Le nez dans le quadridimentionnel

On le sait peur-être, il se peut que j’enfonce ici des portes ouvertes, l’espace multi-dimentionnel peut se décliner en long, à plat, en volume, avec le temps (avec le temps… va, tout s’en va…), et puis après ça devient de la spéculation abstraite – matheuse, et non pas comateuse. L’espace-temps : on y est UNIQUE. Jamais, non jamais aucun être – iule préhistorique ou hyène moyennageuse,  Chinois du 13ème (siècle !) ou Guatémaltèque contemporain ne se sont rencontrés en un même point de l’espace-temps. Je veux dire : l’espace [devant-derrière ; gauche-droite ; dessus-dessous ; avant-après ] ; l’espace quadridimentionnel, comme on dit.

On y est unique, on y est unique… c’est vite dit ? imageons notre propos. Supposons, hein, supposons, que nous nous repérions… que nous nous repérions nous-mêmes. Par exemple, par un point unique et aisément visible, clairement identifiable de notre anatomie. Ce peut être le centre de l’iris de notre  oeil gauche, le milieu de notre nombril, la pointe de notre menton… disons le bout du nez ! comme les clowns, posons un point de rouge à lèvres au bout de notre nez. Charlemagne, Jules Grévy, Al Capone, vous, moi… un point rouge au bout du nez.

Eh bien, ainsi dûment situés par le bout de notre nez, je vous dis : DEUX bouts de nez (encore moins trois, quatre etc) ne peuvent se trouver en un même point de l’espace quadridimentionnel.

J’entends déjà les grincheux, les grommeleurs, les àquoibonistes ruminer qu’est-ce qu’on en a à foutre féchier ce con y nous gonfle… et pourtant c’est beau, non, cette unicité spatio-temporelle ?

Mais tiens voilà une objection ! les Esquimaux… quoi les Esquimaux ? eh bien ils se frottent le nez pour se dire bonjour (je vous avouerai d’ailleurs que j’aime bien me frotter le nez contre un autre, du moins si j’apprécie suffisamment sa propriétaire). Et voilà tout mon développement qui s’écroule : deux nez qui se frottent, d’abord se barbouillent de rouge ; mais surtout, surtout… se rencontrent dans l’espace-temps !

Ce n’est pas une mince découverte ; et puis c’est touchant.

Tibert