Bûche au beurre et fourches bercyennes

( Il y a environ 2.000 ans selon notre calendrier, un couple de Nazareth en villégiature à Bethléem – hôtels surbookés, congés de Noël – se voyait contraint, vu l’imminence parturiente, de se trouver une cabane à bestiaux pour que Marie puisse accoucher dans l’urgence et sur un coin de paille propre… les urgences, justement, de l’hôpital voisin étaient débordées. Nous commémorons ce lointain ratage administratif à coups de foie gras, de champagne et de saumon fumé, puis, le lendemain, de tasses de verveine, de linges froids sur le front et de cachets d’antalgiques. Comprenne qui pourra...)

Mais au fait : j’ai lu avec intérêt dans le Parigot le topo commis par un député LREM du 7-9 (l’ex-fief de Ségolène, la madone des Deux-Chèvres et des Charentes-Poitou) ; j’ai nommé Guillaume Chiche. Ce monsieur y énonce des trucs qui ont du sens. En substance, il nous dit que les élus peuvent bien flûter, décider ce qu’ils veulent ! en fait, c’est l’Administration qui décide. Mise en oeuvre, mise en musique, faisable ou pas ? voyez Bercy.

J’explique, citant Chiche : « Notre volonté politique d’augmenter le smic de 100 euros par la prime d’activité au 1er janvier (…), le moyen le plus rapide, le plus juste et le plus à même de réaliser cette mesure. Si la notion de justice est à la charge du politique, celles de rapidité et de fiabilité dépendent directement de l’administration. Aussi, du fait de l’incapacité de l’administration à individualiser la situation d’une personne au sein d’un foyer, nous avons basé notre mesure sur le foyer fiscal. »

Voilà ! je reformule… Macronaparte a promis 100 euros pour tous les smicards ; mais si dans un foyer l’un est au SMIC (il y a droit) et son conjoint gagne nettement mieux, on additionne les deux : c’est le « foyer fiscal« , et plouf, le couperet bercyen tombe, ce smicard-là n’aura pas ses 100 euros. Car, dit Chiche, Bercy n’est pas foutu d’individualiser les revenus de chaque personne du foyer. Eh oui ma pauvre dame, l’informatique… c’est la faute à l’ordinateur !

La morale de cette histoire, c’est, conclut Chiche, qu’en fait c’est Bercy qui dicte ce qui se fait ou pas.  Les politiques proposent, l’administration dispose. La morale n° 2, c’est qu’à mon humble avis l’argument ne vaut pas, c’est juste de la mauvaise volonté. Les couples, par exemple, reçoivent tous les ans leur feuille d’impôts pré-remplie, avec les revenus détaillés de chacun des deux. Donc… on se fout de qui, là ?

Conclusion, que je laisse à monsieur Chiche ; il fait ça aujourd’hui mieux que moi : « Il devient urgent de reprendre un pouvoir confisqué par la haute administration qui doit assumer sa capacité ou son incapacité à exécuter une volonté démocratique« . Y a plus qu’à, et c’est toute la grâce que je nous-vous souhaite.

Tibert, amen.

5 thoughts on “Bûche au beurre et fourches bercyennes”

  1. « CH’TILLE NARRRTT' »
    … Ben dîtes-donc, il vous en aura fallu du temps pour faire un constat que n’importe quel comptable de PME fait dix fois par mois… au bas mot, Tibuche ! C’est votre miracle de Nowëll ?
    Autre chose de pas mal dans le genre non plus : maintenant que Gilles & John sont rentrés s’agenouiller devant la crèche (hum)* et qu’y a plus grand monde dehors (Ouais, mais quels chiffres croire ? ), le gouvernement annonce qu’il va sévir (« Retenez-moi ou je fais un malheur ! ») pendant que le patron réveillonne à Djibouti ou au Tcchhaâââdd’ – à vos souhaits ! – avec plein de beaux militaires du genre costaud (Tiens, il les enlace pas amoureusement, ceux-là ? Sont pas assez bronzés ? J’imagine, en mai 68, de Gaulle parti faire des câlins-câlins à Massu à Kehl… la chienlîîîît !!! et tante Yvonne en femme délaissée : On est passé au ra(S ou Z ?) du drame façon Corneille : « Ô Dieux, qu’entends-je ??? Madame oubliez-vous que Charles est notre père, mêm’ s’il est votre époux ? »)
    Bref, tout ça renifle fortement le « … même pas peur ! » des gamins bagarreurs quand y’a plus personne à redouter. Le plus pire dans tout ce mic-mac, c’est qu’on n’ose plus prendre rien au sérieux tellement tout est désormais embaumé, frelaté, truqué, falsifié : y’a toujours un Iphone bien placé comme par zazard pour filmer tout ça en direct et vous le ramener après en pièce-à-conviction ; très bientôt on va plus pouvoir lâcher un pet sans que Big Brother soit désormais au courant « en live ». Et comme l’image compte désormais bien plus que le fait en soi, ben on va avoir une multiplication des faux-témoins, du style de ce qui vient de se passer au « Spiegel » : qu’importe le flocon pourvu qu’on ait l’I-vresse. Balzac avait encore rien vu avec sa « Comédie Humaine » : il connaissait pas les rézos et fesse-bouc, le malheureux… Je me demande même s’il aurait pu les imaginer un seul instant.
    Allez, Noyeux Jowëll tout de même, et n’oubliez pas le guide !

    (*) Ou plutôt devant le foie-gras reconstitué (avec des VRAIS morceaux de nanard !), le mousseux demi-sec méthode champenoise et la bûch’ pure-beurre-arôme-cacao-en-super-promo-cette-semaine à Carrouf’. Je remarquais il y a peu qu’à certains endroits (Arte, pour ne pas la nommer…), on a proscrit tout symbole religieux au profit de personnages de dessin animé parfaitement idiots, sinon obscènes : Y’a même un écureuil qui fait un numéro façon « Mon truc en plume » avec sa queue, la véracité poussée au point qu’on lui a dessiné jusqu’à un « x » au bon endroit pour indiquer le trou du c…
    Quel rapport avec la Nativité ? C’est vrai que tout ça se passait en Palestine et qu’y vaut mieux pas chatouiller ni Netanyaou ni Daech en ce moment. Alors, adieu le boeuf, l’âne, les moutontaines et tontons et les rois-mages de service qu’ont fait toute cette route à pied pourre rien, les pôvres ! et je vous dis rien des dromadaires-porte-bagages et de leurs chameliers. Pourtant, sans y croire pour autant, moi j’aimais bien… mais maintenant qu’un américain a été condamné par un tribunal pour avoir nié publiquement l’existence de Papa Noël**, on peut – on doit ! – s’attendre à tout. Je vais bientôt arborer en permanence un masque nwârr et des boules Quiès histoire d’échapper à toute la propagande de ce mercantilisme de merde. Ca va pas me faciliter les déplacements, notez… mais dans l’à peine croyable, on doit s’attendre à tout, disais-je : planqué dans une jolie galette des Rois – qui débarquent désormais avec les chrysanthèmes de la Toussaint et qu’on trouvera encore en méga-promo-à-saisir-date-limite-moins-50% pour Pâques et le retour des cloches -, j’ai trouvé une fève qui représentait… un gilet jaune les mains sur la tête !!!! J’ai dû me pincer pour être sûr que je ne rêvais pas, mais je vous jure croix-de-bois-croix-de-fer que c’est absolument authentique ! Si on pouvait passer des pics ici, je vous aurais photographié la chose, mais si vous insistez, je vous la passerai par le Net, sur demande expresse et en port-dû…

    (**) … Faut dire aussi qu’en matière de père Nowëll, avec leur Onc’ Donald tout doré sur tronche, y sont servis les malheureux yankees !
    Et vous, caisse vous fêtes à Nowëll ?
    Moi, je crois que je vais rester au lit.
    T.O.

    1. J’ai peine à croire que la galette des rois de l’Epiphanie soit déjà en vente – avec sa fève GJ du meilleur goût, j’ai peine à croire qu’on puisse faire des trucs aussi cons – alors que le Petit Jésus n’est même pas encore arrivé. La Befana italienne est plus respectueuse du calendrier, elle.
      Perso, tout mécréant que je suis, je me désole tous les ans à observer comment un évènement religieux, somme toute assez touchant bien que largement aménagé-enjolivé, donne lieu à des débordements de bouffes indécentes et de paquets-cadeaux tous plus ineptes les uns que les autres. C’est tout bonnement obscène. Pour les petits n’enfants, à la rigueur…

  2. L’explication POURRAIT être (je parle bien au conditionnel…) que la fève en question représente le « ravi » de la crèche*, lequel est traditionnellement représenté les bras levés au ciel. Malencontreusement, il a ici les mains sur la tête, coudes écartés, et porte un chandail jaune-citron et un patalon bleu-djean’s. Je sais bien que c’est une malencontreuse coïncidence, mais avouez que c’est pour le moins mal tombé ! Ou bien, selon le point de vue d’où l’on se place. Mais comme disait meine Gross Mutty : « Y’a pas de hasard, net !? »

    (*) Non, je ne parle pas de Jupithon, aussi surnommé « Le dieu du Tchad » parce qu’il n’est Djaména quand on en a besoin.
    Ouf.
    Joyeux Noël tout de même !

    1. Pour singer les lycéens et autres jeunes spécimens belliqueux des banlieues qui ont dû – horreur et heures les plus sombres de notre histoire – rester quelque temps à genoux mains sur la tête, comme on m’y obligeait étant minot quand j’avais fait une grosse bêtise, il faudrait que votre ravi fusse à genoux. Ben non : c’est bien le ravi, boudiou ! le santon provençal du traditionnel ravi… maintenant, si des GJ se reconnaissent dans le ravi, libre à eux. Il faudra, pour la vraisemblance, croire au Petit Jésus, arrêter de balancer des pavés aux forces de l’ordre et de faire ch… des automobilistes qui ne leur ont rien fait, y ajoutant parfois la présence sincère ou putassière d’un GJ sur le tableau de bord – des fois que ça transformerait leur carrosse en hélico pour survoler les bouchons…

  3. Joyeunowêlltouvabien… !
    L’armée américaine se retire de Syrie devant Daech mais course le père Nowëll autour du monde, Onc’ Donald & Madame assurent la permanence téléphonique de Santa Klaus aux abonnés absents (https://www.nordnet.fr/infos/a-la-une/le-pere-noel-poursuit-sa-tournee-traque-par-l-armee-americaine/urn.newsml.afp.com.20181224.doc.1bt4u6#!prettyPhoto/1/) et pendant ce temps-là, Benalla – sous contrôle judiciaire… – part vendre des pistolets à eau au Tchad en avion privé accompagné d’une délégation d’une vingtaine de personnes juste avant que Manumanu n’y débarque… (il en a des sous, le Benalla !)
    Comme disait ma grand-mère dans le post précédent « S’gibt keen Zufall… » (Y’a pas de hasard).
    Y’a pas que les excès de foie-gras, de dinde bien grasse et de bûche pur-beurre qui deviennent tout à fait indigestes.
    Tout va bien ; dormez braves gens, vos petites chaussures seront bien remplies demain matin devant la cheminée… suffit d’y croire.
    T.O.

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