Blues du rail

Le 5 septembre 2006, j’écrivais un billet sur la SNCF, ses évolutions catastrophiques pour le non-parisien : rassurez-vous, uniquement pour les provinciaux, je confirme.

Ce matin je découvre que les amateurs de voyages transversaux (les fadas qui trouvent idiot de passer par Paris pour aller de Nantes à Poitiers, par exemple) doivent en fait jongler avec 5 sites distincts sur la Toile pour tenter de se faire un itinéraire par train : SNCF, TER, Corail Teoz, Corail intercités, Lunea. Si l’on s’en tient à la SNCF seule, une seule solution : Paris – et payez donc la distance qui va avec.

Mais mais mais… il est encore possible, grâce aux 5 solutions soigneusement dispersées sur le Web, de prétendre aller de Clermont-Ferrand à Nantes (mon exemple favori) « en travers », via Moulins et St Pierre des Corps… merci nos maîtres !! Mais soyons précis : c’est possible 1 fois par jour dans le sens Nantes-Clermont, 2 fois en sens inverse (le dimanche ? oh, vous demandez la lune). La nuit, que dalle, le fameux Quimper-Lyon via Tours et St Germain des Fossés est aux oubliettes, l’herbe pousse entre les traverses nocturnes… l’ineffable salle d’attente de St Germain des Fossés, aux heures blêmes de l’aube, de la barbe qui gratte et des échines fourbues, ne bruira plus des soupirs stoïques des passagers en transit.

Donc : c’et le progrès. Vous désirez aller d’une ville de province à une autre ? 1) passez par Paris, ses gares, son métro, ses bus, et trimballez-y vos bagages (; 2) consultez les 5 sites internet, compulsez, supputez, suez, pâlissez. Si vous y arrivez, essayez ensuite (bon courage !) de consolider le tout par un / n billets acrobatiques sur internet, ou allez faire valider vos élucubrations par un guichetier ébahi : il vous admirera.

The safest country in the world

Les States nous préparent un machin que je ne vous dis que ça. Voir par exemple dans le Fig’ internet du jour : des visas aux petits oignons pour tout le monde. Tout ça parce que nous autres Français, plus les Rosbifs et les Schleus, nous bénéficions (si,si !) d’un régime de faveur : au lieu qu’il faille 6 caisses de papiers pour aller flâner à Niouyorque, il n’en faut que 3 !

Et comme les autres pays d’Europe sont jaloux, et puisque c’est comme ça, allez zou, tout le monde, 6 caisses de papiers. Donc : tour de taille, religion, numéro de carte Visa, fond de l’oeil, le grand jeu, quoi.

Trois choses là dessus :

– qu’attend l’UE pour renvoyer l’ascenseur ? Bienvenue aux américains bien blancs et munis de 6 caisses de papiers en règle ; et que les douaniers de nos aéroports se montrent aussi aimables et zélés que leurs z’homologues de L.A. ou de Chicago, je sais de quoi je parle.

– Si les démarches pour aller aux USA sont trop pénibles, eh bien on n’ira plus. Il y a aussi de beaux couchers de soleil sur la Sèvre Niortaise.

– de toutes façons, l’ennemi est intérieur : le ver est dans le fruit !! Voir les canardages de Columbine et plus récemment cette université de Virginie – le pays du flingue à tout va génère ses propres hécatombes largement mieux qu’en important d’inoffensifs visiteurs façon FRAM. Certes, on a raison d’avoir l’oeil sur les apprentis pilotes de Boeings qui sèchent les cours d’atterrissage, mais quel pays est-ce qui laisse n’importe quel quidam s’amuser avec des fusils d’assaut ?

Habemus papam

Les gars, je ne sais pas qui me lit, mais ceux qui me lisent vont certainement se dire que je m’acharne (qui est un anagramme de « je m’arnache », sans h, comme je viens de m’en rendre compte en tapant trop vite sur mon calvier.

Le pape, tout Benoît qu’il est, et bien qu’il se numérote de gauche à droite par 16, est pour l’entrée de la Turquie dans l’Europe Unie !! Et en plus il le dit.

Moi je vous le dis : ne cherchez pas, depuis 1) que son prédécesseur s’est fait flinguer par un turc, 2) depuis qu’il est allé prier en commun avec un grand Mufti (j’ai oublié la taille dudit Mufti, mais sûr qu’il était grand) dans la Mosquée Bleue (ou la verte ? je ne suis pas très physionomiste), le papam est dingue de turqueries ; il ne mange plus que des kebabs, d’ailleurs son cuisinier les lui fait avec des frites et de la kefta. Et des raha-loukoums, arrosés de raki.

D’ailleurs c’est après avoir forcé sur le raki qu’il a proféré ces recommandations sur la Turquie : parce que, à jeun, ça ne se serait pas passé comme ça : connaissant les positions sarkosiennes sur le sujet et les méchantes colères dont il a le secret, il n’aurait pas pu se permettre de contredire not’ Président comme ça.