Action-réaction

Tiens, j’ai appris ces jours-ci un nouveau mot. Sur un panneau de chantier du bâtiment, parmi la liste des lots et des sociétés et corps de métiers impliqués, « températion » : avec la plomberie. Joli, non, températion ? au lieu de chauffage/climatisation. Plus court, simple, clair. Températion, tu me plais.

Bon, on n’est pas là pour  tempérer, mais pour écrire sur des sujets qui en valent la peine. Des sujets qui fâchent, donc !

Par exemple, Sartre et Céline, les deux frères ennemis de la littérature française, avaient tous deux compris l’importance de l’image, du look, comme on ne disait pas, le mot n’existant pas à l’époque, sauf chez les Rosbifs. Tous deux vêtus de peaux de bêtes, immuablement : Sartre, l’ « agité du bocal »,  avec son éternel gilet marron clair mi-tricot, mi-suède, Céline avec son mouton retourné sans manches tout mité, sale et débraillé, sur un pull sans âge ni couleur. Nos vedettes littéraires, par delà leurs différends, se rejoignaient sur la gestion de leur image ; à croire qu’ils avaient le même agent.

Des agents, tiens, parlons-en ! Trop d’agents, se dit-il dans les canards, trop de flics, de keufs, en parler-cités. Chaque fois que Maître Nicolas Le Petit se déplace – et qu’est-ce qu’il peut se déplacer ! – des nuées de flics, une marée de cars de flics, le centre-ville bouclé, la ville quadrillée, la thrombose en ville. Dernièrement, hier donc, Chatellerault : ficelée, Chatellerault ! camisole de force. Et les râleurs de râler : ouais, pour qui il se prend ? mais qu’est-ce qu’il se permet, ce petit monsieur, déni de démocratie, mégalomanie, état-policier, tout ça… on arrive même plus à lui envoyer des oeufs pourris et des tomates sur sa bagnole, on peut même plus le siffler d’assez près, le conspuer de visu, l’approcher pour l’invectiver, lui mettre nos pancartes insultantes sous le nez…

Faudrait se montrer un poil logique : ou bien on pratique la démocratie pacifique, visites policées et consensuelles genre René Coty – ou Vincent Auriol, ou un inaugureur de chrysanthèmes quelconque – sans autre enjeu que de faire le guignol, et alors on peut lui toucher le bas du manteau, lui serrer la paluche, crier Vive la France, Vive Vincentauriol, dans une ambiance pépère, sous une surveillance policière légère et bon enfant… ou bien chaque fois que Sarko se déplace, des milliers de « démocrates de gauche », furieux que ce soit lui qui ait été élu, et qui font une fixation sur sa personne, décident de lui pourrir la visite, de lui montrer combien ils le détestent, à quel point ils lui souhaitent tout le mal possible : et que devrait-il faire, ledit supposé ennemi de la démocratie prétendûment menacée  ?  venir tout seul à poil en robe de bure tel le Bourgeois de Calais ? offrir ses fesses à la foule pour se faire botter le cul ? serrer stoïquement les dents sous le déluge de tomates pourries, tout en marmonnant dans sa barbe « cassez-vous, pôv’ cons » ?

Bon, bref : si tous les « démocrates » lanceurs de cocktails-molotov et de pavés renonçaient à leurs projectiles, leurs insultes… éventuellement, peut-être, allez savoir… qu’on n’assisterait pas à de tels déploiements policiers. En somme, pour faire simple : il s’agirait de démilitariser, des deux côtés !

4 thoughts on “Action-réaction”

  1. une 3ème solution
    le petit nicolas cesse de faire des déplacements bidons inutiles où bien sur il ne rencontre pas le peuple et qui néanmoins coutent chers à la république
    il les reprrendra quand ça ira mieux

  2. voir aussi avec interet le rapport d’amnesty international sur les méthodes policières en France et sur l’impossibilité de faire aboutir les plaintes déposées sur la maréchaussée
    amnesty c’est des étrangers ils n’ont voté ni pour ni contre notre omniprésident

  3. Vive Amnesty… la remarque ici formulée (que la maréchaussée se conduit mal parfois) est intéressante, mais pas dans le fil de mon propos.

    Je traite des manifestants anti-Sarko qui s’étranglent d’indignation parce qu’on les empêche de le faire chier : eh bien c’est normal ! S’ils lui foutaient la paix lors de ses déplacements, la protection policière serait inutile, et ça coûterait moins cher. Là, elle est visiblement utile.

    Quant à décider, nous, si tel déplacement de Sarko est utile ou inutile ?? de De Gaulle à Sarko, en passant par tous leurs ministres et sous-ministres, ça se déplace tels des vibrions, sans demander l’avis du peuple, et en général pour fort cher, et à nos frais. Et ça ne va pas changer demain matin.

  4. sauf que le cout du déplacement n’est pas le meme avec une cote de popularité à 30% ou à 60%.quand on n’es tpas populaire on reste à la maison

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