Hadopi-raté

… et Hadopi teux, hadopi toyable, etc. Que la très controversée loi Hadopi (anti-piratage sur la Toile) soit en partie retoquée par le Conseil Constitutionnel, laisse un répit aux télé-chargeurs enragés et sans scrupules (*) pour se faire des copies en toute impunité de toutes les nigleries disponibles, séries américaines clips films ziziques etc.  Avec les disques durs de 500 giga-octets et plus, ça fera de quoi passer les longues soirées d’hiver devant son écran à bouffer de la « culture » gratuite.

Reste que cette loi stupide tentait maladroitement et brutalement de répondre à une vraie question : de quoi vit le type dont les oeuvres sont diffusées sur la Toile, quand le piratage le met sur la paille ?

Reste aussi un constat, de plus en plus évident : l’accès à la Toile devient – est, en fait – un droit fondamental de la personne humaine – j’esquisse une grimace, écrivant ça, car l’accès Internet, au fin fond de la cambrousse, ça laisse sérieusement à désirer ! Dans cette logique, si l’huissier de justice laisse une chaise, une table, un plumard au malheureux qu’on saisit, complétons la liste : ET l’accès Internet ! évidemment, s’il saisit l’ordinateur…

(*) pas moins de scrupules que les éditeurs de CD qui vendent leurs galettes argentées 2 à 3 fois le prix normal.

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PS : un peu de vulgarisation scientifique, allez, pour changer d’air : pourquoi les avions s’obstinent-ils à mesurer leur vitesse avec des « sondes Pitot », au lieu de se brancher tout bêtement sur un GPS, comme tout le monde ? hein ? après le vol AF447, on se le demande bien… moi je contrôle ma vitesse, au passage d’un radar, avec mon GPS… un oeil sur la route, un sur le GPS, un sur le radar.

?? eh bien, ils n’en ont rien à cirer, les avions, de leur vitesse par rapport à la terre… leur fluide porteur, c’est l’air – et là haut c’est souvent venté – et la seule vitesse qui leur importe, c’est celle qu’ils perçoivent par rapport à l’air autour d’eux ! donc, tubes Pitot, eh oui, rustiques, et défaillants, parfois, surtout quand ils se bouchent !

C'est meilleur quand c'est fait maison

Le rejet du projet de loi « anti-piratage sur la Toile et protection des auteurs » (alias HADOPI, acronyme ridicule qui sentait déjà sa petite Beresina) montre, preuves à l’appui, que mesdames et messieurs les députés ne travaillent pas sérieusement, malgré tout le fric et les avantages en nature que nous leurs payons : ils battent la campagne au lieu de siéger, comme c’était leur boulot. Bien fait.

Deuxièmement, il montre que Mme la secrétaire d’Etat Kosciusco-Morizet, alias NKM, directement chargée de  ce dossier avec Mme Albanel, et qui énonçait « être déjà dans l’après-Hadopi« , a pris trop d’avance. D’accord, il faut anticiper, mais… elle devrait attendre le gros de la troupe.

Troisio, et c’est ça le plus clair, c’est que la musique en conserve, malgré tout le plaisir qu’elle peut nous procurer, n’est que de la conserve. On le sait, les éditeurs de zizique se foutent de notre frimousse en nous fourguant des CD à des prix indécents, et il est moral qu’ils boivent le bouillon : je l’ai déjà exprimé dans de précédents billets. Il reste que les artistes qui se produisent en direct (en direct live, comme ils disent maintenant, sinon ce n’est pas assez redondant) continueront à se faire correctement payer, sans piratage, et c’est très bien comme ça.

Moralité : la musique c’est comme le sport et la bouffe, c’est meilleur quand c’est fait « maison ». Plutôt que de vous passer la 628 ème mouture sur CD de la Petite Musique de Nuit, essayez donc d’en jouer un bout vous-même ; apprenez à jouer d’un instrument, c’est autrement chouette. D’accord ce sera moins pro, mais autrement plaisant ! Idem pour le sport : un match à la télé devant une bonne bière ça peut être agréable, mais ça ne fera jamais de bons abdominaux – mieux vaut donc chausser ses baskets et aller trottiner, faire une virée à vélo ou taper dans un ballon.

Et au diable, HADOPI.