Ordinaires, dormez tranquilles

J’suis rien qu’un gars ben ordinaire” chantait Robert Charleboué.Voilà qui devrait lui permettre de vivre peinard, en principe, car…

… car, ça vient de sortir, Mister President Obama nous rassure, ordinaires de tous les pays que nous sommes : “Les Etats-Unis ne veulent pas espionner les citoyens ordinaires“. Il l’a dit, et nous voilà donc rassérénés, parce que c’est vrai, zut, on ne pouvait plus péter dans la chaude intimité de ses WC sans que la NSA état-unienne avec ses grandes oreilles sécuritaires soit au courant. Que faisaient-ils de tous ces renseignements intimes, ça ils ne vous le diront pas. Mais bon, c’est du passé, on va pouvoir désormais préserver notre quant-à-soi ordinaire.

Sauf que… sauf que, comment vont-ils faire, là-bas aux States, pour séparer le bon grain de la daube ? pour savoir qui ce n’est pas la peine d’espionner ? ils vont vous envoyer un bulletin à remplir ? “Je, soussigné Dugenou Paul, certifie sur l’honneur être un citoyen ordinaire – fait à …  le … (signature)“. Ou bien un truc à deux cases à cocher (une des deux, évidemment)  :

– Je certifie être un citoyen ordinaire,

– Je certifie être un citoyen extraordinaire.

Vous imaginez ? à la rigueur ça peut fonctionner avec les Etats-Uniens, des gens sérieux, disciplinés, sincères, tout ça. Mais avec les Français ? menteurs, resquilleurs, frondeurs, ingérables, quoi. Alors, les amis, je vais vous dire, moi, comment ils vont faire, à la NSA de la Sécurité Intérieure Américaine : ils vont commencer par nous espionner, tous, mais juste pour savoir, pour se faire une opinion, pas plus. Tâchez donc d’être très ordinaires. Evitez, par exemple, de commander en ligne une cocotte-minute ET un sac à dos. Une fois que, par votre ordinarité, vous les aurez rassurés, ils vous rayent de la liste noire, ils arrêtent aussi sec de mettre des micros chez vous – mieux, ils viennent les enlever. Promis !

Tibert

De la délictuosité du non-amour

Je ne vous aime pas ? c’est inadmissible, et passible de sanction pénale – exécutoire s’il y a de la place en taule, bien évidemment. Ou à la rigueur un bracelet électronique…

Oui, je vous écris ça, car je m’interroge, avec la présidentE d’Act-Up (prononcez Akt’heupe, c’est du simili-Rosbif), sur la propriété de la définition de  “homophobe“. A qui appartient la définition de ce terme ? notez au passage que tous les adjectifs sont féminisés chez Act-Up, les “militantEs” etc. Après tout, le langage est à la disposition de tout le monde, si ça les satisfait comme ça, va pour la fémininE dominantE, il suffit de se mettre s’accord.

Notez que je suis d’accord également sur une partie du message, cité ci-dessus, de la présidentE d’Act-Up, visant à dénoncer les violences anti-homos. Que ce soit en Russie, au Gloubotiskan ou en France, les homos (LGBT si ça vous fait plaisir, voir ce terme dans le Littré) ont droit à vivre en paix et à ce qu’on la leur foute, la paix ; c’est un droit élémentaire. A condition qu’ils ne se fourvoient pas dans des actions délictueuses, réactionnairophobes ou hétérophobes, évidemment. Et, notez le bien, tartiner de sang les locaux d’une association légalement déclarée, c’est délictueux.

Mais  – un billet sans “mais” ce serait un baiser sans moustache – je diverge, là, sur cette phrase : “La définition de l’homophobie n’est pas à la disposition des réactionnaires: elle continue à désigner l’ensemble des violences, discriminations, stigmatisations qui frappent les LGBT “.  D’abord, qu’est-ce qu’un réactionnaire ? mot qui fleure bon la glose PCF des années 50-60, le discours Georges-Marchaisien, “les réactionnaires de tout poil“, “les forces progressistes“, etc. Un réactionnaire ? c’est sans doute quelqu’un qui n’aime pas Act-Up. Et donc, à qui appartient la définition d’homophobie ? pas à Act-Up, pas aux réactionnaires, mais à la langue française. “Phobie” c’est le rejet, la répulsion (*). Supposez que je déteste la musique de Richard Wagner : je suis alors, pour faire court, Wagnerophobe – et alors ? pour autant que je n’aille pas mettre le feu au FestSpielHaus de Bayreuth, c’est mon droit le plus strict.

Il est en effet licite, dans notre beau pays, de penser : les pensées homophobe, Wagnerophobe, etc, ne sont pas punies par la Loi, c’est techniquement infaisable – et si vous saviez à quel point mes pensées sont coupables ! On a aussi – théoriquement – le droit de dire, mais sans “stigmatiser”. Je le dis donc, et même, tiens, je l’écris : la musique de Wagner est pompeuse, lourdingue, grossière. Et c’est mon droit de l’écrire, non mais. En revanche, si j’appellais à saccager le FestSpielHaus au nom de ma Wagnerophobie, ce serait délictueux, ce serait une incitation au délit, et, en termes à la mode, de la stigmatisation – référence cocasse à la Passion du Christ, les militantEs d’Act-Up étant peu suspectEs de piété christique.

Bon, résumons-nous : il y en a qui ne vous aiment pas, et cela vous chagrine, ou, pire, vous fâche ? il faut donc tâcher de vous faire aimer, si vous y tenez, de vous rendre aimables. A défaut, et pour autant qu’on vous laisse vivre légitimement en paix, faites-vous une raison. On ne peut pas forcer à aimer, ça deviendrait totalitaire, voire louche.

Tibert

(*) terme utilisé de manière généralement péjorative, mais la racine grecque ne l’exprime pas.

La cocotte-minute et le 17

Des faits d’été mais divers et divertissants viennent, heureusement, rompre la mornitude – merci Ségolène – des semaines estivales. On s’en contente, on s’en régale, tant par ailleurs les nouvelles sont moches.

Moches ! tenez, la personnalité préférée des Français cette année ? Jean-Jacques Goldman. Sondage sur un peu plus de 1.000 clampins (pas moi) invités à choisir dans une liste de 58 personnalités. Je n’ai pas eu le temps ni la patience de chercher la liste des choix, mais je devine… Mimi Mathy… Omar Sy…  Yannick Noah… Gad Elmaleh… rien que des phares de la pensée et du rayonnement de notre beau pays. Bon, on oublie, vaut mieux lire ça que d’être aveugle.

Très moche : record de bouchons battu sur nos routes à radars et nos très très chères autoroutes, samedi dernier. Au palmarès des habitudes stupides, nous tenons le pompon : les locations c’est du samedi au samedi. Pourquoi ? pasque. C’est idiot mais c’est comme ça, et ça ne changera pas. Et donc, bouchonnons…

mais on ne va pas continuer à se lamenter. Tenez, du positif, cet entrefilet rassurant : 3 malfrats relâchés dans la nature, vu que la prison la plus proche était pleine. Cerise sur le baba, c’est sur simple instruction verbale du substitut de permanence au parquet ; pas même un  bout de papier signé. “Allo la Police ? ici c’est Shmurtz, le susbtitut gnagnagna… eh non, pas de place… non… pas possible… alors les trois, vous les relâchez… voui, vous les relâchez. Dangereux ? meuuh non… vous dramatisez… vous avez bossé pour rien ? bah, vous les gaulerez bien une autre fois… allez, ciao, à plus“. On est bien protégés, je vous le dis. Remarquez, il y en a que ça a dérangé… le Ministre de l’Intérieur s’est dit “surpris”. Encore une faute de français : “étonné”, pas “surpris” (*).

Et puis, cette nouvelle intéressante : aux USA, quand on interroge Gougueul avec les mots “cocotte-minute” et “sac à dos” sur son ordinateur, on voit débarquer très vite 6 flics. je cite : “don’t do a search for pressure cookers right after your spouse does a search for backpacks if you don’t want the FBI at your door“. (Ne faites pas une recherche sur “cocotte-minute” après que votre épouse en a fait une sur “sac à dos” si vous ne voulez pas voir débouler le FBI à votre porte). Et, tiens, justement, en prenant le contrepied… vous voulez appeler la Police au secours ? au téléphone c’est le 17. Mais bon, vous connaissez l’efficacité du 17. Donc, vite quelques mots-clés bien choisis sur Gougueul et sur votre clavier d’ordinateur, et comment qu’ils vont débarquer. Restera à leur expliquer… tâchez qu’ils aient de l’humour.

Tibert

(*) Classique.  L’épouse trouvant monsieur Littré très occupé avec la bonne : “ciel ! quel spectacle affreux ! monsieur, je suis surprise”  – et Littré, peut-être chaud lapin par ailleurs, mais en tout cas excellent lettré : “Non madame, vous êtes étonnée : c’est nous qui sommes surpris”.

Pièces rapportées : rapportez-nous les pièces

Les premières dames, officielles, officieuses, crypto-secrètes ou subrogées donnent lieu à des frais à nos frais : nous le  savons tous, et c’est si vrai que la prochaine élection, l’orientation politique, j’oublie, et je vote pour un / une vrai(e) de vrai(e) célibataire endurci(e), et qui ne fréquente que subrepticement et occasionnellement les putes ou les gigolos, ne partouze pas au Carlton ni ne planque un(e) concubin(e). On fera plein d’économies, on redressera le pays.

Tenez, monsieur Mitterand : il entretenait un chien ; un assez gros chien, tout de même, pas un chihuahua, et nourri par les cuisines de l’Elysée. Bon, les restes de la cantoche gastronomique devaient largement suffire, mais les frais de véto ? hein ? on y pense aux frais de véto ? ; de plus, on a fini par le savoir, outre le clébard, une liaison discrète et aux petits oignons, et une crypto-fifille, rien que ça. Et encore, va savoir… c’était la face cachée en surface de l’iceberg.

L’actuel Normal-Moi, lui, est un célibataire endurci – même avec Ségolène, et pourtant, hein, Ségolène… il n’avait pas craqué, ni bague de fiançailles ni repas de noces au Grand Hôtel de Tulle – mais pour la télé et la ville il a une copine, assez officieuse pour ne pas figurer en ménage sur sa déclaration fiscale d’ISF, assez officielle pour disposer d’un bureau au Château,  et jouer assidûment la Première Dame, à croire que c’est elle, ma parole, ou alors elle joue bien.

Pourquoi je vous cause de ça ? les femmes ça coûte, c’est connu, c’est normal, depuis ce grand niais d’Adam, mais là on a une histoire de site internet pour l’ex-Première, madame Bruni-Sarkozy. La Toile bruit d’un chiffre :  410.000 euros pour la construction et le fonctionnement d’un site internet,  Carlabrunisarkozy.org. A ce tarif là, évidemment, on peut presque se payer la centrale de commandes en ligne de chez Ah-Ma-Zone, une salle informatique façon bunker, clim’ redondante, groupe électrogène redondant, serveurs redondants, équipe de hot line 24/24/7/7, tout ça : c’est un site stratégique, quoi. Disponibilité 99,999 %, maintenance toutes les nuits entre 2h35 et 2h47, bref le top.

Et alors, 410.000 euros, c’est boucoup ? oui c’est boucoup. Et il y en a, sur la Toile, qui réclament que l’ex-Première-Dame fasse un don de la même valeur à de bonnes oeuvres. C’est une idée qu’elle est excellente, je trouve – si du moins il est avéré que ces 410.000 euros c’est nous qui les avons financés avec nos impôts. On pourrait d’ailleurs élargir cette initiative à d’autres dépenses jugées un tantinet excessives.

Je vais vous dire : à ce train là, on va exploser les compteurs de générosité envers les bonnes oeuvres. Le Téléthon, enfoncé. Reste à créer une nouvelle et très utile Bonne Oeuvre : la FPRDF, la Fondation Pour le Remboursement de la Dette Française : je me sacrifie, j’assure la présidence, si vous voulez bien. J’attends vos dons.

Tibert

Rejets, rejetons…

Je le dis tout fort, calmement, mais fort, parce que ça me les gonfle menu :

– Les bureaux d’études “Plein ciel”, “Energies bleues”, machin, bref tous les arnaqueurs qui essayent 3-4 fois par jour de me vendre des panneaux solaires photovoltaïques sous prétexte qu’ils sont soi-disant en partenariat avec Saint-EDF et le bienheureux GDF : je vous compisse. Au passage, je vomis les salopards qui ont vendu leur fichier Clients, EDF ou GDF, à des marchands de soupe.

– Je me contrefous que la Reine d’Angleterre soit arrière-grand-mère : ni Kate ni William ni personne au palais ne m’ont jamais envoyé de faire-part. C’est un évènement digne d’un entrefilet de la Gazette du Coin, entre les nouvelles heures de permanence de la Mairie et la retraite aux flambeaux de l’amicale des boulistes. Et au diable tous les pisseurs de copie “royale” qui embousent nos sillons.

– A cette occasion, je propose qu’au cas où le royal-bébi serait circoncis – ciel ! quel suspense ! le sera-t-il ? – comme, paraît-il, tous les enfants mâles des Windsor, je propose, disais-je, que la royale rondelle de prépuce soit mise aux enchères chez Christies, ou, mieux, attribuée au plus méritant, au plus talentueux des chro-niqueurs “dynasties royales”. Nous avons en la matière, nous autres froggies, un redoutable compétiteur, l’incontournable, l’immense Stéphane Bern, le Paganini de la glose verbeuse, tartineuse et vaine sur les têtes couronnées. La rondelle à Stéphane !

Tibert

La crise, youpee

Le groupe Casinocoupe le son dans 450 supermarchés” : voilà une nouvelle qu’elle est bonne, et qui va m’inciter à fréquenter un peu plus souvent cette enseigne.

Et pourquoi coupe-t-il  la sono, Casino ? ça coûte trop cher, la SACEM se goinfre des millions. La crise, n’est-ce-pas…

Je vous l’avoue, que ce soit un resto, un magasin de quoi que ce soit – tout spécialement les magasins de fringues, grands spécialistes des décibels abusifs, inutiles et malvenus – je me barre à grandes enjambées si une zizique forte et envahissante y veut créer l’ambiance – l’ambiance à fuir. Voyez-vous, la musique, ça s’écoute, ou, mieux, ça se fait. En aucun cas ça ne doit se supporter, on supporte déjà assez de nigleries comme ça.

Donc : merci Casino, la crise a du bon. Et une suggestion à la SACEM : comme les cigarettes, montez donc vos prix, façon de décourager les enseignes acharnées du bruit musical. Nos oreilles vous diront merci.

Tibert

PS : Hélas, cette suppression bienvenue de la “musique de fond” devrait se limiter à ce deuxième semestre 2013. Ils font de l’humour noir, chez Casino, il est écrit dans l’article que je cite : “L’arrêt – ponctuel – de la musique dans les magasins n’est donc pas dramatique“. Il va falloir durcir la crise, ma parole !

Clopin clopant

On en cause, on en cause : interdire la cigarette dans les parcs et sur les plages ? encore une atteinte intolérable à la liberté.

Scène vécue, pas du tout “vu à la télé” mais il y a 4 jours sur une plage matinale du côté de Montpellier (*), vue de mes yeux vue, et sentie de mes propres narines, également. Une femme mûre, installée à 350 cm environ de mon éphémère surface vitale, fume (**), assise sur sa serviette, et remplissant une grille de mots croisés. La fumée vient naturellement de mon côté me grattouiller les narines, Loi de l’Emmerdement Maximum oblige, et je suis obligé de me détourner, respirer par la bouche, me déplacer, bref c’est tout à fait désagréable. Enfin, clope terminée, la dame plante tranquillement le mégot, bout-filtre inclus, dans le sable proche de sa serviette. Sachant la durée de vie d’un bout-filtre de cigarette en cellulose, la dame vient de laisser là aux générations futures un témoignage émouvant de son passage.

Autre scène, celle-là je ne l’ai pas vue, mais c’est “lu dans le journal“, trois “jeunes” de Marseille poignardent un quidam qui leur a refusé une cigarette. Carotide atteinte, mais heureusement pas trop grave. On secourt le quidam, la Police retrouve les fadas au surin, et ceux-ci expliquent que, voyez-vous, ce n’est pas le refus de cigarette qui leur a fait péter les plombs, c’est la façon dont ça été formulé.

Je vous le demande : comment faut-il dire à trois jeunes Marseillais désireux de fumer gratis, que l’on ne souhaite pas accéder à leur demande ? quelle formule employer ? attention à vos propos, et surtout, attention à votre ton : ça pourrait mal se terminer. Respect et civilité s’imposent, car franchement, vous êtes mal barré, là, radin que vous êtes, à refuser une cigarette aussi aimablement réclamée.

Tibert

(*) On prononce normalement Monpèllié, pas Monpeullié, mais à Paris ils ont changé tout ça, forcément.

(**) C’est une métonymie, évidemment. Tiens, vous la connaissez, celle-là ? deux copines bavardent :

– Tu fumes, toi, après l’amour ?

– Je sais pas, j’ai jamais regardé.

Mets ton habit, scaphandrière

Rappel de la Loi, qui est la même pour tous en principe : les tenues dissimulant le visage – notamment le niqab (dans les Emirats arabes, c’est le must, et ça se rencontre ici et là chez nous) ou la burqa (pas vraiment à la mode, mais chez les Afghanes, c’est le top) –  sont interdites dans l’espace public depuis Avril 2011. Il est en effet difficile de distinguer si ce sont Samira et Rachida qui se promènent ainsi bâchées, ou Jean-Paul et Joseph qui tentent de circuler incognito, dans des intentions pas forcément innocentes. Donc, et la Loi le précise, seules sont autorisées les tenues dissimulantes de type professionnel (scaphandriers, soudeurs, travailleurs du nucléaire…) et / ou à vocation de sécurité (casque intégral de motard, combinaison de biologiste bidouillant des bactéries féroces, etc).

Donc, pour contenter ET la Loi, ET les convictions religieuses de certains qui veulent absolument dissimuler au regard concupiscent de ces obsédés de mâles les formes ô combien excitantes de leurs compagnes légitimes ou non, il convient que celles-ci circulent par exemple à moto, intégralement casquées :  la Police n’y trouvera rien à redire, la Loi sera respectée, et ça évitera des émeutes dans les Yvelines.

Pourquoi dans les Yvelines ? parce qu’à Trappes (78), le Monde, Le Figaro et Le Parigot nous le racontent tous trois – mais c’est le Parisien qui semble le plus précis – le commissariat de Police du quartier “sensible” des Merisiers est assiégé depuis hier soir par des centaines de personnes “hostiles”, paraît-il. Vous lirez ça si vous voulez ; mais en résumé un type a été interpellé car il s’est opposé violemment à un contrôle de Police sur sa louloute totalement, intégralement et donc illégalement voilée – sauf les yeux, évidemment. Et comme la Loi n’est pas appliquable aux quartiers “sensibles”, ça vaut pas, et ça donne le résultat dont auquel je vous cause.

Je vous le demande : quelle idée saugrenue de construire des commissariats dans des quartiers “sensibles” : c’est de la provocation. A la cité “sensible” de la Cayolle, à Marseille, ça fait longtemps que le commissariat a été supprimé, et ils sont bien plus tranquilles comme ça, on n’a plus besoin d’y faire appliquer la Loi. Il est vrai qu’il avait été incendié, le commissariat ; les habitants étaient “hostiles”.

Tibert

PS : ah oui tiens j’y pense, il manque une loi, vite une loi pour interdire désormais aux activistes de Greenpeace de venir faire de la varappe dans les installations nucléaires. Et, tant qu’on y est, une loi aussi pour interdire de ramasser sur la voie ferrée les téléphones mobiles tombés par accident ou du fait de catastrophes ferroviaires.

Tout altère, hélas

Ube étude tombée du ciel nous l’affirme opportunément : en bagnole, “les régulateurs de vitesse altèrent la vigilance des conducteurs”.

Eh oui, pour notre sécurité, vielle rengaine qui justifie tout et n’importe quoi, il faudrait donc supprimer les régulateurs de vitesse, ces engins diaboliques qui permettent enfin de rouler tranquille et serein sur route dégagée : rester pendant des heures le pied droit pesant sur le champignon, surveiller, anxieux, le tachymètre dans la hantise du dépassement fatal de la limite de vitesse qui va nous coûter X points de permis, Y euros… tout en restant l’oeil rivé sur le ruban asphalté et sur les panneaux 30 – 90 – 50 – 70 – 30 – 90 – 70 – 50 – 70 – 50 – 90 – 110 – zut j’ai loupé celui-là – 90 – 50 – 30 etc etc.

Conducteur, conductrice, mon confrère ou ma consoeur, fais gaffe à ta vigilance, zut quoi ! évite donc…

– de te gratter les couilles / de remettre en place ton soutif’ (rayer éventuellement la mention inutile) : ça déconcentre.

– de regarder la jauge de réservoir, ça déconcentre aussi. De toutes façons les constructeurs vont bientôt se voir contraints de supprimer tous les cadrans sauf le tachymètre : c’est accidentogène, un cadran, puisque c’est une invite à détourner son regard du tachymètre.

– de battre la mesure du pied gauche en écoutant le requiem de Fauré. Tu pourrais louper la pédale de frein.

– de te curer le nez et les oreilles ; reste les deux  mains fermement agrippées au volant, sauf pour mettre un clignotant ou changer de vitesse.

– de regarder ton GPS : contente-toi de l’écouter, et puis d’ailleurs le GPS est accidentogène, mets donc ce truc à la poubelle. Le gouvernement a tenté de lui faire la peau, au GPS : ça fait baisser les rentrées d’argent procurées par les radars.

– de fumer, boire, manger, lire la presse, brosser tes mocassins, évidemment, ça va de soi.

– de fouiller dans la boîte à gants, c’est inutile, il n’y a pas de gant.

– de mettre des cassettes ou des CD dans la fente : viser la fente, ça déconcentre. Seule solution, qui demande de l’entraînement, prendre à tâtons un CD et l’introduire idem à tâtons dans la fente idoine.

– de lorgner sur le décolleté de ta passagère, si la configuration du poste de pilotage est favorable à ce type d’initiative : ça déconcentre. Regarde la route de temps en temps, le tachymètre en permanence, les panneaux avec assiduité, les autres bagnoles éventuellement ; ça devrait suffire.

Ceci étant, il faut relativiser tout ce remue-ménage autour de la conduite en voiture, et ne pas en faire tout un fromage : les Ministres des Transports et de l’Intérieur peuvent mouliner des bras, invoquer des objectifs toujours plus exigeants, convoquer les études les plus sérieuses pour culpabiliser le Français au volant, la mort sur la route fait vraiment petit joueur face aux poids lourds des statistiques :

– le cancer du poumon, 10 fois plus de morts que sur la route – à quand le permis de fumer à points ?

– les accidents domestiques, 5 fois plus – et le permis de monter sur l’escabeau avec sa perçeuse à percussions à points ?

– les suicides, 3 fois plus (surtout ne pas se rater, ça ôte des points).

Les suicides, parlons-en ! attention donc à ne pas broyer du noir, c’est très accidentogène. Sur ce dernier point, mes chers concitoyens, le gouvernement agit cependant avec autorité et vigueur : tout dernièrement, notre Lider Maximo, Chef-Normal, nous annoncait, alleluia, le jour même de la Fêt’Nat’, que “la reprise elle est là“. Non pas “la reprise est là“, phrase banale, propre syntaxiquement et sans relief, mais “la reprise elle est là“. On y fait, dans cette phrase, les questions et les réponses : la reprise (soupir ou virgule ou point d’interrogation)…  elle est là (point d’exclamation). Bon sang, mais c’est bien sûr. Dire qu’on la voyait pas !

Ce n’est pas une boîte à outils qu’il trimballe, notre Moi-Président, c’est un nécessaire à repriser.

Tibert

Là, c'est Plus(s)

Bon, dépêchez-vous avant qu’on l’ait enterré sans fifres ni tambourins, en catimini un soir de brume et de nouvelle lune. Lisez donc ça, ils ont tout pompé sur mes constats personnels.

Et régalez-vous également des réactions des lecteurs. Qui donc prétend qu’il n’y a pas de consensus possible en France ?

Donc, +1 pour moi sur ce rapport de la Cour des Comptes, et avec vigueur !

Tibert