Ubuquité

Ils sont partout. On les aperçoit ici, ils réapparaissent là. Aujourd’hui à Strasbourg en coup de vent pour pointer, demain dans le 7ème arrondissement à Paris. Un jour Sarthois, le lendemain Parigot, ou même les deux ensemble, les multicartes de la représentation nationale : nos femmes et hommes politiques.

Tenez, madame Dati : à peine élue « eurodéputée », la voilà qui s’intéresse à la mairie de Paris !! comme le dit l’article que vous aurez le loisir de consulter : « Dans ce fief parisien ( la mairie du 7ème arrdt, NDLR), elle y travaille d’ailleurs [ à se placer pour la mairie de Paris ] «dès qu’elle n’est pas à Strasbourg ou à Bruxelles, c’est-à-dire plus ou moins la moitié de la semaine»« .

Vous noterez au passage que madame Dati bosse à mi-temps au parlement européen : elle ne se moque de ses électeurs que la moitié du temps. C’est mieux que ce que prétendaient de mauvaises langues ; mais attendons de voir sur la durée… les élections sont toutes fraîches.

Et monsieur Fillon ? il s’intéresse, lui aussi, à la place de monsieur Delanoé… très convoité, maire de Paris ! Pourtant, il a été élu, monsieur Fillon, en 2005, sénateur (boulot peinard s’il en est !) de la Sarthe ?? c’est pas bien, la Sarthe ? les rillettes, les 24 heures, les Deschien, tout ça ? encore un qui veut aller s’agglutiner à Paris ? c’est pas encore assez bondé comme ça, la capitale ?

Chaises musicales, entrechats et virevoltes que tout cela ; on s’en amuserait si ce n’était pas sur notre dos que ça se passe, et en se foutant de nous, par dessus le marché. Le côté rassurant de la chose, c’est que ça se pratique aussi bien à droite qu’à gauche, et même chez les « ailleurs » – ailleurs, qu’ils disent – les écolos.

Tibert

PS : monsieur BHL déclare doctement que « Le parti socialiste doit disparaître au plus vite« . La photo inutile qui illustre l’article nous informe que monsieur BHL est « dans sa voiture », rue de Solferino (Paris, 7ème) – apparemment en train de faire semblant de parcourir la rubrique nécrologique du Figarôt – mais il est en fait assis à l’arrière d’une voiture. On en déduit qu’il a un chauffeur, ou qu’en ayant marre des embouteillages, il a trouvé plus confortable d’attendre que ça se tasse, s’est garé comme il a pu, et s’est installé à l’arrière, c’est plus pratique pour faire semblant de lire la rubrique nécrologique du Figarôt. S’il avait été à vélo, comme moi quand je passe rue de Solferino – ça rime – il n’aurait pas pu faire semblant de lire le journal, mais il n’aurait pas eu d’embouteillages !

Monsieur BHL, je l’ai dit avant vous, que le PS sert plus à rien, qu’il a juste qu’à disparaître ! et toc ! sauf que moi, le journal n’en a même pas parlé. Et si ça se trouve, quand je casserai ma pipe, je serai pas non plus dans la rubrique nécrologique.

Du vent

Je suis tombé ce matin (sans me faire trop mal, rassurez-vous) sur le commentaire d’un ex-plus jeune Premier Ministre socialiste – tendance couteau entre les dents, j’ai nommé M. Fabius – commentaire, disais-je, piqué au Monde-sur-la-Toile qui relatait le discours du Petit Nicolas aux congressistes de Versailles : « Ce discours, faible et décevant, n’apporte rien. On attendait du souffle, il n’y en a pas eu ».

Ca ne vous laisse pas sur le cul, cette révélation ? ça ne vous la coupe pas, que M. Fabius juge décevant le discours du Président ? non ? quel scoop débile, pensez-vous. Et pourquoi vous emmerdé-je avec ces platitudes ? Il est bien évident, jugez-vous, et vous avez raison, que…

1) tous les PS et apparentés ont trouvé ce discours nul,

2) tous les UMP et autres groupies l’ont trouvé super.

Ce qui m’a incité à vous raconter ça, lecteur estimé, c’est que M. Fabius attendait « du souffle », « il n’y en pas eu »… est-il véliplanchiste, M. Fabius ? fait-il du parapente ? participait-il à une régate sur la pièce d’eau des Suisses ? il attendait du souffle… le foc fasseyait mollement… la carcasse du rafiot roulait doucement sous une lègère houle… à peine une risée.

Du souffle, là oui, on en avait, avec par exemple le plus lyrique de nos orateurs, le Mauroy de « C’est ici le chemin » (un an plus tard : « ah merde, on s’est gourrés de route, demi-tour les mecs, austérité austérité, blocage des salaires, en arrière toute ! « ), là oui, on en avait, du vent.

Notons, rassurés, que rien ne change, donc : tout discours d’un homme de droite est de la pure merde aux yeux des sectateurs de la gauche, et lycée de Versailles.

Justement, à propos de Versailles… la photo qui accompagne l’article dont auquel je vous fais suite à votre estimée du tant courant : elle laisse rêveur, incrédule. Le ridicule ne tue toujours pas, apparemment !  En 2009, voir le Petit Nicolas arpenter un couloir au sol de marbre (« c’est pas du marbre, c’est du comblanchien », comme disait l’autre)  au château de Versailles, entre deux rangées de gardes républicains en grande tenue et sabre au clair, ça, en revanche, ça laisse sur le cul. Qu’on nous jette en pâture des symboles aussi grotesques et quasi Mussoliniens, des parades de cirque à deux balles (*), des pitreries pour gogos, c’est affligeant. On vaut mieux que ça.

Tibert

(*) beaucoup, beaucoup plus, en fait.

Etat moderne, état modeste… et ta soeur ?

Nous vivons, Français, dans un décorum royal. Quand j’écris ça, je dois préciser que « nous », ce sont les institutions de la République, toutes logées aux petits oignons. Qui à l’Hôtel de Lassay, qui à l’Hôtel Matignon, qui au Palais du Luxembourg… que du beau linge, des moulures dorées, des corniches Grand Siècle et des trumeaux pieusement entretenus par le Mobilier National.

De l’utilité de ce luxe, on me permettra de douter, sauf à constater qu’effectivement, un élu, un ministre pète mieux dans la soie que dans le coton peigné, et que si le contribuable Français supporte en soupirant mais avec fatalisme les coûts coquets et considérables de ces installations, pourquoi se gêner ?

On nous fera remarquer que la France se doit de recevoir dignement ses hôtes, qu’il faut un minimum ( traduisez : un maximum ) de décorum, que… oui mais non ! Il serait très simple de décréter que désormais et dorénavant, le Palais du Luxembourg ou l’omnisports de Bercy, ou la tour Eiffel, ou le palais Brongniard, ou…) sera dédié aux réceptions et à l’hébergement des hôtes de marque. Luxe, calme et volupté, infrastructures ad hoc, hôtellerie First Class, pinards de haut vol, bonne bouffe, plumards à baldaquin etc. En un lieu, ou deux, allez, si vous insistez, quand le Président et le Premier Ministre reçoivent en même temps et sans se marcher sur les doigts de pied. On doit même pouvoir organiser un agenda de réservation des salles, des chambres, des salons : ça s’appelle de l’hôtellerie !! si si.

Corrélativement, quand on constate qu’il faut de 500.000 euros à 1 million pour réunir députés et sénateurs à Versailles, on pleure, et pleure surtout notre feuille d’impôts. D’abord, Versailles est desservie par le RER ou la gare Saint-Lago, pas si cher que ça ; ensuite, le château est mal adapté à des réunions de travail ! c’est nul, Versailles, pour bosser. c’est beau mais c’est juste là pour faire reluire le Roi… n’importe quel amphi de Droit ou de Lettres ferait mieux l’affaire, et il y a le CROUS en général dans les environs, pour aller becqueter. Et ça ne coûte pas ces sommes-là ! (*)

Bref : on a coupé des têtes en 1789-90 et années suivantes, mais c’était en fait, derrière le rideau de fumée des discours humanistes et égalitaires, pour piquer les locaux ainsi laissés vacants par les ci-devants raccourcis. La monarchie française, en 2009, se porte bien, et à nos grands frais.

(*) Tenez : 1.000 personnes, bouffe à 60 euros par un traiteur (un repas, entrée-plat-dessert,  des amuse-gueules et des rafraîchissements, du Côtes-du-Roussillon et du café), location de la salle – 20.000 euros, des feuilles blanches et des stylos Mickey pour prendre des notes- 500 euros, quelques frais annexes… à 100.000 euros, on est très large ! on peut même payer un ticket de métro à tout le monde pour rejoindre le Cirque d’Hiver, si c’est là que ça se tient.

"White, blancos", suite (annoncée)

Dans un de mes précédents billets, « White lave plus que blanc« , je commentais les libres propos, privés, rappelons-le, de M. Manuel Valls, maire d’Evry. Propos qui ont fait le tour de la Toile, car, c’était réglé comme du papier à musique, les Grands Ayatollahs du PS, châtreurs de pensée, équarisseurs de la liberté de s’exprimer, ont commencé à lancer leur machinerie SOS-Pas-Correct à l’encontre de M. Valls.

Rappelons qu’il est loisible de penser qu’il faudrait plus de blancs à Evry – Il est d’ailleurs encore loisible de penser ce qu’on veut. On a même le droit de le dire, sans froisser le Code Civil, ni le Code Pénal, et par ailleurs ça relève d’une observation non dénuée de bon sens, s’agissant d’une ville de France, d’Europe.

Que ce soit une pensée condamnable, s’agissant d’un cadre et d’un élu socialiste ? ah là ma brave dame, c’est une autre question. Moi, lisant l’article de l’Hibernation que je cite plus haut, je suis conforté dans la perception que j’ai du PS : une machine à produire des schémas de pensée rigides, abstraits, idéalistes et empreints de culpabilité : de la pensée bonasse et naïve, pour faire plus court.

Ah, évidemment, si M. Valls avait émis « Tu m’ajoutes (*) quelques noirs, quelques blacks, quelques beurs« , là pas de problème, excellente remarque, félicitations du jury ! Encore qu’on aurait pu penser à de l’humour noir.

Tibert

(*) Tu me rajoutes, en français 2009

Et maintenant, queu vèjeu fai-reuheuh…

(« On fait quoi ? », en langage courant, sans le chanter)

Oui, maintenant, que va faire M. Obama, après les concessions insensées que M. Netaniahou a annoncées vis à vis des Palestiniens (« Nous n’avons pas l’intention de construire de nouvelles implantations de peuplement ou de réquisitionner des terres pour agrandir des colonies existantes « ) ? Une avancée assez fantastique, non ? la paix est là, mes amis. L’état Hébreu ne va pas réquisitionner des terres ! délicieux euphémisme, réquisitionner ! « C’est à vous, ça ? ben non, maintenant c’est à moi ». Et comment trouvez-vous « implantations de peuplement  » ? joli, non ? (« casse-toi, bouge de là », « ôte-toi d’là que j’m’y mette », en langage courant).

Sur de telles bases, sûr que la paix est là, à portée de rockette aveugle, les amis… Reste à savoir si la diplomatie Etats-Unienne a réellement l’intention de pousser de part et d’autre pour obtenir enfin un règlement pacifique et équilibré, en dépit des gesticulations bilatérales. Evidemment, les colons Israéliens hurlent à la trahison, se raidissent dans leur ferme intention de réaliser leur Grand Machin Biblique – tant pis pour les voisins ou la Planète – tandis que, bien entendu, l’Autorité Palestinienne énonce qu’on se fout de sa gueule. Tout ça, c’est couru, c’est l’écume, le fond sonore, le jeu bien huilé des effets de bras. Reste à avancer.

Donc, bon, bref, M. Obama, c’est à vous, it’s up to you, comme on dit là-bas. Vous avez rompu en apparence avec le suivisme aveugle de vos prédécesseurs vis à vis d’Israël : bien ! Vous avez salué « un pas en avant » dans la position Israélienne. Mais si c’est pour danser la rumba, un pas en avant, trois pas en arrière…

On attend de voir.

Tibert

White lave plus que blanc

Une revue de « bons mots » du Figarôt de ce samedi nous montre M. Valls Manuel (*), maire d’Evry, député (député-maire, donc, encore un qui cumule 2 boulots quand on a des chômeurs à ne plus savoir qu’en faire), nous montre, donc, M. Valls arpentant les rues colorées de sa bonne ville en commentant : « Belle image… belle image de la ville d’Evry : tu me mets quelques blancs (…) quelques blancs, quelques white, quelques Blancos« … et au long de ce commentaire passent des passants blancs, noirs, colorés… beaucoup de passants colorés, et M. Valls, qui porte à l’insu de son plein gré un micro-cravate, de converser avec son accompagnant, dans les termes que j’ai reproduits ci-dessus.

Evidemment, le Figarôt se marre, se gausse, se tape sur les cuisses, car M. Valls, du PS, de gauche, donc, en principe, est ici pris en flagrant délit de pas correct politiquement !! C’est clair, SOS-Pas-Correct serait en droit de rouscailler, de froncer le sourcil, de faire un procès ! Que sous-entend donc M. Valls ?? qu’il y aurait trop de gens de couleur à Evry ?

Ben non, c’est très clairement autre chose que dit M. Valls. C’est le propos inverse : selon lui, il n’y aurait pas assez de blancs, de white, de blancos. « Tu me mets quelques blancs… » (parsemons cette foule de quelques visages pâles). Il est en fait très très correct, M. Valls : en quoi serait-il répréhensible d’appeler de ses voeux une injection visible, constatable, de population blanche à Evry (**) ? Loin d’invoquer l’arrêt de l’immigration, légale ou pas, M. Valls verrait d’un bon oeil (« tu me mets quelques…« ) l’arrivée dans son fief d’autres populations. Et, tiens, des blancs, ça serait jouli.

(*) Piqué à Wikipedia, pour la petite histoire : Manuel Valls, fils d’un immigré Catalan et d’une Suissesse italophone, naturalisé Français depuis 27 ans environ.

(**) Tenez, supposez que j’exprime « Il y a trop d’immigrés » : ouh c’est pas beau, c’est vilain de dire ça. Si, en revanche, je formule « Il n’y a pas assez d’immigrés », ah là oui, c’est bon là, c’est correct, ça sonne bien.

Comment écoeurer l'électeur

Au lendemain dégrisé des élections européennes, il est des titres de journaux « sur la Toile » qui font ricaner amèrement. Et se dire que, décidément, on nous prend pour des cons.

Au passage, on notera mentalement que M. Rebsamen, socialiste, absolument ! et proche de Ségo la Royale, si si, est maire de Dijon, grosse ville, ET sénateur. Encore un ! encore un qui a deux cerveaux, comme ceux de Clermont, de Lyon, de Marseille, de Strasbourg, de Nîmes…, 2 journées par jour, 2 fers au feu, 2… encore un qui se moque de la démocratie. Vous allez au Sénat (*), à l’Assemblée Nationale, vous en trouverez plein. Et même pas gênés, avec ça.

Mais ce qui enfonce à l’aise le mur du cynisme, c’est la situation de notre ministre du travail – et donc du chômage – qui, inscrit sur la liste UMP de la région Centre-France aux Européennes, découvre qu’il est élu, qu’il va devoir siéger à Strasbourg ! « ah zut alors« , lit-on dans l’article dont au sujet duquel je vous cause, « Brice Hortefeux n’avait pas pris l’engagement d’être sur les listes pour être élu. Il s’était inscrit pour pousser la liste. Sinon, il se serait mis en premier« .

Vous noterez que M. Hortefeux est forcément le chef de la liste, c’est lui qui décide : « … sinon il se serait mis en premier« . Donc, tout chef qu’il est, sachant que, s’il est élu, il n’a aucune intention d’aller honorer son mandat, il se présente quand même ! Comment appeler ça ? le mépris ? ouais, le mépris.

Bilatéral, le mépris !

Tibert

(*) Tiens, pour votre gouverne perso, la liste des sénateurs-maires, sur la Toile. Tous ceux qui ont au moins 2 casquettes d’élus, qui cumulent indûment. Mais, me direz-vous, pour les petites villes… à la rigueur… que le maire de Lanmeur soit sénateur… bon, Lanmeur, c’est petit, Lanmeur, soit, mais pourquoi, grands dieux, vouloir AUSSI être maire de Lanmeur ? y a personne d’autre de compétent, à Lanmeur ? c’est tous des brelles ?

Mots (dem) d'oiseaux

Méfiez-vous des débats télévisés en direct !

C’est clair : hier, les amis, affidés et compagnons politiques de monsieur Bayrou ont perdu des voix, pas mal de voix… ce qui explique en partie leur déconvenue aux Européennes ; et monsieur Bayrou en personne a perdu itou plein de voix pour toutes les élections futures où il voudra bien solliciter le suffrage des Français. Sa prestation-débat télévisée face à Dany Le Vert (DCB pour faire court) a révélé un « politicien » tout aussi politicien que les pires sbires ou sires du temps de l’UNR, de l’UDR ou du RPR, et j’en oublie.

Ca volait bas, sur le plateau télévisuel ! trop bas. Des coups bas qui à la boxe disqualifieraient le pugilant. Mais là où Dany Le Vert, au tutoiement peut-être énervant mais pas artificiel du tout, s’en est tenu à des généralités dans les qualificatifs désagréables(*), monsieur Bayrou a sorti des arguments calomnieux, tordus, nauséabonds pour tout dire. Disqualifié, monsieur Bayrou. Dany Le Vert n’est pas présidentiable ? c’est assez évident. Mais monsieur Bayrou ne l’est probablement plus – en tout cas plus pour moi – et ça c’est un scoop.

Moralité, et j’y insiste… les débats en direct à la télé : méfiance !! La petite fée Goya du Manège Enchanté s’y est révélée Carabosse en son temps. Idem, la « colère » de mâame Royal à propos des handicapés, en fin de confrontation avec le Petit Nicolas, lors des dernières Présidentielles : artificiel, chiqué, contre-productif, ça sentait la ficelle à plein nez.

Et puis, DCB, nonobstant ses encombrants colistiers – notamment Bové (**)  – reste, toutes proportions gardées, une icône pour plein de vieux soixante-huitards, qui votent, eh oui… il est malvenu de flinguer les icônes. DCB, c’est toute une époque, c’est la photo historique du face à face narquois avec un CRS casqué. C’est vieux, ça remonte à des lustres, mais ça reste comme une petite musique.

Tibert

(*) Comme DCB le faisait remarquer, il est de notoriété publique que monsieur Bayrou pense à l’Elysée, en se rasant, comme l’autre, mais aussi en laçant ses chaussures, en tartinant ses tartines, etc.

(**) Comme disait l’autre : « protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! « 

Une bourde, au bas mot

La tournée Obamesque en « pays musulmans » – guillemets car c’est un terme pour faire court, donc faux : il y a des juifs, des chrétiens, des adorateurs du nombril, en Egypte, en Jordanie, en Arabie saoudite, même s’ils sont obligés de la boucler – a été l’occasion pour Mister President of Zi Younaïtede Stètss de caresser l’égo musulman dans le sens du poil. Ne nions pas les aspects positifs de cette initiative, fin de la diabolisation, main tendue, réalisme politique, et surtout, enfin, quelqu’un qui dit aux Israéliens que leur politique de colonisation têtue, insolente, provocatrice, doit cesser… on verra si cette pression orale sera suivie d’effets : c’est, au moins en apparence, la fin de la politique aveuglément suiviste des USA vis à vis d’Israël.

Mais, fin des tresses de laurier : M. Obama, après avoir chaleureusement conseillé à l’Union Européenne d’intégrer la Turquie – de quoi je me mêle ? – nous balance un superbe contresens sur le port du voile pour les musulmanes, et une pierre dans notre jardin. Il a ainsi exhorté « les pays occidentaux à éviter d’empêcher les musulmans d’exercer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple en dictant ce qu’une musulmane devrait porter ».

Bon, on ne va pas recommencer ? si ? alors, Mister President, ouvrez grandes vos esgourdes : il s’agit, en France, de conserver l’école à l’abri des influences religieuses, quelles qu’elles soient, hindoue, boudhiste, musulmane, chrétienne, juive, gnagnagna. Ni kippa ni croix « ostentatoire », ni voile musulman, ni turban sikh, ni… C’est simple… on appelle ça la laïcité, et à l’époque où ce principe a été instauré – de 1882 à 1905 – c’était les Cathos qui tenaient le haut du pavé dans l’enseignement, et qui d’ailleurs se battaient contre ce principe de laïcité. Y voir une mesure vexatoire contre les musulmans, c’est donc ignorer l’histoire, ou c’est de la mauvaise foi.

Hors les murs du bahut, chacun est libre ! les musulmanes peuvent se bâcher jusqu’aux yeux si ça leur chante, les juifs arborer leurs papillottes et leurs kippas, les Cathos entonner « Jésus reviens, Jésus reviens » etc : liberté individuelle. On ne devrait pas avoir à rabâcher ça… que les Mollahs de par le monde, les va-t-en-guerre islamisants caricaturent la politique de laïcité française, on le déplore mais c’est couru, la calomnie permet d’entretenir les sentiments belliqueux ; mais que les fins analystes politiques Etats-Uniens nous resservent la même soupe, là, franchement, c’est affligeant.

Sur la gratuité de certaines argumentations

Libé, fidèle à sa juste ligne « C’est la faute à Sarko », donne ce jour la parole à la MAFM, la Mutuelle Autonome des Fraudeurs du Métro : moyennant une cotisation de 7 euros par mois, vous fraudez autant que vous voulez, sautez les portillons par dessus ou par dessous ou par le côté, bref vous fraudez ad libitum, et si vous vous faites gauler, moyennent le justificatif du talon de contravention, on vous rembourse. Gardez donc précieusement le talon de votre contravention.

J’ai donc écouté sur ma bouzine (c’est une bande audio) la voix délicieusement parigote, acidulée, et jeune, évidemment – ce ne sont pas des arguments de quadragénaires ou au delà, car ça devient dur de sauter le portillon – dérouler ses sophismes… Poussant cette logique autonome et pleine d’excellentes contradictions ( – 1 : on emmerde l’Etat et tout ce qui y ressemble ; – 2 : Tout besoin de vie devrait être du ressort du service Public, donc des services de l’Etat), j’ai deux questions à poser :

a) Ouais, pourquoi que la MAFM, elle est pas gratos ? c’est un service public, l’indemnisation des fraudeurs malheureux ! Encore des gens « de gauche » qui s’engraissent sur le dos du Peuple !

b) Moi, j’habite à 420 km de Paris : et si j’ai envie de venir à Paris me baguenauder au trou des Halles, LE nombril du Monde, le Nirvana de tout glandeur qui ne sait pas quoi foutre de sa carcasse, quoi, merde, pourquoi que moi je devrais payer ? hein ? y a même pas de bouche de métro chez moi… je veux une bouche de métro devant le pré à Jules, avec un portillon. Et la gratuité des transports pour aller glander au trou des Halles.

Pcc : Tibert