Assez, un détail

Je réagis ici aux propos de Mme Royal, en tournée africaine au Sénégal. Elle a fait un tabac au PS local en demandant pardon – presque 2 ans plus tard – pour les paroles prononcées par Monsieur le Président de notre République, lors d’un discours à Dakar, en juillet 2007.

La phrase incriminée : “l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire“. Discours de M. Sarkozy, donc, discours rédigé en fait par la “plume” habituelle, Henri Guaino, qui s’en explique, et persiste.

Les termes de Mme Royal : “Quelqu’un est venu ici vous dire que “l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire” “.

Bien… si vous avez un poil de curiosité, vous lirez la défense que fait M. Guaino de son texte, texte que M. Sarkozy a endossé sans états d’âme.

Vous penserez aussi ce que vous voudrez des propos de Mme Royal, qui – selon moi – a perdu une occasion de se taire ; on est encore dans la repentance, là, et c’est fatigant. Critiquer les propos de M. Sarkozy, pourquoi pas ? c’est dans l’ordre des choses, et ça pourrait donner lieu à une explication de texte. Mais demander pardon pour lui, c’est de la pose christique – je prends les péchés du monde sous ma casquette – et ça, ras la casquette, justement ! S’il y a UNE personne qui serait fondée à demander pardon, c’est M. Sarkozy, et personne d’autre.

Mais bon, je glisse, ce n’est pas le propos central de mon billet ; j’y viens…

Assez ?? où est passé assez ? Miss Chabichou a escamoté assez.

Un détail ? un “détail de l’histoire”, comme dirait l’autre ? voire…tenez, un exemple :”Je n’ai pas mangé” – “Je n’ai pas assez mangé”. Vous saisissez la nuance ? non ? alors vous êtes un foutu menteur, ou sérieusement atteint.

“Il n’est pas entré” – “Il n’est pas assez entré (dans l’histoire)” : pas tout à fait pareil. Que je vous explique, Mme Royal : si si, selon notre Président, l’homme africain y est entré, dans l’histoire ; mais pas assez ! Vous saisissez ?

Diffamer une religion nuit gravement

Un lecteur assidu de mes petits billets me signale un fait qui est passé plutôt inaperçu dans l’actualité actuelle (je sais, “actualité actuelle”, c’est un pléonasme ; mais moi j’appelle ça une chouette redondance du discours, doublée d’une allitération) . On sait que l’ONU est un “machin” (merci mon Général) qui vote des résolutions, résolutions suivies d’effet ou pas, c’est selon… par exemple toutes les résolutions critiquant le rôle d’Israël dans le conflit Israélo-Palestinien sont lettres mortes, les USA y mettant systématiquement leur véto. Autant pisser dans un violon ! Dans d’autres cas (Corée du Nord, ex-Yougoslavie) c’est la Russie qui bloque tout. Bref ces résolutions ont des succès variables, c’est clair.

Mais en l’occurrence, aucun pays n’ayant mis son véto, la résolution dont je vous entretiens a été adoptée par 23 voix pour, 13 contre, 11 abstentions. Pour, entre autres : la Russie, la Chine, Cuba, le Pakistan ; contre, entre autres, l’Union européenne, la Suisse… Il s’agit de religion, je cite une des sources, et une autre, légèrement différente :

Le Conseil [ des droits de l’homme de l’ONU ]  a adopté d’autre part une résolution sur la lutte contre la diffamation des religions dans laquelle il se déclare profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l’islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l’homme.

Il engage instamment les États à prendre des mesures énergiques pour interdire la diffusion d’idées et de documents racistes et xénophobes visant toute religion ou ses fidèles, qui constituent une incitation à la haine, à l’hostilité ou à la violence raciale et religieuse. Il a aussi adopté une résolution portant sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction.”

La deuxième source diffère légèrement, mais surtout nous informe que des tas d’ONG ont fait campagne pour que cette idée de condamner toute “diffamation des religions” soit combattue ; en fait c’est l’OCI – Organisation de la Conférence Islamique – qui ramait pour faire aboutir ce texte. Les ONG, elles, énoncent – ce qui tombe sous le sens – que c’est l’homme qu’il faut protéger, pas les religions.

Ce texte, non contraignant légalement, énonce qu’il est condamnable de diffamer une religion.  Diffamer ? du latin di-, privatif, et fames, renommée : diffamer, c’est littéralement “porter mauvaise renommée”. Il est donc répréhensible de nuire à la renommée, à la réputation d’une religion. Donc de la critiquer, ce qui nuit évidemment à sa réputation.

Texte qui nous dit aussi :critiquer une religion, c’est être raciste ou xénophobe ! En somme, religion = nation = race !  Et “raciste”, c’est l’injure suprême, le top de l’infamie.

Voilà qui ouvre des horizons, ou plutôt qui les bouche bien. La liberté d’expression n’a qu’à bien se tenir.

Mais en matière de répression de la “diffamation” des religions, rien n’est nouveau sous le soleil : Marx (Karl, pas Groucho), dans un texte intitulé “Critique de la philosophie du Droit de Hegel” – février 1844 –  énonçait que “Elle [ la religion ] est l’opium du peuple“. Ce n’est pas de la diffamation, ça ? Allez savoir s’il ne ferait pas aujourd’hui l’objet d’une ferme condamnation de l’ONU, voire d’une fatwah ? en tout cas, la revue où ce texte était publié fut interdite en son temps en Allemagne et en Autriche, et les auteurs poursuivis. On n’a pas beaucoup progressé…

Foisons

Vous noterez que “foison” n’est pas fréquemment utilisée au pluriel. La foison, en effet,  est en elle-même suffisamment abondante pour qu’on n’en ait besoin qu’en un exemplaire. C’est d’ailleurs aussi une entité insécable : autant il est aisé d’obtenir des morceaux… de discours, disons (par exemple, “Fragments d’un discours amoureux“), autant la foison ne se découpe pas, ou alors très difficilement… en fait je n’ai jamais essayé. Je travaille avec UNE foison, entière, et ça fonctionne bien comme ça.

Et ça foisonne, donc, au singulier :

– M. Obama nous recommande chaudement d’intégrer la Turquie dans l’Union Européenne. Puis-je lui suggérer de préparer concurremment l’intégration de Cuba aux Etats-Unis ? Guantanamo verrait ainsi son statut évoluer très favorablement. En tout cas moi je suis pour, je le lui recommande chaudement.

– La Corée du Nord envoie une fusée en l’air : ça a marché. Ah ? c’était le lancement d’un satellite ? alors ça a foiré. Reste à la Corée du Nord de nous dire ce que c’était : je suppose qu’ils vont nous dire que c’était une fusée.

– Les Verts (et le PCF itou) s’indignent que la police française ait été aussi inefficace contre les casseurs à Strasbourg ; ils réclament donc une commission d’enquête. Ils y étaient, eux, à Strasbourg, pacifiques et verts, défilant dans le calme ; après avoir vivement protesté du fait que la ville était quadrillée militairement, ils constatent que tout compte fait il en aurait fallu un peu plus…

La police se défend, elle, arguant du fait que pour atteindre les casseurs, il leur a fallu fendre pacifiquement les rangs des manifestants pacifiques, perdant ainsi un temps précieux. Il est évident que si les manifestants pacifiques n’étaient pas venus en masse à Strasbourg, les casseurs n’y seraient pas venus non plus : le casseur est au manifestant pacifique ce que la puce est au toutou, elle voyage sur son dos.

– Cinq policiers blessés à la Foire du Trône, à Paris : pourtant il n’y avait pas de manifestation anti-quelque chose, à la Foire du Trône ? alors ? les puce se déplacent sans le chien, maintenant ?

– Manifestations violentes à Bastia, 10 CRS blessés. Aaaah si, il y avait une manifestation pacifique, juste devant les casseurs. Vous voyez, les puces, le chien… je vous le disais bien.

Blooze

On peut avoir le blues en ces temps chahutés.

La France réintègre l’OTAN, on se demande pour quelle chimère, ou quel plat de lentilles : certes, le tout neuf et fringant Obama fait pour l’occasion risette à Maître Nicolas, qui boit du petit lait, mais qu’allons-nous (re)faire dans cette galère ?

Un millier de casseurs professionnels à Strasbourg, pour cause de sommet de l’OTAN, il faut bien trouver une occasion de casser… ça suit une ligne politique assez claire : anti-pharmacies, anti-hôtels Ibis, anti station-service, anti-panneaux indicateurs. Puis-je suggérer que désormais les sommets de l’OTAN se tiennent ailleurs que chez nous ?

Afghanistan : on a le choix entre une intervention qui s’éternise, sans succès clair, et qui ressemble de plus en plus à une ingérence étrangère, et le laisser-faire, donnant à coup sûr le champ libre à une bande de psychopathes moyen-ageux et misogynes. Que faire ?

Mais d’un autre côté, des nouvelles encourageantes, on nous donne la liste des paradis bancaires (pas fiscaux, bancaires, les paradis, bande d’approximatifs) : enfin une avancée significative, qui ne sert probablement à rien. Par exemple, il manque la City de Londres, l’état du Delaware, aux USA… une paille…

Tenez, si ça vous intéresse, je vous livre en pâture un circuit, pompé directement des blogs les plus lus, permettant d’échapper aux impositions : le “sandwich néerlandais“, qui met en jeu Les Pays-bas, Curaçao, et le canton de Zoug en Suisse : avec ça, le plus légalement du monde, sinon simplement, vous raquerez un minimum. Avec ou sans le G20.

Et parlons-en, des impositions : sur ce point, comme sur la durée légale du travail, le nombre de fromages différents, la consommation de pinard par habitant… nous sommes champions du monde. Le magazine Forbes nous a pondu un superbe graphique “Tax Misery and Reform Index“. En additionnant l’impôt sur les sociétés, sur les personnes, sur la richesse, les charges sociales patronales et salariales, et la TVA, nous caracolons en tête devant la Chine, presque 168, alors que les moins “chers” des européens, Irlande et Lituanie, tournent à 94.

Et nous avons empiré depuis l’an dernier  : + 1,1 ! Tax misery : joli terme.

Champions olympiques de l’imposition, que nous sommes ! alors, heureux ?

Nous sommes champions de l'imposition

Lèse-couine, au bas mot

Les têtes couronnées font, décidément, toujours rêver Mimi Pinson et les mimi-dinettes, et notre seul quotidien radicalement plutôt vaguement à gauche n’y déroge pas : c’est “Voici”, “Point de vue”, “Closer”, “Hola”… ce matin sur Libé (ration). D’ici qu’ils nous tartinent sur le bal des Petits Plumards Beige à Monaco avec la princesse Conchita…

Michelle Obama, la First Lady des Etats-Uniens (*), a passé la main dans le dos de la reine d’Angleterre !! a-t-elle donc oublié le proctocole ? ciel ! ma doué ! putain d’Adèle ! et Libé-Gala de nous affirmer (on est sous le casque à sécher la permanente, là, chez le coiffeur, avec nos rouleaux, et on feuillette, haletantes, ces pages colorées pleines d’images croustillantes) que “si la reine a le droit de toucher ses convives, le contraire est proscrit“.

Donc si Elisabeth, la reine des Britanniques en personne, the queen herself, me donne une grande claque dans le dos, “hello buddy“, “salut mon pote”,  je peux pas lui rendre son geste affectueux ? ah c’est dur, c’est trop dur.

Tout ça est apparemment bien plus important que de savoir si la Suisse et Monaco font ou non partie de la liste grise (gris foncé ou gris clair, that is the question) des paradis du secret bancaire ! questions qui ne font pas rêver… morne capitalisme…

(*) J’ai décidé de ne plus écrire “les américains” pour traiter des habitants des USA. C’est insultant pour les Canadiens et Mexicains (américains, du Nord, eux aussi), les habitants de tous les pays d’Amérique centrale, les populations d’Amérique du Sud. C’est vaste, les Amériques, Colomb le constatait déjà en 1492, et il n’y a pas que les USA.

Action-réaction

Tiens, j’ai appris ces jours-ci un nouveau mot. Sur un panneau de chantier du bâtiment, parmi la liste des lots et des sociétés et corps de métiers impliqués, “températion” : avec la plomberie. Joli, non, températion ? au lieu de chauffage/climatisation. Plus court, simple, clair. Températion, tu me plais.

Bon, on n’est pas là pour  tempérer, mais pour écrire sur des sujets qui en valent la peine. Des sujets qui fâchent, donc !

Par exemple, Sartre et Céline, les deux frères ennemis de la littérature française, avaient tous deux compris l’importance de l’image, du look, comme on ne disait pas, le mot n’existant pas à l’époque, sauf chez les Rosbifs. Tous deux vêtus de peaux de bêtes, immuablement : Sartre, l’ “agité du bocal”,  avec son éternel gilet marron clair mi-tricot, mi-suède, Céline avec son mouton retourné sans manches tout mité, sale et débraillé, sur un pull sans âge ni couleur. Nos vedettes littéraires, par delà leurs différends, se rejoignaient sur la gestion de leur image ; à croire qu’ils avaient le même agent.

Des agents, tiens, parlons-en ! Trop d’agents, se dit-il dans les canards, trop de flics, de keufs, en parler-cités. Chaque fois que Maître Nicolas Le Petit se déplace – et qu’est-ce qu’il peut se déplacer ! – des nuées de flics, une marée de cars de flics, le centre-ville bouclé, la ville quadrillée, la thrombose en ville. Dernièrement, hier donc, Chatellerault : ficelée, Chatellerault ! camisole de force. Et les râleurs de râler : ouais, pour qui il se prend ? mais qu’est-ce qu’il se permet, ce petit monsieur, déni de démocratie, mégalomanie, état-policier, tout ça… on arrive même plus à lui envoyer des oeufs pourris et des tomates sur sa bagnole, on peut même plus le siffler d’assez près, le conspuer de visu, l’approcher pour l’invectiver, lui mettre nos pancartes insultantes sous le nez…

Faudrait se montrer un poil logique : ou bien on pratique la démocratie pacifique, visites policées et consensuelles genre René Coty – ou Vincent Auriol, ou un inaugureur de chrysanthèmes quelconque – sans autre enjeu que de faire le guignol, et alors on peut lui toucher le bas du manteau, lui serrer la paluche, crier Vive la France, Vive Vincentauriol, dans une ambiance pépère, sous une surveillance policière légère et bon enfant… ou bien chaque fois que Sarko se déplace, des milliers de “démocrates de gauche”, furieux que ce soit lui qui ait été élu, et qui font une fixation sur sa personne, décident de lui pourrir la visite, de lui montrer combien ils le détestent, à quel point ils lui souhaitent tout le mal possible : et que devrait-il faire, ledit supposé ennemi de la démocratie prétendûment menacée  ?  venir tout seul à poil en robe de bure tel le Bourgeois de Calais ? offrir ses fesses à la foule pour se faire botter le cul ? serrer stoïquement les dents sous le déluge de tomates pourries, tout en marmonnant dans sa barbe “cassez-vous, pôv’ cons” ?

Bon, bref : si tous les “démocrates” lanceurs de cocktails-molotov et de pavés renonçaient à leurs projectiles, leurs insultes… éventuellement, peut-être, allez savoir… qu’on n’assisterait pas à de tels déploiements policiers. En somme, pour faire simple : il s’agirait de démilitariser, des deux côtés !

Vieilles casseroles

Libé (ration quotidienne) fait mousser les vieilles casseroles : débat daté, querelle d’anciens combattants, “j’y étais, moi monsieur”, il trouve intéressant de prolonger une polémique à propos du supposé, possible, éventuel passé d’extrême-droite d’un actuel membre du gouvernement – M. Hervé Novelli, qui doit bosser comme sous-ministre au service du commerce, de l’artisanat, des PME, du tourisme et de quelques autres bricoles.

Donc, un reportage de France 3-Orléans a eu l’idée étonnante de remonter à la surface le passé militant de M. Novelli, du temps où il était jeune et membre du Front National… c’était dans les années 1973, par là. Libé cite le site (ce n’est pas un site Scyte) mediapart, qui dit prouver, vieux document jauni à l’appui, qu’effectivement, M. Novelli y était, au FN, et se déclarait “ancien militant d’Occident”.

Tout d’abord, on peut se demander pourquoi ressortir ces vieilles lunes ? quelle mouche a donc piqué France 3-Orléans ? pourquoi brandir sous notre nez un scoop de 35 ans d’âge ? on se demande donc combien de crypto-trotskystes, ou pas crypto, sont salariés de France 3 ? et que vient faire Libé dans cette mauvaise vieille querelle ? Serge July est toujours là, et rame pour la Gauche Prolétarienne ?

Ensuite, M. Novelli est loin d’être seul dans son cas. Il pourrait facilement exciper du fait que moult parlementaires actuels, anciens ministres ou pas, ont été des militants extrêmes, à droite des Madelin, Longuet, à gauche des Jospin, Dray, Weber… et que cela ne fait pas d’eux, actuellement, de dangereux extrêmistes. Ils ne se saluent peut-être pas chaleureusement d’un bord à l’autre, certes, mais ils se comportent en démocrates raisonnables, du moins en apparence.

Enfin, on est atterré de constater que M. Novelli se défend comme un manche, qu’il n’assume pas, mais du tout, d’avoir été jeune et de droite – très à droite. “Et alors ? bande de neus-neus”, pourrait-il dire, “on n’a pas le droit d’avoir été jeune ? d’avoir eu des emballements peu clairvoyants ? des choix trop radicaux ? n’est-ce pas le propre de la jeunesse d’être entière, bouillonnante, sans nuance ? nos parents n’étaient-ils pas, au temps de notre adolescence boutonneuse, des vieux cons ?

Eh oui, quand on a été jeune et sans nuance, et, pire, 😉 de gauche, on a pu professer que nos “vieux” étaient des vieux cons. Je n’ai en revanche aucune capacité à préjuger des sentiments nourris à l’égard de leurs “vieux” par des jeunes, mais politiquement très à droite, quand l’ordre, la discipline, les Valeurs (avec une majuscule) sont des refrains plus en vogue que l’internationalisme et la justice sociale. Ont-ils osé penser ça, dans leur jeunesse sans nuance ? que leurs glorieux aînés étaient des vieux cons ?

On rejoint ainsi le débat, via chansons interposées, entre Brel et Brassens… à ma gauche, “Les bourgeois, c’est comme des cochons” ; à ma droite, “Qu’on ait 20 ans, qu’on soit grand-père / Quand on est con, on est con”. Ou vice-versa.

Suggestion de Papam mobile

Belote, le PDG de Peugeot-Citroën, Christian Streiff a été remercié hier : allez ouste, le conseil de famille de la boîte lui a signifié son préavis, après tout juste 2 ans de présence. La raison probable ? PSA perd des sous actuellement… comme beaucoup de fabricants de voitures ! Personnellement je trouve ça injuste, il se débrouillait plutôt moins mal que les autres, mais bon… ça fera un chômeur de plus, mais celui-là ne devrait pas rester trop longtemps inscrit au Pôle Emploi de son quartier.

Et rebelote, Rick Wagoner, le PDG de General Motors, se barre aussi, cette fois poussé dans le dos par l’administration états-unienne. Et là, rien à dire, c’est vrai que cette boutique qui s’obstine à produire des dinosaures laids et gloutons, qui balance aux orties Opel et Saab, 2 des marques du groupe qui produisent des voitures correctes, bref cette boutique était mal gérée. Bon vent donc M. Wagoner, on ne s’inquiète pas trop non plus pour vous, vous survivrez.

Dix de der ? je suggère le papam, bien évidemment. Voyez le Vatican, autre boîte mal gérée, qui bruit de couacs depuis que Benoît est aux manettes. J’attends donc avec espoir que le CAV se rebiffe : le CAV, le Conseil d’Administration du Vatican… vivement qu’il mette le papam à la retraite d’office (de saint office, tout de même). Trop de gaffes nuisent gravement à la chrétienté, votre Sainteté. Et votre dernière saillie sur la capote anglaise a fait déborder le vase.

SNCF, mais si c'est possible, suffit de raquer

34 centimes par minute, si pas InternetLe reflet sur la vitre protégeant le panneau ici photographié, sur le quai de la gare SNCF de Cap d’Ail, Alpes-Maritimes, montre qu’il fait beau, ce jour là. Casquette, ciel bleu, c’est le printemps sur la Riviera. On va au marché du vendredi à Vintimille.

Mais…. mais la gare est close, verrouillée, ce jour de vendredi de semaine ordinaire : pas le moindre employé. Pas de guichet, de guichetier. Débrouillez-vous avec l’automate distributeur de billets sur le quai : il ne prend que les pièces et les cartes bancaires, pas les billets… et si vous ne comprenez ni le français ni l’anglais, tant pis pour vous. Allez-y à pied.

Mais… ce panneau ici photographié vante, pour les salariés, la carte “abonnement salarié” pour aller au travail sans stress, par le TER : fort bien. Mais tant pis aussi pour celui qui n’a pas Internet : ce sera 34 centimes la minute au téléphone. Racket, donc, petit racket minable mais racket.

Mais… gag, le TER qui devait nous embarquer pour Vintimille est entré en trombe dans la gare, a freiné très tard, passé les quais, s’est arrêté en catastrophe 50 mètres trop loin – le chauffeur devait être distrait ? – et nous avons dû cavaler le long des voies pour aller chercher fissa fissa le dernier wagon. Merci la SNCF.

 

Colonial masochisme

Par un retournement ironique de l’histoire, là où, il fut quelques lustres, les colonisés se battaient pour leur liberté, leur autonomie, leur indépendance, bref pour que les puissants leur laissent vivre leur vie – ce qui semble aller de soi -, ces mêmes territoires sous protectorat se cramponnent maintenant à leurs tuteurs, ne veulent plus lâcher la rampe, ne se sentent pas le moins du monde colonisés, veulent ardemment rester sous l’aile protectrice.

Tenez, Mayotte, dans l’archipel des Comores : ils votent, savoir s’ils veulent devenir le 101 ème département français, ou rester entre eux, Comoriens des Comores, quoi. Et que croyez-vous qu’ils vont voter ? les sondages sont assez clairs… nous allons donc nous retrouver, nous Français, sans qu’on nous ait demandé notre avis, avec Mayotte en prime. Et quand je parle de “prime”, je veux dire charge, fardeau, et au pluriel, charges. Quarante millions d’euros de charges en plus dès 2009, selon les officiels. Et un surcroît d’immigration clandestine plus que probable – et très majoritairement musulmane – puisque, si vous jetez un regard sur l’article dont je vous ai donné le lien ci-dessus, un tiers des 186.000 habitants seraient des clandestins des Comores voisines, Comores qui, d’ailleurs, revendiquent, et à juste titre, leur souveraineté sur cette île, qui se situe quand même un peu plus loin de nos rivages que Ré, Houat ou la Corse.

Bref : le colonialisme a largement fait son temps, nous en sommes revenus ; c’était, pire qu’un crime, une erreur (c’est une citation, je ne l’ai pas inventée, celle-là). Monsieur Bouteflika, en Algérie, nous somme d’ailleurs régulièrement de nous excuser, de nous confondre en repentance (*). Et nous irions, à contre-courant de l’histoire, persister dans nos errements colonialistes, priver les Comores de leur bien légitime, au mépris de l’identité profonde de ces peuples ?

Mayottaises, Mayottais, ne vous laissez pas berner par des discours d’un autre âge, vivez votre liberté au sein de votre communauté, refusez le colonialisme de la France, restez Comoriens ! et bon vent.

(*) 47 ans plus tard, les comptes devraient être soldés, non ?  Ce n’était pas déjà assez douloureux ? il faut en remettre une louche ? Je propose qu’on passe à autre chose.