Délinque, astuce et cinéma

On ne voit plus guère ce verbe qui fleurissait dans les années 70 : délinquer. On « délinquait » éventuellement, et ma foi c’était bien pratique de pouvoir l’écrire, au lieu de « tomber dans la délinquance » ou « commettre des actes délictueux » etc. Court et clair. Alors osons cette « délinque », qui vaut bien la délinquitude de madame Ségolène. La délinque, oui, comme la broque pour la brocante : plus bref, un poil argotique – juste un poil.

La délinque existe probablement sous une forme stupide, car je le lisais hier, il existe une brigade de répression de la délinquance astucieuse ! il doit donc exister, idem, une brigade dédiée aux nuls, aux Rantanplan de la délinque… ça demande moins de neurones, on peut le supposer. Tenez, il me souvient que des malfrats du 9-3 avaient braqué une bijouterie un jour qu’il neigeait, et s’étaient enfuis à pied. Figurez-vous que la Police les a retrouvés dans l’heure, et sans faire appel aux techniques scientifiques les plus sophistiquées.

Concernant la délinquance astucieuse, c’est, on le suppose, plus coton que de suivre des traces de pas dans la neige ; mais  l’exemple des infirmières astucieuses qui a inspiré ce billet – voir le lien plus haut – donne à penser que l’astuce a ses limites, à l’inverse de la bêtise – je ne sais plus qui disait que seule la connerie pouvait donner une idée de l’infini. Ces  dames, outre qu’elles facturaient des soins plusieurs fois, travaillaient (sur le papier, évidemment) plus de 24 heures par jour, frisant ainsi le burn-out, en français l’épuisement, eh oui, tant redouté des professions médicales surmenées.

Les anti-gangs de la Sécu ont été très bons : leurs ordinateurs ayant mis à jour des soins cumulés pour des journées anormalement longues, ils se sont doutés d’un truc. Toutes nos félicitations ! Reste que la parade imparable, astucieuse de chez Astuces, a été trouvée, et tout récemment, par des « djeunes » d’une cité de l’Est marseillais, lors de l’arraisonnement d’un TGV qui quittait la ville : c’était filmé pour un clip de rap !

On peut le dire : les débouchés sont énormes pour tous les vidéastes en herbe – qu’ils rejoignent une équipe de malfrats, ils embauchent. C’est tout bénèf’, en effet :

– soit le coup fonctionne : la gloire, la vidéo tourne sur You-you-t’entube, ils sont célèbres.

– soit ça foire, ils se font gauler :

– Ouais, on faisait une vidéo, c’était juste pour tourner un clip, Votre Honneur.

– Braves petits, bien sûr ils font des erreurs, mais bon… allez, filez, galopins. Au fait, vous devriez demander une subvention au Ministère de la Culture.

Tibert