Noms d'oiseaux

Une histoire comme il s’en passe ces jours-ci : un ingénieur d’origine maghrébine (pourquoi un ingénieur ? parce que !)  accompagne sa fille pour consultation chez un ophtalmo(…logiste). L’ophtalmo est à la bourre, comme la plupart des spécialistes, incapables de gérer correctement un planning de rendez-vous – c’est chronique chez les toubibs spécialistes, ils doivent supposer que si leurs « patients » s’appellent comme ça, c’est qu’il y a une bonne raison, et qu’ils n’ont rien d’autre à foutre qu’attendre chez le toubib.

L’ophtalmo est à la bourre, comme d’hab’… le monsieur d’origine maghrébine attend, attend… n’est finalement pas si « patient » que ça et pénètre de sa propre initiative dans le cabinet de consultation. Et là, les versions divergent : le non-patient crie, tempête, s’en va en gesticulant et va porter plainte car selon lui, le toubib l’a insulté de manière raciste en l’éconduisant. Le toubib, lui, nie en bloc ; selon lui, il avait d’ailleurs déjà reçu ce monsieur auparavant, sans anicroche ni comportement raciste.

Constat : si l’ingénieur dit vrai, c’est super emmerdant pour le toubib, certes, mais bon, raciste primaire c’est très très moche ; en tous cas sa réputation est faite, il est en quelque sorte marqué au fer rouge, et toutes les assosses de la bien-pensance vont le clouer au pilori – le clouent déjà au pilori ! Si, en revanche, l’ingénieur a trouvé ce pervers, subtil et efficace moyen de « faire la peau » socialement parlant à ce médecin, c’est également super grave, du même tonneau que la jeune fille qui crie au viol en déchirant son corsage, alors qu’on ne lui a strictement rien fait.

Il serait tout de même intéressant que la présomption d’innocence soit mieux respectée dans ce genre d’affaire – notamment que les journaleux tournent 2 fois leur stylo-bille dans leur bouche avant de livrer des noms ! c’est loin de valoir les abominables salades pédophiles d’Outreau, mais il y va de l’honneur d’un homme – fût-il incorrigiblement en retard dans ses rendez-vous.

Tibert

Que l'heure de la retraite sonne !

Vous connaissez ? à la manière de Ferrat :

« Leur vie, ils seront flics ou sénateurs,

le temps d’attendr’ dans la torpeur

Que l’heure de la retraite sonne… »

Eh bien, elle n’a toujours pas sonné pour M. Mauroy, sénateur à 82 balais, et toujours sur la brêche.

M. Mauroy – auteur du best-seller « C’est ici le chemin ! » (euh… peut-être pas par là, finalement…en arrière, toute, on s’est gourrés, austérité blocage des salaires dévaluations etc etc) – est donc intervenu au Sénat, du style lyrique que nous lui connaissions, pour défendre la retraite à 60 ans, sa création, et à laquelle il tient. « C’est la loi la plus importante peut-être de la Ve République, celle qu’attendaient les Français ».

Eh bien, ça fait 22 ans que M. Mauroy devrait être à la retraite, selon cette disposition si importante qu’il a promue et dont il est si fier. Et il y a largement plus de 200 sénatrices-et-sénateurs qui ont atteint l’âge de la retraite à 60 ans. Allez, mesdames-messieurs les septuagénaires et octogénaires du Sénat, quand on descend dans la rue défendre la retraite à 60 ans (chiffre « rond », merveilleux, divisible par 2, 3, 4, 5, 6, 10, 12, 15, 20, 30, et c’est pourquoi on a choisi 60 ans, et non 61, pas beau, ou 67, a-ffreux !), un peu de cohérence, de logique, de courage : dételez… libérez des emplois !

Tibert

jeunes, beaux, riches et en bonne santé

Pourquoi pas 59, 58 etc ?
Pourquoi pas 59, 58 etc ?

Voulez-vous être…

1) Riche et bien portant ?

2) Pauvre et malade ?

Cochez la case correspondante.

Vous pourriez vous demander pourquoi cette pancarte ne descend pas plus bas, pourquoi la liste déroulante et les cases à cocher ne proposent pas 59, 58, 57, 56 etc… ? car enfin, de quoi s’agit-il ? de ce que nous voulons, na ! Bon, c’est 60 depuis Tonton, Tonton l’a dit, et Martine, elle aussi, dit que ça doit rester comme ça, et donc ça doit rester comme ça. Et puis soixante, c’est un bon chiffre.

De même que le statut des dockers CGT du port de Marseille est écrit dans le bronze de l’après-guerre, inaltérable et pérenne, d’une longévité comparable aux sacs plastique, 400 ans au bas mot. On peut en dire autant du statut des cheminots et du 1 % du chiffre d’affaires d’EDF dédié aux bonnes oeuvres du Comité Central d’Entreprise, j’arrête ici la liste déroulante, elle descendrait plus bas que mon billet.

Et les réalités économiques, la concurrence, le financement des retraites, tout ça attendra à la porte, comme le nuage de Tchernobyl.

Tibert

Edulcorants et litotes

Voyez cette dépêche du Fig’machin : les Parisiens seraient des chapardeurs, selon le maire de Londres. La preuve : en 2 mois, 3 vélos en libre service (3 seulement !!) ont été dérobés là-bas outre-Channel, contre 500 Velibs disparus.

Faites le calcul : 500 Velibs en 2 mois, c’est 3.000 Velibs par an qui partent en fumée – pas pour tout le monde ! Soit 15 % du parc. Edifiant, non ? Quant au vocabulaire employé – je fais confiance au traducteur, « chapardeur » doit avoir son homologue en Rosbif – je lui trouve bien de la mansuétude. C’est de vol qu’il s’agit. On aurait pu écrire sans se tromper : « Velib : les Parisiens, des voleurs !« .

« Incivilités », « chapardage »… surtout ne pas dire les choses, ça va fâcher quelqu’un. Tout baigne, dormez braves gens.

Tibert

Ni pour ni contre, et réciproquement

Le Figues-à-rôts titre en Une ce 2 octobre (errare humanum est), puis en titre d’article (perseverare diabolicum ) « Nouvelles manifestations contre les retraites« .

On se perd en conjectures, dans les milieux bien introduits, sur le sens de cette accroche. Le malheureux ou oublieux journaleux  a-t-il avalé l’accent aigu ? « …contre les retraités » ? ça ferait sens, mais pourquoi grands dieux s’en prendre aux retraités ? ils sont trop vieux? ils coûtent trop cher ? c’est ça ?

Ou bien alors c’est à n’y rien comprendre. Quelle catégorie de citoyens peut donc se rebiffer contre la (les) retraites ? quels sont ces enragés qui vont défiler, calicots au vent, pour exiger l’abolition de la retraite, des retraites… pour afficher leur intention de bosser jusqu’à ce que mort s’ensuive ?

Qui sont-ce, ces anti-retraites, ces bosseurs fous ? l’article nous apprend que si cette manif’ se passe un samedi, c’est exprès pour que les salariés du privé puissent, eux aussi, manifester ! traduisez : les fonctionnaires, eux, peuvent manifester le samedi, bien évidemment, mais aussi tous les jours ouvrés, sans que ça ait de conséquences ! 1°) ni sur leur emploi, inamovible et boulonné , 2°) encore moins sur le niveau de boulot produit,  3°) éventuellement même pas sur le salaire.

Braves gens du privé, n’ayez pas peur, comme disait Jean-Paul II, rejoignez les fonctionnaires, allez manifester « contre les retraites », le Figaro vous a donné le tuyau.

Tibert

C'est clair, non ?

Saviez-vous, lecteurs estimés, qu’il existe (existait ?) au plus haut de nos instances gouvernantes une « Commission pour la transparence financière de la vie politique » ? le saviez-vous ? moi non, je ne l’avais pas vue, la commission dont je vous cause, tant elle était transparente.

Et quid des travaux de cette discrète commission ? chuut !! mais taisez-vous donc ! Secret Défense. Le sujet de mon précédent billet ( « A vot’ bon coeur ») portait sur les planches de timbres rares offertes en cadeau à des Ministres etc… qui n’avaient pourtant aucun souci de boucler leurs fins de mois grâce aux nouilles-patates à l’eau. Eh bien, monsieur Martin Hirsch, le dénonciateur, qui avait piqué cette information en tant que membre de cette commission, se voit traiter d’ignoble traître par ses pairs. Il n’aurait jamais dû divulguer quoi que ce soit sur ce qui se débattait au sein de la Commission pour la transparence financière de la vie politique.

C’est assez clair, effectivement. Quant à apprendre ce qui sort des travaux de cette commission, alors là, vous pouvez aller vous faire cuire un oeuf.

Tibert

A vot' bon coeur !

Un ex-ministre d’ouverture, Martin Hirsch, a commis un bouquin intitulé  « Pour en finir avec les conflits d’intérêts« . Vous serez sûrement de mon avis, monsieur Hirsch peut toujours ramer !! mais bon… ceci étant, il dit des trucs fort intéressants , par exemple que de hauts personnages de l’Etat étaient (imparfait de l’indicatif) collectionneurs de timbres en quelque sorte malgré eux, tenez, cet article de l’Hibernation : « pendant des années le président de la République, le Premier ministre, les ministres des Postes et des hauts fonctionnaires se voyaient régulièrement offrir par La Poste des épreuves de luxe de nouveaux timbres, très rares et donc très prisés des collectionneurs. »

Alors ? eh ben, c’est évident, le marché aux timbres se tient, à Paris, au « Carré Marigny », à un jet de pierre de l’Elysée (*), de Matignon, de… bref tout près tout près du Bon Dieu. Vous imaginez la suite, c’est limpide : le Petit Nicolas a trouvé un débouché tout simple pour pouvoir s’acheter des Carambars : il sort en catimini par la porte arrière du jardin, son cahier de timbres sous le bras, et il va revendre sa collec’, qu’il a eue gratos.

On peut d’ailleurs s’interroger : pourquoi à ces gens-là ? qu’ont-ils besoin, eux qui ont tout, de timbres de collection par dessus le marché ? tant qu’on y est, pourquoi pas un bouquet de muguet à l’oeil le 1er Mai, quand nous autres pauvres couillons devons le payer ?

Le pompon, c’est que M. Longuet, ci-devant ministre des Postes (ça a eu existé, si si… ben quoi, y a bien un Ministre des Cultes !), a lui aussi bénéficié de ces cadeaux-à-ceux-qui-en-ont-à-ne-plus-savoir-qu’en-foutre.  Et M. Hirsch,  documents à l’appui, affirme que M. Longuet a payé en partie une villa dans le Sud avec le fric des timbres. Réponse du tac-au-tac de M. Longuet : « évidemment cette maison n’a pas été pas été payée en timbres« .

En voilà une réponse qu’elle est cinglante, que c’est bien envoyé !  essayez donc de vous pointer le jour de la signature de l’acte chez le notaire avec une valoche de timbres, une loupe dans la poche et le catalogue Yvert et Tellier sous le bras, pour voir… des fois que… imaginez la gueule du notaire… y dit vraiment n’importe quoi, M. Hirsch.

Tibert

(*)  C’est juste une image… ne vous avisez pas de vérifier ! y a des méthodes pour faire parler l’ADN sur les pierres, aussi bien que sur le scooter du fiston.

Où le naturel revient au galop, 3.000 ans plus tard

Des scientifiques l’affirment : quand Moïse a traversé la Mer Rouge en char à boeufs avec ses ouailles (le peuple d’Israël), ce n’était, l’expliquent-ils, que très normal, vu qu’un phénomène naturel avait en quelque sorte asséché ou presque le passage vers le Nord depuis l’Egypte.

C’est ainsi qu’il a fallu presque 3 millénaires pour que les humains commencent à mettre en doute la réalité du Grand Barbu à Longue Chevelure qui servait à expliquer à peu près tout…, y compris comment Moïse et ses potes avaient pu traverser la Mer Rouge sans avoir à rouler leurs bas de pantalons ni relever leurs jupons.

Ah bon ? vous êtes sûr ? ce n’est pas l’Eternel qui… ? mais alors ?… wouah… ça alors… on nous aurait trompés ?

Tibert

ça tourne

Titre dans la page d’accueil du Figues-à-rôts de ce matin : « Un braquage tourne mal à Marseille : deux morts« . En fait, c’est une sinistre et assez banale histoire de braquage d’une pizzeria à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône).

Juste deux remarques :

– Premio, entre les deux mairies de Marseille et de Port-de-Bouc, il faut compter environ 45 km. Bon, les journaleux du très parisien Figaro ne sont pas censés connaître la géographie, surtout au delà du périph’ ou des terminus RATP, mais zut, un coup d’oeil à une carte permettrait d’éviter d’écrire des âneries.

– Deuxièmo, le braquage a « mal tourné » ?? … imaginons donc un braquage qui « tourne bien », qui se passe bien : les 2 malfrats (ils étaient 2, venus à moto, sans doute casqués de façon assez opaque) entrent, essuient leurs godasses sur le paillasson, saluent le proprio, et lui demandent poliment de leur remettre la caisse. Le pizzaïolo se planque tranquillement dans son four, attendant que ça se passe, et le patron, tout sourire, remet la recette de sa journée de boulot aux 2 visiteurs.  Ceux-ci repartent calmement comme ils étaient venus, satisfaits du devoir de malfrat accompli – fondu au noir.

Eh ben en voilà un braquage qu’il est normal, qui « tourne bien », correctement exécuté  ! mais maintenant, c’est du n’importe quoi ! étonnez-vous que ça tourne mal !

Tibert

Zisiz' e provokécheun

Roms, suite du feuilleton – le contexte dans lequel notre Ministère de l’Intérieur a été pris avant-hier en flagrant délit de directive « vychiste » façon « rafle des années 40 »  (il s’agissait de virer des campements illégaux) : circulaire aux préfets, objectifs chiffrés, et d’abord les Roms, laisse rêveur…

– soit sur la bêtise, la brutalité et le cynisme du donneur d’ordre, dont on admire l’inculture et le manque de la plus élémentaire jugeotte – ou bien alors il s’imaginait que ça allait rester secret ?

– soit sur la légèreté, la négligence, la naïveté, l’aveuglement, que sais-je ? les 4, tiens, ne mégotons pas –  du type qui a validé et signé cette circulaire, soigneusement composée  dans le but de « jeter la merde au ventilateur ». Tout y est, comme je l’ai dit plus haut, pour que les braves gens et les honnêtes citoyens protestent en choeur, parce que c’est clairement inadmissible. Le chiffon rouge qu’on agite sous le nez des medias, rien de moins, ksss ksss.

Tout y est, donc, y compris bien entendu la fuite de ladite circulaire, destinée à faire mousser.

Resterait, si j’avais un conseil à donner au Ministère de l’Intérieur, à poser quelques questions subsidiaires :

– quel est le délicat provocateur qui a rédigé ça ? à moins que ce soit l’oeuvre d’un primate, mais à ce point…

– par qui et par quel canal la fuite a-t-elle été organisée ?

– comment peut-on laisser passer et signer des trucs comme ça ? on lit, avant de signer… sauf les 8 pages de tout petits caractères des contrats d’assurance, évidemment, mais une circulaire comme ça… qu’est-ce qu’ils apprennent, à l’ENA ?

Tibert