L’art du recyclage, ou comment rester en selle

Auraient-ils merdé dans leurs vies antérieures ? n’auraient-ils point pieusement et efficacement oeuvré aux Bonnes Causes qu’ils nous chantaient ? voilà que des Aubry, des Hidalgo, des Taubira – un « collectif » de 200 pointures – s’avisent soudain qu’il faut d’urgence créer un mouvement (appelons-le « En Mouvement« , ça fait moins statique * ) citoyen, écolo, social et tout et tout, près du peuple ça va de soi, au cul des manivelles et du cambouis, pour ainsi dire. Que ne s’en sont-ils avisés plus tôt, de cette urgente béance ou de cette urgence béante, de ce terrible déficit démocratique, de ce manque évident du Bon Mouvement qui va bien !

Voilà donc les vieux beaux en manoeuvres pour se cramponner aux ridelles : professionnels accomplis de l’Envolée Lyrique, de l’Avenir Radieux et des Lendemains qui Entonnent la Chanson des Blés d’Or, reines et rois de la posture et de la réélection itérative, et pour beaucoup n’ayant jamais gagné autrement leur croûte.

« En Mouvement », donc : vers la sortie ! pour causes multiples, de démagogie, de retraite largement atteinte, de résultats minables ou carrément contre-productifs, et de vaine poursuite entêtée de vieilles lunes sociétales – et néfastes.

De l’air, donc, du vent ! du balai, et toutes ces sortes de choses.

Tibert

(*) Il m’apparaît que ce mouvement se nomme « Dès demain« . C’est trop mignon ! C’est quasiment la devise des coiffeurs… dès demain ? on rase gratis !

Poussez-vous donc un peu

Coucou ? coucou, absolument, le revoilou notre pénultième Premier Ministre Valls, sorti meurtri, ébouriffé, molesté mais vivant de la lessiveuse de la Primaire de la Belle Alliance (La Belle Alliance ! qu’ils disaient, sans rire), vivant et à la recherche d’un futur point d’ancrage.  Il l’a trouvé, ce nid douillet : la « République en Marche ». Juste un petit détail, il n’a pas été invité : Valls ? inconnu chez nous, répond monsieur Benjamin Griveaux, porte-parole du mouvement sus-nommé, mouvement vite fait bien fait créé au cul de l’élection victorieuse du jeune prodige.

A la différence du coucou, ce malotru, qui dégage tout ce qu’il a trouvé dans le nid où il s’installe, monsieur Valls veut juste « une petite place », allez, un strapontin, quand y en a pour pour huit y en a pour neuf, etc.

Voilà : on a ici le scénario-type de moult prochains ralliements cocasses ou laborieux, voire surréalistes, à venir. Monsieur LeMaire, tiens – celui des LR, pas de la mairie – qui n’était pourtant pas spécialement pote avec messieurs Valls et Macron, et puis monsieur Estrosi, et puis Dugland et Dugenou, ces deux inamovibles vieux routiers de la politique, blanchis sous le harnois de la rude 😉 vie parlementaire. On joue les apporteurs de bras, les utilités, on propose ses services…

Et madame Duflot ? où se situe-t-elle, madame Duflot plus rouge que verte et qui trouvait tant de vertus à Benoît Hamon et sa flamboyante candidature ? et madame Hidalgo itou, tiens, qui tordait le nez sur la Macronite, pas assez à gauche à son goût ?

Bref, vous l’avez compris, les contorsionnistes utiles vont s’en donner à coeur-joie pour se glisser dans la bonne file. Si vous savez apprécier le spectacle, ça promet quelques moments savoureux.

Tibert

Dégâts collatéraux

… non pas que le résultat des élections me chagrinasse outre mesure : 1) je m’y attendais, 2) le canard belge, une fois, « Le Soir », avait vendu la mèche sur le Houèbe vers 19 h 15, quarante-cinq minutes avant que les chiffres officiels ne tombent : tu parles d’une surprise !

Mais non, dommages collatéraux car, chers auditeurs, une nouvelle mouture du logiciel blogueux « WordPress » munie de son substrat-système idoine fraîchement installée démarre ici – espérons que les pannes épisodiques que vous pûtes (*) constater ne seront plus que de mauvais souvenirs – mais me casse ma mise en page, ah les sauvages !  moi qui avais placé dévotement ce blog sous le signe de l’inventivité hardie (Einstein) et de la rigueur logique (Göddel), immortalisés sous leurs bitos respectifs lors d’une déambulation amicale dans les allées de l’ Institute for Advanced Studies de Princeton. Au fait, vous saviez que Göddel, qui mourut quasi fou-dingue et squelettique, avait démontré (enfin, croyait avoir démontré…) l’existence de Dieu ? hélas il avait sur le tard, passez-moi l’expression, « pété une durite », le pauvre Kurt G. : en fait y avait une erreur de calcul dans son propos, qui de toutes façons était voué à l’échec, car, je puis l’énoncer ici catégoriquement, Dieu n’existe pas plus que des poils sur un oeuf. J’espère d’ailleurs vous fournir ici même et très bientôt la primeur de cette démonstration.

Bon, c’est pas tout ça, je vais tâcher moyen de vous recréer pile-poil ou à peu près le louque de ce blog tibérien, tibertissime, que j’avais mis quand même pas mal de temps à fignoler. Soyez indulgents, y aura des effets de bord, ça va secouer dans les huniers.

Allez, à plus, votre dévoué…

Tibert, le Chat blogueur

(*) on dira ce qu’on voudra, mais l’accent circonflexe a parfois du bon.

Haine à tous les étages

(A l’heure où je mets sous presse, l’équipe marinienne était à dépouiller frénétiquement – va savoir, des fois que… – des tonnes de documents piratés par des pirates, justement, des pirates de l’Internet vraisemblablement plutôt Vladimir ou Volodia que Marcel ou Bob. Ils y cherchent – « attendez voir, juste  une seconde on va sûrement trouver un truc »  – de quoi jeter la merde, non au ventilateur, mais sur le candidat qui leur fait obstacle. Jolie campagne pestilentielle, euh, présidentielle.)

Mais au fait : la tribune – tronquée, hélas je ne suis pas abonné au Monde – de J-P Le Dantec en réponse à la diatribe de François Ruffin contre E. Macron m’a donné l’occasion de la lire, cette vitupération Ruffinesque : elle est en effet reproduite sur ce site. Et ma foi je rejoins pleinement Le Dantec – du moins sur la portion de son topo que Le Monde m’a chichement laissé lire ; après je ne sais pas 😉

J’ai pu voir à la télé F. Ruffin in vivo sur le site de l’usine Whirlpool lors de la journée de visite des deux candidats : quelle animosité ! quelle hargne ! on en était à conclure qu’il ramait fermement pour la Marine !! quand même bizarre pour un notable de « Nuit (gravement) Debout »…  on en vient à se dire que le populisme de gauche-extrême n’est pas plus ragoûtant que son pendant de l’autre bord : très schématique, taillé à la serpe, caricatural et pour tout dire putassier.

Mais je reviens à cette tribune de F. Ruffin : la haine y figure et y suinte de partout – bien que des arguments sensés soient aussi développés, tout de même. Comme un mantra, une invocation, une danse de la pluie, haï, haï, haï. Cette haine ? j’y retrouve pile-poil le climat infect qui a pourri le quinquennat de N. Sarkozy. Climat – alimenté à plaisir par la presse « dans la bonne ligne »  – qui a tenu lieu de fond d’analyse à tout ce que le président 2007-2012 a pu entreprendre – ou ne pas entreprendre. Loin de moi l’idée de défendre mordicus le bilan Sarkozien ; mais « haï, haï, haï » ?  c’est une analyse politique lucide, ça ? Le but apparaît clairement, de prolonger et perpétuer – après N. Sarkozy puis F. Fillon – cette détestation aveugle. D’un côté la haine obtuse, de l’autre l’adulation béate pour une figure providentielle, un lider : voilà le Populisme.

Tibert

Taïaut taïaut haro haro

« Vos propositions pour la sécurité, madame Le Pen ?

Franchement Macron vous avez été très très mauvais. Et cette petite fiesta à La Rotonde, vraiment…

« Mais, madame Le Pen, votre programme pour l’économie ?

Ah là là monsieur Macron, vous avez été lamentable. Et puis cette petite fête à La Rotonde (bis)…

« Soit, mais encore, madame Le Pen, quid de votre plan pour l’Education ?

Ce Macron, quel nul, Hollande-Junior, banquier, grands groupes etc etc…

pcc : Un spectateur du pugilat.

La politire du pique

… ou la troisième mi-temps dans la rue ?

On le sait, le Lider Maximo Mélenchon, à la différence de l’état-major du PCF ou de ce qu’il en reste, ne veut pas appeler à voter Macron… mais ne pourra évidemment pas voter Marine. Ouais… et ses groupies le suivent plutôt pas mal, se partageant en trois, comme le Picon-Grenadine (pas celui de Marius) : un tiers pour Macron, un petit tiers pour l’abstention, un bon tiers pour le vote blanc.

Voilà où en est le pays : les aficionados « insoumis » du Bolivarien-Chaviste JLM misent, en douce, en fait et en définitive sur la rue, la rue qui n’a que faire du résultat des urnes. Les urnes ? cékoissa ? Supposez que Marine passe, grâce entre autres à la bienveillante neutralité de tas d’ Insoumis   : elle trouvera la rue en face d’elle, c’est le message, et il est à peine plus nuancé envers le Marcheur-en-Marche. C’est d’ailleurs le jingle des quelques commandos lycéens jusqu’auboutistes et radicalisés à gauche-gauche, rustique et simplet : ni le banquier ni la fâchiste !

Voilà… en somme, après nous avoir volé une élection qui aurait pu être démocratique et politiquement claire en la sabotant avec le bazar moche des « affaires » bien touillées, on pourrait tout aussi bien nous voler la démocratie tout court : tenez, les débordements violents – lamentables de connerie, mais si prévisibles, si ritualisés – des défilés du 1er Mai nous ont donné un avant-goût de la suite ; les vitres des abribus parisiens, les grilles des platanes, les pavés des rues… tous ces symboles haïssables du capitalisme honni – honni de quelques maigres pour-cents de la population – n’ont qu’à bien se tenir. J’aimerais me tromper, mais hélas la troisième mi-temps, quel que soit le résultat du scrutin, s’annonce chaude, grâce, si j’ose dire, aux irresponsables parieurs du pire.

Cassandre-Tibert

Du contorsionnisme en politique

Tout d’abord, amis lecteurs (lectrices z’et lecteurs, dirait monsieur Macron, qui s’impose une discipline verbale de fer, et ça se voit !), toutes mes excuses les plus plates : mon blog a été inaccessible plus de quarante-huit heures, et vous a, pour sûr (*), gravement manqué. Je tâcherai de ne plus recommencer…

Mais au fait : le contorsionnisme en politique atteint des sommets, et voilà madame Marine qui se satisferait du maintien de l’Euro comme monnaie ! on se pince, on ne rêve pas… c’est LA mesure – la sortie de l’Euro – qui coince et reste en travers de la gorge de tas de groupies du FN et de son programme, LA mesure qui fâche, parce que ce sont de futures dévaluations en cascade évidemment, vie chère, monnaie de singe en peau de chagrin, et tout le tralala. Alors tout baigne ? eh oui mais non, enfin si, mais pas du tout… bref c’est un revirement bizarre, emberlificoté, vraiment pas franc du collier. Moi j’ai des doutes… mais, attendez…  on me dit dans l’oreillette que monsieur Dupont-Aignan y croit, lui ? le vrai gaulliste, là, Dupont-Aignan ? alors ça change tout  😉

Mais aussi, monsieur Jean-Luc « Caramba » Mélenchon (avec un e) défraie la chro-nique : se faisant tirer l’oreille pour dire, allez Jean-Luc sois sympa, qu’il votera Macron, il adopte une posture, et veut un geste de celui-ci, « sur sa réforme du Code du Travail » :  il souhaite que ça mollisse, en quelque sorte, qu’on ménage les dispositions existantes… alors là monsieur Mélenchon, si un truc doit être réformé profondément radicalement et d’urgence, c’est bien le Code du Travail ! qu’enfin la devise n° 2 de la République Française soit prise en compte : EGALITE des citoyens (… devant la retraite, la sécurité de l’emploi, la durée de travail…) pour les fonctionnaires et les salariés du Privé. Et puis ces foutaises de dispositions qui privilégient les « partenaires sociaux », en fait des syndicats aux effectifs globalement minables mais cramponnés bec et ongles à leurs prérogatives. Tenez bon, monsieur Macron, l’écoutez pas, le Jean-Luc, y a pas besoin de lui,  ni de l’Union Bolivarienne .

Tibert

(*) Pour sûr est obsolète, très vieillot, je sais ; mais il évite le redoublement des phonèmes en « en », hanhan. A défaut de pour sûr j’aurais écrit « sûrement gravement », c’est très laid.