Con traste

Un Intermarché de Rennes (« In-ter-mar-chééééé… les moustiquaires de la constipation ») passe carrément, nous dit le Figarôt,  aux caisses sans caissiers (caissières, devrait-on dire si la majorité l’emportait). Allez hop, clients, au lieu de vous les rouler en attendant que le caddie soit analysé par l’opérateur salarié du magasin, scannez vous-mêmes, bossez, suez, emmerdez-vous à trouver le code-barre, entrez le code-article de promotion, téléphonez à la caisse quand la boîte de petits pois n’est pas référencée.

On ose espérer que les économies de frais salariaux ainsi réalisées permettront aux Moustiquaires de baisser leurs prix, de devenir plus concurrentiels ? allez, on ose.

De l’autre côté de l’Atlantique, aux States, pendant ce temps-là, les supermarchés ouvrent 24 heures sur 24, ont des caisses tout ce qu’il y a de plus humaines, avec des opérateurs humains, humaines, c’est selon, et il y a très souvent des petits gars qui récupèrent vos marchandises sur le tapis derrière la caisse pour les emballer et vous les ranger dans le caddie.

Deux façons différentes de voir les choses, pas vrai ? chez nous, chômage et RMI, RSA, etc… plutôt que petits boulots de m… eh bien justement, des petits boulots de m…, il n’y en aura bientôt même plus.

L'aveu du yahourt

Encore une histoire de yahourt, où plutôt de chant en yahourt… un chanteur « français », Sébastien Tellier, qui a poussé, paraît-il, en Rosbif et pour le concours de l’Eurovision, une chansonnette  intitulée « Divine » (prononcez « Devaïne », of course), et qui chante d’ailleurs souvent en Rosbif, bicôse il paraît que ça « sublime » ses ritournelles, bref, dis-je, interrogé par un journaleux du Monde, nous balance froidement que… « Quand je suis sur scène, on comprend en général un mot sur trois. Je fais de l’impressionnisme lyrique, je veux que dans le public, chacun s’approprie ma musique et s’invente sa propre histoire. »

La suite de l’article est aussi croquignolesque : du genre « « Je fais exprès de bafouiller. »(…) Un Français qui chante du rock, ça fait nul, et c’est pareil pour le rap, le R’n’B, etc… »

Et le journaleux de poursuivre : « Grâce à son anglais inintelligible, Sébastien Tellier s’est construit une carrière internationale. » D’ailleurs tout l’article est savoureux, à lire pour se dilater la rate.

C’est chouette, non ? Quand on pense qu’il y a des fêlés qui se cassaient le baigneur à fignoler des textes, des Brassens, des Ferré, des types qui ar-ti-cu-laient leurs poèmes chantés, des Nougaro, des Brel… pauvres gogos, fallait chanter en yahourt-rosbif, ç’eût été le succès foudroyant, la standing ovation à tous les coups, le grand prix de l’Eurovision à l’aise-Blaise.

A l’aise Blaise et Cool Raoul : au vu des tendances, on peut raisonnablement augurer que le pire est devant nous en matière de chanson, que Gainsbourg, orfèvre en la matière et prophétique, qualifiait d’art mineur.

Vieux et branché

Bonne nouvelle, EDF embauche des vieux. Fin d’une discrimination inadmissible qui limitait l’âge d’embauche à 40 balais, au prétexte qu’il faut 15 ans d’ancienneté pour bénéficier de la golden-retraite d’EDF, garage chauffé à l’électricité etc…

Voilà le genre de raisonnement à la gomme qu’on nous servait… eh bien, si on ne bosse pas 15 ans chez EDF, on n’a pas la retraite EDF, et alors ? ça n’empêche pas de bosser, non ? c’est obligatoire, la retraite EDF ?

Et remarquons z’au passage que 40 + 15 = 55 : on part encore en retraite, fourbu et lessivé, à 55 ans, à l’EDF ?? je pensais naïvement que maintenant on était tous égaux devant la retraite ? je me gourre ?

Non mais bon, bref, désormais, vieux, tous à l’EDF ! C’est désormais possible. En théorie, du moins.

Renions les niaises négations niées

Ah tiens, bonne nouvelle, chouette,  le Monde nous annonce que la prochaine version du navigateur de Toile de chez Microsoft sera, à discrétion,  plus discrète ! On connaît le problème, on a gentiment navigué sur www.petitesculottes.org ou sur www.gronibards.fr, croyant avoir été discret, et l’on découvre, stupéfait et confus, rougissant et honteux donc, que la fifille, ou la moitié, ou le copain Jules, qui vient de se connecter sur la même bécane, d’un simple clic, retrouve, bien fraîches, les traces infâmantes de ces égarements coupables et télématiques. Déplaisant, n’est-il pas ?

Donc, disais-je, le Monde nous sort ceci : « Microsoft a lancé, mercredi 27 août, une nouvelle version de son navigateur Internet Explorer qui permet de naviguer sur l’Internet sans laisser de traces. »

Et de poursuivre…

: « Avec Internet Explorer 8 et son InPrivateBrowsing, il est possible d’empêcher un ordinateur de ne pas enregistrer la liste des sites consultés. »

Donc, voyons-voir, voyons-voir… il est possible : on peut le faire. On peut empêcher, interdire.

Empêcher de ne pas enregistrer : donc, ça enregistrera, quoi qu’il arrive.

Comme quoi, résumons-nous, Internet Explorer 8, à lire Le Monde, permet de forcer le navigateur à enregistrer les sites visités. Chouette discrétion. Gros sabots et clochette au cou.

Dieu est-il un fumeur de moquette ?

En tous cas, M. Borloo, qui, lui, a dû fumer de la moquette extra-forte, nous annonce que désormais ça doit être possible, si si, on va le faire, de produire des produits (ça redonde ? et alors, on peut produire autre chose que des produits, par exemple un effet, qui est tout sauf un produit ! et toc…) avec moins de 2 tonnes de CO2 par tête de pipe et par an !! Et de nous prédire de nouvelles et futures mirifiques taxes, toutes plus taxantes les unes que les autres, sur les frigos, les télés, les cerises chiliennes, les…

Les sex-toys, hein ? ça serait bon, ça, les sex-toys ? une éco-taxe sur les vibros… les boules… les trucs en silicone carné ? (*) Voyez, j’ai pu étudier le sujet, car, consultant le catalogue de la Redoute (on s’emmerde, sur les plages, outre qu’on y crève de chaud, alors, hein, un catalogue « Papi-Mami » de baignoires pour impotents ou l’indicateur Chaix de 1983, quoi de plus passionnant ?) bref, consultant la page 423 du catalogue qui Redoute, au chapitre de ces zob-jets oblongs et visuellement évocateurs, je constate que, déjà, Bercy, fort branché sur lesdites choses (bien qu’elles soient à piles), nous colle déjà des éco-taxes, et pas rien, ma foi : des 0,50 euro pour le modèle « Paul (**) et Paulina », modèle pourtant évolué sur le plan écologique, car doté de perles intérieures, dixit la fiche technique.

Allez, on y est presque, le futur s’annonce radieux, qui frappe à notre porte :

Un ciel plus pur, des hivers qui ressembleront de nouveau à des hivers, la reprise en masse des glaces du Pôle Nord, la banquise de Vladivostok à Miami, c’est pour bientôt, grâce aux nouvelles taxes écolos sur les vibros.

(*) prononçé à l’auvergnate, en chuintant les « S », ça devient mexicain ! miracle de la technique.

(**) Il s’appelle Paul, mais familièrement, car c’est un boute-en-train, on dit plutôt Popaul…

Suissesse bâchée

Plein de « Ssssssssss » dans « suissesse » (5 occurrences sur 9, pas mal, non ? ) et donc mieux que notre racinien « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?  » ; mais là n’est pas le propos; avec tous ses S dans son titre mais aucun dans son nom, la ministresse suissesse Micheline Calmy-Rey se dit « prête à s’asseoir à la table de M. Oussama ben Laden » (si c’est faisable, bien évidemment).

Quelques remarques pour faire avancer cette noble cause :

– prendre soin, chère madame, de changer plusieurs fois de métro, et ce, au dernier moment (sauter d’une rame quand les portes se ferment…) car O.B.L. réside incognito là où il réside, et détesterait que vous vous pointassiez à son rencart suivie par une armada de Services Spéciaux bourrés de flingues. Aux dernières nouvelles, il crêcherait entre Réaumur-Sébastopol et Peschawar, mais allez sawouar…

– au fait, c’est peut-être pour toucher la prime que vous essayez cette ruse ? eh eh, on vous a vu venir.

– Et surtout, surtout, pour ce rendez-vous forcément furtif, mettez, mettez, madame, votre Tchador, votre burqa, votre hidjab, votre foulard, quoi, et planquez votre chevelure, nom de nom ! les hommes sont tellement lubriques, ça oui, et rhhhaaaaa, les chevelures féminines c’est tellement excitant, mais ça c’est la nature.

Donc c’est bien évidemment aux femmes à s’emmerder avec un foulard à longueur de journée, alors qu’il serait si simple – et surtout plus logique – d’apprendre aux mâles à respecter leurs voisines.

Pas trop tôt (mettes)

De retour en pays civilisé, après le désert de la Toile en pays de Giono. Là-bas, wi-fi = zéro, cyber-cafés de la plus grande rareté à 3,80 euros l’heure… la galère, quoi.

Mais on a survécu, de même qu’on a survécu à ça…

Tomettes, tomettes (ici photo carrément pas lisible)

à suivre ! On attaquera la face Nord du carrelage de la chambre 3 sous peu, incessamment, si si.

Se souvenir d'oublier

Carrelant, coupant des carreaux, ajustant des tomettes, je peux penser. Deux activités donc, extraordinaire avantage des professions dites « manuelles », là où l’intellectuel, absorbé dans son équation différentielle partielle ou son chiasme hasardeux se trouve bien incapable de faire autre chose.

Et je constate, fort de nombreux exemples généralement désagréables, que les femmes ont sur les hommes une supériorité de nature différente, qui consiste à TOUT se rappeler, et à le rappeler à qui de droit au bon moment et à bon escient, là où ça fait généralement mouche. Tandis que les hommes ont oublié, ne se souviennent pas, n’en ont aucun souvenir, ou alors vague et brumeux, et en tous cas jamais dans le degré de précision dont peuvent faire état les femmes.

Supériorité là aussi ? voire. Etre capable d’oubli me semble, pauvre carreleur pensant, largement plus bénéfique, et permet de vivre, tout simplement.

Donc c'est possible ?

« Danone va commercialiser des yaourts bon marché », clame Yahoo(rt).

Nouvelle encourageante, car 6 yaourts aromatisés à 1 euro (pas 0,93 ; pas 1,34 ; non ! 1 euro, la pièpièce qui ne permet plus d’acheter grand’chose), c’est la possibilité de bouffer des yaourts à un prix raisonnable.

Mais dans cet article, qui cite le Figarôt, on lit aussi que ce nouveau produit « vient répondre aux enjeux d’une conjoncture dégradée et d’une consommation de plus en plus attentive aux prix« …(*)

Ah ben voilà ! du temps que les couillons de « consommateurs » (notons bien que dans « consommateur », il y a « sommateur ») avaient la tête ailleurs, le dos tourné, pensaient à autre chose, on les roulait dans la farine de yaourt à des prix « psychologiques », entendez par là le plus cher possible tant que ça ne se voit pas trop.Tu fais pas attention aux prix, t’es baisé.

Mais maintenant que nous voilà « de plus en plus attentifs aux prix », alors là, on se met à nous proposer des prix corrects, des prix honnêtes, des prix avec juste une marge raisonnable ? quelle vertu soudaine, messieurs du yaourt ! c’est attendrissant.

(*) c’est moi qui souligne, ou plutôt qui met en caractères gras. C’est d’ailleurs toujours à moi de mettre en gras ; toujours le sale boulot.

Ciel, ça baisse ! au secours !

Je lis ça dans le Yahoo du soir.

« Après avoir atteint un niveau record à plus de 147 dollars le 11 juillet, le baril de pétrole a depuis cédé plus de 20 dollars en raison des inquiétudes liées à une baisse de la demande. »

Et c’est vrai d’ailleurs que la consommation a baissé – de 8 à 15 % en juin en France – chose assez extraordinaire, car il paraît que jusqu’à présent, impavide et résigné, le consommateur continuait de consommer, coûte que coûte.

Mais non ! Le consommateur, arrivé à 1,45 euro les 100 cl de précieux pétrole, en a désormais marre, semble-t-il, de se ruiner pour le plus grand bien du Fisc, des spéculateurs de tout poil, des royaumes pétroliers et des compagnies du même métal : il roule moins, ou moins vite, ou il met au point mort dans les descentes, ou il covoiture, ou il prend le train… bref il réagit sainement.

Mais une baisse de la demande, c’est quand même plutôt une bonne nouvelle, non ? pour la Terrre, la coucouche d’ozone, les gaz à effet de serre, les mollets des cyclistes, le cardio-training, les portefeuilles… eh bien non. On a, dans les milieux boursiers, des craintes sur la baisse de la demande ! bande de salauds…