Théoriser la lâcheté

Je cite cette magnifique déclaration en bois massif – c’est “texto”, je n’ai rien enlevé, rien ajouté :

Dans le cadre de la refondation, il y a un certain nombre de leviers qui doivent être activés“.

C’était à quel sujet ? ah oui, que je vous dise : le ministre de l’Educ’Nat’, monsieur Hamon, Benoît, la caution “PS de gauche” à l’aile de gauche du même parti (savant dosage…)  songe sérieusement à ne plus stigmatiser. Stop à la stigmatisation des élèves en difficulté, s’écrie-t-il, supprimons les notes-sanctions, vive les appréciations encourageantes, positives, du genre “vous êtes très très mauvais MAIS moins mauvais qu’avant, c’était plus pire, continuez”.

Donc il est question de ne plus noter ; ça les traumatise, les notes – surtout les mauvaises -, nos chères petites têtes blondes pendant qu’ils / elles jouent avec leur smartphone à s’envoyer des textos au fond de la classe pendant que le prof’ soliloque dans son coin.

Et dans une fort intéressante émission sur Europe 1 ce jour, donc, on discutait sur le bien-fondé de cette initiative ministérielle PS-de-gauche. Nous avions droit, pour ce débat, à un syndicaliste – probablement au PS, tendance Hamon – qui nous a sorti la délicieuse phrase que je vous ai citée. Et nous avons entendu en réaction – réaction donc réactionnaire, bien entendu – des “on ne leur apprend plus rien“, “j’ai eu des notes, des mauvaises, et ça ne m’a pas traumatisé“, “la note n’est pas tout, les commentaires du prof’ ne sont pas là pour les chiens“, etc : que des récalcitrants au mirifique projet du ministre.

Que je vous dise : moi non plus je n’ai pas collectionné que des bonnes notes. J’ai connu des échecs sanglants. Je m’en suis remis, je me suis reconstruit, les épreuves m’ont rendu plus fort. A laisser péter dans la nonchalance et le déni de l’effort, on ne montre que sa lâcheté. Qu’il convient toutefois d’habiller d’un poil de discours pédagogico-sociétal, ça passe mieux.

Tibert


Aux Niçois qui mal y pensent, et aux Nantais nantis

(Je cherchais un titre, celui-là vous va ?)

La Justice… tiens je m’en vas vous reparler de la Justice. Et de la sécurité. Vous avez entendu parler de cette affreuse affaire, ce gamin Rom lynché et laissé pantelant dans un caddie près d’une cité “sensible” du 9-3 ? il avait été repéré par la Justice, il avait déjà eu maille à partir avec. Des histoires de vols, de cambriolages. Mais bon, il continuait à cambrioler, paraît-il, vu qu’on se contentait de le ficher, de le gronder et de le remettre dehors.

Disons d’abord que rien ne justifie en principe qu’on se fasse justice soi-même, qu’on lynche un jeune perçu comme un voleur. C’est très moche, condamnable. TOUS nos gouvernants ont sévèrement condamné etc etc… et ils ont bien fait.

Ils ont bien fait mais en d’autres circonstances quand un retraité de type Gaulois, par exemple, se fait saucissonner et tabasser méchamment chez lui par une bande de, disons… de “gens de l’Est”, AUCUN de nos dirigeants ne moufte. Alors rappelons-le : si on s’indigne, qu’on le fasse pour tous les évènements inadmissibles, sinon qu’on se taise, ça pourrait ressembler à de la démagogie.

On a entendu à la radio – moi je l’ai entendu, en tout cas – ceci : un habitant de la cité voisine du camp dont le jeune Rom tabassé était issu, interviouvé, a déclaré comprendre qu’on lui ait fait son affaire, à ce jeune : il venait cambrioler chez les pauvres. Il s’attaquait aux habitants défavorisés de cités à l’abandon et dans la dèche, et il fallait bien se défendre, qui le ferait sinon ?

Voilà à peu près comment ça fonctionne : ça ne fonctionne pas ! les délinquants courent les rues après avoir laissé leurs empreintes au commissariat du coin et s’être fait réprimander. Les citoyens s’alarment, certains en viennent à des actions violentes répréhensibles.

Le salut viendra peut-être des touristes ! le gouvernement a pris conscience de la nécessité de renforcer leur sécurité : les touristes, c’est une manne, c’est notre première industrie. Tenez, c’est dans le journal, lisez ça. Monsieur Fabius lui-même en fait une affaire personnelle : il faudra renforcer la sécurité… la sécurité des touristes, pour qu’ils continuent de venir chez nous. Les Français, hein, bon, on peut pas être partout.

Baladons-nous donc avec un Baedeker, un appareil photo en bandoulière, des frusques exotiques et des photocopies de dollars qui sortent de la poche ; apprenons et baragouinons une langue étrangère bizarre. Déguisons-nous en touristes : on en aura, de la sécurité, surtout sur les Champs-Elysées.

Tibert

Au lait cru et moulée à la louche

Tenez, ceci : madame Duflot proteste car sa Grande Oeuvre, la loi Alur, qu’elle a portée, va se voir tailler les oreilles. Eh oui, on est ministre, excusez du peu, on se fait sa Loi, à son nom – Alur ça a point d’allure, ça sonne tellement mieux en “loi Duflot” – et la dure réalité, le marché du logement qui rampe, piteux, tétanisé… il va falloir la mettre à la poubelle, la belle loi toute neuve.

C’est que l’équilibre bailleur-locataire est délicat, que des locataires indélicats, justement, on en dénombre des palanquées, des bailleurs cyniques ou abusifs aussi, et que ça demande un équilibre subtil. A vouloir désigner systématiquement le bailleur comme le salaud, on le décourage, le bailleur, il va voir ailleurs où il y a moins de coups à prendre, il s’abstient de bailler.

Donc on va, là-haut, tailler les oreilles à Alur, parce qu’il faut faire quèqu’chose, parce que le logement doit se remplumer, reprendre du poil de la bête. Et que dit madame Duflot du retaillage de sa loi?

Elle dit, madame Duflot, deux points ouvrez les guillemets, et je le fais tout de suite, ça vient, ça vient, “Ne soyons pas dupes, il s’agit d’une opération qui consiste à attaquer une des véritables lois de gauche de ce mandat“.

Notez bien, madame Duflot n’est pas “de gauche”, en principe. Elle est “écologiste”. Elle est chez EELV, c’est vert, en principe, EELV, c’est écrit dessus, pas rouge ! Mais il y a plein de daltoniens chez les chefs écolos EELV, à croire que plus on monte chez les écolos, plus on rougit – on peut aussi le dire autrement, plus ça monte, plus les verts-verts ont du mal à se faire une petite place.

Et voilà, et c’est pourquoi votre fille est muette ! madame Duflot le dit clairement : la loi “Alur” n’est pas une loi pour améliorer la situation de la France, pour le plus grand bien des Français : c’est une Véritable loi De Gauche, labellisée IGP, AOP De Gauche, comme le Camembert de Normandie. Une loi qui chante les Lendemains Qui Chantent et l’Avenir Radieux de l’Humanité, pas les demain matin qui s’améliorent.

Tibert

Y a plus qu'à tirer l'échelle

Les cheminots, les intermittents, les taxis, les  agents au sol d’Air France dimanche prochain… il manque encore les aiguilleurs du ciel, les routiers, les raffineries, et ce sera complet.

On s’en fout, me direz vous, y a le foot et l’équipe de France. C’est ma foi vrai.

Reste que ce pays se confirme tous les jours comme in-réformable et non-évolutif, chaque corporation arc-boutée sur ses pouvoirs de nuisance et ses avantages acquis – sauf quelques petites marges de manooeuvre qui restent praticables.

Restent en effet :

– les retraités (sauf ceux de la SNCF, de l’EDF et quelques autres ex-corporations munies de menus ou moins menus privilèges). Un retraité ça n’a plus de pouvoir de nuire.

– les salariés du secteur privé n’ayant pas de menace crédible à brandir contre l’intérêt général, exemple les brocanteurs, l’industrie des colorants, les marchands de godasses ou les blanchisseurs.

Le gouvernement serait donc bien inspiré, pour réformer ce pays ingouvernable et qui en a foutrement besoin, de s’attaquer résolument aux privilèges exorbitants des retraités, des marchands de chaussures et des salariés de la chimie des colorants.

Tibert (faible pouvoir de nuisance)


Je dirais même plus, froid et glacial

Froid et glacial. Ou bien grand et immense, superbe et magnifique…

C’est comme ça que madame NKM, alias Nathalie Kosciusko-Morizet, décrit le siège actuel du parti UMP , de son parti, d’ailleurs : “froid et glacial“. Personnellement je n’ai jamais mis les pieds au siège de l’UMP, trop peur de m’y geler les c.., pardon, les extrêmités, vous pensez bien. Il se trouve, ce bâtiment, dans le 15 ème arrondissement parisien, et il aurait coûté 40 millions d’euros. Quarante froids et glaciaux millions d’euros, une paille.

Je n’ai, hélas, pas plus d’informations concernant le caractère certainement très “cosy” du modeste siège du PS, dans le très populaire et populeux 7 ème  arrondissement parisien. On peut imaginer néanmoins, l’ambiance rose bonbon, l’atmosphère bobo… chaud et chaleureux, dirais-je.

Bon, on ne va pas y passer la journée… autre chose : les Intermittents du Spectacle gueulent qu’ils ne veulent pas de la réforme de leur régime d’indemnisation du chômage. Ils menacent de faire capoter tous les festivals de cet été. Personnellement j’ai deux remarques à formuler :

1) Premio, chiche : faites, faites. Sciez allègrement la branche sur laquelle vous êtes perchés, chers, très chers intermittents du spectacle. On se passera de vos festivaux cet été, on regardera le foot, la 43 ème saison de “Commissaire Moulin” (quand est-ce qu’ils le font mourir ?), “Qui veut gagner des clopinettes”, je sais pas, moi. Tiens je vais lire, ça me passera le temps.

2) Deuxièmo : pourquoi est-ce l’UNEDIC, le régime de retraite des salariés du secteur privé, qui se cogne tout seul le déficit du régime des Intermittents etc etc ? 1 milliard cette année… si la Culture avec un grand C majuscule, les festivals, la création artistique, le cinéma d’auteur ou d’auteure, le théâtre, tout ça c’est nécessaire et indispensable, pourquoi les fonctionnaires, par exemple, ou les agents de la SNCF ne contribuent-ils pas eux aussi à éponger le déficit, à subventionner les indemnités chômage des Intermittents gnagnagna ? interdisons les festivals aux fonctionnaires, zut quoi, y a pas de raison.

Tibert

Un bon coup de nettoyeur haute pression

Eh oui, vous vous souvenez de cette boutade – ou fanfaronnade ? – lancée par l’ex-Président, celui d’avant notre cher Normal, qui promettait de nettoyer les zones de non-droit au Kärcher. De nettoyage il n’y en eut pas, et sur combien de dossiers fûmes (c’est du Belge)- nous déçus, effets d’annonces et pas grand-chose derrière, ou du vent ?

Il y a eu des points bien, notamment, enfin, une tentative pour décloisonner la politique, l’appel à des compétences du bord opposé, des Kouchner, des Hirsch…ce qui devrait ête la règle, dans un pays qui se prétend pas trop con et démocratique. Ensuite notre Normal-en-Chef a remis les pendules étroitement politiciennes à l’heure, refermé la porte entr-ouverte, et c’est redevenu la débile coupure droite-gauche et les anathèmes tirés au cordeau.

Mais bon, l’UMP est mal en point (et le PS itou, y a pas de raison) ; il y a du ménage à faire, des écuries à nettoyer, des cadavres à enterrer, de mauvaises habitudes à perdre, la façade à ravaler, et plus que la façade ! et, pitié, qu’ils ne nous rejouent pas le retour, le come-back, si vous y tenez,  du petit nerveux : je l’aime bien, le petit nerveux, il a d’excellentes capacités, il est brillantissime, et on lui a injustement noirci son tableau, la presse l’a malmené, a salement voulu lui faire payer ses projets concernant les (excessifs) avantages fiscaux des journalistes, etc…  mais qu’on tourne la page ! on, j’ai, nous avons, envie et besoin de changer la distribution, le casting, si vous voulez. Il y a d’excellents jeunes – et moins jeunes – premiers à l’UMP, et un peu, beaucoup d’air frais ferait du bien, et puis on n’entendrait plus ces affreux bruits de cssseroles.

Allez, que la roue tourne !

Tibert

Salmigondis à reculons

Après l’apathie, la galopade précipitée : monsieur Hollande veut traiter à la vitesse Grand-V le dossier “simplification du mille-feuilles” territorial.

Dernier scoop : quatorze “grandes” régions… (dites un nombre entre 12 et 16 ?) ouais… pas mal. Evidemment ça rouscaille ferme chez les mariées malgré elles. Tenez, la Picardie… ils veulent, là-haut, ils veulent la marier avec la Champagne-Ardennes. Et le Président de ladite région se dit “très surpris” !

D’abord, en bon langage il n’est pas surpris, il est étonné. On aurait pu, certes, le “surprendre” ;  il l’aurait été, surpris, par exemple dans les bras de sa maîtresse du Nord-Pas de Calais. Mais, bon, je sais, je pinaille.

Eh bien, je vous le demande : qu’est-ce que ça peut foutre que la Picardie soit fusionnée avec n’importe laquelle de ses voisines, pourvu que les 2 régions soient contigües, leur poids total, économico-géographico-démographique, soit équilibré et viable ? Qu’est-ce qu’on en a à cirer, de ce charcutage, puisque la Loire-Inférieure, dite “atlantique”, doit persister à ne pas être bretonne, contre toute évidence historique ? et puis, entre nous, qui de nos jours sait localiser les Bois-Noirs ? le Capcir ? le Contadour ? partout ce ne sont que Maqu-Do, Halles-aux-Godasses, Missié-Meubles, Pitard-Surgelés, Kebabs “Le Beau-Sfort”, Popaul-Emploi, baguettes calibrées “Campayette” , sauces “Marchand de vin” de chez Métro en pots de 5 litres et ronds-points à l’anglaise avec statues ou installations pompeuses plantées au milieu.

Si les régions existent encore, c’est essentiellement de l’ordre de l’administratif, et, beaucoup moins, du folkhlore. Ce pays est aujourd’hui largement indifférencié, nivelé, standardisé, tel un hall d’aéroport. Tenez, je vais vous dire : au lieu de simplifier, économiser, dépoussiérer, dynamiser, on va complexifier, inutilement bien entendu. Je lisais hier dans le “Puy-de-Dôme en mouvement“, le canard du 63 et du Conseil Général éponyme,  combien le Président dudit Conseil Général est opposé à cette réfome (du moins si elle implique la suppression des départements), clamant à l’assassinat de la démocratie de proximité… un édito de 2 pages ! Allez, un extrait savoureux, façon “au loup, au loup !” :

500 000 élus locaux, dont plus de 4 000 conseillers généraux, constituent le meilleur rempart contre toute tentative du pouvoir central de porter atteinte, qui sait, un jour, aux valeurs républicaines et à la démocratie“.

C’est surtout le meilleur moyen de gaspiller somptuairement l’argent des contribuables : 5 000 élus locaux par département en moyenne, 1 par kilomètre-carré ! Ah ça on est bien représentés ! ça c’est du quadrillage du territoire ! Sachant, donc, que 500 000 élus locaux se cramponnent à leurs hochets et leurs lambeaux de pouvoir, on va conserver les Communes, Communautés de communes, Cantons, Départements, Régions actuelles, car la Picardie et d’autres – du moins à travers leurs élus – ne veulent pas disparaître, et on va chapeauter tout ça avec des Super-Régions. Soit un étage de plus…

Bref, ça s’annonce bien.

Tibert

Radars de l'inconscience

Un drame idiot, des jeunes se tuent dans une course-poursuite infantile sur route ouverte, du côté d’Agde, dans l’Hérault… heureusement, aucun tiers n’a été victime de cette ânerie mortelle : seuls les occupants des 2 voitures en “compétition” ont été tués . Voilà, ça fait 5 morts dont 4 sur le coup.

Que dire ? c’est absurde, idiot et affreux. Des jeunesses de 20-25 ans, promis à la vie, victimes de leur témérité et de leur bêtise. J’espère qu’un radar a pu “flasher” ces imprudents : excès de vitesse (c’était limité à 50 m/h), allez hop, minimum 3 points en moins et 90 euros – à titre posthume. Ca leur apprendra à mourir dans le non-respect du Code de la Route, non mais.

Evidemment, ça justifie pleinement aux yeux des autorités, vous pensez bien, les mesures encore plus drastiques dont on nous menace : avec une limite à 40 km/h, ces jeunes se seraient tués encore plus illégalement.

Tibert

Hollande il est fâché avec le (F)français

L’avenir de la France il est en Europe“, clame ce soir notre Président. Après de multiples tournures familières du genre ma musette elle est pleine, c’est la péroraison du discours, tout aussi vulgaire dans l’expression, et qu’un Académicien aurait biffée d’un stylo rageur. Eh oui, certes, dit autrement, “l’avenir de la France est en Europe” : comme ça je suis d’accord.

Soyons clairs : le FN, muni de son programme économico-politique à deux balles n’aura, espérons-le pour notre beau vieux pays, jamais les manivelles pour couler le navire, non plus que l’autre extrêmité, là, les fadas tout rouges du Matin-du-Grand-Soir. Les démocrates, pour peu qu’ils finissent par gagner un peu de lucidité, de maturité, devraient se mettre en tête que…

– Entre les démocrates modérés de gauche et les mêmes de droite, il y a, idéologiquement parlant, l’épaisseur d’un gros papier à cigarettes. Qu’ils cessent donc de se chamailler comme des 12 ans d’âge… et apprennent à travailler ensemble, pour nous, par pour leur chapelle, leur petit credo creux et ronflant. Credo qui prend régulièrement des claques, ça enseigne la modestie…

– les “politiciens” pros nous gonflent, nous en avons ras la musette. Les tribuns, les blanchis sous le harnois cramponnés à leurs prébendes à 75 ans et plus encore ; les têtes de listes qui ne viendront jamais aux séances ; les ténors prête-noms ; les indéboulonnables enkystés au Sénat ; les lots de consolation pour les copains recalés du suffrage universel ; les multi-cartes qui, virés par la porte, reviennent par la fenêtre, l’âge de la retraite largement dépassé : ça suffit.

– Le “Pays des droits de l’Homme” (*) n’a pas les moyens (les a-t-il jamais eus ?) de ses grandes envolées lyriques : que là-haut on  s’occupe des Français, d’abord des Français, il y a beaucoup à faire – et s’il en reste un peu sous le pied, qu’on fasse de beaux gestes, soit.

– La droite – la gauche pourrait faire de même – a besoin de renouveler son casting, oh pardon, sa distribution. Qu’elle fasse donc le ménage, qu’elle écarte clairement les corrompus et les ex-chefs soi-disant rangés des voitures mais qui trépignent de rempiler. Vous voyez ce que je veux dire ?

– L’Europe c’est superbe, ça mérite qu’on se mobilise pour la réussir : mais sans les traîne-savates qui ne rêvent que de la faire capoter – suivez mon regard. Larguez les, les traîne-savates ; on en sera plus légers, plus efficaces. Et qu’on ne nous confisque pas l’Europe à gauche ou à droite : elle appartient aux citoyens, ce doit être un espace de démocratie. Au diable les idéologues.

Tibert

(*) “Le pays des droits de l’homme” : ça date de 1789, et la démocratie est largement répandue ailleurs, de nos jours. Formule obsolète, lacunaire, encore brandie par Normal-Moi hier soir. Les devoirs, sur lesquels il conviendrait, dans ce siècle de l’égo, de mettre l’accent, sont passés à la trappe, comme d’hab’.

Adieu au collier de nouilles

Y a plus de mères. D’abord le genre flou a tué la mère : et si c’était une génitrice ? une mère porteuse ? un père-bis ? un individu hybride  façon Moule-Saucisse ? vous y avez pensé ? affreux. La mère est un intolérable déni de la pluralité des sexualités, que dis-je, des genres.

Fin, donc, de plein de trucs “mère” :  Nique-ta-mère ; dure-mère ; Mère-courage ; terminé, banni, c’est sexiste, pire, homophobe. Tiens, “la mère de toutes les guerres” : et si c’était un travelo, la mémère de toutes les guerres ? et Marie, mère de Dieu ? juste une mère-porteuse, une GPA ? vous imaginez ? tout ça parce qu’en son temps on n’avait pas encore inventé la théorie des genres.

Et puis surtout, fini les colliers de coquillettes enfilées et peintes à la mimine des bambins et des bambines pour offrir à leur môman avec un compliment et un gros poutou mouillé : une école, respectueuse de la douleur des petits qui n’ont plus de maman, et de la théorie des genres indéterminés, évolutifs et variables a décidé de bannir désormais les pâtes à sel et les cendriers-boîte à camembert. D’abord, dit la directice, ce n’est pas au programme de l’Educ’ Nat’, les colliers de nouilles pour la Fête des mères.  Et pour le besoin, on a consolidé l’argumentation en rameutant le caractère réac’ de cette manifestation : la mère pondeuse, la femme sous tutelle, Pétain, Kinder-Kirsche-Küche, la médaille Cognacq, gnagnagna…

Bon, l’école dont je vous cause va au moins se mettre à dos les fleuristes et les pâtissiers du coin. Ceci dit, ne nous y trompons pas : malgré l’héroïque résistance de ces deux professions, le Politiquement-Correct est en marche, et tel le rouleau compresseur, écrasera tout sur son passage. Le malheur de quelques orphelins impose le malheur à tous ; place aux minorités triomphantes.

Dans le même esprit, il est désormais très mal vu, mesdames, de venir chercher vos chiards à la sortie de l’école : pensez à la souffrance de celles-et-ceux qui n’ont plus de maman pour leur prendre la mimine… et, tiens, pour fêter mes 30 ans de mariage, je m’en vas inviter uniquement des couples ayant victorieusement passé ce cap : sinon ça va faire des malheureux, vous pensez bien !

Tibert