vue à moi… je ne suivrai tout de même pas cette citation des Situationnistes : “Godard : le plus con des Suisses prochinois” . D’abord parce qu’il était aussi Français, et puis tout le monde a le droit de se tromper dans sa jeunesse, non ? En tout cas, on va peut-être enfin nous causer d’autre chose que de la reine d’Angleterre.

Tibert

(*) Septante, huitante, nonante… c’est nonante-un en Suisse, bien mieux que notre 4 x 20 + 11 alambiqué.

Ras la couronne

Je pense, comme vous, que c’est carrément lamentable : impossible d’échapper – sauf à boycotter la télé et les journaux – à la marée journalistique qui dure depuis 3 jours. Trop heureux de tenir un nonos à ronger, les journaleux ! et de nous le faire bouffer ! haché menu ! Et que je te bave, que je te bavasse, te tartine, te délaye, te commente… Hier ces abrutis transmettaient quasi in extenso et en “direct live” (en direct, quoi) le parcours solennel et compassé de quelques fourgons noirs à la queue-leu-leu sur les routes d’Ecosse ! vous comprenez, “c’est le cercueil où gnagnagna… le drap aux couleurs blahblahblah… les accompagnants etc etc etc.” . Ici c’est la France, une république, on a d’autres centres d’intérêt que la famille Windsor, ses frasques et ses pompes. Elle est morte ? c’était hautement prévisible, et voilà qui est fait. Sincères condoléances aux monarchistes britanniques, et passons à autre chose.

Notez, il est de nombreux citoyens d’Outre-Manche qui n’en veulent plus, de la famille Windsor, de son décorum, son budget plus que confortable, ses manoirs, ses hauts-de-forme et ses chapeaux à plumes assortis aux manteaux. De nombreux citoyens, là-bas, préfèreraient passer à un régime moderne, démocratique, sobre et sans chichis.

Laissons, de grâce, les Britanniques enterrer LEUR reine, qui n’est pas la nôtre, et évoluer, à leur convenance, vers un régime moins ridicule. Et puis je suis heureux de lire, dans France-Info, que des maires, chez nous, ont refusé de mettre les drapeaux en berne aux frontons de leurs mairies. Et d’une, on ne fait pas ce genre de génuflexion républicaine pour tous les monarques, le roi de Mésopotamie, du Siam ou du Poudo-Balung : pourquoi ce traitement à part ? et de deux, on a écrit “Liberté, Egalité, Fraternité” sur ces frontons de mairies, ce n’est pas pour donner des coups d’encensoir à une monarque, cheffe d’une variante locale de la chrétienté.

On aurait pu se montrer corrects, polis mais sobres ; nous assistons en fait, écoeurés, à une pipeulisation épaisse, lourde, complaisante de l’ensemble de nos médias, à brasser leur soupe “têtes couronnées” ad nauseam. Je ne vous dis pas, si Albert de Monac’ vient à casser sa pipe !

Tibert

Regrets et vieillesse

( ça sonnerait mieux avec “Vieillesse et regrets” … .. enfin, il me semble. La musique de la langue est comme ça. Il y a une musique dans les mots, mais c’est un autre sujet. Et je reste sur mon Regrets d’abord, c’est non négociable.)

Oui, donc… je lisais, tâchant d’échapper au déferlement journalistique, à la dévotion jalouse et carrément anglomane de mes compatriotes, au vacarme médiatico-monarchique déclenché par le décès d’une vieille femme de 96 ans quelque part en Ecosse, je lisais, donc, un article du Parigot sur la Fête de l’Huma et la visite qu’y fit monsieur Mélenchon… il regrettait, cet homme (il en est resté visiblement traumatisé), le poil de cul qui lui a manqué pour accéder au second tour en mai dernier : songez qu’il en rend quasiment responsable le Chef du PCF, qui s’est octroyé 2 % des voix, ces 2 % qui, justement, s’ils lui avaient été dédiés, à lui, l’Insoumis-en-Chef… il serait Président, c’est sûr, le second tour c’était in ze pocket, du tout cuit ! Alors, maintenant c’est trop tard, que voulez-vous… il a 71 balais, Jean-Luc M. : dans cinq ans il en aura 76, il ne pourra pas décemment remettre ça, c’est trop tard ! Aux Insoumis, il leur a dit qu’ils devraient se trouver un autre tribun, une autre tribune : Garrido, Coquerel, Corbière, Autain… il passe la main, Jean-Luc.

Il a tort. Osons un rapprochement ; on ne va pas aller jusqu’à évoquer Djack Lang, 83 ans aux prunes, et toujours gaillard aux manivelles pour arrondir sa petite retraite d’agrégé de Droit et d’ancien ministre ; mais Charles et Jean-Luc, tenez : Charles, de trois ans l’aîné de Jean-Luc… il a attendu super-longtemps ; je me suis laissé dire qu’il trouvait que ça commençait à bien faire. Mais ça y est, il a le poste ! La patience, ça paye. Il a eu, à vrai dire, peu de concurrents, bien que quelques “pointures” s’y soient intéressés ; Manuel Valls voulait postuler, paraît-il. Mais Charles va très bien le faire, il a le bon profil (!) comme quoi l’âge, c’est un détail.

Mais, un mot pour finir, sur le débat PCF versus Insoumis : Fabien Roussel ne laboure pas les mêmes sillons que Mélenchon, ça s’est bien vu aux discours des deux cadors et à leurs dissonances. Roussel veut qu’on mange bien, chez les Français, qu’on puisse se payer de la bonne viande, c’est important pour lui – je suis d’accord -, il l’a dit et redit aux Présidentielles ; et puis il s’est déclaré, je cite texto l’article, “pour « une gauche du travail et pas des allocs » afin de parler « autant aux Français des villes qu’à ceux des champs », que la Nupes aurait abandonnée” . Les Français des villes, ou ceux des champs ? la finale féminin-singulier, abandonnée, me laisse perplexe. Ou bien c’est la Nupesse qui a été abandonnée ? c’est la seule qui colle, orthographiquement, mais alors, la syntaxe… ? encore un article écrit à la truelle.

Tibert

C’est fini, “Charles attend”

( ?? rien de léger à monter en épingle, en préambule à ce billet ? ah si ! un “match de foot” bien dans la tradition du sport, 32 blessés parmi les “supporters” , comme on dit. L’affiche prétexte à en découdre, c’était Nice-Cologne : c’est-à-dire une trentaine de mercenaires-salariés moldaves, tchèques, croates, tunisiens, gambiens, ivoiriens… s’affrontant à coups de crampons et de tirages de maillots – deux types de maillots différents, pour qu’on les distingue dans la mêlée – autour d’un seul ballon rond, tandis que dans les tribunes ça bastonnait à qui c’est les meilleurs, des Cologniens ou des Niçois. Intéressant débat, très haut de gamme, comme vous voyez…)

Et puis à part ça ? la France vient de perdre sa reine, ou c’est tout comme. Impossible d’échapper à ce scoop planétaire. Et à la télé on nous rameute les Zitrone d’aujourd’hui, les doctes spécialistes de la royauté grand-bretonne, pour baver sur sa carrière, et des anecdotes sur Chi-chi qui lui tenait le bras, shocking, et l’autre, là, maintenant il va s’appeler Charles 3, et Megan y était pas, et Camilla par ci, et Balmoral (*) par là… hola, du calme ! à 96 balais, une estimable mamie – qui à ma connaissance n’a jamais fait la vaisselle – tire sa révérence, si j’ose dire : c’est malheureux pour elle, mais ça devait arriver, c’était de l’ordre du hautement probable. Sachant que les monarques occidentaux modernes (Suède, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Espagne…) sont là comme de ruineux pots de fleurs, pour faire jouli, serrer des mains cérémonieusement et prononcer des discours convenus et vains, c’est tout sauf essentiel, comme information. Charles aura attendu longtemps, et alors ? il ne pointait pas à Pôle-Emploi, que je sache, et puis c’était SON problème. Un problème anglais, en plus.

Evidemment, si l’on nous avait annoncé la mort soudaine et brutale de Vladimir P., ça aurait mérité qu’on en cause, qu’on tartine un billet sur le sujet. Mais là… pfff… que voulez-vous qu’on gratte là-dessus ? si les reines ne mouraient pas, à la longue, on s’en serait aperçus.

Tibert

PS – Cet aprèm’, je vais sur le Houèbe, j’ouvre “Le Monde” : photo de Charles 3 vu de dos – crâne un peu clairsemé et sûrement pas de RexGécolor – devant 3.276 Britanniques le prenant en photo avec leur cellphone. Légende : “live en cours” … live c’est du rosbif, à Londres c’est en situation, mais chez nous on dit et on écrit “en direct” ; et puis “en cour” , j’aurais admis : la cour du roi Charles 3 ; mais “en cours” ? “en direct en cours” , donc ! en direct, quoi… ou en cours… plus en direct que ça tu meurs. Si vous rencontrez du live pas en cours, pincez-moi.

(*) Si j’avais été la reine des Britanniques, et superstitieuse, jamais je n’aurais habité Balmoral ! Bas le moral… affreux, non ? à fuir.

La partie immergée du végétarisme

Ça fait déjà deux fois que je lis ou entends des âneries sur les icebergs… tenez : il y a une arnaque qui refait surface sur les mobiles, en ce moment, des histoires bidon de colis à livrer (si vous n’attendez pas de colis, eh bien c’est ça !). Je cite l’article du Parigot : “Piratage de boîte mail, récupération d’identifiants, souscription de crédit à la consommation… Les gens peuvent avoir plus d’ennuis après-coup, la surfacturation n’est que la partie immergée de l’iceberg. Le pirate en ligne a volé toutes vos données” . Immergée ? c’est l’inverse ! la glace étant moins dense que l’eau de mer, 917 gr au lieu de 1.025 gr par litre, l’iceberg flotte, ça on sait, mais le calcul montre – ce n’est pas sorcier – que 90 % environ de ce bloc de glace est sous l’eau ; enfin, ça dépend de sa forme. La partie immergée, c’est de loin la plus grosse ! Bref, certains journaleux ont de piètres notions de physique. On se renseigne, zut, quoi !

Mais immergée, émergée, bof… pas grave, c’est presque pareil, n’est-ce-pas ? Je passe à autre chose, les menus des cantoches scolaires à Grenoble. Enorme hourvari, la mairie “écolo” , que plus écolo qu’eux tu meurs, a défini trois types de menus “au choix” : le Vert, végétarien (pas extrémiste, il y a des oeufs, bref de la volaille en devenir) ; le Bleu, avec du poisson ; le Rouge, menu “viandard” . J’écris “au choix” entre guillemets, car si les parents ne choisissent pas, c’est automatiquement le Vert : le standard, c’est le végétarien ! Rien de pendable ? c’est à voir. On connaît les options radicales de monsieur le maire, vert-rouge s’il en est, son souci manifeste de se mettre au mieux avec la communauté musulmane la plus militante… Les papiers des journaux sur le sujet sont de tons bien différents, suivant qu’on se branche sur le Figaro (très critique, évidemment) ou Le Dauphiné, le canard local, qui donne la parole et la part belle au maire. On lit des trucs ahurissants, voyez cette élue qui argumente pour le menu Vert : on apprend qu’un repas avec du boeuf, c’est 33 km en voiture ! développons : si c’est un haché de 75 gr., c’est moins de bagnole qu’une entrecôte (*) de 250 gr., non ? et la voiture, la voiture honnie, le repoussoir, c’est un ignoble SUV, ou une hybride acceptable ? on est en pleine propagande, là, on nous joue de la flûte !

( Parenthèse : à propos d’aliments vilains-pas beaux, beurk, il faudra qu’on reparle de la filière soja / tofu : quelle proportion de notre consommation nationale de tofu est importée ? de vachement loin… pas local du tout ? des USA, notamment ? combien de CO2 ? de kilomètres en voiture ? fermons la parenthèse. )

Le rigolo, c’est – voyez RTL – que 94 % des parents ont refusé le menu Vert, chéri de monsieur Piolle ! gros succès 😉 … mais rien n’est joué : il faudra suivre cette histoire, voir comment la mairie va communiquer sur ces choix de menus : ne soyons pas naïfs, des tas de bidouilles plus ou moins correctes sont possibles, pour favoriser ceci ou cela, et avancer obstinément les pions de militants écolos persuadés mordicus de détenir la Vérité – et résolus à l’imposer à tous. En ce sens c’est un credo parallèle à l’Islam radical : que les Infidèles à la Verdure se convertissent, ou se soumettent.

Tibert

(*) Cuite au barbecue, bien entendu, et par un mec forcément macho.

Enflure de psys

Juste un point de vocabulaire : on nous sort de la shrinkflation dans tous les coins, ces jours-ci. Un très moche “mot-valise” , comme on dit, de shrink (en anglais, what else ?) : “rétrécir” , ou “psychologue” , au choix, et… flation, qui nous laisse tout aussi perplexes : in-flation, dé-flation, stag-flation ? à vous de voir. La déflation des psys, peut-être ? pourtant, depuis quelques années, les cellules psychologiques se multiplient à tout propos, attentat, accident… allez hop, une cellule psychologique ! Mais je blague, là ; au vu du contexte actuel et des articles qui détaillent la chose, ce serait de l’inflation masquée peu ou prou par une vieille manip bien connue – voir les yaourts, dont le fond est de plus en plus haut. On baisse la quantité, le prix restant stable ou à peu près. Tenez, chez Lideul, j’ai pu voir des paquets de café “L’Hors arômatic” par deux à 2 x 220 gr., quand partout ailleurs c’est 2 x 250 : ils étaient moins chers, évidemment ! Mais, soyons scientifiques, le prix unitaire est toujours aussi révélateur : c’est le prix unitaire (au kilo, au litre, à la pièce…) qu’il nous faut mémoriser et comparer, chers auditeurs ; lui ne nous roulera pas dans la farine ! (*)

( Je change de sujet : au passage, je voulais saluer l’effort des caisses de retraire AGIRQ-ARRKO, qui en ce début septembre nous régalent d’un +0,23 % sur les pensions ; elles sont bien bonnes, et voilà qui va largement compenser la shrinkflation actuelle 😉 )

Et puis la vieillesse est un naufrage, on en constate les effets tous les jours : madame Royal, 69 ans ces temps-ci, apporte un précieux et décisif soutien à monsieur Poutine, qui ne lui a probablement rien demandé. Sans doute légitimement jalouse de monsieur Djack Lang, accroché – sauf mauvaise information de ma part – malgré son grand âge, et tel une bernique, à son rocher de l’Institut du Monde Arabe, sans doute cherche-t-elle un dernier poste un peu ronflant aux Amitiés Franco-Sibériennes, par exemple ? Rappelons-lui simplement des faits indéniables et avérés, que a) la Russie a annexé la Crimée il y a huit ans ; b) la Russie a envahi l’Ukraine, pas l’inverse. Quant au soi-disant “processus de paix” dont elle nous cause, il faudrait qu’elle nettoie ses lunettes : il n’y a pas plus de processus de paix que de beurre en tranches ; c’est un processus de guerre qui est à l’oeuvre, là. C’est dur à comprendre, je sais…

Tibert

(*) Précision (le mot est tout indiqué) : le fameux “e” qui accompagne partout les poids, volumes… imprimés sur les emballages. Exemple “320 gr. e” (le “e” est imprimé très gros). C’est pour dire “environ” . Environ comment ? ça dépend… pour la farine dans laquelle on nous roule, si c’est “environ 1 kg” ça ne peut être moins de 0,985 kg : on peut nous carotter très légalement 15 grammes, pas plus.

Cher pays

( Cher, à tous points de vue !) ici l’orthographe est la même, la cherté et le chérissement. Reste la chère, qui est chère et de plus en plus moche ; et d’une les restos envisageables sont en vacances, fermés, absents (*)…, bref pas envisageables ; et de deux, on est coincés entre “en bas” les gargotes façon kébab-pizza-hamburger et “en haut” les esthétiques et larges assiettes dressées où trône une modeste boule de compote de joue de boeuf, complantée d’un biscuit de dentelle de farine de pois chiche, et encerclée par huit petits pois et deux zébrures artistement disposées d’un épais liquide brun-roux, lointaine évocation d’un vinaigre balsamique qui aurait zappé son séjour réglementaire à Bologne. Entre les deux, blanquettes, garbures et gratins tentent de survivre.

Mais je digresse… je viens au propos de ce billet, cet imam marocain Iquioussen, qui prêche des trucs pas compatibles avec notre république et nos valeurs : le ministre de l’Intérieur veut l’expulser ; un tribunal administratif le désapprouve, estimant que la quiétude familiale de cet homme prévaut sur le danger qu’il représente (**) ; le Conseil d’Etat est appelé enfin en arbitre, et approuve le ministre. Donc on peut l’expulser, d’autant que le Maroc ne s’y oppose pas (?)… mais il a disparu, l’imam ! on le cherche… vous vous rendez compte du boulot pour expulser UN étranger indésirable ? Généralisons : il y a des milliers, sinon dix fois plus, de ce genre d’individus expulsables. C’est là où l’Etat de Droit avoue qu’il n’y arrive pas, “Non ce la faccio più” . Magnifique Etat de Droit, que le Monde nous envie, armé d’une petite cuiller et d’un seau pour vider la Brière !

Mais, pour vous remonter le moral et mettre un peu d’ambiance, un truc plus léger… j’ai par devers moi un manuel “scolaire” , deuxième édition, programme du 18 août 1941, “La femme au foyer” (économie domestique, enseignement ménager et hygiène, puériculture). J’en lis parfois des passages, pour me rafraîchir… Extrait :

—- Lecture —-
Simple bonheur
L’homme rentre du travail. La femme, qui l’attend, prend ses deux petits par la main et va à sa rencontre. Il sourit en les voyant si beaux et si bien tenus.
« Bonjour, dit-il, ça va ? – Tu vois ! » Et leurs yeux se disent leur joie de se retrouver. Mais les enfants crient: « papa ! papa ! » Il se baisse, les embrasse, prend le plus petit sur son bras, et lui et sa femme, tenant l’autre par la main, rentrent a la maison.
Sur le seuil, il s’arrête, regarde la salle claire et si propre où le dîner l’attend. « Ah ! la bonne odeur de soupe ! dit-il. — Et puis tu sais papa, dit l’aîné, joyeux, il y a une tarte ! – Une tarte ? – Mais oui, j’avais des mûres que j’ai cueillies hier en les promenant et, comme je sais que tu aimes cela.… – Quelle bonne et brave femme tu fais, dit le père, jamais tu ne recules devant la peine pour nous faire plaisir ! » Et posant le petit à terre, il l‘embrasse à son tour. Elle sourit, récompensée.
Y a-t-il un plaisir payé par l’argent qui vaille ce bonheur-là ?

… je vous pose la question. Madame Rousseau, Sandrine, va a-do-rer ! il manque juste le barbecue.

Tibert

(*) Je ne sais plus quel philosophe allemand contemporain et francophile affirme que trois locutions caractérisent notre pays : “fermé” ; “en grève” ; “en panne” .

(**) Curieux sens de l’intérêt de la nation, ce tribunal. Au fait, existe-t-il des instances qui évaluent, récompensent ou sanctionnent le travail et les décisions de ce genre de juges ? si oui, c’est vachement discret. On a juste le droit d’abonder ça avec nos impôts, on n’en sait pas plus. Entre pairs, n’est-ce pas… “cher confrère” …


Pipi en option

( Une bien bonne… le cascadeur Zapata, propulsé dans les airs par son dossard à réaction, faisait la course avec une vieille Formule-1, sur un circuit automobile, pour divertir les foules. Compte-rendu d’un canard dont je tairai charitablement le nom : “Le public était à fond, les gamins étaient complètement impressionnés”, rapporte Franky Zapata, principal protagoniste de ce balai aérien, sur le circuit de Spa – Francorchamps, en Belgique” . Ce Zapata, c’est quasiment une sorcière, sur son ballet ! )

Et puis un procès va s’ouvrir, à Nice, pour l’attentat au camion du 14 juillet 2016. Il n’est question que de juger des complices du terroriste, celui-ci ayant été abattu. J’en ai déjà traité, mais la somme des négligences qui ont permis au tueur de faire plusieurs repérages préalables avec son camion, sur des zones interdites à la circulation, devrait elle aussi être questionnée. Un gros “bahut” maraude et stationne avec ses feux de détresse allumés, et on laisse faire ? le résultat du je-m’enfoutisme, du manque de sérieux et de courage de ceux qui étaient, sur place ou en cabine vidéo, affectés à surveiller ces zones sous contrôle, c’est qu’une terrible tuerie – plus de 80 morts et des centaines de blessés -, a pu être préparée sans aucun empêchement.

Pour finir sur une note moins sombre, le Fig’ragots nous parle des nouvelles dispositions tarifaires des compagnies aériennes pachères : on paye peu, enfin, pas trop, mais on remet la main au portefeuille pour choisir son siège, avoir l’Internet, une ruineuse bouteille d’eau, un en-cas du catalogue, un coussin, un magazine, des bagages de soute, hors gabarit… il paraît, vous n’allez pas le croire, que “ça rapporte gros aux transporteurs” ! Vous vous figuriez que c’était pour votre confort ? Le système est de plus en plus utilisé, et partout, y compris par les compagnies classiques : on vous facture la prestation “de base” (l’accès au véhicule), et puis tout le reste en fines rondelles, chacune étant payante. Hélas, la sécurité interdit de vous entasser debout dans l’avion, comme dans un bus aux heures de pointe, cramponnés à une barre de maintien ; on trouvera autre chose… on n’en est pas encore à vous faire payer pour accéder aux toilettes, mais… ça viendra. Ils en sont à peaufiner les tarifs, option PQ, serviette rafraîchissante, parfum d’ambiance, facturation au temps passé…

Tibert

Y a plus qu’à, monsieur le maire

( Un article très utile dans Ouest-France, ce matin, dans la rubrique “Psy” : “comment survivre à des vacances ratées ?” (je paraphrase un peu). Voilà une question qu’elle est bonne ! la réponse est là, avec l’interrogation : vous avez survécu, puisque vous vous posez la question. C’est déjà pas mal, non ? entre les noyades, les accidents, les piqûres, les insolations, les nuits trop arrosées… vous en êtes revenus. Laissez donc les psys traiter des problèmes plus graves. )

Mais je voulais en remettre une couche sur l’accident mortel de la trottinette, à Lyon. On a fait une marche blanche là bas, en hommage à Iris et Warren, ces deux ados qui n’iront pas plus loin dans la vie ; c’est trop court, c’est très moche et très con. En hommage ? le terme est idiot. On pleure, on déplore, on veut s’en souvenir, mais quel hommage à des jeunes qui sont passés au mauvais endroit au mauvais moment ? et en mauvais équipage, car – voir mon précédent billet – ils ont commis une infraction – ça ne s’inscrit pas au Casier Judiciaire, c’est administrativement véniel – mais surtout mis à la légère leurs deux vies en danger, en montant ensemble sur le même engin.

Et puis voyez l’article du Figaro qui traite du sujet : le maire de Lyon y va de son grain de sel. “Rappelant avoir instauré en mars une limitation de la vitesse à 30 km/h à Lyon, le maire de la ville, Grégory Doucet a pour sa part affirmé sur France Info réfléchir à «des mesures particulières qui pourraient être prises pour éviter à l’avenir ce genre de malheur». Il est pile-poil dans le délire trentalheure des maires qui veulent se faire mousser, le maire de Lyon ; évidemment cette mesure est inefficace, vexatoire et absurde dans une grande agglomération – j’en ai déjà traité – et pas respectée, bien entendu (30 km/h c’est infaisable, essayez donc sur plus de 300 mètres !), en l’absence de radars tous azimuts et donc d’une répression aveugle et féroce.

Cerise sur les bugnes, quid «des mesures particulières qui pourraient être prises pour éviter à l’avenir ce genre de malheur» ? il en est une évidente, d’une évidence aveuglante, monsieur le maire, c’est de faire respecter les lois et les règlements qui ne sont pas idiots. Si (si ma tante en avait deux…), si les deux jeunes avaient chevauché chacun une trottinette, il est raisonnable d’affirmer qu’un des deux au moins ne serait pas mort. Ils auraient peut-être entamé leur chevauchée huit secondes plus tard, le “mauvais moment” serait passé, ils seraient saufs tous les deux… Pour ça, il aurait fallu qu’ils fussent conscients d’encourir très probablement une “prune” , à enfreindre la Loi. Que font les policiers municipaux ? je n’en sais rien, mais s’ils verbalisaient vraiment et systématiquement les contrevenants, ça se saurait, ça dissuaderait les amateurs de trottinettes en duo.

Mais, je sais, c’est difficile… changer les comportements… sévir…pfff… tout ça… ? Non, voyons, une nouvelle loi – pas appliquée non plus, évidemment – devrait régler le problème.

Tibert

PS – Et voyez comme on a vite trouvé le coupable, le pelé, le galeux, “coutumier des infractions routières” , selon le journal. L’enquête ? pas besoin d’enquête, c’est le chauffeur de l’ambulance ! D’ailleurs, une femme le dit, il lui reste deux points sur son permis ? il n’est plus valide, son permis ! 2 = 0, c’est la mathématique du pilori.