Parallèle d’emmerdes

Je suis allé hier sur les ondes radio, désoeuvré dans ma bagnole en attendant je ne sais plus trop quoi. Et là j’ai eu droit aux nouvelles, le “flash” de 10 heures, mettons, et la station radio donnait la parole à un musulman jeune et mâle fiché “S”, hélas, comme Salafiste, qui se plaignait des embarras qu’on lui causait, filatures,  suspicion, contrôles… dont il contestait la nécessité, lui qui était, selon ses propos, pacifique, inoffensif et  désireux de vivre en paix tout en suivant avec ferveur les préceptes de sa foi.

je compatis bien volontiers aux tourments injustifiés dont est victime ce brave et pieux jeune homme ;  ce d’autant plus que moi aussi, parallèlement… tenez, moi aussi je suis un type peinard, pacifique, je ne ferais pas de mal à un diptère, pourtant que de tracasseries, de suspicion injustifiée ! je prends souvent l’avion, pour mes loisirs ou pour me rendre par nécessité d’un point A à un point B. Il fut un temps lointain où je devais simplement présenter ma carte d’identité, mon billet, et basta ! Puis il m’a fallu – moi qui suis l’homme le plus paisible qu’on puisse imaginer – passer sous un portique, me faire éventuellement palper désagréablement si j’ai oublié mon très dangereux coupe-ongles dans une poche, et puis il a donc fallu vider mes poches et enlever ma ceinture, et puis il faut extraire de ma valise et présenter à part mon ordinateur portable, mon smart-faune… et voilà-t-il pas qu’on me demande aussi de me déchausser, que les USA  exigent un document – payant, bien entendu – nommé ESTA pour savoir qui  je suis et ce que je peux bien venir foutre chez eux, et les Canadiens aussi maintenant (*).

Et tiens, depuis quelque temps il m’est interdit de trimballer des flacons de liquides dépassant 99,95 ml, et donc ma flasque de Cognac reste à la maison, sinon j’aurai à la boire cul sec ou la vider dans une poubelle à l’entrée du contrôle de sécurité. Sans oublier mon fidèle couteau de poche – mitres en pointe de corne blonde – que j’ai définitivement renoncé à faire voyager avec moi, sauf en bagage de soute. Que de temps perdu, que d’ennuis injustifiés…

La faute à qui ?

Tibert

(*) je trouve qu’on est bien tartes et bien niais, en Europe, de ne pas exiger en retour des Nord-Américains un document du même acabit. On est vraiment des billes !

Fantasmes, doxa et “sentiment de…”

J’ai lu hier avec intérêt un “décodage” des “Décodeurs” du Monde, décodage qui a suscité une avalanche de commentaires des lecteurs – plus de 260 au dernier compteur, sachant que moult réactions ont été censurées. Le titre : “Islam et “agressions vestimentaires“, le grand emballement des faits divers”.
En gros, les fins analystes du Monde décortiquent les derniers évènements relatifs à de supposées agressions motivées par des tenues féminines jugées choquantes – aux yeux de certains musulmans, selon la rumeur publique. Ils expliquent, démonstrations à l’appui, que l’on se monte à tort le bourrichon pour des histoires qui ne relèvent pas de l’intolérance religieuse ni de pression idéologique. Au coin d’une phrase, on tombe ainsi sur un “très probablement…” : c’est imparable, “très probablement”, c’est la preuve par A + B.
Intolérance islamiste , donc ? meuuhh non, nous explique une femme victime d’agression, “Un premier jeune nous a mal parlé et puis les choses ont rapidement dégénéré…“. Comment a-t’il mal parlé, qu’a-t-il dit, ce “jeune” (terme consacré) pour que les choses dégénèrent ? a-t-il sifflé impoliment ? les a-t-il traitées de radasses ? on ne le saura pas, mais c’est “très probablement”  tout autre chose que ce que la presse mal embouchée a relayé… un mauvais regard, des mots déplacés, quoi….

Voilà : avec les Décodeurs ça décode, mais dans le “bon” sens, celui de la Bonne Pensée, dont participe activement  Le Monde. A contrario, je pense à cette copine enseignante qui, en 1972, comme ses collègues femmes, avait demandé une dérogation pour pouvoir travailler en pantalon – jupe ou robe étaient alors obligatoires, eh oui mesdames, c’était machiste et sexiste, indéniablement  –  tandis que de nos jours les consignes de l’Educ’Nat on viré de 180 degrés : pudeur pudeur, rien qui puisse choquer, rien que des pantalons ! Par quel cheminement lâche en sommes-nous venus à cette inversion des interdits ? Tenez, revoyez ce film polémique, intitulé “la journée de la jupe” : Adjani-prof de lettres y mourait malencontreusement, ayant vainement réclamé sa Journée, allez, pouvoir mettre une jupe, rien qu’un jour par an – en souvenir du bon vieux temps.

Tibert

Enfin une idée

Ou plutôt deux.

Un : les vacances scolaires de la Toussaint ne cadrent pas avec la semaine !!! horreur et putréfaction, on ne va plus retouver nos chers bouchons Futon-Bisé sur les routes. Les hôteliers se couvrent la tête de cendre, les loueurs de meublés sont au bord de l’apoplexie : et ma location du samedi 13 h au samedi 11h, alors ? c’est foutu ? qu’est-ce qu’on va devenir ?

Eh béh on va devenir moins cons, plus souples, plus modernes. Avec l’aide de la Toile on va pouvoir faire du “yield management” (de la gestion des remplissages) pour nos locations comme les compagnies d’aviation savent si bien faire, pour bourrer les avions ras la gueule. C’est le progrès, mémé ! et si vous allez nettoyer la tombe de Robert et y coller des chrysanthèmes le mardi au lieu du jeudi, je doute que Robert s’en offusque. Vous lui expliquerez… c’est la faute à la mort des congés du samedi 13 h au samedi 11 h.

Deux : un candidat de Droite à la primaire de Droite veut supprimer l’ENA, cette fabrique à hauts fonctionnaires. Il est vrai que la théorie communiste professe qu’au stade ultime, un simple plombier pourra faire fonctionner l’Etat, tant ce sera fastoche. Mais ce n’est sûrement pas à ça que fait référence notre candidat : il pense, c’est assez pertinent, que 1) l’Etat est trop compliqué, inutilement compliqué ; 2) qu’en conséquence il est urgent de le simplifier, de le rendre “lisible” ; 3) que cette école est une pépinière de politiciens hors-sol. C’est assez bien vu…

Allez, c’est la rentrée, le spleen plein le cartable, le vent d’octobre balaye la cour où les platanes perdent leurs feuilles, le cahier de texte ouvert sur le pupitre et dans les encriers en porcelaine blanche, l’encre violette qui sent l’encre violette.

Tibert

PS – Et ça y est, ça commence bien, j’ai déjà 100 lignes à copier, “Je ne dois pas regarder les platanes de la cour pendant la classe”.

La coupe ( au bol ) est pleine

( Mais non il  ne se fait pas coiffer “au bol”, son coiffeur quotidien fait mieux, tout’d’même ! ).

Maintenant que le Droit a dit le droit de se fringuer sur la plage comme on veut, que les très très pudiques musulmanes militantes nous réhabituent visuellement à de cocasses tenues balnéaires genre Le Touquet 1905 en plus couvrant (*) – pour les mâles, c’est du maillot de bain 2016 lambda, les mâles sont à l’heure, eux – et donc maintenant qu’on peut passer à autre chose,  que les ténors, les barytons ou les voix de fausset de gauche comme de droite fourbissent des programmes plus alléchants les uns que les autres – quasiment des concours de beauté – , virgule, maintenant, donc, je reviens sur une déclaration récente de Moi-Président, alias Normal-1er, qui, s’adressant à des journaleux à propos des chiffres du chômage et des difficultés qu’il y a à inverser cette putain de nom de @ !# de courbe de merde du chômage, déclarait “je n’ai pas eu de bol“.

Allez, soyez indulgents : il n’a pas eu de bol. La conjoncture, la faute à la conjoncture. Il a eu beau forcer un max sur les impôts, nous gratter nos fonds de tirelire, tenter de créer des tas d’emplois aidés, assistés, encouragés, des emplois à marchepied, rien n’y faisait, cette saleté de courbe ne voulait pas s’inverser. Avouez, c’est moche, non ?  tant d’efforts en vain. Il aurait pu se pencher sur des problèmes bien identifiés, la lourdeur et la raideur du droit du travail, la pesanteur administrative, les charges excessives que les entreprises doivent supporter… j’en reste là, il y aurait eu des tas de coups de fraîcheur à donner là où ça coince. Mais que dalle, c’est la faute à pas de chance.

Toutefois, la roue tourne : avec une conjonction favorable de Saturne dans le croissant de son ascendant Poissons et  son bilan numérologique prometteur, il semble qu’il doive bénéficier, dès mai 2017, d’un thème astral très favorable. Electrices, électeurs, votez pour un qui l’aura, la baraka : demain on rase coiffe gratis.

Tibert

(*) J’apprends de source peu sûre qu’inversement, et pour des raisons de réciprocité et de liberté individuelle évidentes, le bikini serait désormais autorisé sur les plages en Iran ; il semblerait même ?? qu’en Arabie Saoudite on songeasse à faire de même.

Quand sac craint

Les Zoolympiades seront bientôt  terminées, ouf, avec leurs “ne ratez pas cette nuit vers 3h l’épreuve féminine du saute-mouton à cloche-pied par équipe, y a une grande chance de médaille pour la France“. Prochaine extinction des cocoricos annoncés, on va pouvoir passer à autre chose, à des sujets moins cocardiers, moins anabolisants.

Tenez, rien qu’au Puy-du-Fou, dans le 8-5, monsieur De Villiers, Philippe, seigneur du lieu, ayant invité le jeune ministre Macron à voir comment ça marchait bien son Disneyland culturel, franchouillard, historique et vendéen, ce dernier a émis quelques propos  qui devraient faire l’unanimité de toute la vertueuse classe politique ; je vous en cite un court extrait :

L’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste (…). Mais quelle importance ? Quand vous êtes ministre, vous êtes ministre de la République et, donc, vous servez l’intérêt général. »

Qu’est-ce qu’il n’avait pas dit là, le malheureux ! D’abord il n’est pas socialiste ? c’est épouvantable. Et il serre la pince d’un Intouchable de Droite-droite, arrrrgh ! Et puis ce vocabulaire,  attendez…  l’honnêteté, quesaco ? l’intérêt général ? c’est quoi ce truc ? bref vous voyez le topo, haro PS sur le Macron, ce traître au sectarisme rose ; en face, en reflet chez les LR, mêmes commentaires navrants, ricanements, ah ah ça sent le retournement de veste, la fin de règne, tout ça… eh beh mes cocos ça en dit long sur l’état d’esprit lamentable de la plupart de nos élus.

Mais, et les sacs à dos ? je vous avais promis, j’y viens. Vous prenez un supermarché normal d’une enseigne normale, disons “Inter-U”. Vous arrivez donc chez Inter-U avec votre petit mini sac à dos, c’est pratique ça laisse les mains libres… aussi sec on vous intime l’ordre de le laisser à la caisse centrale dès l’entrée. “C’est le Vigipirate, c’est obligatoire“. Ouais mais… mais vous y avez vos papiers, vos cartes de paiement, votre liste de courses, alors non, vous en avez besoin, de ce sac. Donc vous proposez qu’un vigile à l’entrée fasse son boulot et l’inspecte… “On n’a pas que ça à faire“. Soit, et donc de mon propre chef j’ouvre mon sac à dos – il est peu garni –  et le mets sous le nez de celui qui parait être le Chef : tenez, vérifiez. “De toutes façons faudra l’ouvrir à la sortie“. Ah bon dis-je, alors ce n’est pas pour Vigipirate ! si je n’ai pas de bombe à l’entrée, comment puis-je en avoir une à la sortie ? c’est donc pour des soupçons de vol ? “Vous laissez votre sac à l’accueil ou j’appelle les gendarmes“. Faites, dis-je, et puis je mets mon sac en ventral – pas très élégant, je sais. Voilà, poursuis-je, ce n’est plus un sac à dos, donc l’incident est clos. Que nenni mes amis, les gendarmes étant en RTT ou n’en ayant rien à secouer ou aux abonnés absents, pas de gendarmes, et je me fais élégamment expulser (“connard“, etc…) ! Entre-temps – on est samedi, grosse affluence – des tas de nanas entrent sans problème, sans fouille, sans regards soupçonneux,  sans exigence de consigner à l’entrée leurs sacs… à main, dont la plupart sont largement plus volumineux que mon petit sac momentanément ventral. Vous y comprenez quelque chose, vous ? ou alors c’est ma gueule ?

” Quoi ma gueule , kess’kella, ma gueule ?

Quelque chose qui n’va pas…? ”

Tibert

Deux trois idées et puis voilà

Sur fond de burkini communautariste et militant et de médailles zoolympiques espérées, attendues, quasiment obligatoires, la France essaye de fonctionner, avec les moyens du bord, au ralenti, en cet arrière-15 Août – fête surréaliste au pays de la laïcité républicaine ! songez que c’est juste depuis 1950, soixante-six ans donc,  que les Cathos considèrent la Dormition de la vierge Marie comme un dogme : ” Nous prononçons, déclarons et  définissons [“nous” : c’est le papam qui s’exprime, là, et il ne peut pas se gourer, NDLR] comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste“. L’âme, bon, ça ne mange pas de pain, ça peut passer, personne n’en a jamais vu la couleur ; mais le corps avec, ça c’est fort de café… donc inutile de chercher la tombe de Marie : si par hasard il y en avait une elle serait vide. Envolée, Marie, littéralement. Incroyable, non ?

Incroyable également, mais pas du tout miraculeux : il est impossible d’acheter des tickets de parking “longue durée” dans certaines gares SNCF. La moderne société EFFIA, gestionnaire entre autres du parking-gare de Vichy dans le Zéro-Trois, premio ne permet pas jusqu’à présent d’acheter ses tickets de parking par internet ; il faut, c’est moderne, les acheter à un guichet (*) ; deuxio l’unique préposée au guichet de Vichy étant en vacances, eh bien… vous ne pouvez pas acheter de tickets de parking. Heureusement, il reste les automates des barrières à l’entrée : tarif horaire exclusivement, si vous laissez votre bagnole quinze jours ça va douiller ! remarquez c’est bon pour eux…

Et puis tiens, j’ai lu hier que notre météoritique ex-ministre très éphémère de l’Educ’Nat’, Benoît Hamon, veut se présenter aux Primaires de la Gauche, pour faire Président l’an prochain. Y a pas de raison, pourquoi pas lui, zut quoi ? charismatique comme lui, ça le ferait, non ? en plus il a un programme…. 1) moins connement que les autres, lui il légaliserait la consommation de cannabis – enfin un peu de lucidité – 2) et puis il te foutrait en l’air la loi El-Khromri ( moi aussi je te la foutrais en l’air, cette usine à gaz acrobatiquement échafaudée et négociée, pour réécrire un Code du Travail deux fois moins épais, plus simple, plus clair, et surtout unique pour tous les salariés, de l’Etat ou pas) ; 3)  il instituerait un “revenu universel d’existence” pour ceux qui existent, c’est déjà assez dur d’exister, et puis qui ont vraiment des difficultés à travailler – et Dieu sait s’il y en a !

Ah oui, il faut aussi, selon lui, dépasser le débat sur le burkini, ça suffit comme ça de se focaliser sur l’identité ; clairement “la France a un problème avec l’Islam et les Musulmans“… confondant de lucidité. Lui il n’en a pas, de problème avec l’Islam ; l’Islam lui va bien : votez pour lui !

Tibert

(*) Payer en ligne, télécharger un code-barres sur son smart-faune, trouver sur place un automate distributeur de tickets à l’entrée du parking, c’est si compliqué que ça ? des tas de boîtes le font, en 2016.

Conjointement, le cumulard sans vergogne

Vous ne le connaissez peut-être pas, mais c’est un vieux routard de la Droite politicienne, un dur du cuir, un chantre expérimenté du “Les Françaises z’et les Français“, un qui trouve bien normal de cumuler des mandats, parce que – argument bien huilé – un mandat local ça enrichit la pratique lamentable des pros de la politique politicienne, et puis parce que plusieurs casquettes ça couvre mieux, etc etc.

Tenez, conjointement – sans majuscule ! – se propose de surseoir à la loi sur le non-cumul des mandats qui doit entrer en vigueur en 2017 : “Porté par conjointement à l’Assemblée et au Sénat, un texte vise à permettre d’accorder un sursis aux parlementaires disposant d’un mandal  (sic) local, et que la loi obligerait à démissionner en 2017“. C’est Le Figaro qui nous sort ce scoop, avec les trombines de quelques-uns des cadors de la Droite classique, le tout assaisonné de succulentes coquilles.

Après le mandal local, et si vous poursuivez la lecture de ce monument de rédaction journalistique, vous aboutirez au voeu pieu (re-sic). Bonne et pieuse idée, si on allait se coucher ? Des papiers comme ça, hein, même pas relus par le correcteur orthographique d’un traitement de texte lambda, il fut une époque où on les découpait en rectangles pour les accrocher à un clou au mur des vécés.

Tibert

PS – Je lis ici qu’au Cambodge, où le jeu Pokémon-Go a été introduit il y a peu, un ancien centre de détention et de torture des Khmers Rouges transformé en lieu de mémoire faisait office de terrain de chasse à ces connes de créatures virtuelles. Les autorités y ont mis le holà, mais je pose la question : jusqu’où l’ignoble peut-il aller ?

Prise de conscience ? ça ne mange pas de pain

Bon, je ne vous ennuierai pas plus avec les Jeux Zoolympiques. Je résume comme ça se présente : comme d’hab’, la presse-Cocorico tartine copieusement, anticipant sur les prouesses à venir de Dubéret, dans l’attente de l’inratable Médaille D’Or promise : Dubéret va gagner ! puis Dubéret se plante vaguement, ou fait un four, ouais bof bon OK c’est pas de chance, mais attendez, il va y avoir Dugenou, Dugenou c’est un monument, Dugenou supestar, la médaille inzepocket, etc etc, et ça continue comme ça, et au suivant.

Non, je vais vous entretenir de lucidité. C’est la Chancellerie (traduisons : le ministère de la Justice) qui avoue “avoir conscience du problème soulevé”  par un certain rapport. Quel rapport ? le rapport d’une mission interministérielle proposant de punir la consommation de cannabis d’une simple amende, au lieu d’envoyer le fumeur fautif en taule pour un an – c’est la Loi, actuellement. Donc on morflerait trois-cents euros d’amende en cas de prise en train de fumer un pétard. Trois-cents euros d’amende c’est dissuasif, remarquez. Moi si j’étais fumeur de pétards – c’est juste une  supposition –  j’arrêterais aussitôt, vous pensez bien, sachant comme en France on applique scrupuleusement les lois, des lois simples, claires, réalistes, équilibrées.

Notez toutefois,  la Chancellerie, qui donc “a conscience du problème“, continue ainsi : « il n’y a pas de volonté de modifier la législation à court terme, sous pression médiatique ». Je traduis en français : l’opinion serait contre la dépénalisation du cannabis (??), et donc, courageusement, le gouvernement (“il n’y a pas“, c’est le gouvernement) traine les pieds à se bouger le cul sur ce sujet. Certes, la loi est inadaptée et  inappliquée ? bof, ça durera encore bien un peu comme ça… On les a vus plus pugnaces, ramant carrément à contre-courant, tenez, sur le “mariage pour toutes et tous”, pourtant largement controversé.

On en est donc là : tout le monde sait que la législation actuelle sur la consommation de cannabis est irréaliste, pour parler poliment : en fait c’est une loi “en l’air”.  Nous sommes champions du Monde du lancement de lois “en l’air”,  jamais appliquées – si au moins on en  testait la pertinence avant de les promulguer, mais je t’en fiche, comment des parlementaires largement hors-sol pourraient-ils voter des lois qui collent au quotidien du peuple ? (*)

Tibert

(*) ne confondons surtout pas avec le Quotidien du Peuple.

Je m’voyais déjà…

Ils se voyaient déjà, et puis surtout les journaleux faiseurs de mousse les voyaient déjà Champions Zoolympiques, tout en haut du podium, les larmes aux yeux, le bouquet à la main et la main sur le coeur à écouter l’hymne national tandis que “pom-pom-pom-aux-zarmes-ci-toyens…” le drapeau aux trois couleurs monte au mât du milieu.

Eh non ce n’est pas comme ça que ça se passe, et il faut d’abord battre quelques adversaires coriaces, se battre contre la frousse le trac la peur de gagner etc etc, bref des fois ça ne passe pas – la plupart du temps ça ne passe pas. Et alors ? on s’en fout, l’important est qu’on voit du sport, sans tricherie si possible.

Plus important encore, c’est qu’au lieu de stationner au fond de son canapé avec ses canettes de Kro et sa pizza surgelée dégelée, à éructer contre l’arbitrage forcément partial, on se bouge le cul, soi-même. Il est là l’idéal olympique, mes amis : les médailles on s’en tape, Coubertin l’avait dit mais il semble qu’on l’ait oublié, entre deux extraits d’épreuves où y a des Français avec des chances de médailles et quelques copieuses pages de pub.

Tibert

Sans sac à dos

L’actualité – heureusement, pourrait-on dire – ronronne sur ce que les journaleux peuvent faire mousser maintenant que le Tour de France est fini et les J.O. de Rio en devenir. On va avoir droit aux marronniers de l’été, ça meuble… tant que j’y suis, juste une note : pour le camion écraseur de Nice, 85 morts à ce jour et des tas d’estropiés à vie, ma foi les autorités religieuses musulmanes ont été très discrètes. Le discours commun, c’était “ce n’est pas de chez nous, ce truc affreux“. Mais pour le curé auxiliaire égorgé pendant  sa messe, alors là ce fut le grand brâme, et la mobilisation générale, et la fraternisation inter-religieuse et le toutim. Comprenne qui pourra… l’histoire de la goutte qui fait déborder le vase ? peut-être.

Mais tout de même, de bonnes nouvelles : deux sociétés de truandage téléphonique, 123soleil.com et holding123mediacorp ont morflé en justice : ces deux spécialistes de l’arnaque au téléphone ont écopé d’amendes copieuses et de prison avec sursis : il y aurait donc enfin une justice dans ce pays ? Au fait, il en reste des tas, des escrocs du téléphone, et en toute liberté de nuire.

Bonne nouvelle encore : monsieur Chevènement, 77 ans révolus aux fraises et donc interdit désormais de la lecture de Tintin, va chapeauter un Comité Théodule pour une organisation satisfaisante de l’Islam en France. Jean-Pierre Chevènement : un énarque ancien ministre, retraité, largement à l’abri du besoin, avec son petit parti “républicain mais de gauche” qu’il convient de caresser dans le sens du poil, et qui va rejoindre la liste des copains largement amortis qu’il faut bichonner et occuper – la stimulation intellectuelle ça éloigne l’Alzheimer : Jack Lang, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Jean-Louis Debré, et d’autres moins illustres.  Qu’est-ce qui le fait désigner comme l’homme ad hoc pour ce poste ? ben… euh… bonne question.

Dernière bonne nouvelle : les Jeux Zoolympiques débutent demain, on va pouvoir se visser devant la téloche avec des canettes de Kro et des pizzas surgelées dégelées, oublier les impôts à venir, la rentrée sinistre avec ses “semaines d’action” déjà programmées par les syndicats, les grèves SNCF – Air-France – RATP aussi certaines et ponctuelles que les feuilles mortes en novembre, et puis qu’on va pas vers les beaux jours. Allez la France ! ou l’opium du peuple en version short de gym.

Ah j’oubliais ! j’ai pris des billets d’avion chez Air-France, on est un peu patriotes… vol long courrier, pas du tout Lo-lo-coste, non, des tarifs copieux de vols longs courriers normaux. Et en classe éco, “poulet ou pasta“, désolés, on sera riches une autre fois. Et vous savez quoi ? pour choisir son siège, désormais, c’est 20 euros ! 40 si vous retournez chez vous. Ce n’est pas du low-cost, ça non,  l’addition est salée (*) mais avec les pratiques de facturation en rondelles du low-cost : le beurre ET l’argent du beurre. Bientôt on nous fera payer pour aller pisser, et je me sens de moins en moins patriote.

Mais bon, je sais, je devais vous causer de sac à dos : une autre fois. Ce serait trop long.

Tibert

(*) Nonobstant les prix des carburants, historiquement bas. J’aime bien nonobstant, j’aime moins les pratiques commerciales d’Air France.