Quand les bras vous en tombent

Pierre Laurent, fils de Paul Laurent – Feu un des trois ou quatre grands chefs du PCF à l’époque Georges Marchais (avec Gaston Plissonnier,  Roland Leroy…  toute une époque – est le Grand Manitou actuel du PCF ; il a grimpé plus haut que son paternel, mais dans une structure sérieusement déplumée !  à ce titre, bien entendu,  il fait de la politique. Tenez, il milite pour une candidature unique de “la gauche de la gauche” aux Présidentielles de 2017. Il souhaite ne “voir qu’une seule tête“, comme disait l’adjudant ; ce serait mieux, paraît-il, comme ça la gauche de la gauche aurait quelque chance de faire un résultat potable au premier tour…  Voilà  qui rassure quant au bon sens du Grand Chef du PCF.  On se demande juste par quel aveuglement unilatéral cette structure partisane, si maigrichonne soit-elle, subsiste encore, prétend encore incarner quelque idéal humain, avec les casseroles au cul et les cadavres que traîne le communisme depuis cent ans.

Mais on s’en fout, du PCF, il pleut ! il pleut il pleut, et Roland-Garros est à l’eau : c’est affreux, la Suisse va mettre les drapeaux en Berne (astuce), tous ses joueurs, les Suisso-suisses vrai de vrai et  les autres juste réfugiés fiscaux, vont être privés de trophées. Quand de plus on songe qu’une petite minorité de syndicalistes, vaguement apparentés au parti dont je vous cause plus haut, veut mettre Hollande et Valls à genoux la corde au cou – et nous avec – quittes à priver “les Françaises et les Français” de foot, c’est la Bérésina. Moi je vous le dis, ça va très très mal. Qu’allons-nous faire sans foot, monsieur le Président ? faites quelque chose, je sais pas, moi.

Tibert, qui pourtant avait  acheté des fanions un béret une écharpe des lunettes bleu-blanc-rouge, une trompette, et stocké plein de bières au frais.

L’autruche et la fumette

C’est un titre à la Jean De La Fontaine, je sais. Je regardais ces derniers jours un vieux film anglais où deux jeunes tourtereaux désargentés et laborieux se roulent un joint selon les règles de l’art, en chauffant le shit afin de l’émietter, etc… mais bon, je n’insiste pas, vous savez ça.

Vous savez ça, hein ? ben oui, sûrement, et plein de films montrent des gens supposés tirer sur des joints. C’est interdit, notez bien. Interdit d’en fabriquer, d’en vendre, d’en détenir, d’en acheter, d’en consommer. Et, donc, répression oblige, la nouvelle Cheffe de la Région Ile-de-France envisage –  riche idée – de mettre en place des tests salivaires dans les lycées pour dépister les accros à la fumette… tenez, lisez ça !

Les bras m’en tombent. Nous avons des dirigeants hors-sol, décidément, ou ils sont sourds et aveugles – et ils ont le nez bouché. Il est clair que, plutôt que d’officialiser mordicus-scrogneugneu le “mariage pour tous” (pour les homos, en fait, les autres sont peu enthousiastes), LA belle avancée sociétale qu’aurait pu inscrire Normal-Moi à son tableau d’honneur, ç’aurait été la légalisation de la consommation du cannabis et dérivés. On nage dans l’hypocrisie la plus épaisse, là. Et que ce projet de tests salivaires fasse rire dans les bahuts, c’est bien compréhensible : sur quelle planète sont-ils, là-haut ?

Allons, redisons-le : l’alcool est en vente libre, “à consommer avec modération”, bien entendu. Le cannabis est très très vilain, lui. Comprenne qui pourra… drôle de pays, tout de même.

Tibert

 

Baptême et mayonnaise

Le pape (François, celui en exercice) ” se serait dit favorable à la création d’une commission chargée d’étudier l’ouverture aux femmes de la fonction de diacre“, selon Le Figaro. On n’aura pas la cruauté de rappeler ici le dicton fameux “quand on veut enterrer un projet, on crée une commission”. Supposons donc que ladite commission soit créée, qu’elle rende un avis favorable, que cet avis soit entériné, qu’on lance l’embauche de femmes pour faire diacre… des diaconesses, donc. Attention pas pour dire la messe ! que pour des tâches certes nobles mais subalternes, baptêmes, bénédictions, prêches… pour dire la messe il faudrait toujours du poil au menton et des chromosomes XY avec tout ce qui va bien, sinon ça vaut pas. Pourquoi ? parce que.

En somme la religion catholique se montrerait enfin un peu moins débile que jusqu’à présent, rejoindrait quelque peu les Protestants, qui en principe ont le même Dieu, ou à peu près, et considèrent les femmes comme tout à fait cap’ de faire le job et de conduire les cérémonies. Notez aussi qu’il y a des religions encore plus à la ramasse que le catholicisme,  qui imposent aux femmes de planquer leurs cheveux – foulards, perruques… –  et dans les lieux de  culte les parquent à l’écart des hommes, au fond près de la sortie, ou au promenoir, bref dans un coin.

Allez François encore un peu d’efforts, elles ne sont pas si nulles que ça. Certains jours, certes, avant la ménopause,  on leur déconseille la mayonnaise, elles la loupent ; mais à part ça elles fonctionnent pas mal du tout, je ne vois pas pourquoi Dieu serait contre, ou alors il faudrait qu’il explique.

Juste une remarque : féminiser les métiers ça se fait beaucoup, soit, mais alors trouvez autre chose que diaconesse : en France ça craint un peu. Un diacre, une diacre, ça le fait bien ; une diacresse, à la rigueur, mais pas plus.

Tibert

Quand ça peut potentiellement pouvoir

Non je ne vous causerai pas du 49.3, ni de l’union de la carpe Les-Républicains et du lapin PS-Frondeurs pour tenter de renverser ce gouvernement. On nous joue là “retenez-moi ou je fais un malheur“, c’est un scénario usé.

Non je ne vous entretiendrai pas non plus des accusations quelque peu tardives de harcèlement sexuel concernant monsieur D. Baupin, la Justice fera son boulot. Au fait, j’ignorais qu’il était jusqu’ici vice-président de l’Assemblée Nationale…  comment peut-on confier une telle responsabilité à un type qui fut, à la mairie de Paris, responsable du recalibrage dément et du sabotage du boulevard saint-Marcel ?

Mais je lis cette histoire délicieuse  – et délictueuse ? – dans “Le Parigot” : un ordinateur et un disque dur externe avaient disparu après la catastrophe ferroviaire de Brétigny en juillet 2013. Plainte fut déposée tardivement pour vol, un mois après le supposé vol… et tout ce matériel fut retrouvé en octobre de la même année, dans un local infréquenté. Fait bizarre, le disque externe était vierge de tout fichier, tandis que d’autres fichiers sur l’ordinateur avaient été effacés. Mais vous lirez tout ça sur l’article, c’est captivant.

Et alors, quel rapport avec la catastrophe de Brétigny ? l’ordinateur était en fait celui qu’utilisait, pour son travail, le responsable de la maintenance SNCF sur ce secteur… et si je vous cause de ça – qu’est-ce que vous allez chercher là !!  ce vol est bien évidemment sans aucun lien avec les éventuelles  lacunes de la maintenance ferroviaire – mais non, voyons, ce qui m’interpelle, c’est la formulation de l’article : “… l’histoire qui entoure ce matériel informatique, qui peut potentiellement contenir des informations importantes…“. Je sais, on fait ce qu’on peut.

Tibert

Excusez, y a erreur

Je lis ça dans le Figaro (haro à rôts) et, oh joie, cet article n’est pas payant (mais embrumé de pub, faut bien qu’ils vivent…) à propos d’un affreux fait divers : trois jeunes surdoués et désoeuvrés (la MJC a brûlé, y savent pas bien lire et y z’ont pas de thune) déchiffrent dans la presse un encart de pub pour un serrurier “Installation de portes blindées etc” ; l’annonce cite un nom, disons, arabo-sépharade : BenMachinChose ou ElTrucBidule… c’est-y arabe, c’est-y juif ? va savoir. Eux y savent : c’est forcément un Feuj, on va marquer le coup, on a la haine, d’sa race, etc etc.

Ils l’appâtent avec un prétendu devis de porte, le font venir et le tabassent : ils ont un surin, une bombe lachrymo, bref c’est sa fête, le malheureux serrurier s’en sort vivant mais assez abîmé. Je laisse la parole au Figaro : “ (Ils) s’étaient mis en tête, étant donné la consonance juive du nom de famille, d’agresser l’homme en question… qui n’était en fait pas juif.”

Ah les cons ! fallait le dire ! y a maldonne (comprenez, si ç’avait été un Juif, pas de problème ! ) Mais bon, errare humanum est, pas vrai ? on va pas les accabler, ces petits – des mineurs, en fait. Donc on les a placés sous contrôle judiciaire, bouuuh c’est très vilain ce que vous avez fait là, vous devriez avoir honte. Risquons-nous à les nommer : Jean-Paul, Serge et Thibault, mais rassurez-vous, les prénoms ont été changés pour des raisons évidentes 1) de minorité, 2) de correction politique, 3) pas d’amalgame ni de stigmatisation.

Comme vous voyez, on est bien protégés. J’oubliais : la fille en jupe “trop courte” qui s’est fait mettre la tête au carré par trois autres filles pour lui apprendre la décence… j’en frémis : en jupe trop courte ET juive, elle était foutue.

Tibert

Après la Journée de la Jupe…

… le “hijab day” ? ça le fait tellement mieux en anglais ; en français ça ne vaut pas un clou, “la journée du voile” (islamique, what else ?) et si Isabelle Adjani avait exigé, au cours de ses négociations bidon avec la Police dans le film éponyme, un “Skirt Day”, peut-être l’aurait-on prise au sérieux, peut-être ne serait-elle pas morte d’avoir réclamé l’impossible, peut-être (*) y aurait-il un Skirt Day chaque année à l’Educ’Nat’ ? un jour, pas plus, il est si impudique, mesdames les profs, de vous balader autrement qu’en pantalon dans votre bahut, n’est-ce-pas ; alors, un foulard en plus, on n’est plus à ça près… tiens, la burqa, ça vous tente (canadienne) ? on peut planquer un max de trucs là-dessous, même des femmes.

Bref, des étudiants de Sciences-Politiques invitent très gentiment leurs collègues à se coiffer volontairement d’un foulard, pour un jour, “pour voir” (pour voir l’ostracisme ambiant, ce que ça fait, comme on est bien, comme on est libre, etc). Ils / elles leur montreront comment le mettre, ce foulard, comment bien cacher les cheveux ; c’est ça qui est important, cacher les cheveux. Le diable est dans la chevelure des femmes. Notez au passage comme sur la photo d’illustration au document d’invitation la femme en foulard est mignonne : on n’a pas pris la plus moche !

Mais  dans cette optique, et pour vous faire une idée d’un tas de trucs très cool, allons-y pour… (en anglais si vous y tenez : en français c’est d’un commun…) : le Kippa Day, la Journée du Turban Sikh, le Jour de la Sainte Médaille de la Bonne Vierge, celui de la ceinture d’explosif factice, le Moustache Day,  The French Hare-Krishna Day (crâne rasé, sari orange, pieds nus évidemment, et les mini-cymbales pour rythmer les psalmodies), la Journée de Boudha… on évitera bien sûr – rien d’irréversible, c’est juste pour voir – les initiations d’un jour à la circoncision, à l’excision, à l’anneau bovin dans la pointe du nez et autres modifications corporelles plus ou moins teintées de religiosité.
Le sinistre là-dedans c’est que les lois sur la laïcité  on été promulguées pour endiguer l’empiètement de TOUTES les religions sur l’espace public : à ma connaissance il n’y en a qu’ une qui occupe le terrain médiatique. C’est dommage, tout de même. Que font les autres ?

Tibert

(*) Je vous ai fait une anaphore, là : “peut-être… peut-être…” comme “Moi Président gnagnagna…” : c’est beau, non ?

Voyage au debout de la nuit

La Nuit debout  ? c’est pour moi – avec des minuscules, ne nous prenons pas la tête – un bout de nuit à “partir en piste”, vaguer et puis par exemple refaire le monde, accoudé au zinc d’un bar, “devant la bière allemande“. La nuit debout, c’est ce très beau poème chanté de Léo Ferré, “Monsieur Richard” :

Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles
A certaines heures pâles de la nuit
Près d’une machine à sous, avec des problèmes d’hommes
simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors, on boit un verre, en regardant loin derrière la
glace du comptoir
Et l’on se dit qu’il est bien tard…

Ils regardent loin loin derrière la glace biseautée du comptoir, les habitués des Nuits debout, et c’est ma foi sympathique et rassurant  de voir comme il est possible et profondément démocratique de libérer la parole nocturne (sauf que Finkielkraut s’y est fait insulter et jeter hier soir ; la place de la République n’est pas ouverte à tous et la démocratie s’y montre très orientée ; on n’est pas prêt à y entendre des voix dissonantes, vive l’unisson, c’est plus simple). Reste à trouver, entre deux nuits et plein de cafés, le temps de dormir un chouïa, militer, tracter, coller des affiches, préparer des banderoles, participer aux réunions, quand il ne s’agit pas pour certaines chapelles plus radicales de confectionner des cocktails inflammables et de s’approvisionner en barres de fer et en cagoules, pour aller à certaines heures pâles de la nuit casser des vitrines, allumer des poubelles, exploser des abribus, affronter des flics las de leur nuit, justement, ces flics qu’on avait acclamés et remerciés au lendemain des attentats de Charlie. Va comprendre…

Va comprendre… les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles, c’est à dire hors de leur formatage politique, de leurs techniques d’entrisme et de leurs solutions téléphonées : “grève générale”, “étudiants-travailleurs”, eux qui pour beaucoup n’ont jamais mis les pieds dans une boîte. Et l’on invoque, la nuit, debout,  la “convergence des luttes”, et l’on convoque la Sainte Grève Générale, et l’on rejoint des deux pieds les “justes revendications” des cheminots SNCF, ces damnés de la terre 😉 …

Le tout sous les yeux attendris de madame Taubira, qui dit sa profonde joie, et des journaliste du Monde, qui boivent visiblement du petit lait. Et ça invoque les mânes, ça ranime la flamme. Esprit de Mai 68 es-tu là ?

Tibert

 

Histoires de mettre

Les Hollandais, dans un référendum assez peu suivi  – 30 % de votants – ont dit non au partenariat de l’UE avec  l’Ukraine. Une initiative permise chez eux, tenez : “Ils (les initiateurs de ce scrutin) ont saisi l’opportunité d’une nouvelle loi néerlandaise sur les initiatives populaires, et ont réuni 480 000 signatures, bien plus que les 300 000 requises”. Donc ils ont dit non… ce qui n’engage à rien du tout, vu que les dirigeants européens vont faire comme si rien ne s’était dit. Voyez comme notre “non” français a été suivi d’effet en 2005 ! on peut flûter… ils s’en foutent, là-haut à Bruxelles, une fois. Elargir, élargir, c’est leur psaume, et tant pis si ça ne ressemble plus à rien.

Le courrier des lecteurs à ce sujet est instructif. Une lectrice attentive relève une expression impropre dans l’article : “avec les attentats, la crise migratoire qui a mis à jour ses profondes divisions, l’Union donne l’image d’une construction politique en panne…“. Non, écrit-elle, c’est “mis au jour, pas mis à jour”. Evidemment elle a raison ; en effet, on met au jour les divisions (on les fait apparaître) ; les mettre à jour ce serait les actualiser, si je puis me permettre ce verbe inélégant mais de sens clair.

Ceci étant, les divisions entre pays européens se trouvent mises à jour... par ce nouveau résultat d’une consultation populaire (populiste, diront certains, vu que les partis nationalistes hollandais, extrême-droite etc, ont plaidé pour le Non et affiché leur satisfaction).

Qu’en penser ? nous avons un Président du Conseil Européen polonais, monsieur Donald Tusk ; ce monsieur “félicitait l’autre jour les progrès faits par le Kosovo pour rejoindre le camps (avec un s, sic)  euro-atlantique”. Que voilà une déclaration éclairante : l’UE va s’élargir à l’OTAN, ou peu s’en faut, si ça continue, arrimée en bon chien-chien atlantiste aux USA. Euro-atlantique… non mais on va où, là ?

Tibert

Pile, je perds ; face, tu gagnes

Tout’ ma vie j’ai rêvé d’être une hôtesse de l’air : vous connaissez la chanson, et ma foi pourquoi pas, si l’on aime les voyages et qu’on n’est pas claustrophobe (…phobe : “qui craint”, pas “qui déteste”) . Une hôtesse de l’air qui s’en irait, joyeuse, convoyer par exemple des voyageurs vers Téhéran, en Iran.  Une hôtesse de l’air pas bâchée dans l’avion : elle est en uniforme. Même musulmane et même si Air France a démissionné et ne sert jamais-jamais de porc dans ses plateaux-repas, elle se doit en effet de respecter la neutralité confessionnelle devant son “public”.  Mais, dès le pied posé sur le sol iranien, hop, elle se coiffe d’un foulard ! parce que c’est comme ça, en Iran les femmes se mettent un foulard sur la tête, c’est la loi islamique iranienne et sinon c’est tout plein de gros ennuis ! songez, si elle affolait les mâles ? ces mêmes mâles dont je vous causais dans un récent billet, totalement dépourvus de surmoi, ils ont des couilles donc pas de surmoi, c’est physique. D’ailleurs un mâle qui voit une femme sans foulard en déduit forcément que c’est une pute, what else ?

Bon, après débat – les hôtesses de l’air laïques, féministes, athées, chrétiennes, boudhistes, shintoïstes, juives, animistes etc… renâclaient à cette obligation, et on les comprend – la compagnie Air-France n’enverra à Téhéran que des hommes – là, pas de problème, même sans chapeau ils ne provoquent pas d’émeute, les femmes contrôlent mieux leurs pulsions – ou des femmes volontaires pour cette ligne, et consentantes à cette obligation de voilage. C’est un arrangement de bon sens…

… de bon sens ?? tenez, en Suisse, il paraît que dans un bled du doux nom de Therwil, du côté de Bâle, deux élèves mâles musulmans ont été dispensés de serrer la main de leur professeur femme. Je cite l’article : ” Les deux jeunes hommes ont expliqué que la professeure n’étant ni leur femme ni un membre de leur famille, il leur était interdit par la religion de la toucher. Des cas similaires auraient été signalés… etc etc...”.

Vous voyez le truc ? ça ressemble furieusement à ce que j’écris dans mon titre.

Tibert

En attendant la fin

Si vous lisez LeMondeSurToileadblok déconnecté, soupir… – notamment les réactions au projet de Loi-Travail alias “El Khomri”, vous lisez des trucs du genre “J’ai pas voté Hollande pour ça” (c’est un syndiqué FSU, Mélenchoniste du premier tour et rallié à Hollande au deuxième qui le dit) : en effet, poursuit ce de-gauche-déçu-de-la-gauche, à part le mariage homo, qu’est-ce qui a été réalisé des promesses de Normal-en-Chef ?  hein ?

Je le rejoins presque, à une virgule près, le Mélenchoniste déçu : moi non plus “j’ai pas voté Hollande, pour ça“.

La mesure-phare du Président, le mariage homo, étant passée pour marquer l’Histoire de la Gauche, j’attendais qu’il s’en prenne, le Chef, à ces abominables raideurs qui nous tuent ; qu’il entreprenne enfin de moderniser ce pays et lui donner de la fierté d’exister.

Toujours plus complexes et alambiquées, nos lois s’entassent, illisibles.

Simplifier le mille-feuilles administratif, réduire drastiquement le nombre ubuesque d’élus ? ce que ça donne, des Nouvelles Régions moins nombreuses – taillées au lance-pierre ou au jeu de fléchettes – mais les vieux départements sont toujours là, et les 36.000 communes, et les cantons, et les arrondissements, et… encore plus d’élus !

Et on a maintenant un pays ingouvernable, vu que le PS a sa propre opposition, virulente, couteau-entre-les-dents, qui met des bâtons dans les roues du scooter de Normal. Ingouvernable : il y en a qui du coup dissoudraient l’Assemblée, mais à treize mois de l’élection… à quoi bon ? allez, plus que treize mois d’ingouvernabilité.

Et puis cette loi El-Khomri est inepte. Rapiéçages… reprises et ravaudages, là où ce pays a besoin d’une refonte juste et simplificatrice du Code du Travail, ce pavé. Nos syndicats sont scandaleusement petits – sauf chez les fonctionnaires, et pour cause ! – mais sur-représentatifs, les fonctionnaires ne sont pas concernés par le projet, on en est à la troisième mouture sous la dictée de l’UNEF, de la CGT, de la CFDT, de FO, des groupuscules : à quoi ça rime ? stop au massacre, halte au feu, on perd son temps.

Expédiez donc les affaires courantes, monsieur le Président, c’est à peu près tout ce qui vous reste.

Tibert