Rites et opacité

Aujourd’hui, ça caille… bon, c’est normal, il faudra bien passer l’hiver, non ?

Mais autre chose : je vous ai déjà causé des abattoirs qui font du halal / casher ou pas : si vous n’êtes pas végétarien et voulez manger « profane » , « mécréant » , « athée » , vous avez deux solutions : a) du cochon (de bonne provenance, évidemment), là pas de problème ; b) de la viande en provenance d’un abattoir qui ne fait jamais d’abattage rituel. Pour ce faire il faut identifier l’abattoir sur l’étiquette, regarder s’il est dans la bonne liste… pffff ! pénible. Pénible ? c’est fait pour, pour qu’on laisse tomber.

Le truc, c’est qu’on (« on » , c’est la filière « viande » + le gouvernement, complice de cette magouille) ne veut pas que nous sachions si nous consommons du halal / casher ou pas : information « sensible » ! (*). Or la traçabilité fonctionne très bien : on est capable de rappeler des lots de steaks hachés défectueux, etc. Donc on pourrait nous informer, mais non : il faut que nous mangions dans l’ignorance.

Un article fort utile du Monde titre sur la nécessité de ne plus faire d’abattage rituel en France ! En Europe, je cite, « l’abattage rituel est aujourd’hui interdit en Autriche, en Suisse, en Norvège, en Slovénie, en Islande, au Danemark et en Belgique » (et en Grèce, il me semble, NDLR). Du coup, les enragés du « rituel » viennent faire abattre en France ! Ce qui favorise la filière idoine. Outre que l’étourdissement préalable à l’abattage garantit une fin plus douce aux animaux, l’abattage profane a le gros avantage de ne financer – encore heureux ! – ni les mosquées, ni les synagogues. Pour information (c’est très-très difficile de trouver des chiffres), on cite ici 8,5 centimes d’euro par kilo de viande. Manger halal sans le savoir, c’est financer à son insu le culte musulman : dans un pays qui se veut laïc, c’est assez scandaleux.

Plus fort : on trouve des sites houèbe indiquant que, par commodité et « humanité » , on adoucit le rituel halal par électronarcose préalable sur les volailles (choc électrique, qui les étourdit avant l’égorgement) ; et de s’interroger gravement : est-ce encore halal, ma brave dame ? Bref, on nous cache la provenance de ce qu’on mange, on fait du « rituel » plus ou moins, on finance certaines religions de manière totalement opaque : il est urgent d’interdire en France l’abattage sans étourdissement préalable, comme en Autriche, en Suisse, en Norvège, en Slovénie, en Islande, au Danemark et en Belgique. Et, enfin, de nous dire si c’est de la viande profane ou pas : nous avons le droit de savoir.

Tibert

(*) Je fus récemment à déjeuner dans un restau de spécialités kurdes : c’était correct mais bof… ceci dit, RIEN n’indiquait, nulle part, que les produits étaient en fait halal. Il a fallu questionner la serveuse. Je n’y retournerai donc pas : on se moque de nous, là.

Dissolution d’un autre « machin »

Tenez (ici c’est un article du Monde), voilà ce qui a été diffusé, quelques heures, sur les médias européens, façon pub : des suites de visages de jeunes femmes vues de face, coupées verticalement au mitan, d’un côté en cheveux, et foulard-bâchées de l’autre, façon tchador, ou plutôt hidjab. Le hidjab, vous savez, cet ensemble de tissu front-occiput qui masque aux mâles – ces irrépressibles prédateurs – la chevelure des femmes, moyennant quoi ceux-ci sont supposés ne pas les solliciter (sinon, bien évidemment, ce sont des putes, what else ?).

Cette campagne de pub a donc, suite à de justes et véhémentes protestations, été retirée fissa. Il faut savoir que c’est le Conseil de l’Europe qui finance ces appels non dissimulés à prendre le voile… je vais y revenir. Mais, une brève analyse du contenu de cette campagne : « Beauty is in diversity as freedom is in hidjab » , est-il écrit. Sachons, au passage, que les deux langues officielles de ce Machin sont l’anglais et le français, comme au Canada. Je traduis donc 😉 : « la beauté est dans la diversité, de même que la liberté est dans le hidjab » . Nous allons, perversement, inverser le propos : en Afghanistan, au Pakistan, en Iran, Arabie Saoudite, Qatar, Yemen… liste non exhaustive, on INTERDIT aux femmes de ne pas porter de voile (sinon ce sont des putes, je l’ai déjà précisé). Chiche que ces pays de liberté abolissent cette obligation privatrice de liberté ! Eh bien, oui, la liberté, vue d’un point de vue étroitement égoïste, c’est de faire ce qu’on veut de sa chevelure – et pourquoi pas un entonnoir sur la tête, comme Michel Debré ? – mais en France, pays où l’athéisme et les diverses religions sont libres, on veille à ce que celles-ci n’envahissent pas la sphère publique, et l’on interdit dans certains lieux, notamment à l’école, les signes religieux ostentatoires, comme le hidjab ou la kippa, justement : pas de prosélytisme.

Mais ce Conseil de l’Europe, keskeçé ? malgré la ressemblance des termes, c’est autre chose que le Conseil Européen, organe de l’UE, présidé par monsieur Michel. Créé en 1947, cet espèce d’ONU-bis, biscornu et mal foutu, fédère 47 pays dont certains sont en Europe comme moi je suis soprano coloratura. Il y a des pays « observateurs », comme les USA – qu’est-ce qu’ils foutent là ? – et même un candidat rigolo, s’agissant de veiller aux « droits de l’homme » : la Biélorussie ! On y trouve la Suisse, qui nonobstant sa fière neutralité se voit là européenne, mais aussi l’Azerbaïdjan, la Turquie, la Russie, le… voyez la page houèbe citée plus haut. Le budget – auquel nous participons – permet de financer des campagnes « pour la liberté, les droits de l’Homme » : vaste programme, comme disait MonGénéral. Nous avons donc partiellement financé, avec nos impôts, cette pub « de liberté » glorifiant le voile islamique, ce symbole de sujétion au mâle.

Bref, il est urgent qu’on quitte ou saborde ce navire pourri, travaillé en douce et savamment par des influenceurs délétères.

Tibert

PS – Gros titre de Ouest-France : « « Ça m’a détruit » : cette assistante maternelle a été accusée de viol.

Certes, une accusation de viol, à tort, c’est épouvantable. C’est un vrai coup de massue ; ça l’a détruite, féminin, l’assistance maternelle. Elle va se faire engueuler par les activistes de l’écriture inclusive, l’assistante maternelle. Et le canard, donc, qui laisse passer des verbatim comme ça !

Le crime de craindre

On n’en finit pas de border légalement la parole et l’écrit – enfin, en théorie ! parce que dans la réalité, rien qu’à surveiller les horreurs qui se disent sur les réseaux sociaux-poubelles, ça demanderait des armées de modérateurs-délateurs. On borde, on circonscrit, on encadre : il est désormais puni par la loi de dire que… il est criminel d’inciter à la haine de… de nier que… de prétendre que… : on ne pourra bientôt plus rien dire en public, à part d’inoffensives considérations sur la qualité d’un pinard ou sur le temps qu’il fait.

Tenez, la MachinTruc-phobie a encore tenté de sévir, de museler : en Italie, selon un article de France-Info à la rubrique « Vu d’Europe – a european perspective » , on lit ceci : « ITALIE : Des applaudissements éclatent au Sénat italien après un vote bloquant le projet de loi anti-homophobie« . C’est un test de QI, on a superposé deux négations… traduisons donc : les sénateurs italiens ont rejeté – ils ont bien fait – la proposition de loi Zan (du nom du député de centre-gauche Alessandro Zan) qui date de mai 2018 ; cette loi aurait fait de la discrimination et de la violence à l’égard des personnes LGBTQ+, des femmes et des personnes vivant avec un handicap, un crime de haine.

Là je m’interroge : bien évidemment, discrimination, violence, aucune hésitation : c’est condamnable. Condamnable envers tout être humain, d’ailleurs, pas que les LGBT++ etc. Mais pourquoi une loi spécifiquement pour eux ? (elles et eux, comme ils disent). Pourquoi la discrimination envers les albinos, les petits, les rouquins, la violence envers les gros, les moches, les chauves, les qui ne vous plaisent pas… coulerait des jours paisibles, quand envers les LGBT++, les femmes et les handicapés, ce serait très vilain, condamnable ?

Et ce crime de haine ?! c’est clairement du délire. Haïr (sans agresser, évidemment) n’est pas un crime, c’est un sentiment. Moi, personnellement, tenez, je hais, eh oui. Par exemple, entre autres, je hais le rap, le heavy-metal, « Perles de cristal » à l’accordéon-musette, les ziziques sirupeuses de Clayderman, les romans de… ne vexons personne, les sonos à donf’ qui font vibrer la peau du ventre, les retransmissions du Tour de France, et un certain nombre d’artistes ou prétendus tels. Et puis, si j’aime ou hais plein de choses, je crains (phobie, donc) un tas de trucs. Et alors ? j’en ai le droit, c’est MON choix, comme ils disent. En quoi cela perturbe-t-il la société ? Alors, comme ça, il serait interdit d’éprouver de la haine ? de la crainte ? on va où, là ?

Tibert

L’intransitif et la fierté

( Grave question, qui est posée à la Justice… on sait qu’en Alençon, pour protester contre l’interpellation d’un dealer – « Qu’est-ce ? on ose déranger notre trafic ?! » – des djeunes ont mis il y a quelques jours un quartier à feu et à sang, tiré au mortier sur des flics, etc (air connu, scène rabâchée). Le lien entre les deux séries de faits est patent, a été énoncé fort et clair par les fauteurs de troubles eux-mêmes. Et je lis ça sur France-Info : « Alençon : une enquête de flagrance ouverte pour établir le lien entre deux interpellations et les violences de la nuit de mardi – Des violences urbaines avaient éclatées dans la nuit de mardi… » . On va donc réinventer l’eau tiède, s’efforcer d’établir des corrélations qui sont connues de tous. Remarquez, ça occupe… au passage, suggérons aux journaleux de France-Info de réviser les particularités des verbes intransitifs, dont fait partie éclater dans le sens où ils l’ont utilisé : des violences (…) avaient éclaté ! )

Et puis des amis de Montpellier, voyageant (verbe intransitif) hier dans un tram de cette ville, me disent avoir croisé une rame entièrement habillée aux couleurs arc-en-ciel, et affichant un grand bandeau « Montpellier t’aime (2 fois) – Marche des fiertés » . Des recherches sur mon moteur, de recherche justement (eh non ce n’est pas Gougueule, je n’ai pas googlé, et toc !), montrent en effet cette curiosité. Que les LGBTQ++ et leurs amis fassent la fête, c’est bien normal s’ils en ont envie, dans le respect des lois. S’ils sont fiers, eh bien qu’ils clament leur fierté, du moment qu’ils admettent qu’on puisse ne pas partager leur façon de voir et de vivre. Que la mairie de Montpellier leur fasse de la pub à ciel ouvert et aux frais de… aux frais de qui, au fait ? (tenez, voyez ça), là en revanche ça questionne ! et mes amis de réclamer, la semaine prochaine, une campagne de pub sur le tram montpelliérain, pour la bonne vieille union traditionnelle battue en brèche et dont ils se disent fiers : un homme, une femme (*), ou vice-versa si vous préférez.

Tibert

(*) Chabadbada, chabadabada…

Délivraisons

( Le Firagots nous révèle partiellement (pour la révélation totale, c’est payant) que le fameux laboratoire de Wuhan, en Chine, dédié aux études sur les virus a commis des imprudences avec des Coronavirus… on est abasourdis ! quiconque sait additionner 2 et 2 a déjà constaté depuis des mois que cette pandémie vient manifestement de Wuhan, pas très loin dudit labo, et en a tiré des conclusions simples et lumineuses. Egalement, et à notre grande stupéfaction, les autorités chinoises s’obstinent à nier mordicus que ça se soit passé comme ça. Incroyable, non ? )

Mais je lis ça sur France-Info : « L’IHU de Marseille a continué de délivrer des traitements contre la tuberculose malgré les réserves de l’autorité du médicament ». Soyons précis : si ce sont des réserves, ce ne sont pas des interdictions ! car si je dis « vous ne devriez pas faire ceci-cela » , c’est différent de « je vous interdis de… » . Bien… ceci étant, je ne suis pas en train de prétendre que l’ IHU de Marseille a bien fait, et je n’en sais rien : je pointe une incohérence, un discours flou. Et quand c’est flou, y a un loup, madame Aubry l’aurait dit comme moi.

ET puis l’IHU qui délivre des traitements, là c’est du charabia journaleux clairement anglomane, et ridicule. Que l’IHU administre des traitements, qu’il les applique, oui… qu’il les procure, les impose, bon… qu’il les inflige, sans doute ; qu’il les livre, ces traitements (à vélo avec une sacoche isotherme dans le dos, comme Déliveuroue ? ), bof, à la rigueur – bien qu’à l’évidence ce soit nettement plus qu’un boulot de livreur. Mais délivrer ? deliver, en rosbif = livrer, fournir, pile-poil mais en plus long, inutilement plus long, et anglais… et ambigu avec ça ! on pourrait comprendre « délivrer des traitements » = libérer (les patients) de traitements inadaptés ou pénibles, ce que chacun peut concevoir : l’hôpital n’est pas une partie de plaisir. Mais qui nous délivrera de délivrer ?

Tibert

Tour de piste du lundi

J’ai lu cette brève, ce matin, dans un canard fort sérieux : #ITALIE : Un homme assigné à résidence à Guidonia Montecelio près de Rome s’est présenté dans un commissariat en demandant à être mis en prison car il trouvait insupportable la vie à la maison aux côtés de son épouse. « Exaspéré par cette situation, il a préféré s’enfuir et se présenter spontanément aux carabiniers afin de demander à purger sa peine derrière les barreaux », selon un communiqué des carabiniers.

Mais, trêve de blagues… les motards ont manifesté hier à Paris, car dès janvier prochain il est écrit qu’ils se feront taxer pour garer dans les rues de la capitale : 2 à 3 euros de l’heure selon la proximité du centre. Sachant qu’on gare 3 à 4 motos ou scooters sur un seul emplacement de voiture, c’est de l’arnaque : ça ne devrait pas dépasser 1,50 euro grand maximum. Ceci dit, j’ai de la peine à trouver de l’empathie pour ces braves gens. Ils garent comme des cochons sur les trottoirs – les béquilles de leurs bécanes y laissent de grosses empreintes – y roulent sans vergogne, empruntent les couloirs de bus ou de vélos (ce sont souvent les mêmes), bourrent comme des malades quand la voie est libre, doublent à droite, se régalent à faire le maximum de vacarme, si possible avec des pots trafiqués exprès pour. Quand ils seront plus respectueux des voisins, on pourra peut-être compatir à leurs soucis.

Et puis madame Hidalgo veut être la première femme Président de la République Française (Président : la fonction ! pas Présidente). Pour ce faire, elle propose d’abaisser le droit de vote à 16 ans. Hélas, cette mesure ne prendra effet, si elle gagne, qu’après son élection et les votes parlementaires nécessaires ; ça ne va pas le faire. Sachant aussi qu’à 16 ans on a la jugeote politique assez rustique, voire embryonnaire, sachant que nos jeunes sont de plus en plus crétins, accaparés qu’ils sont par la petite plaque rectangulaire plate et lumineuse, généralement fabriquée en Chine, qu’ils manipulent des deux pouces et zyeutent du matin au soir, j’ai des doutes quant à la pertinence des propositions de l’actuelle maire de Paris : ce serait démagogique, je ne serais pas plus surpris que ça ! Pour ma part, de même qu’il existe des tests d’aptitude à l’acquisition de la nationalité française, j’estime qu’on devrait instituer des tests d’aptitude à voter ! et sans remonter les notes, comme on fait maintenant à l’Educ’Nat quand il s’agit de dissimuler la pitosité ambiante.

Tibert

Elle l’a bien cherché…

C’est une affaire en deux épisodes, qui m’évoque ces commentaires ignobles sur un viol : « Forcément, habillée comme elle était… » . Donc, une députée LREM (= macronienne), en l’espèce Coralie Dubost, se fait une bouffe un soir à Paris 7ème , mais, sortant du restau, elle et son Jules se font agresser par un courageux groupe de malfrats. On les cogne, violente, avec arrachage d’une montre Rolex améliorée, d’un sac à main avec pas mal de fric, etc… les détails sont là.

Ceci étant, une certaine Carène Tardy, élue locale, se fend sur Touïtteur et à propos de cette histoire, d’un commentaire désobligeant – je le trouve ignoble. Tenez : « Hier soir, la très médiatique Coralie Dubost a été victime d’une agression en sortant d’un café à Paris. Cela ne serait pas arrivé si la députée avait assisté au débat parlementaire sur le prolongement du pass sanitaire, mandat qui lui assure une indemnité de 7.240€ bruts/mois » .

Pour votre gouverne, le prolongement du passe sanitaire a été voté à UNE voix de majorité ; sachant que madame Dubost aurait évidemment, en bonne députée LREM, voté pour si elle avait assisté au débat, ça aurait fait deux voix de majorité, ce qui est peu et donne l’impression d’un foutage de gueule pour un sujet sérieux. J’ai assez vitupéré les députés qui ne font pas leur boulot et sèchent les séances de l’Assemblée, c’est d’une légèreté et d’un je-m’en-foutisme condamnable… Mais la teneur du touïtte agressif de madame Tardy, c’est clairement « Bien fait, elle l’aura cherché !  » (complétez : avec sa scandaleuse Rolex à 12.000 balles, son indemnité parlementaire luxueuse et son inassiduité crasse au boulot).

Je prolonge : si elle avait porté une tocante à quartz à pile achetée 149,95 euros chez Carrouf, on ne la lui aurait pas piquée ! si elle était allée casser la croûte au « Bosse-Fort » à Strasbourg-Saint-Denis autour d’un québabe-frites-soda avec des serviettes en papier, au lieu de se taper un risotto crevettes-artichaut dans un chouette restau du 7ème ; si elle avait un sac de chez Tatie avec des motifs Vichy au lieu d’un truc provocateur siglé Air-Messe ; si dans ledit sac il ne traînait que 18,45 euros au lieu d’une épaisse liasse de biffetons… Elle a coché toutes les mauvaises cases, madame Dubost ! Plus une : elle a été un temps la compagne de l’actuel ministre de la Santé, monsieur Véran, honni par tous les anti-vax et anti-pass de France. Qu’on lui soit tombé sur le râble, elle, et pas une autre, qui pourra penser que c’est par hasard ? hasard qui, à la grande joie de certains, tombe pile-poil là où il faut.

Tibert

Mitage et Saupoudrage

( Hier je passe dans la rue… des bornes de rechargement électrique des véhicules « propres » sont là, au bord du trottoir. Une superbe et longue Jagouard rutilante, une grosse Béhèmme 4×4 vernissée y pompent le jus à un tarif que j’ignore mais sûrement plus bas que le kwh-gasoil. Sachant que le gouvernement pompe, lui, 60 % grosso-modo du prix d’un litre de ce gasoil (sur 1,40 € pour le client final il s’octroie 0,84), justifiez que les propriétaires des modestes Reunôt ou Citron fatiguées mais toujours vaillantes, bien incapables de supporter l’achat d’un véhicule électrique neuf même modeste, prennent de plein fouet, eux, la hausse des prix de l’essence, quand les mahousses et ruineux SUV électriques « verts » y échappent. Nos gouvernants s’apprêtent à saupoudrer de chèques-énergie par-ci par-là « les ménages les plus modestes » , bien évidemment : c’est le modèle social français en acier inox façon Bercy-Usine à Gaz. Salauds de riches, qui se marrent à voir tout ça, eux qui rechargent leurs luxueux SUV à l’électricité ! )

Mais je reviens sur les débats houleux qui ont suivi les déclarations de madame Wargon sur la maison individuelle, ce « non-sens écologique » . Devant les réactions assez unanimes – sauf chez les Verts, qui ont de la peine à cacher leur joie – elle a ensuite adouci ses propos, madame Wargon. Elle l’aime bien, la maison individuelle, si si, mais… le mitage du territoire, les rognages toujours plus importants sur les terres agricoles pour bâtir des lotissements toujours plus éloignés des centres, l’éloignement, justement, qui impose l’usage de la voiture honnie, gnagnagna… le logement collectif, lui, n’est-ce-pas, n’a pas ces défauts, dit-elle.

Elle pourrait se poser la question, justement, madame Wargon : pourquoi les Français boudent-ils les immeubles collectifs ? parce qu’ils sont moches, construits avec des plafonds toujours plus bas quand on est de plus en plus grands, des surfaces de chambres dépassant péniblement le pourtour du plumard, parce qu’on entend les voisins pisser, parce que les ascenseurs sont trop souvent en panne, parce que les espaces verts autour sont pelés et sales, parce que les terrasses sont absentes, ou rikiki, ou réduites à des balcons avec vue sur la barre d’immeubles en face ; parce que les charges de copropriété, les syndics, les réparations… le logement collectif, en France, c’est une punef. Il est des pays où l’on sait les bâtir correctement, sans mégoter sur les volumes, où ils sont bien foutus – et pas forcément plus chers. Yaka aller y voir, comment ils s’y prennent…

Tibert

Fourchettes basses

Je fus témoin hier malgré moi d’une des 171 manifs qui ont arpenté les rues de nos villes ce samedi 16 octobre 2021. De fait, j’avais à faire près de la gare, donc, forcément… et pus ainsi assister – de pas trop près – au défilé dans ma ville. La photo de l’Abbé Pierre punaisée sur un manche de pioche voisinait avec Liberté, avec Paupérisation, No Pass-aran, etc. Tambours à vous péter les tympans, chants « On est là, on est là, la la la » et slogans. Bien… la carpe, le lapin et la bicyclette unis comme chaque samedi pour vitupérer ceux qui nous gouvernent. Si ça leur fait du bien… du moment que ça reste pacifique… à côté de moi, un quidam quinquagénaire commentait « Encore eux ? ils font ch… ! » et je lui exprimai mon accord. En effet, les rues étaient bloquées, les transports en commun à l’arrêt.

Le lendemain, donc ce dimanche, je lis dans le Monde, mais pas que, les résultats des décomptes. On sait qu’une manif, ça vaut d’abord et surtout par ses effectifs : douze pelés vociférant, ça marque moins qu’une foule de trente-six mille protestataires. D’ailleurs LA question qui vient toujours après, c’est « combien de manifestants ? » ; et Le Monde titre « Les manifestations contre le passe sanitaire rassemblent plus de 40 000 personnes en France » . Soit, on a une borne inférieure stricte, mais encore ? 96.000 ? 136.000 ? 42.500 ? 71.000 ? Eh non, la réponse est dans le corps de l’article, qui énonce que la fois d’avant c’était 45.000, mais que ça baisse chaque fois. Ah, on a la borne supérieure : entre 40.001 et 44.999. Mais connaissant Le Monde et les journaleux, on peut subodorer que le quantum unitaire d’énumération c’est 1.000 péquins, donc plus de 40.000 = moins de 41.000.

Voilà, mais Le Monde n’a pas titré  » …. rassemblent moins de 41.000 personnes » ; d’abord 40.000 ça fait rond, et puis le verre à moitié plein c’est nettement plus vendeur qu’à moitié vide. N’allez pas pour autant vous imaginer que ce canard milite – quoique… – pour le patchwork improbable { GJ + Insoumis + Anti-vax + Trotskistes + Survivalistes + Complotistes +… }, non : ils sont juste contents que ça continue, ça fait de la copie.

Tibert

Mort et dinguerie

Depuis Samuel Paty… non, bien avant, en fait, on avait une idée assez claire de la chose, avec les assassinats à Charlie Hebdo – on sait le coût d’un dessin caricatural, d’une supposée offense à un prophète, d’une moquerie, d’une blague mal prise : la mort. La peine de mort a été abolie en France, mais plein de gens n’en ont cure.

Tenez, un entrefilet dont la teneur complète (*) est hélas réservée aux abonnés de Ouest-France : une institutrice aurait négligé de nouer les lacets d’un gamin de sa classe à l’école primaire : elle a été menacée de mort ! Hier, un député conservateur anglais, très chrétien, pro-Brexit, anti-avortement, bref pas ce qu’on appelle un progressiste : assassiné à coups de couteau ! Toujours Samuel Paty : un sondage sur des jeunes révèle que 22 % pensent que le prof décapité avait tort de montrer les caricatures de Charlie. Il avait tort ? c’était un cours sur la critique, iconoclaste, au vrai sens du terme, et l’on pouvait, c’est vrai, critiquer en retour, exprimer son désaccord, se dire offensé… mais la mort ? la mort, la mort, la mort. Menaces de mort, mise à mort, c’est devenu le tarif.

C’est devenu le tarif, et c’est fou. C’est fou, donc hop, en psychiatrie. Ou bien on avait picolé, ou / et pris des stupéfiants… « on n’était pas dans son état normal » . Le type, ex-boxeur professionnel, qui vient de décapiter à mort une septuagénaire non-boxeuse avant d’aller tirer 1.000 euros aux distributeurs bancaires avec la Carte Bleue de la victime : il ne se souvient de rien ! eh oui, des troubles de la mémoire ! ( il se souvenait cependant du code de la carte). Vous verrez, si ça se trouve, il avait abusé des canettes de bière genre 8.7, ce brave homme. Alors, forcément… il décapite, que voulez-vous. Plus au Nord, un expert du tir à l’arc tue cinq passants qui avaient le tort de passer… et donc, on présume qu’il est dingue, ce Danois vivant en Norvège et converti à l’Islam… expertise psychiatrique à venir.

Bref, la menace de mort est devenue le mètre-étalon du désaccord ; en cas de mise à exécution, ça relève alors de la psychiatrie, ou bien on a un mot d’excuse : on avait forcé sur le pinard, le cannabis, le… Il fut un temps où l’on mettait la tête au carré, ou l’on pétait la gueule, où l’on en collait une, maintenant c’est à mort. Les égoûts-réseaux-sociaux y sont pour beaucoup, c’est certain, offrant un anonymat protecteur et désinhibant. Mais pas que ! Il s’agit pour une bonne part des menaçeurs d’une démarche construite et organisée, dont le but est d’inspirer la peur, bref de terroriser. Et ça marche !

Tibert

(*) Même abonné, n’espérez pas savoir un peu précisément qui est cette menaçeuse : il importe de ne pas stigmatiser, n’est-ce-pas. Et puis comme ça on ne pourra pas la menacer de mort…