Plainte versus X

C’est comme ça que ça pourrait se dire dans les éditions du Monde sur la Toile…  “Plainte contre X” c’est platement français, c’est terne, ça ne donne pas envie de lire, tandis que “versus X”, hein, ça a du chien !! nos journaleux anglo-philes/manes/ lâtres, que ce soit sur la Toile ou le papier, s’emploient donc à ramer opiniâtrement dans le sens du Rosbif. Par exemple, dans cet article sur un dîner en ville, organisé chez un juge très médiatique.

Extrait : “… ce dernier [ M. Hefner] enquête sur une série de plaintes liées au groupe de distribution  [Casino] en conflit avec la famille Baud, fondatrice des enseignes Franprix et Leader Price, détenues par Casino. Le litige qui oppose les deux parties dure déjà depuis deux ans (…). La juge Simeoni instruit ainsi une plainte pour abus de biens sociaux de Casino versus Baud, tandis que le juge Grouman, lui, fait exactement la même chose en sens inverse, Baud versus Casino.

Non que “versus” soit à proprement parler de l’anglais ; c’est bien évidemment du latin pur jus, utilisé initialement par nos voisins mangeurs de gigot bouilli pour mettre deux termes en balance : “versus”, c’est “face à”, “vis à vis de” ; ce n’est pas “contre”. Mais évidemment c’est bien trop long, “versus”, alors ça s’est retrouvé amputé en “vs”, et ça s’utilise pour dire “contre”, et notamment en matière de sports : “Arsenal vs Manchester United“.

Alors ? alors “versus” au lieu de “contre” ? qu’y gagne-t-on ? rien, sinon une faute d’expression : il y a exactement le même nombre de lettres. Evidemment, si l’article avait hardiment mis en oeuvre le “vs” :  “abus de biens sociaux de Casino vs Baud, tandis que…” mais là on tombe dans l’ornière du chroniqueur sportif, pas vrai ? Casino-Baud, 3-2 après prolongations.

Au passage, ce dîner en ville, si vous lisez l’article cité plus haut… pas normal-normal, non ?

Et, au passage aussi, pourquoi le groupe Casino ne rebaptise-t-il  pas tous ses “Franprix” en “Leader Price” ? ça ferait baisser les prix !

Prime : jeunesse

Intéressante promo de printemps

De passage chez quelqu’un, on a trouvé un bon promotionnel, fixé sur la porte du frigo par un “magnet”. On a trouvé ça étonnant, cocasse. On aurait pu trouver ça franchement bizarre ; de très mauvais goût ; ou carrément pédophile.

Le bon ne précise pas l’utilisation qui pourrait être faite de cet enfant offert. Eu égard à la connotation fortement volcanique du lien publicitaire, on ne peut s’empêcher de penser au tableau de Francisco Goya “Saturne dévorant un de ses enfants” : Saturne, fils du Ciel et de la Terre, en visite de voisinage dans la marmite des volcans d’Auvergne, et qui aurait une petite faim…   

Hume, Hume donc…

En ce premier jour du jouli mois de Mai, jouez au bois raisonnez musettes, brin de muguet dans le verre à moutarde, je vous livre, pieds et poings liés, cette pensée de Mister Hume, grand philosophe si’il en est :

Avoir des regrets, c’est souffrir deux fois“.

Et pourquoi vous la livré-je ? j’eusse regretté de ne point vous la livrer, mettant ainsi la maxime en pratique et la main à la patte.

Allez, à deux mains, si vous le vous lesbiens.

De l'utilité des banderoles de manifs

On a peu à écrire, à gloser en ces temps de crise et de grippe porcine, pandémique, mexicaine et printanière. Les étudiants bolcheviks (= minoritaires, en russe) bloquent les facs comme d’hab’, dans l’attente toujours renouvelée de l’éventuelle prise de mayonnaise qui déclenchera enfin le matin du Grand Soir qu’ils espèrent, attendent, appellent de leurs voeux – et donc les diplômes universitaires seront cette année en promotion, pas chers… sans gravité car de toutes façons c’est pour aller s’inscrire au Pôle-Emploi.

Fiat, ressuscité d’entre les constructeurs de bagnoles moribonds,  va construire des véhicules griffés Chrysler – voyez d’ici la “Topolino-Grand’Voyager“, la carpe-lapin de la bagnole – et la Terre tourne cependant, les devantures des pharmacies se parant comme d’hab’ aussi de pub’s pour aider – moyennant finances – les femmes à “mincir” et bronzer en vue des séances de rotissoire sur la plage l’été prochain. Accessoirement on y vend aussi des médicaments, dont le très médiatique Tamiflu en vedette américano-mexicaine, et en rupture de stocks… on en est à supposer que, comme en 68  pour l’essence, certains cons citoyens en ont engrangé des quantités significatives dans leur baignoire.

Mais si, quand même, une perle, une pépite dans la morne litanie des catastrophes et des messages promotionnels : je lis ça sur Yahoo : “Le Wi-Fi vainquera sur le marché HD sans fil“.

Pas mal, hein ? vainquera… moi j’ai pu  voir, lire, rédiger des tas de banderoles, de panneaux, pour des manifs, des interventions publiques, où c’était “MachinTruc vaincra“. Alors, forcément, je n’ai pas de mérite, je la connais, l’orthographe de la troisième personne du singulier du futur du verbe vaincre. En tout cas ce n’est pas notre langue qui en sort vainqueure, comme on l’écrit maintenant que le sexe féminin doit faire entendre sa petite musique féminine.

Cagoule anti-grippe

On sait que Mexico, paraît-il la plus grande métropole du monde – on ne les envie pas – est peuplée ces jours-ci de créatures masquées : on ne voit plus de bouches ni de nez, masqués par des tissus couleur vert clair, grippe porcine oblige. Mais on apprend aussi que de ce fait, Mexico, donc, connaît un regain de hold-ups : eh oui, facile et imparable, puisque tout le monde avance masqué, on entre peinard dans les bijouteries, un flingue dans la poche, le protège-grippe sur le nez, et sous l’oeil bienveillant des caméras de surveillance. Après, y a plus qu’à.

Mais donc, me dis-je, pensé-je… chez nous, à supposer que le sommet de l’OTAN (suspends ton vol) se soit tenu à Strasbourg en période de grippe porcine, Mâame MAM, ministre des Cultes et de l’Intérieur (*) n’aurait rien pu objecter aux cagoules des Black Blocks, car pour tout casser sans attraper la grippe, il faut mettre son masque. Ou sa cagoule, qui a sur le masque l’avantage de protéger aussi les oreilles et le crâne : allez savoir par où il pourrait passer, le virus porcin !

(*) Ministre du Domestique, pourrait-on écrire, en frangliche.

Cochonnerie de grippe

Moi si j’étais juif ou musulman, je l’aurais mauvaise : voilà que débarque la grippe porcine !! encore un coup tordu des “Infidèles”, ou des “Goyim”, bref de ceux qui, bien évidemment, se trompent de dieu… et la grippe porcine, elle s’en fout, elle, des interdits sur le cochon, qu’ils viennent de la Torah ou du Coran : pas casher du tout, encore moins hallal, mais contagieuse, ça oui !

Parano, mais presque

On va le devenir, “parano”, si ça continue. Et à juste titre : quand vous voyez tous ces gens vous regarder en ricanant et chuchotant, hein… bref, on nous conte qu’un vol Air France Paris-Mexico, vol direct en principe, donc sans escale, a dû aller se poser en Martinique, et du coup a perdu 4 heures, a dû se ravitailler en kérosène, bref que des emmerdements, tout ça parce qu’un passager Franco-Colombien de ce vol figurait sur la liste noire “no fly list” (*) des gens à ne pas laisser monter dans un avion… aux USA.

Comment les responsables Etats-Uniens de la Sécurité aérienne sont-ils à même de savoir qu’un gus va aller de Paris à Mexico par un vol d’Air France en passant au dessus de chez eux ? ben, parce qu’on leur a communiqué l’information au préalable, pardi. Parce qu’ils nous la demandent gentiment. Ou pas gentiment.

D’ailleurs on leur communique aussi les Brest-Rodez et les Milan-Nantes, des fois que des individus de la no fly list détourneraient le Fokker de Brest-Rodez ou l’Embraer du Milan-Nantes pour aller faire exploser le Capitole, à Washington. En refaisant le plein de kérosène à Clermont-Ferrand.

(*) “non vol liste“, en français. On peut pas lutter, c’est toujours plus court dans leurs termes, bien plus court que “liste des individus interdits de vol aux Etats-Unis“, alors, forcément, on dit “no fly list“, la règle c’est de faire court, très court, faut que ça claque !  Vous noterez cependant que ça peut aussi vouloir dire “non mouche liste”, mais bon…

Des claques qui se perdent

… ou des coups de pied au cul. Bref, il y a de quoi voir rouge. Les banquiers, jamais en peine d’une provocation, et parmi eux Dexia, la Franco-Belge annoncée mourante, sub-claquante il y a peu, pleurant une obole des Etats, sinon elle allait crever,  se distribue quelques bonus. Pour 8 millions d’euros, juste pour se féliciter de nous avoir bien biaisiés,  pour arroser ça, pour faire la fête, du moins les happy few qui auront droit au Champagne et aux petits fours. Pendant ce temps, couvrez vous la tête de cendre, braves gens, allez pointer au chômedu, bouffez des pâtes et des patates : “c’est la crise”, on vous dit, y a plus de sous ! du moins pour vous.

Domestiques

On nous annonce que bientôt, c’est à dire fin 2009, des trains italiens circuleraient sur Paris-Milan, avec arrêt à Lyon. J’emploie le conditionnel, car il va falloir demander la permission aux cheminots de la CGT, de Sud-Rail etc… ce qui est loin d’être dans la poche ! mais bon…

Ceci dit, ceci écrit, ceci lu, donc, arrêt à Lyon, comme le dit l’article cité, ça va faire de la concurrence à la SNCF, et ma foi c’est une bonne chose, si c’est pour relancer l’émulation pour un meilleur service. Juste deux remarques :

– Ils ne pourraient pas, les Italiens, nous faire un circuit Turin / Lyon / Clermont-Ferrand / Paris ? en “Pendolino”, qui roule “seulement”  à 250 km/h – mais sur des voies normales, lui – on gagnerait quand même une bonne heure de Clermont à Paris, par rapport aux  Teoz ( des “Corail” vaguement rafraîchis avec des prises 220 volt en Première, merci le marketing !) . Au fait, pourquoi  “Teoz” ? si cet acronyme vous inspire…

– Une phrase piquée à l’article cité nous apprend que ” le transporteur (italien) aurait d’abord demandé des sillons entre Paris et Marseille qui lui auraient été refusés, la France n’ayant pas encore ouvert le trafic domestique à la concurrence“.  Domestique, dites-vous… ça renvoie évidemment à cet anglicisme “domestic” (intérieur : domestic flights = vols intérieurs) ; il eût fallu écrire “trafic intérieur” (*). Et puis “domestique”, hein, personnel de maison, larbin… la piétaille, quoi.

(*) encore avons-nous échappé à “traffic“, suivant l’orthographe anglaise.

Repu de vresse

Ce frais matin, tout plein de neuves nouvelles, trop plein d’informations, tendancieuses bien entendu, à lire, toutes, avec des lunettes filtrantes !

Le présumé initiateur des sabotages de caténaires : on a fouillé la bibliothèque de Tarnac où il crêchait avec ses copains… c’est Libé qui l’annonce, et conclut : “Finalement, point de petit manuel du parfait saboteur de TGV. Mais une collection de brochures et de textes disponibles sur Internet ou en librairie“. Oui, sussure Libé, vous monsieur, vous madame, vous pourriez vous faire reprocher vos lectures, voire passer un sale quart d’heure, tout le monde possède des livres séditieux, de Lafargue à la Comtesse de Ségur. En revanche, aucun livre séditieux ne dit de quelle heure à quelle heure le 25.000 volt est coupé sur les caténaires.

Les prix des grandes marques auraient baissé, paraît-il, en un an, de 0,39 %, allez, soyons fous, 0,4 %, soit 4 pour 1000 : sur un paquet de pâtes “Rabilla” (grande marque s’il en est ! ) à 3 euros, je vais économiser 1,2 centimes, on arrondit à 1 centime, soit 2,99 euros : mais voilà !!! c’est donc pour ça que tous les prix sont à “virgule 99” !! Sauf que depuis l’arrivée de l’euro les prix ont augmenté en gros de 35 à 40 %, on a encore du temps devant nous avant de retrouver les prix en Francs divisés par 6,55957. Et puis des produits “grande marques”, il y a longtemps que je n’en achète plus, je fais mes courses à Lideule ou Lideur-Praïsse, le casse-coûts du coin.

Les “Conti” se fâchent : fâchés, donc, que le tribunal de Compiègne les déboute dans leur demande de suspension de fermeture de leur usine, les salariés de Continental-Clairoix ont saccagé la sous-préfecture de la ville. Très vilain, ça, pas bien du tout. Il faut savoir souffrir en silence, cacher sa peine. Et voilà que maintenant les salariés de l’industrie se mettent à imiter les agriculteurs ! mais sans discernement, “petit bras”, pourrait-on dire : à voir les photos, ça a nettement moins de gueule que l’incendie du Parlement de Bretagne, à Rennes.