Tango

Comme le chante Marie-José Vilar (vous ne connaissez pas ? vous avez tort) dans « Coutances », sur un air de tango:

Mais y’a entre nous une trop grande différence

Chaque fois que je recule c’est toi qui avances

 
On connaît mieux cette version, plus hard :

Dès que j’avance tu recules

Comment veux-tu comment veux tu etc…


Dès que je sors mes lois Fillon tu les remets à plat

Dès que je mets les handicapés à l’école tu supprimes ce truc

Dès que je décrète 35 heures tu te dépêches de les torpiller

Dès que je veux de l’égalité des retraites tu te cramponnes aux régimes spéciaux

Dès que j’installe un bouclier fiscal tu balances ta nouvelle CSG

Dès que je rote à gauche

tu pètes à droite, et vice-versa.

On n’en sortira pas : coulons donc ensemble, sur le même rafiot pourri, mais chacun de son côté, non mais !!

Pas d'accord

Pour vous détendre, vous détourner quelque peu du torride suspense concernant le duel que vous savez entre qui vous savez, et même si vous vous en foutez, vu que de toutes façons ça ne changera pas un poil de vos convictions, mais allez savoir, une saillie de Ségo, un calembour perfide de Nico, et soudain c’est l’allégresse, ouais il l’a eue, putain qu’est-ce qu’elle lui a mis, après ça elle a plus qu’à rentrer en car à Melle (ouaf ouaf), il peut repartir la queue entre les jambes ! etc…
MAIS NON, ON S’EN FOUT.

Lalangue, comme disait Lacan, évolue, dérive ! Vous n’êtes pas sans le savoir = vous le savez, bandes de dériveurs de langue. A l’écrit, on bifferait – du moins les profs de français, les puristes, les attentifs de l’orthographe -les tournures du style :

« Où t’as mis mes pantoufles ? – je te les ai mis sur la chaise Louis XIII » (la chaise Art déco, la chaise en formica, la chaise en bambou, je m’en fous).

« Les poésies que j’ai appris dans ma jeunesse »

Mais z’à l’oral, alors là mes amis, quelle infamie !
Bon « Où t’as » c’est affreux, mais c’est plus rapide que « Où as-tu « , d’autant plus que « Où as-tu » ça fait phonétiquement « Wouaatu », pas terrible… mais c’est d’autre chose qu’il s’agit : l’ACCORD, enfin quoi !

J’ai mis la cravate sur le dossier… la cravate que je t’ai misE sur le dossier !!!

Les poésies que j’ai apprisEs dans ma jeunesse.
Eh ouais ! Donc ce soir, au lieu d’attendre anxieusement la banderille qui tue, faites-donc le compte de fautes d’accord des participes passés de chaque côté – et votez, évidemment, pour le/la candidat(e) qui aura le moins mauvais score. Après tout, c’est un critère de choix qui en vaut bien d’autres.

Ego farceur

Traduttore, traditore, disent nos voisins italiens, et tenez voilà de quoi illustrer cette maxime.

Les amateurs de chaînes cablées francophones aux USA ont eu droit à la retransmission sur la « Deux » – version d’exportation, donc sous-titrée en Engliche – d’un discours Sarkosien, discours lambda dans cet entre-deux tours, sans surprise, donc, supposait-on. Voire !

La voix de Sarko : « ’j’invite tous les Français (…) à s’unir à moi ».

Le texte qui défile en synchro sur l’écran : « (…) to rally my inflated ego« … : « à se rallier à mon ego hypertrophié ».

Partis comme on est, traducteurs, mes amis, lâchons-nous ! Pour rétablir l’équité, si Miss Chabichou se lance dans une tirade du style « Les Français ont besoin d’ordre juste », on pourra lui coller un sous-titre du style « French people are just wild about order » ! « Les Français ne sont vraiment désireux que d’ordre » – Mussolini et Franco vont apprécier.

Tel Visas

Il y eut un Barthes pour illustrer quelques mythologies, notamment la fameuse DS 19.

Il y aura moi, car Barthes y aurait répugné à juste titre, pour célébrer, si j’ose dire, l’anti-mythe (le fly-tox, quoi !) que constitue la Vel Satis, fabriquée par Renault, comme on voudrait pouvoir l’oublier, malgré la présence obscène du losange cher à la marque sur le capot de cette chose.

C’est en voyant sur le petit écran le petit Nicolas au soir du premier tour des Présidentielles, carré à l’arrière d’une Lev Tissa, que je me suis dit « mais qu’est-ce que c’est moche ! mais quelle horreur ! » Pas Nicolas, la bagnole.

Et j’ai pu revoir cette chose récemment : vraiment, si l’on avait à en parler comme d’une femme, ce serait un « cageot », un « boudin ». Mais parler d’une voiture comme d’une femme, c’est parler de La Garenne-Bezons avec des mots propres à décrire Venise. Arrêtons donc là ce parallèle.

Bref : comment ne s’est-il pas trouvé chez Renault un garde-fou, quelque sage suprême, je ne sais pas, moi, l’équivalent du Conseil Constitutionnel, pour, au vu de cette hideuse production automobile, faire barrage à la tentative de démolition entreprise par le « designer » de la Vel Satis » ? et combien Peugeot, Volkswagen, Ford, GM, ont-ils payé ce gus pour saboter la plus volumineuse et la plus chère des Renault ? ça pue le coup monté. On reste pantois devant tant de mocheté.

Un char à boeufs aurait eu plus d’élégance. Et le pire, c’est qu’il n’y a même pas un bon anagramme à faire à partir du nom tordu et zarbi de cet engin. Vade retro, SisatLev !

Evasions fiscales

Visite en Belgique pour quelques jours : c’est simple, les banques d’affaires proposent des « kits », bref des ensembles de procédures, démarches, recommandations, assistances diverses… aux heureux Français assez friqués pour envisager de venir habiter ailleurs qu’en France, tel notre Johnny.

Le but est bien évidemment d’échapper ainsi aux foudres de l’ISF, mais aussi des taxations diverses et variées sur les plus-values. C’est en fait toute une économie de l’expatriation qui fonctionne, et qui ma foi est assez florissante ici en Belgique.

Fin du fin, comme le fisc français calcule le nombre de « jours » par an qu’on est supposé passer ailleurs qu’en France (il faut dépasser le seuil des 50 %, sinon panpan culcul ) sur la base de « nuitées », il existe toute une population de Français qui crêche du côté belge, à un jet de pierre de la frontière, et travaille, vit, se divertit, se nourrit, fait ses courses en France : ça fonctionne très bien. Suffit de rentrer se coucher en Wallonie : c’est peinard, car on y parle la même langue, mais détaxée !

Chouette, l’ISF pour les autres, vu de Belgique, non ?

Savants calculs

Evidemment un p’tit billet, vite fait, sur ce premier tour de chauffe présidentiel :

– Y a pas à dire, pour la gauche Sarko représente carrément la peste et le choléra réunis. On ne sait pas ce qui motive cette haine, vu que ce n’est quand même pas lui qui gouverne ce pays depuis 12 ans !! On peut avancer comme hypothèses ses prises de position pour réhabiliter le travail, pour le refus de l’immigration à vau l’eau, le retour à plus d’ordre : tout ça donne des boutons à plein de gens. A se demander si au second tour si ça ne va pas être à gauche dans le genre « sauve qui peut, tout sauf Sarko », comme en 2002 pour Le Pen !!
– Voir mon billet récent sur la « revanche sur Mercader » : eh bien mes z’amis, un PCF à moins de 2 %… vous l’croyez, ça ? donc, le PCF à 1,94 %, versus les 3 entités trots’ : 4,11 + 1,34 + 0,34 = 5,79. Léon gagne largement contre Joseph.

Résultats sportifs, Trotsky / Staline, 3 à 1.
Non mais… à ce jeu le FN gagne 2 à 1 contre les Trots’ : on peut en faire dire des choses aux chiffres ! On va donc arrêter là, ça devient idiot.

Revanche sur Mercader

Les élections en leur premier round approchant t’à grands pas , il sera intéressant de mettre en regard, pour voir, les voix de mâame Buffet Marie-Georges (Georges en souvenir de Marchais, je suppose ?) vis à vis des voix cumulées d’Arlette la starlette + Olivier le postier + Schivardi le gars du midi.

Pourquoi ? mais « C’ella luuu-teu finaaaa-leu » entre les staliniens et les trotskystes !!

Souvenons-nous, le 20 août 1940, Jacques Mornard, faux blaze pour Ramon Mercader, agent du NKVD soviétique, blessait mortellement Trotsky, faux blaze pour Léon Bronstein, à Mexico, ville où celui-ci buvait de la Tequila bien fraîche à l’abri, croyait-il, des sbires de Staline, faux blaze pour Joseph Vissarionovitch Tjoukajvili (orthographe phonétique). Que des noms bidon, donc.
Depuis, on a pu apprécier les magnifiques résultats des régimes communistes avant leur écroulement bienvenu pour leurs ouailles soulagées (*) ; on n’a en revanche JAMAIS VU, non jamais vu (air connu) de régime trotskyste au pouvoir.

C’e n’est pas que ça nous manque ! De tels régimes eussent fait dans la même veine, si l’on peut dire. Mais bon, les tenants de Léon le barbichu, du moins en France, tiennent à l’occasion des élections présidentielles, depuis quelque temps, la possibilité de mettre une pâtée électorale aux héritiers spirituels (sic) du sinistre « petit père des peuples ».
C’est donc, via les urnes, la revanche de Léon !

Léon, l’eusses-tu cru ? par les urnes !!!
——–

(*) soyons justes : il reste 2-3 régimes communistes en place, et ça rigole pas.

Bagdad sur Seine

Ouais, ces jours-ci les périodiques (les revues, je veux dire) font un peu dans l’alarmisme.

Et d’autres aussi ! Je reçois ce matin un mèl collectif intitulé « Au secours! » où il appert que les sondages des RG (confidentiels, of course, mais y en a des qui y auraient accès) feraient ressortir l’éviction de Miss Chabichou du second tour (prem’s Sarko, deuss Le Pen, troiz’ Bailleroux !!) : c’est rien que de l’intox pour faire voter utile, mais vous voyez les grosses ficelles !

Bon, ce matin, c’est en substance : « les chefs de l’UMP craignent l’impopularité de Sarko ». Et à juste titre : c’est un tir de barrage comme on n’en a pas vu depuis 2002-Le Pen ; on évoque pas moins que l’insurrection, la descente dans la rue des jeunes des cités, et même M. Yannick Noah a annoncé que si le Petit Nicolas passait il se barrerait (bon vent !) ; bref ce ne serait pas loin, dans les descriptions des journaleux, de 1933 à Berlin ; les S.A. et les Chemises Brunes seraient quaïment en train de se chauffer les biscottos ; sauf que bien n’entendu ce coup ci il faudrait que le peuple se lève en masse  pour faire barrage à la tyrannie, etc.

Bref, on nous annoncerait Bagdad sur Seine, ça serait à peine plus gros.

Eh oh, on ne forcerait pas un peu le trait, là ? on ne brandirait pas « racaille » et « Karcher » à toutes les sauces ? Bon, on est en démocratie, il conviendrait de la respecter, y compris quand elle vous met en minorité… il y a un parlement, des institutions nombreuses et variées qui garantissent la libre opinion, et bientôt des législatives, où tous les démocrates épris de liberté (à l’exclusion de toute contrainte, car la Liberté, y a que ça de vrai) pourront élire massivement – s’ils sont majoritaires, of course again – des députés de leur goût.

Donc, certes tu hais Lucky Luke, mais, du calme, Joe !!

Caca-membert

Qu’apprends-je ? qu’ouïe-je ? que sur les 13.000 tonnes de camembert AOC annuels, y en aurait plus que 3.000 !!! Ma doué.

L’évaporation, les 10.000 tonnes, où sont-elles ? c’est la société Lactalis, 80 % du claquos AOC jusqu’ici, qui fait un bras de fer (d’honneur, en fait) avec les autorités AOC : parce qu’ils ne veulent plus travailler qu’avec du lait PASTEURISE !! Oui madame. Paraît que c’est plus sûr, sécurité sécurité !

(parenthèse : vous n’êtes pas sans avoir remarqué que maintenant, on est traités comme des gosses, « ils » font tout à notre place, ils pensent pour nous, y a plus à s’occuper de rien, « pour votre sécurité » on vous ferme les portes du TGV sous le nez avant l’heure, on vous roule dans la farine, on vous canalise, on vous borde, on vous empêche, on vous châtre).

Bref, Lactalis, du coup, et ses vedettes Lanquetot et Lepetit ? plus d’AOC, terminé. Du camembert de cantoche, de maison de retraite, de plateau-repas sur Air-France. Mais comme on vous le dit, c’est un bras de fer. Vu le poids du contrevenant, on pourrait craindre que les AOC-istes mollissent, et admettent que ouais, rien à cirer, après tout y a déjà le « Belle des Chants », le « Rouis », le « Vieux Dépanné », le « Lierdamer » à trous (le meilleur, ce sont les trous), et plein d’autres approximations industrielles très loin de ressembler à du vrai fromage goûteux, ça se vend, après tout, y a un marché pour ces trucs, les femmes enceintes, les gardiens de phares mal ravitaillés, et donc si on décrétait que désormais le vrai camembert ça se fait aussi au lait pasteurisé ?

Ah non ! boycottons les pasteurisateurs félons. Restent heureusement quelques marques fidèles au cahier des charges, Gillot, Graindorge, Reo, Gaslondes, Jort… et un tas d’autres tout aussi chouettes : vive donc le calendos, le vrai qui a du goût, élévé sous la mère, AU LAIT CRU.