« Marronnier » prend deux r et deux n

… et c’est toujours ça de gagné ! deux lettres de mieux, quand on est payé à la pige, donc à la surface de « papier » noirci. Essayez un truc : par un beau samedi soir de fin juillet, avant d’aller mettre la viande dans le torchon, vous jetez un regard sur la presse nationale, les trois-quatre canards-en-ligne qui comptent… ayez soin de faire ça quand l’internet a la bonté de fonctionner, sinon bernique !

Puis vous dormez du sommeil du juste – le juste, c’est un type qui a justement une bonne literie – et puis, le dimanche matin, de-bonne-heure-de-bonne-humeur, vous refaites la revue des canards… c’est pa-reil !!! kif-kif, idem, bref rien n’a changé, ou quasi rien. C’est dimanche, les journaleux sont en vacances, y a rien à raconter, et donc on ressert les marronniers de l’été : comment bien bronzer, les plages où les pipôles se montrent, les recettes de gaz pas chaud froid…

Mais si, l’on peut raconter quelque chose ! il suffit d’ouvrir ses esgourdes et ses mirettes. Scène vécue avant-hier, dans une ville moyenne d’Auvergne, au sortir d’un gros magasin d’une enseigne de durs-rabais (*) dont le nom de quatre lettres sonne comme pas trop gaulois. On sort avec son chariot bien garni – on est venus pour ça – on longe une rangée impeccable de poubelles sélectives et rutilantes à disposition des clients : papier-carton, plastique, piles et ampoules, verre. et tout-venant. Super ! et l’on voit débouler une employée en blouse d’uniforme, munie d’un gros bac à roulettes, qui vide consciencieusement et successivement tous les bacs de recyclage dans son gros bac, et s’en va benoîtement virer tout ça ailleurs… à quoi ça sert, hein, à quoi ça sert que le client y se décarcasse ? mais je t’en fous, le recyclage sélectif, lui aussi, est en vacances.

Tibert

(*) Vous traduirez facilement – en anglais, forcément, what else ? Enseignes où l’on fait des rabais (discount) durs (hard) : vous l’avez dans le désordre, là.