CAS : que d'ors !

Le CAS, qu’est-ce ? Le Conseil d’Analyse de la Société ( comme existe le CAE, E pour Economie, et un deuxième CAS, S pour Stratégie… la liste serait longue de tous ces organismes « Théodule » comme les charriait De Gaulle ), ce CAS numéro 1 existe, et nous en payons le fonctionnement, à défaut de savoir précisément ce que ça nous coûte, ce qu’il produit et à quoi ça sert.

Le CAS, 32 membres en principe – mais j’en ai dénombré 34 dans la liste obligeamment fournie par nos Maîtres – sert au moins à monsieur Luc Ferry, ex-ministre de l’Educ’Nat’, prof ‘et agrégé de philosophie, à justifier qu’il ne dispense pas les cours pour lesquels une université parisienne le paye cette année (*). Trop occupé, pas le temps : le CAS lui bouffe toute son énergie et occupe ses pensées, à plein temps, vous pensez bien. Une séance pleinière par mois, rien que ça, plus des groupes de travail par ci par là… et un rapport annuel à pondre. Or il se trouve que monsieur Ferry est le moteur de cet organisme, la tête : c’est écrasant, vous pensez bien, il ne peut rien faire d’autre.

Fort légitimement, le président de l’université dont je vous cause, et qui emploie monsieur Ferry – salaires, mise à disposition de locaux et infrastructures – a protesté : monsieur Ferry a bien touché son salaire de prof’, mais pas assuré ses cours. On ignore d’ailleurs si les étudiants ont exprimé les mêmes insatisfactions, l’histoire ne le dit pas ; non plus que de nous renseigner sur le remplacement de monsieur Ferry par un autre pédagogue, ou si ça a été quartier libre, parties de flipper et bistrot du coin. Cent-quatre-vingt-douze heures de flipper, ça permet de progresser, mais ça ne remplace pas la Critique de la raison Pure.

Eh bien, magnanime, et pour couper court à toute polémique mal venue, le Premier Ministre – ou ses services – a décidé de rembourser sur ses fonds les salaires versés en pure perte à monsieur Ferry. Aahhhh ! direz-vous, c’est sympa, c’est mieux comme ça. Sauf que, les universités, c’est sur le budget de la Nation qu’elles fonctionnent, et les services du Premier Ministre… aussi ! tout ça sort de NOS poches.

Epilogue : je n’ai pu savoir si le CAS avait un budget, si ses membres étaient rétribués, ou indemnisés. Silence là-dessus. Je n’ai pas plus été en mesure de savoir où siège ce CAS : ils se réunissent une fois par mois, est-ce dans l’arrière-salle du Zanzi-bar à La Garenne-Bezons ? avec un panach’ ou un diabolo-menthe pour siroter en discutant ? mystère. Si vous avez des lumières, éclairez-moi.

Tibert

(*) On ne peut s’empêcher de rapprocher cette affaire embarrassante avec les révélations incomplètes mais suggestives de monsieur Ferry sur les supposés loisirs pédophiles d’un ex-ministre… renvoi d’ascenseur ?

2 thoughts on “CAS : que d'ors !”

  1. Si si, Luc Ferry au moins est rétribué pour ce boulot au CAS ; les autres je ne sais pas. Modestement : 1800 euros par mois environ. Pas de quoi se payer du caviar tous les soirs, mais c’est EN PLUS de son salaire de prof’, ce qui met du beurre dans les 5 légumes journaliers.

  2. Vous aurez, bien-sûr, entendu Luc Ferry ce matin lundi sur France Inter à 8H50 :
    Pascale Clark semblait avoir lu la chronique de Tibert.
    Très élégamment l’ex-ministre rétorquait à qu’elle ne disait « que des conneries ».
    Ensuite je n’ai pas tout compris il s’agissait « d’être pendu sous un fraisier ».
    Plantu au secours !

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