Du (Jos) pain sur la planche

Le Rapport Nouveau est arrivé, quelques jours avant le Beaujolais du même métal (le Beaujolais, c’est le jeudi 15 à venir, préparez vos papilles, arômes de banane etc) . Le Rapport ? le rapport Jospin. Ils avaient dit qu’ils feraient vite, ils ont fait vite.

Que du bon dans ce rapport. Et,  enfin un qui avoue, le cumul des mandats, ah oui, c’est ma foi vrai, c’est lamentable, c’est une ignominie. Bon, on va peut-être un jour, enfin, voir la fin de « cette exception bien française », comme ils disent pudiquement.

On saluera la dose de proportionnelle, pas con.

On ne saluera pas, en revanche, l’oubli étourdissant de la révision du NOMBRE des élus. Chez nous, c’est l’armée mexicaine. Comptez : 601.000 élus environ, soit le record du monde, haut la main. Un élu pour 108 habitants !

Si l’on se restreint au parlement, députés-sénateurs, on en est à 920 (577 et 343). Pour une population de 5 fois la nôtre, les USA ont 535 élus en tout. En Allemagne (80 millions d’habitants contre 65 chez nous), 800. En Espagne, 614.

Or ces gens-là nous coûtent un max ((je traite des parlementaires, mais à l’échelle des communes il faudrait aussi regarder le poids des élus dans les copieuses taxes locales). Il leur faut des monuments historiques pour siéger – ou pas, l’absentéisme est fréquent -, des enveloppes de frais très larges, des… mais vous connaissez ça aussi bien que moi.

Clairement, nous avons un problème de surpoids du cheptel d’élus, et ça nous coûte les yeux de la tête ; cela en pure perte, connaissant le système dominant des partis, qui verrouille toute initiative personnelle. Le rapport Jospin n’en dit mot : eh bien, disons-le, ils me déçoivent, à la commission Jospin.

Tibert

Y a plus de gaieté (*)

Nous avons un tribun charismatique en diable et ne le savions pas ! Notre Ayrault national, qui, de sa voix sans timbre ni expressivité, détaillait avant-hier les décisions prises par son équipe pour renflouer sans tarder, en 2014, va savoir ?  la compétitivité des entreprises. Du style : je commence par t’assommer et puis je te passe une lingette sur le front. La gauche de la Gauche (ou inversement) hurle aux cadeaux Bônnux aux entreprises, et les entrepreneurs prennent ça comme ça vient, toujours ça de pris, ça sera ça de plus en moins (ou inversement).

Ce faisant, – mais non, pas ce faisan ! – le Premier des Ministres actuels nous a régalés à cette occasion d’un lapsus de chez Lapsus :  « renforcer l’innovation et la spéculation… euh pardon la spécialisation… » qui pourra concourir au GPL, le Grand Prix des Lapsus, après tant d’autres savoureuses saillies, fellation pour inflation etc.

Bon, c’est pas tout ça, mais je voulais vous causer d’un truc que le titre il est écrit pour. Les canards, tiens, ils en sont pleins, c’est la folie journalistique, gay par ci, gay par là. Le mariage gay, gay gay marions-les.

Moi je vous pose la question : comment va-t-on pouvoir dire, écrire, désormais, qu’un type,  normal, comme l’autre, là… Normal, celui qui fait équipe officieuse avec une Trierweiler – est gai, gai c’est-à-dire d’humeur  enjouée, d’esprit primesautier, souriant, bref GAI, le contraire de triste ? on ne pourra plus, on devra employer des synonymes, sauf à le voir soupçonner de moeurs pas normales(**). Vous allez me dire, je vous entends déjà : « ouais mais gay, y a un Ygrec à gay, c’est pas gai, c’est gay ».

D’accord, mais comment le prononcez-vous ? hein ? « gai ». Et voilà… vous n’allez pas nous donner du ga-ygrec ? déjà que l’autre, là, Dassault, il dit que c’est à cause de la gayté que la décadence s’est abattue sur la Grèce, comme les sauterelles sur les plaies d’Egypte. Alors, par pitié, journaleuses, journaleux, mes amis, ne tuez pas la gaieté : donnez nous de l’homo, de l’homo tant que vous voulez, homo sapiens, tiens, pour qualifier les homosexuels érudits, façon de traiter du gai savoir.

Et puis, tenez, « si t’es gai, ris donc« , cet inamovible pilier des astuces vaseuses, ça n’a plus aucune gueule, avec un Ygrec.

Tibert

(*) ou gaîté, puisque l’un et l’autre s’écrit, ou s’écrivent.

(**) la normalité étant ici entendue au sens statistique : l’item de loin le plus fréquent. N’y vois, cher lecteur, aucune ostracisation ni stigmatisation, comme de bien entendu.

+1 ("Et un rapport, un !")

Le courrier des lecteurs des divers magazines et journaux « en ligne »  (en ligne de quoi, je vous le demande) fourmille de ces « +1 » brefs, concis, abrupts, mais tellement clairs : « je suis d’accord avec le commentaire qui est juste avant le mien, ajoutez-y ma voix, ma foi » (*).

Oui, aujourd’hui je vote « +1 »  sur le coup du rapport sur le prix des carburants, que Bercy (le Ministère des Finances, métonymie oblige) attend pour pouvoir décider quelque chose. Quels scoops ne va-t-on pas nous sortir de ce rapport !! on en est la langue pendante. Quoi ! l’Etat nous abreuve de taxes sur les carburants, et nous l’ignorions ? Ciel ! la marge du pompiste ressemble à une feuille de cigarette vue de profil ? et vous en avez encore, des révélations fracassantes comme ça, à nous faire ?

+1 = vous vous foutez de nous, là-haut. Ayez le courage, une fois (ce n’est pas une expression belge, c’est vraiment  « une fois », cette fois ) de reconnaître que, oui, bon, le carburant est cher, parce qu’il faut des sous pour financer l’Etat et ses impedimenta, son très coûteux train de vie, ses pompes à fric et ses ors, ses largesses et ses niches.

Et cessons de nous plaindre, en Italie c’est 25 centimes de plus le litre, au bas mot. Il est vrai qu’en revanche pour les Etats-Uniens c’est un euro de moins, facile. Mais on ne va pas traverser l’Atlantique avec un jerrican pour faire le plein, non ?

Suggestion : qu’on nomme un Ministre des Rapports. Il va avoir un boulot fou.

Tibert

(*) d’où la nécessité de bien aligner les commentaires dans l’ordre… pas envie que mon « +1 » aille n’importe où, moi.

Gardarem lou terres agricoles, suite

Ayant lu ce matin un entrefilet sur une action plus ou moins anar-contestataire, où le néologisme « Ayrault-porc » était utilisé, je crois opportun de rappeler que « aéroport » (aréoport, disions-nous quand nous étions petits, et papa nous reprenait, « aréoport comme a raie des fesses« ), que « aéroport » prend un « t » à la fin, comme le port-salut, le port de tête et le port-tavion.

« Ayrault-port » est le terme correct, déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres : dérision sur le projet bétonnesque de chez Vinci (Vinci, comme d’hab’, et en plus ils vont faire aussi les aires de stationnement, payantes, vous pensez bien !) et aéro-pharaonique soutenu à bout de bras par l’ex-maire de Nantes, qui n’en peut plus de voir survoler SA ville, passer les avions en approche d’atterrissage au dessus de la Petite-Hollande (si si, authentique, la Petite-Hollande, célèbre esplanade nantaise en centre-ville)  les jours de vent dominant sud-ouest – les autres jours, ce sont les canards sauvages de la réserve ornithologique (*) du lac de Grandlieu qui regardent par en dessous sortir les trains d’atterrissage.

Mais Ayrault-port est toujours aussi inutile, ruineux et absurde : feraient mieux de promouvoir massivement les infrastructures de visio-conférence, la fibre optique, l’internet à très haut débit ; car les hommes d’affaires et les cadres baladeurs en ont ras le bol de passer leur vie dans des halls d’aéroports, ces « non-lieux » où Madrid ressemble à s’y méprendre à Kuala-Lumpur, où le sandwich culmine à 6 euros 50 et le petit noir à 3, où la voix-off de la Grande Superviseuse  Sécuritaire vous enjoint inlassablement de « not to leave your luggage unattented« . Ils en ont ras la casquette de contempler le bout de leurs godasses en attendant qu’on les convoque « passengers for flight gnagnagna… gate number fortytwo« . C’est pas une vie.

L’aéroport de Nantes ? il existe, je l’ai même rencontré. Certes, il est d’abord un peu Bougon, mais il a un bon fond. Laissons les landes à Notre-Dame-Des-Landes, elle l’a bien mérité. Et tant pis pour Vinci, ils trouveront bien à bétonner ailleurs, je leur fais confiance.

Tibert

(*) Non non, y a pas d’y-grec, j’ai vérifié.

Chacun son blot

Notre néo-Premier Secrétaire du PS, élu démocratiquement par madame Aubry – un Secrétaire nommé Désir, comme le tramway du même nom – se dit très fâché que monsieur Copé, candidat aux manettes de l’UMP, appelle les Français « qui s’indignent et qui s’inquiètent (…) à se mobiliser dans la rue ». Non mais on rêve, où va-t-on ? « «L’appel à la rue du principal dirigeant de l’opposition relève d’une surenchère dangereuse, irresponsable et indigne d’un républicain», clame monsieur Désir.

Je crois avoir observé, ces dernières décennies, un certain nombre d’appels à manifester dans la rue. Que ce soit venu de la CGT, du PCF, du PS, de la CFDT, de FO, de… j’en oublie ?  ou de toute combinaison subtile de ces partis et syndicats, on a eu droit à tout plein d’appels à manifester, pour tout et n’importe quoi.

Donc, récapitulons : quand le « principal dirigeant de l’opposition » appelle à la rue, si c’est la gauche, ça va, il a bon. Si c’est la droite, c’est indigne d’un républicain, surenchère dangereuse, irresponsable, tout ça. Mais c’est qu’ils vont finir par nous faire regretter le bon vieux temps où la Droite était aux manivelles ! on savait qui faisait quoi, ça tournait rond, ça faisait grève à Air France et à la SNCF les veilles de départs en vacances – remarquez, ça continue – la Gauche descendait dans la rue, elle maîtrisait merveilleusement le processus, bref chacun était dans son rôle. Mais là maintenant on n’a plus nos repères… la Droite veut manifester… au secours la République !

Tibert

La Gastro en ses rites

Les naïfs qui cherchent sur la Toile une bonne adresse de bouffe dans tel genre et tel quartier ressortiront plus lucides de la lecture de ce blog. On n’a encore, hélas, rien trouvé de mieux que le bouche à oreille, en la matière, car comme dans la chanson, la chronique gastronomique, nique nique !

On pourra lire, en effet, sur le blog sus-indiqué, que le Directeur Général Délégué (ça ronfle bien, ça en jette, Directeur Général Délégué) de « Marie-Claire », célèbre périodique de la presse féminine,  souhaitait se faire inviter  – et donc bouffer à l’oeil, et accompagné – « Chez Vivant », estimable restau parisien, aux fins de « tester et échanger« , écrivait-il, sur la carte dudit restau. En contrepartie, l’heureux cuistot sélectionné, monsieur Jancou en l’occurrence, aurait le bonheur de figurer au sommaire de la future livraison de « Marie-Claire » – photos alléchantes et reportage laudatif, bien évidemment, ça va de soi.

Mais monsieur Jancou a refusé de jouer à ce petit jeu – vous pourrez d’ailleurs savourer l’acidité des échanges de mails à ce propos. On l’a traité de radin – mais qui est le radin, là-dedans, quand un magazine prétendûment célèbre n’est même pas foutu d’imputer en note de frais professionnels un repas payé normalement – et incognito, de préférence – aux fins de « tester et échanger » ?

Bref : « Chez Vivant » est peut-être un bon restau, ou pas, je n’en sais rien, je n’y ai jamais mis les pieds, mais son patron me botte !  j’ignore si sa cuisine a du caractère, mais lui en a. Et voilà qui donne un éclairage cru et sans fard sur les pratiques pas franchement claires de certains en matière de « critique gastronomique ». Le « bidon » est partout, décidément, et à qui se fier, je vous le demande ?

« Continuez à vous occuper de mode ce sera mieux pour tout le monde » concluait monsieur Jancou. Excellente recommandation.

Tibert

Et un rapport, un !

La compétitivité des entreprises ? voyons voir… la compétitivité des entreprises… ah oui c’est sûr, on a là un gros problème. Monsieur Gallois,  vous qui êtes un sage, un puits de science et un expert en entreprises, pondez-nous donc un rapport sur les mesures à prendre.

Que faire pour restaurer la compétitivité des entreprises ? euh… attendez le rapport Gallois, attendez…

… et le Rapport Gallois Nouveau est arrivé !

Le rapport Gallois ? mauvais. Pas dans le bon sens. « Réduction massive des dépenses publiques » ? non mais ça va pas, non ? n’importe quoi… allez, on passe à aut’ chose.

Voyons voir… ah oui… salauds de Français, vous gaspillez autour de 30 à 40 kg de bouffe par an. Va falloir nous rectifier ça. Une taxe, tiens, ça serait pas mal.

Tibert

Bricoles

Faute de gros sujet juteux à tartiner sous la plume de l’ordi, j’aligne des bricoles ( « bricole » : partie du harnais d’un cheval qui se plaque sur son poitrail). Tenez, celle-là…

Hier dans le train, qui fut Corail-Téoz mais vit désormais sa fin de vie en Intercités – ça change tout  : voix-off de la préposée à la vente ambulante, café viennoiseries etc. « …. service de vente ambulante… gnagnagna… dans toutes les voitures de pemière et seconde classe« . Bon, et les autres voitures alors ? ben y en a pas. Donc, « dans toutes les voitures« , point-barre, ça doit le faire, non ? ouais, mais bon, c’est pas assez… c’est pas… c’est trop court !

Enflure, enflure. Tenez, autre chose : le Figues à rôts nous régale d’un :
Fantastique time-lapse du dernier voyage d’Endeavour
ça oui, ça le fait, et comment, le time-lapse ! l’intervalle de temps, en langue banale et pas assez ronflante. En fait, en français, le déroulement, ou mieux, le moment : « fantastique moment du dernier voyage…  » ; mais aussi, plus concis, aussi clair et plus élégant, « fantastique dernier voyage… » (*) ; mais non, ça ne ronfle pas assez, il faut du jargon amerloque, du time-lapse.

Enflure toujours… et pour finir, tenez, cette affiche pirate et féministe sur les murs de Paris, commise par le NPA, alias le DALCR, le Dernier Avatar de la LCR trotskyste :

Notre corps est à nous !

Contraception et avortement libre et gratuit.

Certes leur corps leur appartient. Certes la liberté de contraception et le choix d’avorter ou pas sont des conquêtes de la démocratie, qu’il faut défendre. « Libre », j’abonde donc, je suis d’accord. Quant à suivre le NPA sur le reste, j’hésite. Car suivons cette logique :

– Mon uterus m’appartient, donc je dois pouvoir avorter gratuitement.

– Mon estomac m’appartient, donc je dois pouvoir me nourrir à l’oeil.

Tiens j’ai une petite faim… si j’allais bouffer chez Laurent, en bas des Champs-Elysées (Paris 8ème), il y a de la salade de mâche aux truffes blanches, c’est gratoche.

Tibert

(*) il s’agissait de la dernière parade de la navette avant de partir à la casse, dans les rues de Los Angeles.

Du flot impétueux des lois en devenir

Allez, avant les sujets qui fâchent, les sujets légers. Je lis, un peu de tout, les emballages de biscuits, les dépliants publicitaires, les romans lisibles, les… bref je lis, et j’ai souvent l’occasion de relever des perles. Releveur de perles, ça c’est un métier qu’il est bien ! tenez, c’est un polar suédois qui se passe en Scanie (la Côte d’Azur de là-bas), et c’est traduit en français, oeuf corse, je n’entends que couic au suédois méridional. Le commissaire Velet vient de prendre une prune sur son pare-brise…

« (…) Le procureur Annette Brölin [une belle jeune femme, NDLR] sera obligée de venir au tribunal me rappeler à mes devoirs.

Il jeta le papillon dans la boîte à gants et se dit de nouveau qu’elle était très belle. Belle et séduisante. Puis il pensa au petit pain… »

Superbe et fascinante boîte à gants… ça fait au moins deux fois que le commissaire s’excite sur sa beauté, sa séduction.

Bon, c’est pas tout ça, mais après la culture, le coup de gueule. Notre ministresse du Grand Paris, la Très Verte Duflot,  veut une loi. Une loi pour cadrer les opérations de la zone dite de « La Défense », parce que, paraît-il, ça yoyotte là-bas, il y a des embrouilles, etc.

Et si la concierge de l’immeuble voisin sort les poubelles en faisant du raffut sous sa fenêtre à l’heure où elle [Mâame Duflot, NDLR] roupille encore, il va falloir une loi. Quand on est ministre, on fait des lois, non mais.

Puis-je humblement rappeler à notre ministre de la Grande Ville Verte (verte, la ministresse, pas la ville, ah là là !) que les lois, moins il y en a, plus c’est lisible, efficace et pérenne, que c’est censé être d’intérêt général, donc le nouveau rond-point à la sortie sud-ouest de Villevieille-les-Gonesse  n’a pas besoin d’une loi. Nous croulons sous des monceaux de lois, raturées et amendées, qui plus est, des centaines de lois sont obsolètes et / ou jamais appliquées, bref la production massive de lois ineptes, inutiles ou les deux, est une tare de notre démocratie. Les lois, c’est comme les trous dans le gruyère : moins il y en a, meilleur c’est.

Tibert

Petites et grosses canailles, bis

La découverte d’un vaste réseau familial d’enrichissement illégal via des membres installés au Maroc (producteur de cannabis), à Paris (royaume des consommateurs de cannabis) et à Genève (fief des blanchisseurs de fric) me laisse à penser qu’on a trouvé là le paradigme de l’hypocrisie sociétale qui entoure cette question. Le paradigme : la forme cristallisée de la connerie qui règne sur le problème du cannabis.

On ignore si l’élue Verte – verte comme la couleur des feuilles de cannabis – du 13ème arrondisssement de Paris, membre de cette « famille », a démissionné, va démissionner, a démenti ou va démentir avoir démissionné. On ignore également si les 400.000 euros en liquide trouvés chez elle derrière le pot de crème de nuit sont venus chez elle à pied, n’y sont pas venus mais si, mais non, mais si, s’ils se trouvaient là à l’insu de son plein gré, si c’était pour faire les courses au Franprix du coin. Ce qu’on sait et qu’on voit c’est que le microcosme Rose-Vert est en émoi, ciel ! mon Dieu ! c’est affreux ! abasourdis, meurtris, tout ça : on les plaint (*).

On comprend mieux ainsi pourquoi on s’obstine en haut lieu à maintenir le cannabis dans la classe des drogues dures, cocaïne, crack, héroïne, amphétamines et j’en passe : l’illégalité permet certes aux petits malins, guetteurs, dealers, fourmis approvisionneuses, de se faire des fins de mois confortables ; mais elle permet aussi et surtout aux gros malins de se faire des couilles en or.

Qu’on en finisse avec ce cache-cache : le cannabis est dangereux, c’est évident, oui, certes, j’en suis bien d’accord. Pas plus, et plutôt moins que l’alcool, pas beaucoup plus que le tabac, du même tonneau que les anxiolytiques que l’on prescrit à tours de bras en France (sans parler du tandem anxio-alcool, waouhh !). Mais le cannabis est la cause d’une grande confusion dans la répression anti-drogue, complique inutilement le travail de la police, encombre inutilement les tribunaux. Qu’on réprime donc plus efficacement la vente et l’usage des drogues dures, et qu’on organise le marché légal du cannabis – avec les mêmes contraintes et les mêmes préventions que pour l’alcool, bien évidemment. Ce sera au gouvernement de se faire des couilles en or, mais ça il a l’habitude, et puis c’est plutôt une bonne nouvelle, ce sera autant qu’il n’ira pas chercher dans nos poches (on peut toujours rêver…).

Tibert

(*) Il y a pourtant des Verts, et même des Roses lucides, ça existe, tenez, le Ministre de l’Educ’Nat’, par exemple, et qui ont compris pourquoi le cannabis doit être légalisé, au moins en ce qui concerne la consommation personnelle.