Du pain ou des jeux

J’aurais pu lancer en titre et pour la n-ième fois la citation en latin qui va bien, vous la connaissez, elle va pile-poil, mais à quoi bon… Vous n’êtes pas sans savoir que les foot-dépendants, les accros du foot sont nombreux chez nous, et qu’il y a un match à venir contre une « céleste » équipe-béton sud-américaine spécialiste du 0-0 demain vendredi. Et puis, qui sait, deux autres matches de plus si, des fois, va savoir… les tirs au but… avec du pot… et même que Macronaparte se déplacera en Russie si nos footeux atteignent la demi-finale ; en fait il s’en tape comme de sa première chaussette, mais c’est bon pour la popularité, comme les danseurs Noirs à l’Elysée et la Fête de la Musique.

Donc, comme Macron ignore encore s’il prend le prochain vol vers Moscou ou pas, il est dans l’incertitude, forcément…. sa valoche est là, béante, dans un coin de sa cagna, mais pas plus pour le moment. En fait, il pensait annoncer son très attendu « plan pauvreté » ces jours-ci, mais ça va pas le faire ! la voix qui s’époumone dans le désert, il y aura trois journaleux obséquieux à l’écouter distraitement, zieutant en catimini le match sur leur mobile. Donc on reporte ! on attendra la fin des aventures footesques de l’équipe nationale pour savoir comment les pauvres ne le seront bientôt plus. C’est bien vu, d’ailleurs. Tant qu’il y a du foot il y a de l’espoir, on oublie la dèche, le bout de reste jauni et desséché du calendos dans le frigo, les loyers en retard, la toiture qui fuit et les traites de la télé neuve cinquante-deux pouces ultra-HD Dolby surround qu’on pourra pas payer. On s’en fout, y a du foot ! De fait, le Plan Pauvreté (moi je l’aurais intitulé Plan Anti-Pauvreté, mais ça n’engage que moi) pourrait faire une large place au foot : au lieu d’augmenter les allocs’, on octroierait des places pour des matches de foot, ou des abonnements au foot à la télé. En Inde, en Colombie, les gens qui ont faim sniffent de la colle à rustines, ça aide ; chez nous ils regardent le foot. Chacun sa culture.

Tibert

One thought on “Du pain ou des jeux”

  1. Ouais. Parler de pauvres pendant qu’on zyeute à la téloche des foutebôleurs qui gagnent plus avec leurs pieds en une seule saison qu’un professeur de faculté de médecine pendant toute sa vie, ça le fait pas, c’est sûr.
    Bon, ch’ais pas : le foot, j’ai toujours refusé d’approcher. Allergie fondamentale. Vingt-deux abrutis qui se chamaillent à coups de tatanes pour une vessie de porc cousue dans un vieux sac à main en même pas croco… Ah bon, c’est plus une vessie de porc ? Encore un truc qu’a disparu face à Saint Thétique ?
    Y’a pas de miracle, décidément. Et pourquoi qu’on leur en donnerait pas un à chacun, de ballon ? Ch’uis sûr que les sponsors cracheraient au bassinet pour avoir leur nom dessus en grosses lettres… Et puis nous au moins, on aurait la paix !
    Pendant ce temps-là, on supprime plus ou moins discrètement « France Ô ». La seule chaîne de télé qui nous rappelait qu’il y a des coins de France (si-si) avec des vrais crocodiles pas en Skaï*, des requins avec toutes leurs dents ailleurs qu’en aquarium et des cocotiers qui poussent en pleine terre et qui vous pondent des noix grosses comme des zeufs d’Autriche ! Ch’ais pas si vous avez remarqué, mais la Métrop’ ne se souvient de ces outremerdeux que quand faut leur extorquer leur bulletin de vote… Ben voilà : si jamais ils se faisaient encore des illusions sur la considération dans laquelle on les tient ici, les voilà fixés !
    A moins qu’ils ne soient vraiment bons en foot..?

    (*) Paraîtrait que ce sont pas des crocodiles mais des alligators… mais c’est caïman la même chose !

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