Délicieux services des impôts.ru

Les Impôts, les vrais, m’ont gentiment averti ce matin de la mise en ligne du plaisant document nommé “Premier Tiers Provisionnel”… bon, merci d’avoir pensé à moi  😉

Quelques heures plus tard, je reçois dans ma boîte à lettres-sur-Toile le prévenant message suivant recopié sic et texto, de la part de Impots Gouv Fr, c’est-à-dire <gouv.frimpots@mail.ru>, et intitulé “Chèr (e) Client (e) // Service DGI 2018” :

Chèr (e) Client (e)
La direction générale des Impôts tien à vous informe que vous bénéficiez
d’un sur les trois premiers trimestres.
Veuillez télécharger le Document Ci-joint.

DG IMPÔTS

(Ci-après attaché, évidemment, un mignon document Bidule-Truc.pdf que je vous déconseille d’ouvrir). Au fait, mettre illico le message à la benne serait, selon moi, l’action la plus pertinente à envisager.

J’ai appris, à cette occasion, que nos puissants et redoutables services des Impôts avaient leur adresse électronique chez mail.ru, la banlieue de Moscou, quoi… et puis ce délicieux et incongru “Chèr (e) client (e)” : on se croirait chez Barty ou Carrouf. Enfin, cerise sur le Paris-Brest-(Litovsk), payer son premier tiers provisionnel, ça se dit plus clairement “bénéficier d’un sur les trois premiers trimestres“. Bon sang, mais c’est bien sûr !

Tibert

PS – Je lis que Appeul, LA marque à la pom-pom, lance enfin son enceinte portable et connectée, évidemment mais nécessairement – Appeul oblige –  bien plus chère que la concurrence. Détail des caractéristiques, entre autres la reconnaissance vocale : “…Contrairement à la concurrence, elle ne peut pas reconnaître plusieurs voix pour fournir des réponses spécifiques à chaque membre de la famille…” : j’ai entrevu là l’enfer que doivent connaître les familles “branchées”, entre le Deep Purple du pépé et le rap haineux du gamin boutonneux. Et LE SILENCE, vous connaissez ? le bienheureux silence…

 

Macédoine de salmigondis

C’est un truc assez ringard et vieille cuisine, genre pour fourrer un cornet de jambon blanc avec de la mayo : la macédoine est un mélange de bouts de légumes divers et (a)variés ; ça permet : 1) aux industriels ou aux industrieux de récupérer des raclures de fonds de frigos ; 2) de justifier la fabrication et la dégustation d’une mayonnaise pour faire passer tout ça sans trop de mal. Bref…

  • Il semble que les flottes de vélos en libre service dans les grandes villes de France et de Belgique, ça ne fonctionne pas très bien. Le problème, c’est que par exemple vous mettez 400 vélos neufs-neufs à disposition du chaland sur la chaussée, pensant aller dans le sens de l’Histoire et faire de bonnes affaires, 50 centimes les 30 minutes de biclo… trois mois plus tard, 380 de vos 400 vélos étant foutus – volés, jetés à l’eau, roues tordues ou pneus tailladés, cadres sciés, selles disparues etc… vous n’avez plus qu’à jeter l’éponge. Moralité : à Singapour, à Osaka, à Berne ça pourrait le faire, mais pas chez nous. Vous en tirerez les conclusion qui s’imposent : comme on dit par doux euphémisme, on est des Latins, pas vrai ? Idem, les “Autolib” parisiennes ont bien de la misère, car les portières n’étant pas blindées, les SDF de certains quartiers y dorment, fument, bouffent et biberonnent, les drogués s’y droguent etc… imaginez l’allure et l’odeur des bagnoles-poubelles après ces traitements délicats. Bon, je n’insiste pas, il paraît qu’on peut rien y faire ! à Singapour ils savent comment y faire, mais pas nous… c’est comme ça, on est des Latins, quoi…

 

  • Mais aussi, le Sénat a enfin la bonne idée de montrer qu’il remue encore : il va lancer une étude contradictoire sur la prochaine limitation stupide à 80 km/h sur les routes “dangereuses”, et elles le sont toutes, paraît-il ! Comme quoi il va y avoir peut-être enfin quelqu’un qui va découvrir ce que tous les conducteurs qui conduisent savent d’expérience : les limitations ne briment que ceux qui les respectent ; les accidents graves sont la plupart du temps le fait de gens qui se contrefoutent du code de la route et des limitations, que ce soit de vitesse ou d’alcoolémie.

 

  • Enfin, pour la bonne bouche, nous avons des hommes politiques – les femmes, je ne sais pas – qui regardent l’heure à leur montre française, cocorico ! tenez, monsieur Macron, c’est une discrète info mais bien placée pour caresser notre fibre patriotique dans le sens du poil, monsieur Macron, cet homme de bon goût, a une montre MERCI française, référence LMM01, eh oui, et, dites un prix ? à moins de 400 euros !! en fait 399 €, vous connaissez l’astuce, c’est largement moins de 400 euros 😉  Bon, c’est une mécanique suisse qui tic-taque dedans, nobody’s perfect… on est infoutus de faire des mécanismes qui fonctionnent, mais l’habillage est français, tout de même. Pour l’habillage, ou dans l’autre sens, nous les Français on est champions. On est des Latins, quoi…

Tibert

Quand César surine Brutus

Pas gêné, le directeur de l’opéra de Florence qui a obtenu qu’on refasse la fin du Carmen de Bizet qu’on donne là-bas : femme valeureuse de 2018, féministe façon “metoo” face aux immondes porcs palucheurs lubriques, Carmen flingue Don José au moment où il veut lui faire la peau. Pas gêné, et je vais vous dire : un iconoclaste et un saboteur. Mais c’est bien dans l’air de ce temps de politiquement correct et de bien-pensance tartuffienne, quand Janet Jackson provoque une émeute avec un nichon qui se met à l’air, “cachez ce sein que je ne saurais voir “.

On avait déjà vu des fins réécrites à des créations jugées trop négatives : on sait, ou pas, que Julien Duvivier, pour son film sorti en 1936 La belle équipe (Gabin, Vanel, Charpin…) avait conçu une fin sombre et funèbre : Gabin-Jeannot y tue Vanel-Charlot… échec de la belle aventure, Bérézina de la ginguette des bords de Marne… et tout ça à cause de pas d’chance et puis de Viviane Romance-Gina, cette faiseuse d’embrouilles, que Jeannot et Charlot chérissent également, d’où leur règlement de comptes entre mâles rivaux.
Et puis zut non, l’exploitant du film y fera greffer une fin souriante. le Front Populaire le veut, la classe ouvrière doit en sortir la tête haute, et Gina va s’effacer, la queue entre les jambes si j’ose dire, face à l’amitié indestructible de Jeannot & Charlot. Fin heureuse, le spectateur sort donc béat de la salle obscure, allume sa goldo et tire une bouiffe en soupirant d’aise, c’était bath. Mais c’était le sabotage d’une oeuvre…

Il va falloir que Tintin au Congo soit réécrit genre Black-is-Beautiful ; que Zola reprenne son Assommoir… J’arrête là : il y a tant d’oeuvres pas correctes, et du boulot pour des décennies, à refaire bien propre par exemple tout Balzac en féministe “écriture inclusive”, La lys dans la vallée pour commencer, non mais ! Dans la même veine trouillarde et protégeuse, tenez : Gallimard renonce à ressortir, octante ou quatre-vingt années plus tard, les pamphlets de Céline. C’est inutile, d’ailleurs, ils sont déjà  réédités ici et là, et les lecteurs peuvent y constater qu’effectivement, Louis-Ferdinand avait un “pet au casque”, un problème d’ordre pathologique avec les Juifs – mais c’est un fait historique, une oeuvre inscrite dans un contexte et une époque, comme Tintin au Congo et comme la femme dans l’opéra classique de la fin du 19ème siècle.

Gommons donc les faits historiques dérangeants, redressons l’Histoire et la littérature, faisons leur la toilette, que tout ça soit propre, lisse et positif : scénario vivement recommandé, les Bonnes-et-les-Bons triompheront et les Méchants seront punis, comme au Guignol pour les petits n’enfants.

Tibert

Vous venez souvent danser ici ?

Aaahhh ? ça bouge ? la carapace du consensuel #metoo se craquelle ? il semble que, passée la vague du féminisme sans nuance, revenchard-belliqueux-vindicatif, après #balancetongoret et autres initiatives résolument anti-mecs, un bémol se fasse jour (*). Une centaine de nanas, dont des pointures, signent un manifeste qui dit, en substance, que la drague c’est bien normal, c’est humain, pas délictueux, ça relève de la liberté sexuelle. Chapeau de ce texte : “Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste“.

Godiche et timide comme je fus, je suis conscient d’avoir été souvent maladroit dans mes initiatives d’approche – même par ci-par là assez lourd, j’en ai peur. Dois-je me faire hara-kiri ? m’inscrire moi-même sur la liste d’attente au pilori des abominables mâles #dénoncetonpourceau ? la tribune dont je vous parle ici me rassure : il y a des femmes, tout de même, qui apprécient qu’on les courtise, qu’on les sollicite autrement qu’avec un prudent QCM – présenté si possible par un chaperon revêche pour éviter toute ambiguïté mal perçue : “Accepteriez-vous de venir boire un pot avec moi ? Oui-Non / Rayez la mention inutile“.

Bon, ceci ne dédouane pas les frotteurs maladifs du métro, les obsédés palucheurs, les harceleurs indécrottables, encore moins les violeurs, évidemment. Mais, disons-le, on n’est pas faits pareils, c’est justement ça qui est chouette, motivant, et plus si affinités. Il faut donc bien, pour que ça puisse coller, pour que la mayonnaise prenne, que quelqu’un se manifeste, non ? dans le respect du libre choix de l’autre, oeuf corse.

Naturellement, les féministes combattantes-militantes pures-et-dures sont montées au créneau :  c’est lamentable, on leur casse leur baraque etc… mais les réactions des lecteurs du Monde (presque 700 à cette heure !) sont assez positives ; je n’ai pas tout lu, c’est trop long, mais visiblement les signataires de ce manifeste ont tapé juste : il faut bien que les femmes et les hommes se rencontrent, ça paraît sensé… et ça implique, pour que ça reste humain, voire agréable, de le faire autrement que par voir d’huissier ou en faisant signer une décharge.

Tibert

(*) de jour à jouir, il y a l’épaisseur d’un i : une faute de frappe est si vite arrivée ! d’où la nécessité de relire – et non reluire.

“Soyez riche, ayez de l’argent”, rebelote ; et plein d’alarmes

Je lis ça dans le Parigot : “à partir de Mai (…) le contrôle deviendra annuel pour les véhicules de plus de 6 ans. « Il est prouvé qu’entre 5 et 6 ans d’âge, le nombre d’accidents graves dus à des défaillances techniques augmente notablement », souligne la Commission européenne. Désormais, un premier contrôle technique sera obligatoire après quatre ans, puis deux ans plus tard et ensuite chaque année.

Moralité : suivez donc la Commission Européenne, qui, elle, s’en fout puisqu’elle n’utilise que des bagnoles de fonction : achetez une voiture neuve tous les 4 ans, ça vous évitera des contrôles techniques de plus en plus chiants, chers et inflationnistes. Bientôt on vérifiera si la boîte à gants ne se déverrouille pas inopinément, des fois que ça causerait un accident.

Autre : le Premier Philippe se résigne “à être impopulaire pour sauver des vies” – 400 vies, qu’ils disent ! (*) il va annoncer la limitation à 80 km/h sur les routes accidento-gégènes, cédant, après un pilonnage médiatique intense et indécent, à l’amicale pression des… 1) adeptes de la diligence, 2) des perspectives de rentrées de fric des radars, qui vont être bien plus productifs.

Faut-il préciser que, bizarrement, l’expérience récente et limitée faite de cette mesure sur quelques routes n’a jamais été invoquée, exploitée, commentée ? et pour cause : ça n’a rien donné ! mais on va le faire tout de même… Tout ça pour dire que cette mesure débile met en lumière l’angélisme et l’hypocrisie régnants. Les radars vont cartonner, ça oui ! mais les fadas de l’accélérateur continueront à foncer, les buveurs et fumetteurs impénitents à zigzaguer, et ça ne fera pas baisser la mortalité ! J’ai fait il y a peu 270 km sur des routes éligibles à ce stupide 80 km/h : doublé très souvent – je roulais à la vitesse nominale si possible  – et pas un seul contrôle policier (mais quelques radars). Et ça fait bien 15 ans que je n’ai pas soufflé dans un éthylomètre. Des lois de plus en plus répressives, mais jamais les moyens de faire respecter des lois sensées, réalistes…

Ah là là… mais au fait : on va sans doute, 57 ans après la mort du responsable,  rééditer les pamphlets de L-F. Céline, L’école des Cadavres, Mea culpa, Les beaux draps, etc… avec moult bémols, warnings, attention danger chers lecteurs, sachez que… !!! Je signale qu’au Québec et sans doute dans pas mal d’autres endroits, ces pamphlets sont en vente libre en librairie, et que ça n’a jamais mis la Planète à l’envers. Une fois  de plus cette société prétend protéger, prévenir, “pour votre sécurité“… “aïe aïe aïe danger, âmes sensibles, sachez que ces textes gnagnagna…” mais nous prend pour des faibles d’esprit. Les aficionados de Céline l’antisémite maladif, de Rebatet, Drieu-La-Rochelle, Doriot et autres tristes sires de la Collaboration ont depuis longtemps ces pamphlets en bibliothèque. Une préface recadrant sans pathos le contexte historique de ces écrits et le personnage du docteur Destouches suffirait, mais on nous prépare l’artillerie lourde…

Bon, ben c’est pas gai aujourd’hui. Et  en plus il pleut, et c’est lundi…

Tibert

(*) Vous verrez : ça ne donnera pas les résultats escomptés, et ils vont nous dire que 80 km/h c’est trop vite ! tandis qu’à rendre obligatoire le contrôle technique de la prostate tous les 3-4 ans, on sauverait des milliers de vies – d’hommes, certes – mais ce genre de mesure, évidemment, ça ne donne pas satisfaction à la Ligue contre la Violence Routière et aux radars.

Lobbies et prétextes

On dénombre bon an mal an 50.000 décès dus au cancer de la prostate – chiffre énorme face aux 12.000 dus au cancer du sein – et 20.000 morts par accidents domestiques. Face à ça, 3.655 morts sur la route… je sais, c’est trop, mais à ne montrer qu’une paille ici on ne voit pas les poutres à côté, et quitte à sauver des vies autant agir là où c’est le plus juteux…

Le Monde, de plus en plus militant, est POUR limiter la vitesse à 80 km/h sur les routes acccidento-gégènes… c’est un point de vue, soit, avec des arguments, bon. UN SEUL argument est en fait recevable parmi tous ces trémolos pour la limitation : additionnons les vitesses d’un gus “normal” qui se contrefout des limitations – ils sont légions -, disons 120 km/h dans une ligne droite peinarde, et celle du clampin qui vient en face et comme moi ronge son frein à 80 : ça fait un choc à 200 km/h au lieu de 210 si je roulais à 90 !! aaah ! vous voyez, c’est vachement mieux, j’ai de bien meilleures chances de finir tétraplégique-légume pour le restant de mes jours que d’aller à la morgue.

Rappelons donc à ce sujet l’axiome dit “de Tibert”, qui se vérifie tous les jours : les lois peu ou pas appliquées ne contraignent et n’emmerdent que ceux (celles-zet-ceux, pffff, si vous y tenez absolument) qui les respectent. Les autres s’en tapent, aussi restrictives soient-elles sur le papier.

Mais voyez les tournures du papier, justement, du Monde : “Les experts affirment que baisser la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h permettrait de sauver de 350 à 400 vies par an…”. Les experts pro-limitation , bien entendu ; et les experts ont évidemment toujours raison. Les experts qui n’abondent pas dans ce sens ? silence radio.

Le lobby automobile demande au gouvernement de renoncer à son projet sous prétexte qu’une majorité de Français est contre“. J’adore cette formulation ! D’abord c’est faux par omission, il y a d’autres arguments. Osons un parallèle hardi : aurait-on pu lire dans cet auguste canard, il y a peu, à propos de certaines associations s’opposant au recensement des “migrants”, des termes comme “le lobby des pro-migrants est vent debout contre le Ministère de l’intérieur sous prétexte que…” ? vous n’y pensez pas, bien entendu. Alors, reformulons : “Les associations d’automobilistes demandent… gnagnagna… arguant – entre autres – qu’une majorité de Français… etc etc“. Ce qui serait plus dans la veine d’un article, disons, objectif.

Tibert

PS – Tenez, sur la pertinence de durcir les règles : 4 morts et des blessés graves sur une autoroute… “Le conducteur [de 68 ans, pas si vieux…] qui a emprunté l’autoroute A6 à contresens dans la nuit de mardi à mercredi et provoqué une collision mortelle  [ pour lui aussi, il y a une justice tout de même ] n’était pas dans son état normal : il présentait une alcoolémie de 1,91 gramme par litre de sang et il était positif au cannabis“. 80 au lieu de 90, vachement efficace ! un éthylotest avant la fatale chevauchée eût été plus utile…

Pour clarifier le débat

Je ne vais pas vous causer des essais de pub éphémère sur les trottoirs : cela justifierait de longs développements. De quel droit l’espace public est-il privatisable ? vous me direz, les terrasses des bistrots empiètent largement déjà ! et en hiver c’est opaque et massif, une terrasse de bistrot, bâchée, chauffée, enfumée… effectivement, les terrasses bouffent les trottoirs, et les motos-je-me-gare-où-je-veux, et les vélos qui circulent pas gênés, et les bagnoles garées abusivement, et les crocrottes des chienchiens qu’il faut contourner. Face à ces appropriations scandaleuses du domaine public, des municipalités vont tenter de détourner plaisamment votre attention, de rentabiliser gaiement le bitume au ras du sol : Bubo-Bubon-Bubonnet, et puis Couscous Gare-Bite bon comm’là-bas, etc. Faites comme moi : essuyez-vous les pieds dessus ! à l’inverse des colombins canins, Ne laissez nulle place / Où le pied ne passe et repasse etc etc, bref, piétinons et faisons en sorte de ruiner ces initiatives indignes. La pub se met à faire le trottoir : la réalité dépasse la métaphore.

Oui, mais je voulais traiter du débat, le débat sur le racisme. Ayant lu attentivement, je vois nettement plus clair, muni de deux articles  (du Monde, what else ?) juteux et pleins de sens. Où il se dit savamment que, c’est quasi lacanien, le langage est structuré par le racisme. Le premier topo traite du “raciste pas raciste” ; le paradigme incarné de cette galipette, de ce concept oxymoresque serait l’humoriste Michel Leeb, notamment dans un sketch sur les Africains. Chapeau (*) de l’article : ” Le racisme n’est pas une opinion, mais un fait structurel ” (**). Le péché originel, en quelque sorte… Vous êtes Blanc ? c’est irréparable. Et vice-versa.

Le deuxième article se pare des oripeaux de notations scientifiques (vocabulaires R et AR) mais nous agrippe le paletot avec un titre carrément olé-olé : ” Non-souchiens ou racisé.e.s, la novlangue des dévôts de la race “. L’auteure – ou l’autrice, ou l’auteuse, l’Académie nous dira un jour, peut-être, la bonne parole – semble renvoyer dos à dos les tenants des deux camps, coupables de jargoniser des concepts bancaux. J’ajouterai qu’elle y apporte sa contribution pénétrante, je cite : “ … par exemple, le mot ‘souchien’ signifie avant tout ‘non-souchien’  “. Et toc ! c’est tout de suite plus clair, non ? la créatrice de ce néologisme sous-canidé (très très désobligeant, il faut bien le dire), avait donc en tête de désigner l’opposé de ce qu’elle voulait nommer… de l’art de viser dans les coins, en somme ; voire de se tirer une balle dans le pied.

Reste que la péroraison de ce papier qui tire à hue et à dia est, croit-on comprendre, réconfortante : il semble qu’on y défende, qu’on veuille y défendre la langue française, face aux dévôts de la race de toutes obédiences. Si c’est ça, si j’ai bon, là, je serai bref : +1 !

Tibert

(*) Chapeau, c’est tout de même plus mignon que abstract, non ? chapeau, c’est bien trouvé.

(**) le racisme, un fait structurel ? comment un fait structurel peut-il constituer un délit ?  vous avez trois heures.

Soulages et cirage sont dans un bateau

Vous connaissez la chanson ?

Quand l’ sociétaire y s’mariera,

Quand l’ sociétaire y s’mariera, y s’mariera,

On ira tous à son mariage

Avec une boîte de cirage (bis).

On lui noircira la biroute, etc etc…

Bon, je vous passe le refrain, vantant le bonheur d’avoir une belle riboute, vous pouvez imaginer – ou le fredonner si ça vous chante. Tout ça pour introduire le sujet : on peut plus faire ça fin 2017 ! on peut plus se passer la margoulette, ou aut’chose, au cirage noir : c’est pas correct, c’est raciste.

Tenez, récemment, le footeux illustre là, Griezmann, s’est fait disputer : il s’était grimé au cirage noir en hommage aux basketteurs des Harlem Globe Trotters. Mon dieu qu’est-ce qu’il avait pas fait là !! on lui a aussitôt volé dans les plumes. Cette figure de style serait outrageante pour les Noirs ; ça porterait un nom aux USA, le “blackface” ( “figure noire”, ça explique tout, c’est lumineux ! ) – pas chez nous, on cause pas cette langue. Bref, je vous résume :  “Le blackface, au mieux c’est maladroit, au pire c’est raciste. Dans tous les cas ça se fait pas“. Au fait, celle qui a écrit ça admet du bout de la plume que ce pourrait ne pas être raciste (mais maladroit !!). Voilà, ça se fait pas… c’est con, gamin on m’avait grimé comme ça à un goûter costumé, on m’avait caché que c’était raciste et blackface. Je regrette, je savais pas.

Et puis cet entrefilet de la Voix du Nord, sur des coutumes festives et fautives, le même thème… blackface, affreux etc. On se heurte là maintenant à l’antinégrophobie, ça existe, et voilà donc une machinphobie (*) de plus, un concept biaisé de plus, après l’islamophobie, la nanaphobie, et il y en aura d’autres, que vous ne soupçonnez même pas. Gare où vous mettez les pieds.

Bref, seuls les Noirs sont fondés à se passer la margoulette au cirage noir pour rigoler ; seuls les Belges (resp. les Juifs, les blondes…) ont le droit  de dire des blagues belges (resp. juives, de blondes) ; seuls les Caucasiens bien blancs ont le droit de se renverser un paquet de farine sur la tête (whiteface, y a pas de raison). L’humour étroit, très très étroit, en quelque sorte.

Boycottez donc Soulages : il exploite le noir, il en vit bien, très bien, même. De la blackkphobie !

Tibert

(*) faut-il le rappeler ? phobie = crainte, peur. Les psys sont plus précis : crainte maladive, irraisonnée. La haine, le mépris ne sont pas dans phobie : faudra trouver autre chose.

Arnacagogos et bons sentiments

Arnaques : on ne peut rien faire, la police et la justice non plus ! c’est comme ça… le site Houèbe de locations bidon au pied des pistes de ski est hébergé aux Galapagos (pardon aux Galapagossards, c’est juste une image), sa banque est aux Iles Vierges, son PDG est Guatémaltèque avec un passeport moldave, etc. Et si vous avez, sur le site http://superbaraques.com (*), déniché comme 27 autres pigeons LA chouette location saisonnière pas très chère et bien située, pour la même semaine de vacances que vous tous vouliez en même temps, faudra vous la mettre sous le bras, pleurer un bon coup et vous résigner à réveillonner au pied de VOTRE sapin de Noël, à un jet de pierre de votre vestibule. Z’aviez qu’à être soupçonneux, parano, méfiant… téléphoner aux voisins, au type qui habite en face du super appart’, demander une caution morale, je sais pas, moi… bref, le Houèbe est un terrain miné, soyons-en bien persuadés (*).

Et puis Le Monde enfonce son clou, creuse son sillon, sous la plume de Maryline Baumard, la préposée aux bons sentiments pro-migrants et hors-sol. “Contrôle des étrangers : des associations saisissent le défenseur des droits“.  Remarquez, il y a du progrès, c’est moins totalitaire, ce ne sont plus “les associations” (mon billet précédent), mais “des associations” : pas toutes, donc… Le message de madame Baumard est convenu, on le connaît, inutile de tartiner dessus. Mais les réactions des lecteurs sont ma foi très partagées :

– ceux qui abondent, évoquant l’ignoble répression qui s’abat sur ces pauvres “migrants”, qu’on veut ficher nonobstant la répugnance des assoces ;

– et puis ceux qui rappellent que 1) il y a des dispositifs en principe en vigueur régissant l’entrée en France ; 2) tout plein de ces “migrants” n’ont rigoureusement aucune légitimité à séjourner sur notre sol : en conséquence, ils doivent le quitter. C’est dur ? c’est dur. Mais on nous recense, on nous ponctionne des impôts, on nous invite à voter, nous avons une carte de Sécu… bref nous somme connus, répertoriés, et c’est normal dans les limites du respect de la vie privée. Pourquoi diable le “migrant”, lui, aurait-il légitimité à vivre illégalement et incognito sur notre sol ? Tenez, je fais mienne cette réaction d’un lecteur abonné et qui a donc, lui, le droit de l’ouvrir : “Les associations contestent ni plus ni moins que le droit de l’Etat d’identifier et de contrôler les étrangers présents sur son sol. Le bordel facilite l’immigration clandestine. Au moins ça a le mérite d’être clair comme intention.“.

Tibert

(*) Si vous êtes bon en orthographe, c’est utile ! si si, ça aide puissamment à flairer les escrocs. Eux sont en général plutôt mauvais, et leurs messages enjôleurs auraient zéro à la dictée du certif.

Mais vous en êtes un autre !

Comme le fait indirectement remarquer un lecteur, les médias papier, télé, radio, internet redeviennent à peu près fréquentables : on en est aux queues de dithyrambes, si j’ose écrire, sur Feu monsieur Smet ; l’atmosphère redevient respirable. Monsieur Aznavour, tenez bon ! qu’on ait un peu de temps pour traiter d’autres choses.

Ouais, bon… ah oui, une grève des RER à Paris. La routine, quoi… Parisiens, mes amis, je vous plains. Sachez, c’est réconfortant, que c’est forcément pour un excellent motif que vous galérerez, et puis vous avez l’habitude : “tensions chroniques [qui] dégradent significativement l’offre de transport, aux antipodes du service que sont en droit d’attendre les usagers»… ce sont les syndicats grévistes qui annoncent ça. C’est sûrement de l’humour.

Et puis le plat de résistance en guise de dessert : sur le Parigot… Stéphanie de Muru (jamais entendu ce nom auparavant) rejoint la chaîne radio “Russia Today”. Apparemment cela dérange certains quelque part, je ne sais pourquoi, et c’est de peu d’intérêt ; mais tenez, cette perle, dans l’interview de la star : “Je n’ai de leçon d’intégrité à recevoir de personne !“. J’adore ce genre de propos, qui s’échange fréquemment entre politiciens. Je ne sais pas ce qu’il en est pour la Stéphanie en question, et je m’en tape ; mais s’agissant des politiciens, je vous traduis : “Oui, je sais, je suis un salopard, OK. Pourri ? oh eh, doucement… mais… vous en êtes un autre, et comment ! et pour enfoncer les autres faudrait d’abord avoir les cuisses propres. Sur ce point-là, on est du même bord, cher ami.

Cela s’appelle se tenir par la barbichette. Et ce n’est pas drôle, pas de quoi se marrer.

Tibert