La Firme

J’ai, au cours d’un récent périple piéton dans Paris, arpentant les artères (“arpenter des artères”… vous voyez où ça nous mène, ces clichés littéraires ? ) des environs des Arènes de Lutèce et autres lieux du bas-cinquième, longé un camion en stationnement. Camion clos et muet, aux couleurs de la Ville de Paris,  qui arborait sa raison d’être imprimée sur les flancs. Tenez, ça donne ça, j’ai pu en prendre un instantané.On y lit, sur le flanc :

Département des Maintenances des Equipements et Systèmes des Espaces“.

S’agissant d’un intitulé de ce calibre, je suis resté, passez moi l’expression, sur le cul. “des Maintenances des Equipements” : ” des Maintenances, des Equipements” ?  aurait-t-on omis la virgule, s’agissant d’une liste de compétences du Département en question ? ou bien veut-on signifier les Maintenances des Equipements ?… et ce “Systèmes des Espaces” ? quels Espaces ? quelles espèces d’espaces ? le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.

Je ne suis plus du tout étonné qu’il ait pu se trouver, à Paris, du temps de son maire Jacques C., celui qui boit de la bière et sait taper sur le cul des vaches au Salon de l’Agriculture, des rouages administratifs et des emplois à la finalité peu claire, voire carrément absconse. Et ça continue, si vous voulez mon avis.

Tibert

Que celui qui a une idée lève le doigt

l'ENA, l'ENA (*)

Je vous l’avais annoncé, nous revenons sur cette histoire de recrutement parallèle à l’Ecole Nationale d’Administration, en bref l’ENA. Il faut savoir que c’est un truc à tiroirs, ou, pour enfiler la métaphore balistique, une fusée à 2, voire 3 étages. Le système le plus évident, on le sait, c’est de se taper le cursus de Sciences-Po(litiques), à Paris de préférence, ou ailleurs à la rigueur, puis passer classiquement le concours d’entrée de l’ENA . Avec du pot, du talent, de solides bases, du vernis, ou toute combinaison de ces ingrédients, ça peut passer.

Comme l’ENA c’est bigrement tentant, on a goupillé pour les candidats très motivés une fusée à 2 étages : une école de l’école, ou la “prépa” à l’ENA. Spécialisation pointue. Evidemment, il y a sélection des candidats à la candidature, les “prépas” de l’ENA ne sont pas pour tout le monde : à l’ENA, le savoir et la performance cérébrale d’une fac’ de médecine ou d’une quelconque Polytechnique ne suffisent pas ; il y faut du savoir et de la performance cérébrale PLUS (et surtout) de la culture, du brillant, du pep’s, l’oeil qui pétille ! pour diriger la France, il faut ça. Et pour permettre à ceux qui, méritants, cérébralement performants mais “issus de milieux défavorisés” – c’est la formule déposée, bien lisse, même le MRAP ne peut rien y redire – d’avoir leur chance, on a créé une filière spécifique : le brillant, la culture, le pep’s, l’oeil qui pétille, ça s’apprend ! ça s’apprend à Strasbourg.

Mais hélas la promotion “diversité” – c’est le nom bien lisse qu’on lui a trouvé, les 15 garçons et filles issus de milieux défavorisés de cette “prépa” strasbourgeoise se sont tous fait recaler au concours de l’ENA. Une seule élève a passé le barrage des épreuves écrites… mais calé à l’oral. Le bide ! Notons au passage que “diversité” et “issus de milieux défavorisés” ça fait sens : les candidats standard , hors diversité, ne sont donc pas issus de milieux défavorisés. Mais n’en concluez pas qu’ils sont issus de milieux favorisés – en toute logique c’est faux, même si c’est vrai. Vous suivez ?

Que faire, donc, pour introduire de la diversité dans l’administration française ? car, ne nous y trompons pas, ces 15 candidats, avec le boulet de “diversité” qu’ils traînent, sont certainement très performants, pointus… mais voilà, ils n’entrent pas dans le moule… ou le moule ne leur va pas.

Quatre solutions sont possibles :

– on ne change rien ! zut quoi, l’ENA c’est pour l’élite, et l’élite ça ne se brade pas. L’usine à gaz, avec du vernis dessus… la classe !

– on adapte le concours de l’ENA aux candidats “issus de milieux défavorisés”. Formule qui a fait ses preuves pour le bac’, puisque 80 % minimum d’une classe d’âge réussit maintenant le bac’ – qui ne vaut plus un pet de lapin, et du coup on a repoussé le barrage un peu plus loin.

–  on simplifie l’Administration française, ce qui, ipso facto, diminuera la difficulté à en appréhender les rouages, donc en facilitera l’approche. Bon courage, mesdames-messieurs.

– on crée une Administration “diversité”, une autre administration “issue de milieu défavorisé”, pile-poil pour les Enarques de la même eau, avec, bien évidemment, un concours adapté, et des règlements administratifs spécifiques, goupillés pour “les milieux défavorisés”: le 9-3, la Grande-Borne, tout ça. Remarquez, ça fonctionne déjà comme ça…

Tibert

(*) Vous avez sûrement reconnu là une citation de Boby Lapointe :

“Lena toi qui es loin plus loin qu’Angoulème ”
“Lena je veux te dédier un poème “…

Logement, saison II – Une blague belge

Vous la connaissez sûrement… “Pourquoi les autobus belges sont-ils plus larges que longs ? – parce que les passagers veulent tous être à côté du chauffeur !”. Wouaf wouaf (LOL, MDR, rires enregistrés en bruit de fond) certes, elle est bien bonne, mais surtout absurde – et c’est là qu’elle est vraiment drôle – car deux sous de réflexion nous démontrent qu’en largeur aussi bien qu’en longueur, on n’est pas plus “à côté du chauffeur” dans un bus de 10 x 2 mètres que dans un de 2 x 10 m.

… et c’est également vrai quand on passe dans la troisième dimension ! les bus à impériale, façon Rosbif, bien rouges, n’y arrivent pas mieux, et ne passent plus sous les ponts. Mais basta ! cessons d’enfiler la métaphore du bus, et revenons aux dures réalités : on ne fera pas tenir la France entière dans Paris-proche banlieue. Pas moyen, en le faisant en long, en large, en épaisseur. 65 millions d’habitants empilés comme sardines en boîte, pas possible. Ce constat fait, que faire, comme disait Lénine (mais lui le disait en russe, c’est pas pareil !)

Eh bien, on arrête de s’extasier sur Paris (“toi Paris, tu m’as pris dans tes bras”… ), de s’esbaudir de sa “plus belle avenue du monde” – qui n’a même pas de piste cyclable – et l’on admet qu’il y a une vie ailleurs, qu’on peut chanter “Oh Toulouse…“, “Il pleut sur Nantes“, “Il pleut sans cesse sur Brest” (*), “Adieu Venise provençale…” et j’en oublie. On admet que le gâteau et le boulot soient équitablement répartis. On maille le territoire, on relie les voisins, au lieu de s’entêter à la toile d’araignée parigocentriste.

Tenez, un exemple de la connerie ambiante qui nous plombe : les élus locaux – et les entrepreneurs de BTP derrière eux – pleurent tous, quand ils ne l’ont pas, pour avoir enfin une liaison TGV. “Le TGV, viiite !! ou nous mourrons“. La liaison TGV, c’est avec Paris, inutile de l’écrire… et pourtant non, ça ne va pas de soi. Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand… n’ont pas de liaison TGV (vers Paris, bien entendu). Et alors ? à l’heure de l’Internet, des visio-conférences, du mobile vissé à l’oreille, c’est grave, ça ?

Prenez Clermont (…Ferrand, évidemment, what else ? ) : au lieu de gagner 35 minutes sur le trajet vers Paris (400 km) – la belle affaire ! – si l’on gagnait plus d’une heure sur le trajet vers Lyon ? au lieu du TER poussif qui met 2h 30 (pour 200 km) pour gagner les abords de Perrache, si l’on disposait d’une ligne confortable permettant de relier enfin efficacement et fréquemment ces métropoles voisines, en, disons, 1 heure 15 ? ah ça c’est sûr, ça changerait le contexte local !

Et, tenez, si un Parisien et un Clermontois souhaitent se rencontrer, pour signer enfin, par exemple, les fameux contrats de MM. Demesmaeker-Gaston Lagaffe : sachant que les Parigots sont à environ 2 heures de Lyon (et non pas l’inverse, l’inverse je m’en tape, vous suivez ? ), le Clermontois pouvant y aller en 75 minutes, tout ce beau monde  pourrait se retrouver par exemple place des Terreaux devant un pot de Beaujolais – à consommer avec Moderacion – caramba ! Moderacion je l’adore.

Bon eh bien, c’est assez pour cette saison II : musique, générique de fin : DES métropoleS, au pluriel, communiquant entre voisines, voilà la morale de l’histoire ; ça fonctionnerait beaucoup mieux.

Tibert

(*) tout de même, il pleut beaucoup dans l’Ouest, non ?

Où sont les femmes ?

Il paraît que ça chie en Afghanistan- comme d’habitude, d’ailleurs. Ulcérés, semble-t-il, qu’un pasteur états-unien moustachu et islamophobe ait brûlé en public un Coran (comment l’ont-ils appris ? mystère, la radio, internet, les journaux, les images, c’est très très mal vu là-bas en Afghanistan), des milliers d’hommes ont tout fichu à feu et à sang, vu que c’est très très vilain de brûler le Coran (on aurait brûlé l’Evangile, la Bible, la Critique de la Raison Pure, ils auraient applaudi).

On se perd en conjectures, en regardant les photos de ces évènements, celle publiée par le Monde, par exemple : pas une femme ! que des mâles ! comment se reproduisent-ils ? où sont les femmes ? la réponse est claire, connaissant les Afghans : elles sont claquemurées chez elles et sous leur burqa, avec interdiction de sortir ; elles ne pensent rien de la crémation d’un Coran aux USA, pas plus qu’elles ne manifestent, d’ailleurs. La femme afghane ? couchée ! au pied ! pas bouger !

Dans un autre entrefilet sur ce même pays, on pouvait lire ceci :  “Attaque contre une base militaire à Kaboul – Des rebelles afghans dissimulés sous des burqas ont attaqué samedi une base des forces internationales dans l’est de Kaboul (…) les insurgés, équipés de lance-grenades et d’armes à feu, ont péri.” Eh bien, voilà à quoi peuvent servir les burqas : on peut non seulement y planquer des femmes, mais aussi des hommes, des lance-grenades, des flingues… évidemment, ça doit faire une bosse sous la burqa, un lance-grenade… un homme aussi, d’ailleurs. Au total ça fait 2 bosses, oui, mais les bosses n’étant pas à leur place habituelle, on a vite fait de les repérer.

Tibert

Qu'est-ce qu'on pourrait bien raconter ?

Le Figues-à-rôts ne sait pas trop quoi aligner sur ses pages électroniques, il faut bien faire de la copie, c’est le cas de le dire, et alors il va pêcher en copié-collé les dépêches de l’AFP, qu’il nous ressert telles quelles, à nous de voir…

Et ça donne ça : “Halliday ne votera jamais pour le FN“. En voilà une information qu’elle est capitale !! on s’en étouffe, on se tape sur les cuisses : Johnny Halliday, ce phare de la pensée politico-sociale, nous désigne le bon choix, ou plutôt celui qu’il ne faut pas faire ! merci monsieur Johnny H., on est maintenant plus lucides, plus forts, avec vous la France ne sombrera pas.

Mais lisez mieux, ou tout simplement, lisez-la, cette dépêche de l’AFP, reproduite brut de fonderie – ce serait fatigant de la paraphraser : vous alliez vous dire, comme moi, que décidément ce malheureux sexagénaire  pathétique dans son déclin ne savait plus quoi inventer pour se faire mousser, pour exister, qu’il ferait mieux de se contenter de chanter ? pas du tout ! tenez :

“Les Français font ce qu’ils veulent mais moi personnellement…”,

“… mais c’est pas à moi de dire aux gens ce qu’ils ont à faire”,

“un artiste n’est pas là pour suggérer politiquement le vote des Français”.

L’AFP, et subséquemment le Figaro, reproduisent ici des extraits d’une entrevue accordée par l’artiste à France-Inter. Monsieur Halliday dit et redit que son avis est personnel, ça ne concerne que lui, il n’est pas habilité à donner des consignes, il est juste un chanteur… mais, tu peux flûter, mon gars, il faut quand même que France-Inter, l’AFP et le Figaro claironnent que Johnny ne votera pas FN, c’est vachement important.

Monsieur Halliday, vous remontez dans mon estime, et votre modestie – normale en l’occurrence – vous honore. Mais que dire de ces scribouilleux à la gomme, qui tartinent ainsi de la copie accrocheuse, abusive, et pour tout dire malhonnête ?

Tibert

…gais ou …guais ?

Faudrait savoir ! Le Monde, au sommaire, ce tôt matin :

Le premier ministre portuguais sur la sellette“. Ah ? voyons voir, voyons voir… clic… mouline mouline… ça s’affiche… voilàààà…

Le principal parti d’opposition portugais a annoncé qu’il présenterait, mercredi 23 mars…” : vous voyez ? on se demande vraiment ce que foutent les correcteurs de ce canard. Il est notoire que “g” n’est doux qu’avec “e” et “i” ; avec “a”, “o” et “u” il est dur ! dur de dur. Guttural et tout et tout.

Garage, tiens… ça se prononce “guaraje”, pas “jaraje”… “guirlande” pour dire “guirlande”, pas “jirlande”… “argument”, pas “arguument”, etc… vous voyez ?

Tiens, une bien triste : Maître Capelo est mort… j’aimais bien maître Capelo. Lui au moins il défendait notre langue (pas lange, langue !), et comment ! un de ses bons trucs:  “un tableau, ça ne s’efface pas, ça se nettoie“. Ou encore – je l’avais dit avant lui – “on ne rentre pas en 6ème, on y entre“. Sûr que lui aurait pointé du doigt les âneries de la page web du Monde, et comment !

Bon, alors c’est clair, c’est “…gais”, portugais, pas “…guais”. Et, à propos de “gais”, ou pour faire branché, “gays”, la société à la pomme mordue, celle qui a des ordinateurs tout blancs, là, a des soucis parce qu’elle a validé une application informatique destinée à remettre les homosexuels dans le droit chemin (comprenez : l’hétérosexualité classique, la normalité, quoi !). Il se trouve qu’un groupe intitulé “Exodus international” a développé un programme qui propose aux homosexuels “de se libérer de l’homosexualité grâce au pouvoir de Jésus“. Jésus en super-héros anti-homos, vous voyez le tableau… il y a décidément des gens qui ont, comme on dit, “un pet au casque”, hein ! les groupies de Jésus… le Christ, roi des hétéros… n’importe quoi…

Mais voilà, la maison Apple a donné son imprimatur (*) à cette application – stupide, certes, conne et malintentionnée – et quelle erreur ! quel scandale ! on ose mettre en doute la parfaite normalité de l’homosexualité ! ça pétitionne à tout va, bien évidemment… comment ça, on nous aime pas ? c’est pas possible, pas légal… homophobie… interdiction… censure… procès…

Vous voyez où je veux en venir ? où ça nous mène ? vous aurez sans doute un jour à certifier par écrit et sur l’honneur la pureté et la conformité de vos opinions quant à la sexualité, les races, les ethnies, l’identité nationale, les religions, la délinquance, et tout un tas de sujets qui normalement font débat. Les gardiens du Temple de La Bonne-Expression veillent au respect du dogme. D”ailleurs, Jésus lit dans vos pensées, alors essayez pas de tricher !

Tibert

(*) on a donc peu de chances d’y trouver des bugs, à défaut d’y trouver une pensée cohérente et rationnelle.

82 % off ? vous aussi ?

Grande nouvelle, c’est la fin de semaine, et il pleut. On va dire que la loi de Murphy, alias “loi de l’emmerdement maximum” est en l’occurrence vérifiée ; sinon on aurait décrété que c’est l’exception qui confirme la règle. Comme ça c’est toujours  conforme aux dictons. D’ailleurs, c’est bien connu, “Qui à la St Joseph perd son fief, à la St Médard marche au radar !” .

Autre grande nouvelle, le réseau d’ordinateurs zombies “Rustock” a été détruit, ou du moins désactivé. Vous pourrez lire ça, et y découvrir que, si ça se trouve, votre propre bécane servait, à votre insu, à envoyer tous les jours, et plusieurs fois par jour, des tas de messages stupides, frauduleux, mensongers, inutiles, malfaisants, vicieux… à des tas de gens qui n’en avaient que foutre, par exemple toutes ces femmes à qui l’on vantait des offres commerciales pour du Viagra en solde, allant même jusqu’à des réductions ahurissantes, des 80 ou 82 %, n’importe quoi.

Ouvrant ma boîte à lettres électronique, ce matin, je n’y ai trouvé aucune offre de durcisseur de verge, ni de montres d’une grande marque commençant par R… à prix ridiculement bas, ni de diplômes ronflants sans les avoir mérités, bref : rien !! des messages sans intérêt, la SNCF qui veut m’envoyer ailleurs à mes frais, des marchands d’ordinateurs qui m’enjoignent de changer de machine pour la 425 ème fois en 6 mois, un fabricant de GPS qui a les mêmes exigences concernant ses productions… rien d’intéressant.

Au moins, avec les spams, on se marrait un peu. On m’a même, récemment, fait l’honneur d’une tentative d’arnaque à l’héritage, arnaque dite “africaine” – le fric du soi-disant héritier était censé se trouver au Togo, ou en Guinée, j’ai oublié. Le texte savoureux, l’absurdité confondante de cette salade supposée appâter le pigeon m’ont bien diverti pendant quelques minutes… bon, attendons de pied ferme la prochaine vague de spammeurs invasifs et illégaux ; qui sait ? 85 % off ? à ce tarif, j’achète !

Tibert

Le 11 ? le 11.

L’Histoire avec un grand “Tache” retiendra, si besoin était, que les drames nous donnent rendez-vous le 11. Le 11 septembre 2001, les twin towers de New-York (et accessoirement le Pentagone : nettement moins télégénique, le Pentagone) s’effondrent en boucles interminables, quasi hypnotiques, sur les écrans télé de la Planète,  what else ? oui, quoi d’autre ? eh bien si, justement,  le 11 mars 2011 (*) – vous avez vu ? deux fois 11, c’est un signe ça, vite mon manuel de numérologie, 11 c’est la somme de 5 et 6, bon sang mais c’est bien sûr ! – un tremblement de terre et un raz-de-marée (“tsunami”, en patois auvergnat) du feu de dieu, au Japon, très très loin, heureusement, de nos horizons. Et les flots noirs et boueux de déferler inexorablement, là-bas au Japon, et chez nous, en boucle répétitive et quasi hypnotique, sur nos écrans télé.

La veille du vendredi 11 mars 2011, soit le jeudi 10, la Lybie focalisait toutes les attentions : même le Petit Nicolas avait joué un coup, ça avait de la gueule, monsieur BHL, notre nouveau ministre des Affaires Etrangères – l’ancien était à Bruxelles, et pas au courant – approuvait vigoureusement l’initiative présidentielle qu’il avait appelée de ses ardents voeux (**).  La télé chroniquait à tout-va sur la Lybie, on suivait ça heure par heure, haletants. Alors, ça venait, ces bombardements sur les pistes des aérodromes militaires lybiens, oui ou zut ?

Le vendredi 11 mars 2011, la Lybie était rayée de la carte des medias par un tsunami politico-journalistique : black-out ! botus et mouche cousue. Désormais y avait plus rien à voir là-bas, allez circulez, allez donc plutôt regarder le tsunami japonais à la télé, vous verrez, c’est affreux, ça passe en boucles répétitives et quasi hypnotiques sur les écrans.

Tibert

(*) Le 11 c’était un vendredi. Vendredi, jour sans viande, la veille du samedi, c’est tout dire. Vendredi 11, affreux… !  vendredi 13, je vous dis pas. Patte de lapin, trèfle à quatre feuilles, fer à cheval, croisons les doigts ! Il nous reste heureusement le vendredi 12 pour souffler.

(**) “ses ardents voeux“… ça sonne moche comme tout, non ? affreux… mais qu’écrire ? hein ? “ses voeux les plus sincères“, ah oui, là c’est meilleur. Tenez, ça pourrait même se chanter : “bonnaniversai-reu, nos voeux les plus sincè-reu…”

Deux mauvais goûts

(Pas le temps, pas le temps… vite vite, tel le lapin d’Alice ) : deux infos qui se télescopent :

1° premio : ceci : un groupe “rock” japonais pris en flagrant délit d’apologie du nazisme (ils l’ont pas fait exprès, c’est pas une faute, c’est une regrettable erreur…) avec de magnifiques uniformes SS à la télé, croix gammées, têtes de mort etc. Penauds, les petits Nippons amateurs de mauvais goût nazi tentaient d’expliquer que leur apparition costumée “n’était pas destinée à envoyer un quelconque message idéologique“… tiens donc ! ils ont dû trouver un sac de fringues de la 2 ème guerre mondiale qui traînait par là.

2° deuxièmo : cela : le championnat de groupe de cri du cochon, remporté haut la patte par un groupe fermier de l’Ain. L’article ne dit pas si les artistes étaient costumés en Naf-Naf . Mais ce talentueux groupe de rockeurs groin-groin n’a pas fait de déclaration de repentance publique : rien pour s’excuser d’avoir fait usage des attributs d’un animal devenu de nos jours très incorrect politiquement, déjà banni de nos dinettes en avion, souvent absent de nos cantines, bref carrément mal vu dans certains milieux sourcilleux.

Qu’en penser ? rien. Le jour où les imitateurs du cri du cochon le soir au fond de sa soue devront s’excuser de leur mauvais goût et de leurs provocations, je serai très très triste.

Tibert

Solesmes airport, terminal 2

Du temps du Général, tante Yvonne veillait à ce que ses repas entre copines à l’Elysée ne soient pas imputés au budget de la Présidence, mais pris sur sa cagnotte. Idem de sa consommation EDF, etc.  Chouette époque, où “pour votre sécurité” n”était pas encore le fond de sauce, de toutes les sauces.

“Pour votre sécurité”, d’ailleurs, de nos jours, on aurait déconseillé à tante Yvonne de recevoir ses copines pour un thé au jasmin avec une tarte au citron ; va savoir si un terroriste séparatiste ou ultra-musulman ne se serait pas planqué dans la pince à sucre, hein ?

De même, quand notre Premier Ministre va de temps en temps voir si la toiture ne fuit pas et décrasser le barbecue dans sa modeste datcha de Solesmes (Sarthe),”pour sa sécurité” il doit prendre un avion de ligne à Roissy Airport terminal 9 (celui des charters) pour Solesmes Airport. Sur le tarmac de Solesmes l’attendent une grosse bagnole blindée aux vitres opaques et des motards, clignotants bleus flashy et sirènes hurlantes, pour lui permettre de traverser cette immense et dense mégapole dans des conditions de sécurité suffisantes. Savoir si un dangereux terroriste ne se planque pas derrière la camionnette du boulanger qui va livrer son pain rassis aux moines de l’abbaye du bled susnommé ?

Bref, “pour notre sécurité” (qu’ils disaient),  et avec nos normes actuelles de sécurité, il est vrai que MonGénéral ne se serait pas fait canarder par la bande à Bastien-Thiry au virage du tabac en bas de la côte Maltaillé au Petit-Clamart ; MonGénéral n’en avait d’ailleurs pas, de Falcon interministériel, encore moins présidentiel, pour éviter le péage de St Arnoult-en-Yvelines, et de toutes façons ce n’est pas par là q’uil passait ! et toc. Et puis le péage de St Arnoult-en-Yvelines n’avait pas encore été inventé.

Donc, une fois les élections présidentielles et subséquentes terminées, une fois mise en place démocratiquement une équipe républicaine que je ne vous dis que ça, démocrate que plus démocrate qu’elle tu meurs, et tellement proche du peuple qu’on ne pourra plus glisser une feuille de papier-toilettes entre cette équipe et le peuple, tout sera dorénavant comme avant : on les verra UNE fois dans le métro, à vélo, sur leurs rollers, le temps de prendre des photos – avec un cordon d’agents de sécurité tout autour, des fois que… et la fois d’après et pour leur sécurité, ils prendront le Falcon interministériel pour aller faire pisser le chien.

Tibert