Aïe à 2 drimes, euh gaïne !

Je lis ça, au petit matin de la gueule de bois d’après les flonflons de la Fête Nat’, et c’est beau : « J’ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé [militaire] par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d’être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent ». C’est joli, non ? c’est du Joly, Eva pour ses groupies d’EELV, les écolos rangés derrière la bannière à lunettes rondes et fushia au bout du nez.

Je lis ça, et sur ce point au moins je suis complètement d’accord avec madame Eva, sauf que moi je n’en ai pas rêvé, pas eu besoin, du moins, de me prendre pour un avatar de Martin Luther King ; d’autre part, autre bémol, si « séniors » relève du vocabulaire latin, c’est en fait du Politiquement-Correct anglo-machin pur jus, pour ne pas dire « vieux », l’épouvantable et repoussant « vieux ». Pourtant, « où nous verrions aussi les vieux défiler…« , ça le ferait tout aussi bien, non ? allez, édulcorons, « les anciens« , si vous y tenez.

Mais bon, oui, sur le fond,  on en a marre nous aussi, non-EELV, ou à peine, de voir les militaires confisquer la fête nationale, et marre itou d’entendre des paroles historiques, certes, mais horriblement datées et sanguinaires sur la musique de notre Marseillaise. Qu’un rouget de l’île moderne et inspiré nous abreuve de ses couplets apaisés, c’est tout ce que je nous souhaite.

Ah oui, tiens, autre chose : on a amplement pris connaissance,  à la télé, ces derniers jours, des désordres occasionnés dans les aéroports parisiens et marseillais par un « arrêt de travail d’une certaine catégorie de personnels » d’Air Algérie. En d’autres termes, c’était la merde ! eh bien, je suis allé voir, une fois, sur les sites du genre Le BilletLeMoinsCher.com, ou VoyagezPasCon.fr, les vols Paris-Alger, par exemple, au hasard… vous me croirez si vous voulez, mais il y a 9 compagnies qui assurent des vols Paris-Alger ; pas qu’Air Algérie ! Iberia, Lufthansa, Air France (Alitalia, c’est pareil), Aigle Azur, tout ça. Alors, les gars, un conseil : un clic du mulot sur VoyagezMoinsCons.org, et faites jouer la concurrence.

Tibert

Oh la belle bleue !

Les feux d’artifices sont à l’eau cette année et c’est très bien ainsi. On a pleuré pour qu’il pleuve ? on a fait des processions, curé en robe blanche, et bêlé des chants pour les grenouilles et les escargots ? très bien, ça a fonctionné du feu de dieu, il pleut comme demandé, de quoi vous plaignez-vous (…Jean-Gilles mon gendre, de quoi vous plaignez-vous, etc etc…) ?

Donc, disais-je, les feux d’artifices du 13 juillet sont à l’eau, oooooh, MAIS la récolte de maïs est sauvée, aaaaaaaah !

Et alors, où ça la belle bleue ? eh bien, chers-z-auditeurs, l’équipe de France de foot féminine ! en bleu, et gaillarde, et conquérante, et bien en jambes ! elle a chuté, certes, contre sa consoeur des USA, mais en demi-finale du mundial, rien que ça. Et, tenez-vous bien, le match était retransmis à la télé, oh certes pas sur TF1 ou la 2, et sans les commentaires des super-vedettes de la commentation, mais sur Direct 8, pour celles-et-ceux qui s’y intéressaient. Et ma foi, c’était plaisant, débridé, et assez fair-play, ce qui nous change des pugilats crispés des matches masculins. Faut dire, il y avait sûrement moins de fric en jeu.

Le résultat ? vous le lirez, si ça vous dit, dans votre canard habituel, s’il daigne traiter le sujet. Mais concluons sur cette affaire : premio, les filles savent jouer au foot, mais oui, et apparemment elles n’ont pas encore pris la grosse tête, pas fait une manif dans un autocar, pas rédigé un pamphlet lamentable contre leur entraîneur. Deuxio, ça intéresse beaucoup moins les supporters bière-foulards-vuvuzelas-beuglantes, et donc les journaleux, et les télés, et les sponsors, etc. Pourquoi? probablement parce qu’elles n’ont pas de roustons, je ne vois que cette explication. Troisio, on ose espérer que, boudant le spectacle de cette demi-finale un mercredi vers 18 heures, les innombrables sportifs mâles habitués des packs de Kro et des « à poil l’arbitre » auront enfilé un short pour un petit jogging. C’est ça, le sport.

Tibert

L'argent des Auvergnats (bis)

Monsieur Delanoé –  pas le parolier de Gilbert Bécaud, non ; le maire actuel de Paris – a lui aussi, y a pas de raison, des idées en matière d’économie. Des idées originales ? s’agissant de soutirer encore un peu plus d’argent des poches des Françaises-et-des-Français,  la classe politique a toujours plein d’idées, mais qui se ramènent, grosso modo, à deux variantes : augmenter les impôts actuels, ou en créer de nouveaux. Là où la créativité se débride, c’est sur la dénomination : et que je te sors de la CSG déductible et non-déductible (celle où l’on est taxé sur l’impôt qu’on a versé, eh oui, ils connaissent la récursivité, au Ministère des Impôts – le RDS, l’ISF, l’IRPP, le… bref, des sigles qui sonnent bien, inventifs, beaux.

Et comme monsieur Delanoé est de gauche, il propose un impôt sur les hauts revenus (question de bon sens : les pauvres, il n’y a guère de jus à tirer) « exceptionnel et limité dans le temps » (tu parles, Charles ! ). Notez bien que « haut revenu » c’est extrêmement vague : selon que vous êtes juché sur un tabouret, un escabeau, ou les pieds dans un trou, la perspective n’est pas la même. Mais enfin, il s’agit, on l’aura deviné ou lu dans le lien internet que je vous ai obligeamment fourni, de désendetter le pays grâce à cette ponction « exceptionnelle et limitée dans le temps« .

J’ai, moi, une autre suggestion : si, au lieu de crêcher à l’Hôtel de Ville de Paris, énorme tarte à la crème dont l’entretien est fort dispendieux, le maire de la ville logeait dans un des innombrables HLM haut-de-gamme que Paris possède et gère (*) ; si, au lieu d’occuper des monuments historiques, nos ministres allaient bosser, comme tout gratte-papier normal, dans des bureaux normaux ; si, au lieu de  « jets » privés, ils prenaient le train ; s’ils mettaient la pédale douce sur les réceptions à 2-300  euros par tête de pipe, les douches du Grand Palais au prix de deux Ferrari, les locations de cendriers à 50 euros le cendrier pour la journée (*), bref s’ils montraient l’exemple en matière de maîtrise des dépenses et de gestion responsable de nos impôts, on pourrait commencer à les prendre au sérieux. Politiciennes, politiciens, ministres, ministres, sénatrices, sénateurs, c’est à vous !

Tibert

(*) Place de Catalogne, ou Place de Séoul (Paris 14ème), tiens, les immeubles-miroirs de Ricardo Bofill : ce sont des HLM tout à fait corrects, pas trop bas de gamme.

(**) authentique !

L'argent des Auvergnats

Les Auvergnats (les vrais, pas ceux de monsieur Hortefeux, mais ceux des Combrailles, du Lioran, de la Limagne, etc…) sont décidément des méfiants et des cabochards. Ils ne veulent absolument pas que la RATP, cette superbe entreprise mondialement connue, bien que parisienne, et que le monde entier nous envie, entre au capital de la SEM (société d’économie mixte) qui jusqu’ici gère et fait rouler les bus et tramways de Clermont-Ferrand, j’ai nommé la T2C, les Transports en Commun de Clermont (… -Ferrand, what else ? ).

Et que viendrait foutre la RATP à Clermont ? heu… son expertise, son ingénierie des réseaux, son expérience, sa… ?? rien d’utile, des tas de villes se passent superbement bien des lumières de la RATP, et les salariés de la T2C l’ont bien perçu. En revanche, comme ils le proclament, ces salariés, de nouveau en grève ces jours-ci, « L’argent public local investi dans la T2C va sortir de l’agglomération pour permettre à la RATP de se développer, c’est ce qui s’est passé dans d’autres villes avec l’arrivée d’opérateurs extérieurs« .

En gros : le fric que les Clermontois dépensent pour leurs transports en commun, ce n’est pas pour financer je ne sais quels machins à Paris.

Pas partageux, les Auvergnats, hein ? remarquez, on les comprend.

Tibert

Lola, Byrrh et les bouts-filtres

Comment marier la le coq à l’âne, le poisson à la bicyclette ?  en écrivant un billet méli-mélo. A dire vrai, je me serais bien contenté des deux premiers termes du titre, car ils sont liés, si si ; mais l’actualité l’exige, il faut que je fasse feu ici et maintenant sur les sophismes et les arguments spécieux des clopeurs, qui se rebellent contre la décision de certaines mairies de réserver des bouts de plage aux non-fumeurs… pas Charleville-Mézière, ni Chateaudun, non, mais La Ciotat, par exemple. Vous en avez marre, vous aussi, des bouts-filtres de cellulose plantés dans le sable, ou flottant au gré des vagues sous votre nez ? moi aussi. Et ce n’est pas parce que les flots marins accueillent aussi les égoûts de la ville et les déchets des plaisanciers que ça excuse les fumeurs qui ne ramassent pas leurs mégots et leurs emballages de cigarettes.

Bon, ça soulage, à défaut d’être constructif.

Mais Lola, Byrrh, Byrrh et Lola ? « Lola », film quelque peu désuet, passé, daté, mais que je l’on savoure comme une gâterie. Le jeu d’Anouk Aimée est malheureusement trop affecté, inutilement mobile, minaudé à l’excès, mais ce cow-boy à Stetson dans sa décapotable américaine blanche sur le front de mer de la Baule, ce grand et blond marin amerloque plus vrai que nature, ce bistrot du Quai de la Fosse – le quai de la fesse – qui sent bon le cahoua à la chaussette réchauffé, comme on savait le faire avant l’irruption des percolateurs italiens, et tous ces lieux nantais dont Jacques Demy se gave visuellement et nous régale – avec une photographie noir / blanc somptueuse ! et pour le panthéon du cinéma, il fallait l’oser, la séquence du ralenti, le marin états-unien en uniforme et bob blanc sur la tête, la gamine en jupe-corolle se tenant par la main, effleurant le sol de la foire aux auto-tamponneuses, au son du prélude numéro 1 du Clavier Bien Tempéré.

Mais Byrrh ? eh oui, Byrrh… les rades nantais et d’ailleurs de l’époque arboraient sur leurs murs, leurs vitrines, et « Lola » nous les montre abondamment, ces affichettes-réclames qui font ou on fait les délices des « je me souviens » façon Perec. Clacquesin, St-Raphaël-Quinquina, l’Arquebuse, Fernet-Branca, chin-chin-Cinzano, Dubo-Dubon-Dubonnet, Cusenier, Guignolet-kirsch, Noilly-Prat… et Byrrh ! Byrrh qui m’a, au fil du film, tarabusté, questionné, qu’est-ce que c’est que ce mot, pourquoi ce nom bizarre pour un vermouth catalan, un vin muté – à base de mistelle, de vin rouge, de plantes aromatiques et d’additifs plus ou moins pharmaceutiques ?

Bref, je vous le livre comme la Toile me l’a appris, ça vaut le coup de mulot : les frères Violet, tenant un commerce de tissus à Thuir (66), ayant concocté une boisson « revigorante » de leur cru, et désireux de lui donner un nom, jetèrent les yeux sur leurs coupons de toile, qui sont tous, paraît-il, référencés par une lettre. L’alignement, l’empilement,  la séquence des étiquettes qu’ils lurent alors donnait BYRRH (pourquoi, nom d’un chien, n’avaient-ils que 5 coupons de tissu ?). Mais le croiriez-vous ? ça leur plut, ou bien ils en avaient marre de chercher, ou plus probablement ils étaient bourrés du fait de leurs multiples dégustations d’échantillons – et Byrrh vint au monde des bistrots. J’ai bien dû en boire une fois dans ma vie.

Tibert

Enigma manhatanienne

On dira ce qu’on voudra, on vit une époque formidable, moderne ! la vitesse grand V, le foulard au vent, tout ça. Tenez : ça n’a rien à voir avec l’affaire Dominique Saint-Klair, rien du tout, mais voilà un exemple probant de la phénoménale vitesse à laquelle notre belle société fonctionne.

Le 14 mai 2011, donc, DSK et ND (appelons-la ND – pas Notre-Dame, n’exagérons pas, mais Nadine Dupont, Nafiss… Dial.., ce que vous voulez, pour préserver le floutage de ses yeux)  se rencontrent au hasard, comme ça, tiens bonjour, pour le meilleur puis pour le pire, dans la suite 06 du 28ème étage de l’hôtel Sofitel – à moins que ce soit la suite 08 du 26ème étage, on s’en fout. Plus moderne que le Sofitel de Manhattan tu meurs, serrures électroniques à carte magnétique, vidéo-surveillance presque partout, sauf là où il faut, enregistrement sur ordinateur de tous les mouvements de portes, ouvertures / fermetures, quelle carte, et à quelle heure… eh bien, mesdames-messieurs, c’est aujourd’hui le 5 juillet, soit environ 50 jours plus tard, que le procureur Cyrus Vance Jr a communiqué les résultats des enregistrements dont je vous cause.

Il a donc fallu environ 7 semaines aux fins limiers, experts de l’informatique, pour bouquiner ce que les ordinateurs du Sofitel avaient dans leurs fichiers : ça devait ressembler à un truc comme ça, une « main courante », comme on dit :

Date / heure / N° de carte / détenue par… (nom-Prénom) / N° de porte / Ouverture-fermeture.

——————————————————————————

2011-05-14 / 12:06 / 4287698765 / Nafiss.. D.. / Suite 2806  / Open

2011-05-14 / 12:26 /  4287698765 / Nafiss.. D.. / Suite 2806  / Close

……………………… etc etc……

C’est terriblement complexe, et l’on regrette énormément la mort prématurée des grands génies du déchiffrement, les Champollions des hiéroglyphes, les experts des manuscrits de la Mer Morte, les casseurs de code du calibre d’Alan Turing. Ces phares de l’intuition mathématique nous eûssent appris quelques jours plus tôt, que madame ND était entrée à 12h06 dans la suite 2608, eh oui !

Mais bon, ça y est, on les a déchiffrés, les hiéroglyphes de la main courante du Sofitel de Manhattan. Réjouissons nous, l’enquête va pouvoir avancer.

Tibert

T'as vu monter Carlo ?

Je vous dis pas, ça craint un max en ce moment ! n’allumez pas votre télé, vous allez craquer, déprimer, casser la télécommande, envoyer vos godasses sur la dalle 42 pouces LED super-bright fabriquée à Taiwan : le Tour de France qui repart pour un tour avec la caravane Miko, les motards et les casquettes Ricard, tout ça, monsieur Albert Grimaldi sur son rocher qui se marie en blanc, sans oublier monsieur DSK qu’on va bientôt béatifier.

Le Tour de France – je n’aurai qu’un mot : qu’ils aillent tous au diable, moins on les verra mieux on se portera. Ca fait plus d’un mot ? mais je souhaite éviter les grossièretés, moi, je reste poli.

En revanche, alors là, le cirque monégasque, pffff… je vous ai déjà livré mon sentiment sur la question : toutes ces guignolades, le chef cuistot qui s’est fait naturaliser autochtone, la nageuse protestante – comment peut-on protester quand on nage, nager quand on proteste ? – qui se convertit au catholicisme, religion d’état à Monaco !  la princesse Trucmuche qui écrase une larme, le journaleux Stéphane EnBerne qui nous débite du Zitrône pontifical sur les fastes montécarliens… si ce n’était que la télé, hélas, mais le Figues-à-rôts bien évidemment, c’est dans son registre prout-prout-carnet mondain, et le Monde, ce canard qui fut exigeant, sobre et plutôt objectif, et que je te tartine par le menu le repas de noces, la longueur de la traîne de la mariée, la liste des invités, des bagnoles bourrées de gaz à effet de serre… hop, un coup de GIGN, de GIPN, de commando parachutiste façon Kolwezi, et au diable cet état d’opérette, cette verrue complaisante dans la République, ce Hong-Kong pour exonérés d’impôts.

Enfin, pour monsier DSK, je le savais, j’en étais sûr ! ça se voyait à sa tête que c’était un brave type, pas macho pour deux ronds. C’est quand même un Socialiste ! et puis, c’était pas crédible… une femme de ménage, guinéenne, qui mesure 1 mètre quatre-vingt, ça se force pas comme ça à la turlute, à la gâterie… ça peut mordre assez sévèrement, laisser des empreintes mutilantes, définitives, décisives, d’incisives.

Tibert

Allo Grouchy ? ouais c'est moi… putain, t'es où là ?

Le Figues-à-rôts du jour nous le demande gravement, dans un de ces sondages débiles (ou « ses » sondages, ça le fait aussi, mais toujours débiles ) dont il est coutumier, nous questionne, nous interpelle, et c’est à nous de cliquer urgemment du mulot là oùsqu’y faut :

 » Faut-il interdire les smartphones dans les salles d’examen ? – Oui – Non   »

Vu que ça fait des siècles que les potaches, les étudiants et les candidats aux concours divers et variés passent des examens sans le moindre smartphone, et que jusqu’à présent ils y sont parvenus, je ne vois vraiment pas où est la valeur ajoutée d’un smartphone à rester allumé ou posé sur la table d’un candidat. Ou plutôt, je vois très bien où est la valeur ajoutée.

Donc : allez hop, le « super-mobile », le « cellulaire-d-enfer », au fond du cartable, éteint, bien évidemment. Si on a une petite faiblesse, une baisse de tension, une pâmoison, il sera toujours temps de le rallumer, d’appeler les pompiers.

Tibert

Les cousses de l'amour

Mais non, voyons, c’est un contrepet idiot : il s’agit des cours de la mousse ! la mousse, le demi de bière est annoncé à la hausse, le saviez-vous ? non ? eh bien vous le savez désormais, et je vous encourage vivement à foncer vite fait au plus proche magasin SuperMegaFantasticDiscount pour y emplir un ou deux caddies de packs de bière, et à en stocker dans votre baignoire. Vous avez sûrement, dans votre sagesse, empilé 500 paquets de café sous votre escalier – le café flambe, ça va être hors de prix le petit noir – mais vous trouverez bien une petite place, je vous fais confiance.

Au passage, remarquons que le « demi » n’est qu’un quart, car les limonadiers s’y entendent à nous faire prendre des dés à coudre pour des barriques, et encore faut-il vérifier que le liquide servi atteint le trait fatidique des 25 cl sur la paroi du verre : avec combien de bistrotiers me suis-je fâché pour cause de niveau trop bas ! Il est pourtant de notoriété publique que 25 cl c’est vraiment le minimum vital pour s’humecter le gosier, et nos voisins du Nord de l’Europe,  où pourtant il fait moins chaud, y vont, eux, de 33, 40, voire 50 cl, ce qui commence à être correct, décent, bref de taille humaine.

Il fut un temps – vers l’an 2.000 – où la mousse au comptoir atteignait ses 11-12 francs. En salle, ou en terrasse, alors là c’était hors de prix, vous pensez bien que le serveur avait à vous facturer l’usure de ses semelles, car vous n’êtes même pas cap’ de prendre vous même le verre sur le zinc pour aller vous installer à un guéridon – chez les Rosbifs ça se fait, ils ne sont pas si feignasses, mais ici en France, le consommateur est très très statique : soit il se pose au comptoir, soit il s’installe en salle, mais  jamais il ne passera de l’un à l’autre, il se ferait gronder très sévèrement.

Désormais ça tourne entre 2,50 – 3 euros le demi au comptoir, ce qui nous aurait fait 16 à 20 balles au temps du franc, eh oui. Attendez-vous donc à y aller de vos 3 euros minimum, et bien plus si affinités.

C’est la faute à la sécheresse, bien évidemment, et si on n’avait pas eu la sécheresse on aurait eu les sauterelles, ou la tempête, ou la guerre en Lybie, ou le tsunami au Japon, ou la faible pollinisation des haricots, mais de toutes façons il y a une excellente raison pour que les cours montent. Et pour qu’ils baissent ? il n’existe pas d’excellente raison.

Enfin, ajoutons-y le fait que les Français ont oublié que l’Euro est divisé en dixièmes d’euro, voire, le croiriez-vous, en centièmes d’euro ! Donc on compte chez nous comme ça : 1 euro, 2 euros, 3 euros… jamais 1,25 ou 3,40 ou 2,70. Evidemment ça manque de nuance, vous admettrez.

Bon, en conclusion, je m’en vais paraphraser  la célèbre répartie du regretté Philippe Noiret, Ripou de cinéma, au bougnat qui lui proposait un cigare… « Vous prendrez bien une petite mousse ? – pourquoi, petite ?  »

Tibert

Encore un Co

Tiens, on s’indigne, on se fout en rogne, on en reste révoltés, de tous ces voyages ministériels en « jet » privé, en « jet »-taxi, et surtout pas en « jet » de ligne : ça NOUS coûte les yeux de la tête, c’est une ruine pour la république et un bras d’honneur aux principes démocratiques. Bon, on en a causé abondamment, vous êtes bien d’accord avec moi, n’est-ce-pas ?

Eh bien, après le co-voiturage, le co-lunching, le co-piloting, le co-cooning, le co-ce que vous voudrez-ing, j’ai le plaisir de vous annoncer le coJetage ! Le quoi ? ben quoi, cliquez sur le mulot le lien là à gauche, ah je vous jure ! le gras en rouge là… ma parole, à quoi ça sert que je me décarcasse ? Bon, ça y est ? le coJetage !! c’est pas pour vous, c’est encore un peu cher ; c’est pour que vous le répétiez à la concierge du sous-secrétaire du ministre, qui le répètera etc, etc, et finalement les ministres vont savoir que ça existe, le coJetage. L’efficacité, le luxe et le non-promiscuitieux du jet privé, sans les révélations du Canard enchaîné ! le top, quoi.

Tenez, y a un coJetage vers Figari : alors, les ministres, inscrivez-vous, y a encore de la place. Pour quoi y foutre, à Figari ? je sais pas, moi, inaugurez un truc culturel, posez la première pierre d’une gendarmerie pas encore plastiquée, visitez une classe maternelle, ce sera toujours moins cher que la défense de la grande barrière de corail aux Seychelles.

Tibert