Sella-pau-seu fiscaa-leu (air connu, poing levé)

Je vous plains, monsieur le Président. Vous voilà dans bien des embarras.

Vous annonçâtes la proposition de flinguer  à vue les 1 million par mois et plus, et fûtes retoqué par les Sages ; vous vous entêtâtes (putain les accents circonflexes, je vous dis pas) et voilà qu’on vous menace de grève des footeux (*), pour une mesure démagogique qui vous fit peut-être gagner l’élection – ça a plu, c’était la caresse là où ça fait du bien et dans le sens du poil – mais pour vous rapporter des clopinettes ; et ça reste un bricolage idiot.

Vous héritâtes d’une écotaxe sarkozyenne à mettre en musique et en route, fruit de cerveaux torturés, indémerdable de complexité et dont la verte vertu annoncée est hélas sous-tendue par un mécanisme fragile, luxueux, d’installation coûteuse. Et le nom seul fait fuir – encore une taxe, une ! taxe dont les Bretons, et d’autres, ne veulent pas. Et les portiques de fumer en s’abattant…

Me reviennent à l’oreille les échos lointains de vos déclarations de l’été : c’est la pause fiscale ! Soit dit en passant, déclarations aussitôt contredites par votre Premier Ayrault et par votre Grand Argentier Moscovici. Mais c’est vous qui aviez raison : la voilà, la pause fiscale tant annoncée, la voilà ! avec du retard à l’allumage, dans un contexte mouvementé, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche. Les Bretons vous ont donnné raison.

Tibert

(*) Vivement, vivement la grève des footeux ! on pourra au moins traiter  d’autre chose que de foot dans ce pays.

Pourquoi tu pourtousses ?

Le mariage ? pour tous. (*)

Les papiers ? pour tous.

“Tous à la manif”. L’avant-garde politiquement éclairée des lycéens (de gauche, est-il nécessaire de le préciser ?) a vainement tenté de ranimer la flamme des maigres cendres des manifs “Leonarda” d’avant les vacances… les slogans c’était “… pour tous”.

Le baccalauréat pour tous ? on a du mal mais en trafiquant les résultats, en notant sur 25, avec des options “culture Séries télé”, “R’n’B” et “consoles de jeu”, on va y arriver. Y a pas de raison, à chacun son hochet “Baccalauréat”.

Les notes, justement ? pas de notes, c’est désagréable, ou alors que des bonnes, pour tous. Non mais, de quel droit vous me jugez ?

L’éducation ? sans frontière. Allez hop.

Bon/mauvais, brillant/piteux, fignolé/bâclé, effort/flemme, approfondi/superficiel : de quoi y cause, ce blaireau ?

“Pour tous”, y a que ça. Rien/tout ; toujours/jamais. Des principes taillés à la hache : c’est plus facile à comprendre. C’est totalitaire ? c’est çui qui l’dit qu’y est, et toc !

Tibert

(*) Note du rédacteur : je suis étonné de ne pas avoir vu la formule “le mariage pour toutes et tous” : ça serait bien pourtant bien dans le style politico-enflure cher à nos tribuns professionnels. La raison en est sans doute que les 47 autres genres n’étant pas énumérés, ça aurait pu fâcher les trans, bi, lesbiens, travestis hormonés, pas hormonés, les… j’en oublie, probablement, qu’ils ou elles, etc… veuillent bien m’excuser.

Et une usine à gaz (d'effet de serre), une !

Je vous le dis comme je le pense : l’écotaxe c’est encore une brillante invention infaisable  de nos magnifiques cerveaux pensants, cerveaux de fonctionnaires totalement déconnants ectés de la réalité. Des portiques, des puces, des camions à puces, des voies taxées et des pas taxées, des calculs de malades – et je retiens 4 – et le système informatique qui dépend du bon vouloir du GPS états-unien, et les programmes qui vont se planter, “erreur 404 Not found”, et à la fin – en fait juste quand on veut faire marcher le machin – on remballe le tout après un déploiement qui a coûté la peau des fesses, car, en plus, politiquement, c’est une connerie, la taxe de trop qui déborde et fait péter la rogne des Français trop longtemps contenue.

En Suisse, chez ces gens rustiques et trop simples, qui en plus votent pour un oui ou pour un non – on leur demande leur avis, vous vous rendez compte ? – tu entres sur leurs autoroutes : tu prends la vignette de l’année, point. C’est pour faire 3 kilomètres ou 27.642 km, ils s’en tapent : tu achètes la vignette des autoroutes suissesses, si tu veux y rouler. C’est à toi de faire tes calculs, si ça vaut le coup, gnagnagna. Ca ne tombe pas en panne, ça se calcule facilement, l’argent rentre, et basta.

Evidemment l’écotaxe c’était “vertueux” sur le papier, bien que de complexité inutile, mais voilà, on la remet aux oubliettes, ça fâche les Bretons et d’autres, et il va falloir trouver 2 milliards d’Euros, que justement on comptait dessus, l’écotaxe. Où trouver 2 milliards ? une idée stupide, mais bon, je la propose quand même : que nos 600.000 élus regardent si par hasard il n’y en aurait pas de trop, des élus… si on ne pourrait pas faire le même travail, aussi brouillon et mal fagoté, mais avec moins (d’élus). Moi j’ai ma petite idée là-dessus. Hélas, comme ce sont les élus qui devront eux-mêmes se saborder, ça ne risque pas de se  faire.

Au fait, je change de sujet… vous avez sûrement remarqué que Moi-Président a perdu sa minceur pré-électorale, qu’il a pu renfiler, élection acquise, ses vieux costards XXL : c’est la faute à trop de bons repas. Justement, le cuistot en chef de l’Elysée vient juste de raccrocher son couvre-chef : c’est l’occasion ou jamais de tailler dans les dépenses somptuaires, ou de les taxer. Un portique GPS à compter les homards, les tournedos Rossini et les soles au Champagne dans les couloirs de l’Elysée, la voilà l’écotaxe à renflouer nos caisses !

Tibert

Kaï kaï au large du Puntland

Je me suis trouvé des affinités avec… avec les pirates maritimes qui sévissent au large des côtes de Somalie et de la corne de l’Afrique ! eux aussi, Britney Spears leur fait mal, du moins quand elle “chante”, si l’on peut dire. Moi c’est juste au Carrouf-Marquette ou chez GigaMegaSoldes que l’envie de fuir me tenaille, si j’ai oublié de me munir de mes tampons d’oreilles ; que voulez-vous, acheter des spaghetti ou des courgettes sur fond sonore agressif de glapissements rythmés en langue yaourt c’est dur.

Sur les côtes de l’Océan Indien c’est pareil : les pirates somaliens, du Puntland ou similaire, quand ils ont en vue un navire marchand, pourtant bien rebondi et alléchant, et qu’il leur déverse par dessus le bastingage et à cent décibels les hurlements cadencés et intraduisibles de la célèbre chanteuse anglo-saxonne ça leur caille les sangs : leurs Kalachnikov s’enrayent, leur détermination guerrière s’effrite, ils craquent, ils renoncent.

Le canard anglais, le “Sunday Post” à l’origine de cette information relayée par Le Monde donne des détails : les titres anti-pirates les plus efficaces sont “Baby one more time” (Chéri, encore une fois) et “Oops, I did it again” (Zut, j’ai  recommencé). je suppose qu’il y a là un enchaînement logique : le type à qui on demande de le faire un coup encore, (quoi ? je ne sais pas, j’ai pas bien compris), eh bien, ensuite il s’aperçoit qu’il a gaffé, qu’il a connement remis ça. Remarquez, il a la santé !

On apprend aussi, à lire l’article du Sunday Post, qu’il s’agit là de Culture Occidentale, et que ce sont les oeuvres de madame B. Spears qui ont été spécialement choisies par la marine marchande écossaise, car elles constituent aux yeux des pirates somaliens l’archétype, la fine fleur de cette Culture qu’ils haïssent et redoutent.

C’est un gros progrès accompli dans la voie (ou la voix ?) de la paix depuis 1938 : songez qu’à cette époque, c’était “Wenn ich das Wort Kultur höre, dann greife ich schon an meinen Revolver” (quand j’entends le mot Culture, je saisis mon révolver). De nos jours, c’est (en langue somali, mais je suis sympa, je vous le fais en français) : “Quand Britney Spears me glapit aux oreilles, je rengaine ma Kalachnikov“.

Tibert

PS : l’histoire ne dit pas si le personnel des navires menacés est équipé de tampons d’oreilles. Je suppose que oui, sinon ce n’est pas tenable.

Nabot, guenon et dessert lacté

Hier fut une journée à marquer d’un blanc caillou dans la saga des postures télégéniques de nos députés : eh oui le mercredi au Palais-Bourbon, c’est la télé !  l’occasion de briller sur les écrans et dans les foyers. On vit donc, c’est assez rare, une chouette mise en scène, une solennelle protestation orchestrée par un ténor du PS contre les attaques racistes et de mauvais goût (*) dont fut récemment l’objet madame Taubira. Ce ne fut pas une standing ovation dans l’hémicycle, mais tout comme, et notre Garde des Sceaux en fut émue, on le vit visiblement à ses yeux. Et même la Droite se tint bien en cette occasion, sans gesticulations ni ricanements, juste bien.

Mais hélas les indignations – “indignez-vous, rindignez-vous“, qu’ils disaient – sont borgnes, sinon plus, et fort sélectives. Il me souvient que le physique de monsieur Sarkozy, notamment sa taille modeste lui a valu en son temps de délicats “nabot”, sans que les députés s’en émeuvent ni ne se lèvent en séance pour marquer le coup ; que Normal-Premier se tape un surnom de dessert lacté d’aspect jaunasse et gélatineux, que l’austère Jospin, en son temps, etc etc… sans oublier le spirituel “gros cul” attribué à notre verte Duflot.

Pour prendre deux termes très moches, “nabot” et “guenon”, je ne vois pas de différence de traitement : ce sont des attaques basses, basées sur un physique pointé comme différent et dérangeant alors que c’est la personne, son action, sa politique, qui sont visées. L’un est raciste, l’autre pas ? c’est vite dit, et sommaire, tant le mot “racisme” est dilué aujourd’hui, jusqu’à ne plus guère signifier que la haine de la différence. Pour moi c’est de la même eau, boueuse.

Les noms d’oiseaux en politique ne datent pas d’hier, cela va de la pique spirituelle et méritée à l’attaque déshonorante. Hélas il n’est pas d’impartialité dans la réprobation des insultes indignes : mesdames-messieurs qui vous indigniez hier, vous a-t-on vus condamner vigoureusement en leur temps les attaques ad hominem haineuses qui brocardaient le physique du précédent Président ? pas que je sache. Voilà qui permet de douter bigrement de la pureté de vos vertueuses postures.

Tibert

(*) On apprenait par la même occasion que, non content de comparer madame Taubira à une guenon, des gamins de familles membres de la “Manif pour tous” avaient brandi des bananes à son adresse ; on reste là dans le même registre : ça ne vole pas haut, pour employer une litote.

Attention à ce que vous dites

Les Etats-Uniens nous guettent, la NSA aux grandes oreilles. Qui sait ? pendant que je claviote sur mon ordinateur, il y a un espion qui machouille du chewing-gum, boit du Koka en rotant, direct dans le trou de la canette en alu, et note tout ce que je divague ? c’est inquiétant. On ne va pas pouvoir tout mettre noir sur blanc, j’en ai peur.

Les procès nous guettent. Madame Taubira offensée, le FN offensé aussi sec, c’est le ping-pong judiciaire. A Marseille la Droite des élus monte sur ses grands chevaux car leur futur adversaire désigné par le PS aux Municipales a qualifié sa collègue et camarade de parti, madame Ghali, de, tenez-vous bien, “arabe” ! C’est désormais, paraît-il, une injure, “arabe”. La péninsule a…ique ? la gomme a…ique idem ? la musique a… ? l’alphabet a… ? que des injures, je vous jure, on s’en doutait pas. Dans la même logique, il convient urgemment de décréter indicibles et proscrits des mots abjects tels que “Blanc”, “Européen”, “Caucasien”, “Asiatique”, j’en oublie… si ça se trouve, “passe-moi le sel“, ça va se révéler un gros mot – et pendant ce temps-là la NSA prend bonne note.

Glaçage sur le millefeuilles, le PDG de Titan, ce cow-boy texan fabricant de pneus, qui finalement, faut voir… il se tâte… va peut-être reprendre l’usine Goodyear d’Amiens en déshérence chez nous, il s’y colle, lui aussi : il “insulte la CGT” !  qu’a-t-il donc dit ? “La CGT, ce sont des timbrés“. C’est inadmissible, comme dirait monsieur Valls. Cependant, voyez, il se rattrape un peu, il a perçu qu’il est allé trop loin, traîné dans la boue amiennoise l’avant-garde éclairée du Prolétariat ; il adoucit alors son propos, il met des cubes de glace dans son Merlot : “Il doit bien y avoir quelques leaders à la CGT qui ont un cerveau“, concède-t-il. Vous voyez, le bon sens finit toujours par triompher.

Tibert

Quand ça me soungue

Encore l’écologie ? eh oui, encore.

J’avais acheté, en mars 2011 – il y a 2 ans et demi – un périphérique informatique de marque coréenne, au prix d’environ 150 euros. Evidemment les “consommables” consommés depuis se sont révélés assez chers mais bon, on consomme, non ? alors consommons, c’est autant de moins à déclarer en patrimoine pour les gloutons de Bercy.

Elle est tombée en panne, cette machine, il y a 2 jours… je téléphone au SAV central, un 01..quelquechose au tarif d’une communication locale, bof, pourquoi pas, et là on me donne le téléphone du SAV le plus proche (pas possible, je suppose, de le donner directement par internet, ce serait trop simple)  : c’est à 55 km environ. Je téléphone donc au SAV local ; une charmante dame me renseigne sur la procédure à suivre :

– il viennent chercher l’engin et le prennent en charge pour un devis de réparation : 95 euros.

– le devis de réparation effectué, soit XXX euros, on répare ou pas, c’est à moi de voir…

– coût de l’opération : pas réparé : c’est 95 euros ; réparé : c’est 95+XXX. Les 95 euros, de base, à débourser quoi qu’il arrive ensuite.

Je fais observer à la dame que je lui apporterai l’engin, donc pas besoin de frais de déplacement et de “prise en charge” : elle s’en tape, ce sera pareil, 95 euros forfaitaires.

Je fais observer à la dame que si la réparation me coûte 55 euros – une bricole, en somme – autant acheter du neuf : elle regrette, c’est comme ça. Je lui dis que cette machine est récente, en excellent état général, et que c’est vraiment idiot de la jeter : ben oui c’est comme ça, je regrette.

Moi aussi je regrette : la marque coréenne en question a sérieusement baissé dans mon estime. C’est nul comme politique de réparation. J’éviterai désormais soigneusement d’acheter chez elle. Et combien de kilos de gaz à effet de serre ça va nous faire en plus ? vous y pensez, au gaz à effet de serre ?

Tibert

Feux Verts

Mes Verts amis,  je pense que vous avez chopé la rougeole, grave (*), ou bien vous êtes daltoniens. Que le Mélenchon, son acrimonie et son écharpe rouge apprise de Tonton se répandent en anathèmes et vitupérations contre les roses et tièdes Socialistes, c’est dans la nature des choses : ils n’en feront jamais assez à ses yeux, les Roses, pour égalitariser et terniser ce pays selon le modèle 1917 revu 2012, sommairement dépoussiéré, relooké. Mais vous, qui fûtes verts ?

Que madame Joly, après son épatant bide aux Présidentielles, continue brillamment à aligner les vabures bervales et les incongruités, on sourit, elle ne représente guère qu’elle-même. Voyez comme, généreuse à notre place – pour notre bien à tous et le salut de nos âmes – elle s’étonne qu’après avoir, en 1961-62, assimilé sans trop de problèmes un million de pieds-Noirs, nous ne puissons en faire autant de quelque dizaines de milliers de Roms ! les Pieds-Noirs ont apprécié… l’immigration sauvage…

Mais que nos gouvernants Verts et les élus du même métal s’excitent sur l’affaire Leonarda, lamentable cacophonie rose-vert, et tentent de réactiver la marionnette lycéenne, de rallumer les ardeurs de ces jeunes gens prêts à hurler sur les causes les plus indéfendables, pourvu qu’elles soient séduisantes et sans nuances, que monsieur Placé, qui doit son confortable et durable fauteuil sénatorial (9 ans, c’est bien long)  aux accords rose-vert de 2011, se permette de jouer les boute-feu, alors là, si j’étais au PS je n’apprécierais pas. Déjà que le Premier Secrétaire dudit PS trouve que Moi-Président n’est pas assez gentil avec cette famille mi-kosovar, mi-italienne, mi-Rom qui a épuisé tous les recours légaux, les faux papiers et les déclarations fantaisistes pour tenter mordicus d’obtenir l’asile et les allocs ici, aidée en cela par d’aucuns pour qui la Loi républicaine n’est qu’un chiffon de papier, et qui veulent nous infliger leurs valeurs – les leurs.

C’est assez clair, l’épisode Leonarda est un montage, un piège à con pour couler le Valls, qui décidément gêne. Au passage, les revers de pantalons de Normal-Premier en ont pris un coup, dommages collatéraux ! L’acharnement insensé de la Gauche-gauche et de ses groupuscules spécialisés style RESF est bien normal, c’est leur jeu constant d’ouvrir nos bras à l’humanité tout entière, allez hop, soyez fous. Mais les Verts ? quel rôle jouent-ils dans cette machine de guerre ? en quoi l’accueil indû d’une famille fraudeuse au refuge politique s’inscrit-il dans un schéma écologique cohérent ? Placé, c’est Mélenchon avec une écharpe verte.

Tibert

(*) “grave” : c’est, rassurez-vous, un contre-exemple, ce qu’il ne faut pas écrire. Cet adjectif grave, justement, et de sonorité plaisante, se retrouve ici dénaturé, enlaidi, devenu adverbe rustique, sans nuance, panacée de l’expression sommaire. Moche, quoi.

PS : Monsieur Sapin, le ministre du boulot, annonce, navré, “Les chiffres du chômage demain ne seront pas bons… “. Je traduis : les chiffres du chômage seront mauvais. C’est pareil ? si vous voulez… dans “pas bons”, il y a “bons”, c’est moins pire que “mauvais”, comme disent nos amis du Québec.

Boudiou, fan de chichourle, etc.

Hier soir aux infos, séquence video : monsieur Menucci, Patrick, hilare, présente aux journaleux massés devant l’urne socialiste et marseillaise son bulletin de vote primaire et socialiste  – rose, le bulletin, évidemment. La séquence dure et dure, interminable, sous les crépitements des flashes, et, au bout d’un très long suspense à deux balles, votera, votera pas ? ledit Menucci laisse tomber son bulletin dans la transparente boîte à votation. On a eu ainsi très largement le temps d’admirer la prestance satisfaite du futur adversaire socialiste de l’actuel maire de Marseille. On était gêné pour lui, heureusement que le ridicule ne tue plus.

Notez, on ne sait pas encore qui monsieur Menucci va affronter l’an prochain, si l’actuel maire de Marseille va se représenter, rempiler pour 6 ans de mieux. Faisons un voeu pour monsieur Gaudin : qu’inspiré par la Bonne Mère, les écailles lui tombent des yeux, et qu’il se rende compte que dans un pays de 4 millions de chômeurs au bas mot, les types comme lui qui auront presque 75 ans au moment des Municipales, carton de retraite plein – et une retraite de sénateur, excusez du peu – feraient mieux de passer la main. Non qu’il soit mauvais sénateur-maire, monsieur Gaudin, il fait très bien le cumulard Marseillais, langue qu’il parle couramment, mais parce que – je me fais, là, le porte-parole de tas de Français excédés par les lamentables moeurs parlementaires – il y en a marre de ces personnages, de droite comme de gauche, encroûtés et amorphes, vieux, qui plus est, et cramponnés mordicus à leurs biftecks pluriels ( il n’y a avait pas qu’un  bifteck, il y avait plusieursss bifteckssss, aurait dit Topaze). La vieillesse est un naufrage, disait De gaulle, et si ça continue monsieur Gaudin va nous refaire à Marseille les piteuses dernières années du Chaban-Delmas bordelais, qui ne lâcha les manettes de sa ville à bout de souffle (*) qu’à 80 ans.

Si encore monsieur Menucci laissait augurer de lendemains mieux gérés… hélas, ce que nous en avons vu hier s’inscrit plein pot dans le grotesque de la politique-spectacle la plus éculée. Marseillais, mes chers compatriotes, trouvez-vous un homme, une femme, peu importe, mais énergique, intègre, compétent(e). Ca doit bien pouvoir se trouver, non ?

Tibert

(*) à bout de souffle : la ville, ou le maire ? les deux, mon général.

Après vous… mais non, je n'en ferai rien…

On marche de plus en plus sur la tête dans ce pays, et les symptômes se précisent et s’accumulent. Le Monde d’hier soir nous titre, et c’est manifestement triste à ses yeux, “Quand on appelle le 115, mieux vaut être Français“. Le 115, c’est le téléphone de détresse sociale, “Au secours je suis dans la panade“, bref sans feu ni lieu. Un numéro que de plus en plus de sans-logis sollicitent, tant cette époque est moche. Et Le Monde nous apprend donc que les hébergements d’urgence sont saturés, que les places manquent, que c’est pour le 115 comme dans l’immobilier locatif à Paris, ou comme les dossiers à Popaul-Emploi, ou les places en prison : ça ne suit pas, on n’y arrive pas.

Et donc, au 115, nous dit Le Monde, manifestement choqué, on privilégie les appels de nos compatriotes. Vous vous rendez compte ? la France, le Pays des Droits de l’Homme venu d’ailleurs ?

Ben oui, on fait ça, chez nous, et c’est, excusez-moi, normal, s’agissant d’une situation de pénurie. Ce qui ne serait pas normal du tout, carrément anormal, ce serait l’inverse. D’ailleurs la très grande majorité des démocraties – ne parlons même pas des régimes autoritaires, où il n’y a rien à discuter – donne la priorité à ses ressortissants, et pas que pour le 115 : pour l’emploi, pour les alloc’s, pour la santé, et j’en oublie. D’aucuns nomment ça la “préférence nationale”, et ça a très très mauvaise presse –  surtout auprès des gens qui n’en ont pas besoin.

Evidemment, l’idée, la gentille et joulie idée sous-tendue dans le papier du Monde, c’est qu’il faudrait être équi-charitable : hélas c’est infaisable, quand il s’agit de coups de téléphone, où beaucoup s’expriment difficilement, etc. C’est infaisable, et zut, si être Français ne donne droit qu’à payer sur ce sol des taxes et des impôts, autant se flinguer tout de suite. Ou donner carrément l’exclusivité du 115 aux migrants, ce sera plus clair. On pourrait alors ouvrir un 116,  pour les Français, en situation de pénurie lui aussi, bien entendu – mais là il va y en avoir qui vont hurler à la discrimination.

Tibert