Apologie du ch'val

Vrai, on en apprend des choses : nous avons trop de viande de cheval en Europe. C’est bien évidemment la faute des Britanniques, Irlandais, et autres phobiques du cheval – et la phobie peut se manifester sous la forme d’une vénération exagérée, injustifiée. Si tous nos voisins d’outre-Manche voulaient bien se mettre aux chevaux (et aux lapins, grenouilles, escargots…), on n’en serait pas à la surproduction d’équidés, au déséquilibre du marché de la viande de ch’val, qui bien évidemment favorise les magouilles : si le cheval était au prix du boeuf, grosso modo, eh bien cela ne serait pas arrivé !

Les chats, chiens – et bientôt de nouveau les poissons – peuvent et pourront manger du cheval, ou de la poudre de cheval, ou du minerai de cheval – mais pas de steak de cheval dans le filet – certes, mais quid de réhabiliter le cheval chez l’humain ? des gondoles de lasagne « Une de Mai » pur cheval, de ravioli « Bucéphale » bien clairement étiquetés, sans besoin de bidouiller des compositions d’ingrédients frauduleuses ! voilà qui serait honnête, lisible, et contribuerait à l’amélioration de la race chevaline, tout autant, sinon plus, que le PMU.

Bon, moi ce que j’en dis… tiens, à propos de chevaux, vous n’ignorez pas, j’espère, que les Municipales c’est dans un an, et à Paris ça grenouille ferme, déjà. Un combat de femmes à l’horizon, une triangulaire de femmes, plus précisément : Hidalgo versus Kosciusco-Morizet ou Dati. Au vu des tirs de barrage de l’actuelle mairie PS dès l’annonce de la candidature NKM (« Paris n’est pas un jouet« , dixit le futur ex-maire, voilà une information qu’elle est utile !) on sait qu’ils se sont trouvé là une concurrence coriace – l’ex-garde des sceaux de Nicolas Sarkozy, elle, ne leur faisait pas broncher un cil. Et personnellement, nonobstant une fâcheuse faiblesse chez elle pour le cumul de mandats, je joue NKM gagnante dans la troisième.

Tibert, tagada-tagada-tagada

L'amélioration de la race chevaline

Moi vous me connaissez, quand je tiens un os (de cheval) à ronger, je m’y cramponne. La plus noble conquête de l’homme défraie nos chroniques hippiques, et ce n’est pas prêt de cesser, tant il y a à tartiner. Journaleux et blogueurs mes amis, nous tenons là un vrai minerai (de cheval).

Justement, à propos de minerai… la Rue89, pourquoi 89 je l’ignore, 69 je comprendrais, mais 89 ? l’Yonne, peut-être ? ou dix-sept-cent-89 ? ou 42 + 47 ? bref, Rue89 nous régale 😉 d’un article sur le fameux 😉 minerai de viande. Plus la peine de qualifier ça de minerai « de boeuf », c’est juste de la barbaque indifférenciée, boeuf sans doute, ou vache de réforme, cheval, âne, mulet, porc, va savoir… des muscles de bas étage, de la graisse et du collagène, le tout finement hâché, et, rassurons-nous, dans des conditions d’hygiène quasiment farpaites . Miam !

L’horreur, c’est que, dans les années 70-80, même mon chat n’en aurait pas voulu, du minerai, mais maintenant c’est dans les sauces bolognaises qui ne sont jamais jamais passées par Bologne. Ou dans les ravioli (un raviolo, des ravioli) en grosse boîte, qu’on verse avec leur odorante sauce à la tomate hollandaise dans un plat en terre, parsemés amoureusement de gruyère râpé avant de les faire gratiner 10 minutes au four. Ceux qui les mangent froids à même la boîte sont des inconscients, ils passent à côté de grands moments, de ceux où l’on peut vraiment parler de l’amélioration de la race chevaline !

Mais l’article que je vous cite ici donne dans le pathos à tort, à mon avis : « il est aussi possible de retrouver des parcelles de viande de porc dans des produits halal : c’est déjà arrivé et c’est bien plus grave« .

Objections votre Honneur :

– grave ? en quoi ? si le musulman pratiquant est de bonne foi, ne sait pas qu’on lui a refilé du minerai de porc pour du rumsteack – remarquez c’est quand même pas pareil – son Dieu ne peut pas lui en tenir rigueur, non ? ou alors c’est un Dieu à la noix, pas juste… un Dieu qui n’est pas à la hauteur de sa tâche, bref un Dieu pas valable.

– ensuite il n’y a pas que le hallal, il y a aussi le casher ! et si l’on peut déplorer que des kebabistes par exemple servent, à l’insu de leur plein gré ou pas, des ragougnasses de viande porcine, les Juifs sont prioritaires pour protester : chez eux le porc et le cheval sont interdits ! il leur faut des mammifères ruminants et à sabot fendu. Je sais c’est compliqué, en fait c’est ou ou et selon le cas, et puis le chameau, le zébu… mais tenez le Grand Rabbinat québecois donne le « La », aux particularismes locaux près, caribou, élan, orignal etc :

« Voici les animaux que vous pouvez manger entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre : tout animal ayant le sabot corné et bisulque [divisé en deux] et ruminant, vous pouvez en manger. Mais vous ne mangerez pas ceux parmi les ruminants et parmi les sabots fendus : le chameau, c’est un ruminant au sabot non fendu; le daman, c’est un ruminant au sabot non fendu; le lièvre, c’est un ruminant mais il n’a pas de sabot; le porc a le sabot fendu mais ne rumine pas ».

C’est clair maintenant ? le daman est interdit, mais justement, à ma connaissance, en Roumanie ils n’en ont pas, et puis personne ne sait ce que c’est ; le chameau c’est juste chez Pinder qu’ils doivent surveiller si on ne le leur pique pas ; quant au cheval il est doublement  interdit aux Juifs pratiquants, car non-ruminant, et à sabot monobloc. Triplement, même, pour les Juifs britanniques et pratiquants.

Au fait, j’ignorais que le lièvre était un ruminant -peut-être est-il dépressif, peut-être rumine-t-il, le lièvre, de sombres pensées. Tant pis, donc, pour nos amis Juifs pratiquants, ils ne goûteront jamais le lièvre à la royale, non plus que le homard Thermidor, bien que ce ne soit pas un ruminant. Mais ils pourront se rabattre sur le lapin domestique : il a, pour une raison qui m’échappe, échappé à la liste des interdits rabbiniques.

En somme, du lapin domestique dans le minerai de boeuf, ce serait bien moins grave.

Tibert

DJ, cheval et papauté

Le Benoît 16 de Rome ayant déclaré sagement qu’il se retirait, marre, ça suffit comme ça, j’y arrive plus – non ce la faccio, comme brâmait Piccoli dans le rôle  du pape, justement – les canards bruissent, forcément, de la taraudante question : « qui, maintenant ?  » : eh bien, chers auditeurs, je vais vous le dire : ce ne sera pas moi. Tel Piccoli dans le même film, le vieux cardinal Melville, moi non plus je ne me sens pas de le faire : je ne me présenterai pas. Et c’est ici que je vous annonce ce scoop, dans mon blog, et en exclusivité.

Autre chose :

Repas sans porc
Et en quel honneur ?

Ce petit ticket est joint au plateau-repas des classes économiques sur un vol long-courrier. ici c’est Air Machin, mais ce pourrait être Air Truc ou Air De Rien, ce serait pareil. Eh bien, moi ça m’interroge ! ça m’interroge, car ce pauvre cochon est interdit de vol. Le cochon ne prend jamais l’avion, et pourtant il aimerait ça, j’en suis sûr. De quel droit lui interdit-on les lignes aériennes ? il pue du bec ?

Et, autre question qu’elle est pertinente : si l’on nous interdit de bouffer du porc en avion, ne serait-ce pas pour nous coller du cheval ? hein ? la restauration chevaline en plein ciel ? vous en penseriez quoi, vous ? les chevaux ailés de Tarquinia, Pégase… la mythologie bruissait déjà de chevaux qui prenaient l’avion ; ça pourrait bien hennir dans les plateaux-repas.

Et, griotte sur le gâteau,  cette nouvelle : à Marseille, la municipalité accorde une subvention de 400.000 euros, excusez du peu, à un évènement « musical » (je mets une seule paire de guillemets, mais imaginez qu’il y en ait plein plein) prévu en juin, une prestation en plein air du DJ David Guetta, le célébrissime tortionnaire de platines vinyle. Et nonobstant cette substantielle subvention « culturelle » (re-guillemets en pagaille), les places seront vendues à partir de 44 euros, une paille ! le culturel à la porté de toutes les bourses bien renflées.

Question : sachant que le budget de la Communauté urbaine… sachant que… étant donné… calculez l’augmentation des impôts locaux des Marseillais, qui en ont déjà par dessus la tête, et c’est la crise, et de l’argent y en a plus ! y en a plus. A fortiori pour des nigleries de ce genre, qui rendent sourd – mais pour beaucoup plus cher que certaine autre activité réputée dangereuse pour l’ouïe.

Tibert

Pictogramme de Gauche

Je folâtre sur la Toile ce matin… le « Monde » nous entretient de « la semaine de la mode » à New-York ; hier c’était le Figues-Haro qui traitait de la fashion week, exacte traduction de la même expression, sans aucune valeur ajoutée, mais dans un canard supposé français, ça le fait tellement mieux, facheun’ houic.

Et, tiens, ce matin tôt – comme toujours les matins sont tôt le matin, sinon à quoi bon avoir des matins ? – le même Figues-à-rôts nous régale d’un article sur la bouffe ; article très orienté « madââme », vu que c’est dans le cahier Madame Figaro, sous la plume de la très anglophile Marie-Catherine de La Roche, M-C Of The Rock, en fait. Voyons le titre :

« Oui à la Positive Food ! Focus– En cette fin d’hiver, notre eat list [c’est le Figaro qui a mis en italiques, pas moi] des ingrédients antistress… »

… et quelques échantillons de la suite, le best of (le florilège, les morceaux choisis), le ou la cranberry, de genre indéterminé (la canneberge)… le focus, c’est un gros plan (pas le Gros Plant, attention !) ; quant à la Positive Food, c’est la bouffe positive, pas vrai ? la bouffe à ressort, qui pschiite… mais la eat list, ma pauvre dame ? ah oui, la eat list… les ingrédients, mon lapin, c’est aussi de la eat, de la food, ça pléonasmise sec dans ton titre… « notre liste des ingrédients antistress » (va pour le stress, assimilé) aurait largement suffi, et pas en baragouin anglomane.

Mais bon… est-ce dans les écoles de journalisme qu’on enjoint aux « apprenants » (*) de truffer leurs textes d’anglicismes ? mais pourquoi pas aussi, pour équilibrer, d’italianismes, de germanismes, d’hispanismes, de… comme ça au moins on apprendrait des langues.

Et, tenez, à propos d’apprendre les langues, comme c’est bien trop difficile – déjà l’anglais, tout seul, quelle galère – on a aujourd’hui le langage des pictogrammes, en anglais pictogram, je suppose. Les toilettes, restrooms, gabinetti, WC,  etc, on a des images pour les trouver. Idem pour interdire de fumer, etc. La société Ikea est passée maîtresse dans la langue du pictogramme, toutes ses notices de montage sont intégralement en pictogrammes, démerdez vous.

Mais, au fait, on n’a pas de pictogramme pour nicht inhauslehnen, e pericoloso sporgersi. Que fait la SNCF ? ce qu’écrivant, je me trouve avec des écouteurs dans les oreilles, pour éviter de déranger ma louloute qui en écrase encore. Et, savez-vous, sur l’écouteur gauche il est écrit « L » (left, bien entendu), et pour l’autre c’est « R », right. Et, savez-vous, sur la totalité des casques, écouteurs etc… de la planète c’est la même symbolique LR. Pourquoi pas GD chez nous, LR à Berlin, SD à Rome, ID à Madrid etc ? parce que ! parce qu’on est infoutus de trouver un pictogramme pour indiquer la gauche et un autre pour la droite. Vous avez une idée, vous ?

Tibert

(*) j’adore ce terme grotesque et risible, inventé par les Diafoirus de la pédagogie post-éduc’nat’, les théoriciens et militants de la déliquescence du savoir, les laboureurs du champ lexical.

Miam !

On a des relations au Canada… ils nous disent, là-bas en ce moment les légumes c’est patates chou betteraves chou courge chou chou courge. Et si chez nous c’est « bio bio » l’antienne à la mode (oh pardon, « tendance », fashion, trendy, ce genre de patois), là-bas c’est « local local, buy local » : acheter des trucs du coin, bio ou pas trop, mais surtout économiser sur le transport, et favoriser le canadien fait canadien.

Par exemple, éviter la crevette pêchée en Norvège, décortiquée au Maroc, surgelée en Bulgarie, conditionnée au Dadjikistan…

En fait d’économies sur le transport, les lasagne (*) Findus viennent nous donner un éclairage intéressant sur l’économie des transports alimentaires. On comprend mieux pourquoi nos routes sont constamment embousées d’énormes camions rugissants.

Des lasagne surgelées Findus, donc… qu’on retrouve en Grande-Bretagne, et, oh horreur, how schocking, il y a du cheval dans le boeuf, le boeuf hennit ! chez les Grands-Bretons, le cheval, le lapin, la grenouille, l’escargot sont tabou – pas pour les mêmes raisons – et on n’en mange pas.

Bon, c’est juste un peu de cheval, pas que du cheval, pas partout… mais c’est la société française Comigel, en ce moment, qui fabrique les lasagne Findus… alertée, elle a contacté un de ses fournisseurs de barbaque, Spanghero, de Castelnaudary, lequel a enquêté et trouvé que sa viande « de boeuf » qu’était en fait du cheval (pourtant ça ne se ressemble pas, les carcasses de boeuf et de cheval) venait d’un abattoir roumain. Lequel abattoir « traite », délicieux euphémisme, les deux bestiaux sans trop de discrimination, d’où sans doute le mic-mac.

Pour la petite histoire, Comigel fabrique entre autres des plats Findus, qui fait fabriquer ses surgelés « suédois » entre autres par Comigel ; le siège est à Metz, mais c’est la filiale « Tavola » qui fabrique – sinon ce serait trop simple : au Luxembourg !  le luxembourg, le paradis des plats cuisinés surgelés. Encore heureux que les barquettes de lasagne n’aillent pas se faire étiqueter « Findus » en Suède !!

Je résume : du cheval abattu en Roumanie – on ignore de quel pays vient le cheval… va savoir ? de Biélorussie ? de Bulgarie ? de Pologne ? part en camion à Castelnaudary, en compagnie de boeuf  ( ils voyagent volontiers ensemble, une fois dépecés) où l’on en fait des ?? va savoir, bref on le traite, et puis ça part en parpaings au Luxembourg se faire mettre en lasagne, avant de repartir, étiqueté par exemple « Findus » ou « Machin-Fine-Cuisine » (« Comigel » c’est peu vendeur, et puis Findus c’est suédois, comme Volvo, du solide, du sérieux !) et dûment surgelé vers la Grande-Bretagne, pour finir dans des bacs réfrigérés quelque part au Pays de Galles ou dans le Northumberland.

Entretemps d’innombrables camions rugissants ont trimballé sur les routes d’Europe du cheval et du boeuf sur pied, en carcasses, en quartiers, en… et au passage, au long des kilomètres d’autoroutes ou de nationales, « cheval » est devenu « boeuf », c’est l’assimilation, le mimétisme bovin.

Mais pas de panique : le cheval c’est comestible, quoiqu’en pensent les Grands-Bretons, et ça ne rend pas malade.

Bref, si c’est ça le « local », on est mal barrés. On me dira que c’est sûrement qu’il n’y a aucun boeuf, aucune vache au Luxembourg, non plus qu’en Lorraine voisine, ça doit être pour ça… faut aller les chercher, vachement loin…

Et, au fait… aux dernières nouvelles, Spanghero et sa maison-mère Pujol (forcément, le système des poupées russes) sont passés par l’intermédiaire d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas. Simple comme une recette de lasagne, quoi…

Tibert

(*) des lasagne suédoises ! n’importe quoi… pourquoi pas du couscous japonais ? mais lasagne ? au pluriel, et sans « s » à la fin ? eh, c’est de l’italien, en suédois je ne sais pas, mais en italien il n’y a pas de pluriel en « s », c’est la voyelle finale qui change, en général. Et toc. Et tiens, au fait, un panino, des panini, pas « un panini, des paninis ». Mais bon, si on commence comme ça, où va-t-on ? scénario, risotto, fiasco…

PS –

Délinque, astuce et cinéma

On ne voit plus guère ce verbe qui fleurissait dans les années 70 : délinquer. On « délinquait » éventuellement, et ma foi c’était bien pratique de pouvoir l’écrire, au lieu de « tomber dans la délinquance » ou « commettre des actes délictueux » etc. Court et clair. Alors osons cette « délinque », qui vaut bien la délinquitude de madame Ségolène. La délinque, oui, comme la broque pour la brocante : plus bref, un poil argotique – juste un poil.

La délinque existe probablement sous une forme stupide, car je le lisais hier, il existe une brigade de répression de la délinquance astucieuse ! il doit donc exister, idem, une brigade dédiée aux nuls, aux Rantanplan de la délinque… ça demande moins de neurones, on peut le supposer. Tenez, il me souvient que des malfrats du 9-3 avaient braqué une bijouterie un jour qu’il neigeait, et s’étaient enfuis à pied. Figurez-vous que la Police les a retrouvés dans l’heure, et sans faire appel aux techniques scientifiques les plus sophistiquées.

Concernant la délinquance astucieuse, c’est, on le suppose, plus coton que de suivre des traces de pas dans la neige ; mais  l’exemple des infirmières astucieuses qui a inspiré ce billet – voir le lien plus haut – donne à penser que l’astuce a ses limites, à l’inverse de la bêtise – je ne sais plus qui disait que seule la connerie pouvait donner une idée de l’infini. Ces  dames, outre qu’elles facturaient des soins plusieurs fois, travaillaient (sur le papier, évidemment) plus de 24 heures par jour, frisant ainsi le burn-out, en français l’épuisement, eh oui, tant redouté des professions médicales surmenées.

Les anti-gangs de la Sécu ont été très bons : leurs ordinateurs ayant mis à jour des soins cumulés pour des journées anormalement longues, ils se sont doutés d’un truc. Toutes nos félicitations ! Reste que la parade imparable, astucieuse de chez Astuces, a été trouvée, et tout récemment, par des « djeunes » d’une cité de l’Est marseillais, lors de l’arraisonnement d’un TGV qui quittait la ville : c’était filmé pour un clip de rap !

On peut le dire : les débouchés sont énormes pour tous les vidéastes en herbe – qu’ils rejoignent une équipe de malfrats, ils embauchent. C’est tout bénèf’, en effet :

– soit le coup fonctionne : la gloire, la vidéo tourne sur You-you-t’entube, ils sont célèbres.

– soit ça foire, ils se font gauler :

– Ouais, on faisait une vidéo, c’était juste pour tourner un clip, Votre Honneur.

– Braves petits, bien sûr ils font des erreurs, mais bon… allez, filez, galopins. Au fait, vous devriez demander une subvention au Ministère de la Culture.

Tibert

Nommage et biscottos

Allez allez , on bosse un peu…

On se tapera d’abord un petit exercice de dégourdissage mental à prendre connaissance de l’étude que je vous cite ici : Il semblerait que les sportifs soient plus intelligents que les étudiants ! Je suis très sérieux, c’est scientifiquement prouvé, au Canada du moins. En prolongation de ces résultats, on pourra utilement dégager quelques corollaires :

– Les études rendent con.

– Plus j’étudie plus je creuse mon déficit d’intelligence vis à vis des sportifs, qui en revanche se musclent toujours plus la comprenette en forçant sur les séries de pompes et d’abdominaux.

– Les « bac +8 » blanchis sous les néons blafards des amphis sont largement dominés intellectuellement par les joggeurs du dimanche, fussent-ils pouvus de leur CAP de coiffure.

– Quid des étudiants sportifs ? c’et l’oxymore de la journée, certes, mais on les a oubliés, semble-t-il.

Allez, on passe à autre chose, je vous donne une autre info qu’elle est positive, celle-là : le Fouquet’s, LE Fouquets de l’ignoble, l’inadmissible rizotto crevettes-artichauts d’investiture de Sarkozy en 2007, n’a pas fermé de honte, il fonctionne encore. D’autres que le Petit Nicolas n’ont pas honte de s’y montrer, et sans vergogne, ne craignant point désormais les journaleux qui pointent désormais leurs flingues médiatiques sur d’autres cibles, besogne faite.

Et ces autres, des pointures du show-bizz cinématographique, Podalydès Bruel Djamel etc… y étaient hier pour fêter leurs nominations aux futurs César du cinoche tricolore. Leurs nominations, pas leurs nominénations ! car au mur du Fouquet’s s’affichait ceci : « Nommés Césars 2013 – Déjeuner des nommés« . Et, je vais vous l’avouer, nos minets non pas « nominés », mais nommés, ça me va droit au coeur. Des années que nous subissions les infects, anglicisants et barbares « nominés« . Merci, ô Fouquet’s, ce « nommés » lave enfin la souillure du rizotto sarkozien.

Tibert

"Les heures les plus sombres" etc

Le débat parlementaire sur le fameux « mariage pour tous », ma tata et son tonton, Pommègue et Ratonneau, mon chat et  le hamster de la voisine… ne fait que commencer, mais nous savons tous que ce n’est que du cirque, car c’est mathématique, la majorité étant la majorité, la loi sera votée, nananè-re, et bisque-bisque-rage. Seul le Conseil Constitutionnel pourrait invalider une loi mal foutue, tordue, bancale. Donc c’est plié d’avance, on le sait tous.

A vrai dire, le mariage des homos, on s’en tape – ce n’est que la 4.392 ème préoccupation des Français, il n’y a que monsieur Bergé à regretter amèrement de n’avoir pu dire Oui, devant monsieur le maire, à l’élu de son coeur en tenue YSL – la classe ! nos compatriotes homos, gais ou tristes, sont en fait pressés de voir comment ça fait de faire comme les mariés hétéros, se tromper, découcher, cocufier l’autre, s’engueuler sur la couleur des brosses à dents, s’envoyer leurs avocats, divorcer, se déchirer comme tout un chacun. Le bonheur, quoi.

Mais c’est intéressant tout de même, gratuitement, sans enjeu, pour le spectacle. On va se régaler à voir les arguments débiles, les prises de bec, les amendements ahurissants, les engueulades « pour de rire » de nos parlementaires, vu que les dés sont pipés. On en a déjà entendu de bien bonnes : « louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? »  (c’est un homme qui dit ça, évidemment, et qui n’a vraiment pas besoin de louer ses bras : il est donc parfaitement fondé à dire une ânerie) et c’est symptomatique : le problème sociétal n’est pas le couple, c’est la famille ; la famille, quand il y a des gosses.

Bon, à vos journaux, ce sera drôle, tragique, triste, gai ? va savoir. Le « Monde » traite des « premiers dérapages du débat parlementaire » : c’est donc que c’est un sujet à déraper ? par exemple, en tenant des propos homophobes ? nous aurons donc certainement droit, en représailles, aux « heures les plus sombres de notre histoire« . Mais iront-ils jusqu’au « ventre fécond (…) la bête immonde » ? ce serait déplacé.

Tiens, pour finir, un superbe slogan de la manif’ anti-anti-mariage homo, bref la manif’ « pour », hier – à peine demi-« consistante », la manif’, au vu des effectifs : « Hollande si tu recules, on t’enc…« . On comprend qu’il soit motivé !

tibert

Et, quelle est la bonne nouvelle ?

La bonne nouvelle, ce sont les chiffres du chômage : c’est le plein emploi ! à en péter les compteurs ! songez que pour le poste de Président de l’Institut du Monde Arabe, à Paris, on a eu un mal fou à trouver un candidat ; tout le monde est tellement occupé, faut dire… on a dû racler les fonds de tiroirs, aller chercher un retraité chenu, et dans les Vosges ! 73 ans… il n’était pas chaud, il a posé plein de questions, la cantine, des détails comme ça… il a fallu le convaincre… mais si, pépé, la soupe est bonne !  il s’appelle… voyons… ah oui, un certain Lang, Jack. S’il connaît le monde arabe ? vous n’allez pas en plus faire la fine bouche ? déjà bien beau… Le plein emploi, vous pensez, ça faisait longtemps, même Michel Sapin en rêvait.

La bonne nouvelle, c’est que Michel Sardou, LE Michel Sardou, est favorable au mariage « gai » (pas gai-joyeux ; « joyeux » entre guillemets, homosexuel, ou « pour tous », je traduis). Une telle autorité morale, une pointure intellectuelle de ce calibre, ce phare dans la nuit de la pensée, et qui nous donne la bonne direction… on sait maintenant où aller, on avait des doutes… Des doutes ? il n’y a plus à hésiter. Et merci aux journalistes qui savent, eux, où est l’information décisive, incontournable.

Et la mauvaise nouvelle ? voyez ci dessus, choisissez… ou les deux…

Tibert

Sur le tarmac du Champ-de-Mars

On joue les prolongations juridiques et financières à la manif’ du 13 janvier, la manif « consistante », « Tous nés d’un homme et d’une femme« , vous voyez ? eh bien, la pelouse du Champ-de-Mars n’ayant pas résisté au piétinement d’un nombre « consistant » de manifestants, il va falloir la refaire, et le maire de Paname réclame 100.000 euros – notez bien, pas 79.817,58 euros, ni 102.612,32, non : 100.000 tout rond, ce qui donne avec une TVA à 19,6, gnagnagna… 83.612,04 euros : ah, enfin des vrais chiffres, pas une estimation au doigt mouillé, comme on craignait. Une vraie facture, quoi.

Eh bien, c’est la Préfecture de Police de Paris qui a reçu la douloureuse : normal, direz-vous, c’est elle qui a imposé le Champ-de-Mars comme point de rassemblement final à cette manif’. Laquelle Préfecture de Police a retransmis aussi sec aux organisateurs, estimant que c’est eux qui ont piétiné là où il aurait fallu survoler le gazon, mais on ne sait pas encore léviter ( l’éviter ? quoi ? de fouler le gazon).

Mais voilà-t-il pas que la passionnaria de la manif’, Frigide Barjot – c’est peut-être un pseudo – déclare que 100.000 euros ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, et continue : « J’appelle tous les citoyens aujourd’hui à venir replanter le Champ-de-Mars (…) S’il faut replanter le Champ-de-Mars, on le replante, mais on n’a pas 100 000 euros comme ça pour le Champ-de-Mars« .

Voilà, monsieur le futur ex-maire de Paris, une idée qu’elle est bonne ! si toutes les manif’s de la CGT-CFDT-FO-SGEN-FSU-RATP-SNCF-Autonomes-SUD-SUD-Rail-et-j’en-oublie, depuis la Libération de 1945, avaient fini  en séances de jardinage, râteau sarcloir rouleau fumier cordeau binette arrosoir et brouette, comme Paris serait beau et vert, comme nos rives de la seine seraient luxuriantes ! mais hélas vous êtes bien, monsieur le Maire, le premier et le seul à réclamer des sous, comme si vous ne les aimiez pas, ces manifestants du 13 janvier…

Une suggestion maintenant : il n’y a rien de mieux qu’un bon vieil aérodrome pour accueillir les manif »s. Les organisateurs de « raves » le savent bien, et ne s’en privent pas ; suffit de passer le tarmac au bulldozer, puis au nettoyeur-vapeur le lendemain. Un aéroport désaffecté fait farpaitement l’affaire : je vous fiche mon billet que d’ici 20  ans, si Notre-Dame-des-Landes, ce qu’à Dieu ne plaise (*) et en dépit du bon sens, se construit, c’est sur ses deux pistes envahies par les mauvaises herbes que finiront les manif’s du « Grand Ouest ». Soyons donc pragmatiques, réalistes, économes : faites, monsieur le Maire de Paname, atterrir les manif’s sur un tout neuf tarmac au Champ-de-Mars. Les ampoules aux mains des jardiniers « consistants » à venir vous diront merci.

Tibert

(*) c’est une figure stylistique, rien de plus.