Qui ça, "ta gueule" ?

Une page web… une page qui nous propose d’écouter-voir un vigoureux discours de notre grand Dany Cohn-Bendit, une intervention que vous pouvez vouér sur ce site par exemple. Intervention qui a l’honneur de figurer sur les sites de marrade genre Youtube et consorts, non pas du fait de son importance, de son contenu, mais parce que DCB y ponctue le chahut ambiant d’un « ta gueule » fort peu diplomatique. C’est ça la politique.

Vacuité européenne

Mais vous voyez cette capture d’écran, là ? eh bien, où sont-ils, les eurodéputé(e)s derrière le banc de DCB ? les numéros 32, 58, 59, et j’en loupe sûrement… à la pêche, avec des quotas ? allé(e)s faire pipi ? ils-elles ont un mot d’excuse ?

Bref : à Strasbourg comme à Paris, même ambiance déserte. On a des représentants européens multicartes, certainement surmenés, ou / et qui s’en foutent. Des qui voteraient peut-être, s’ils-elles étaient là, va savoir, pour le maïs transgégènique griffé Monsanto, l’interdiction des fromages au lait cru etc… : de ce point de vue, autant qu’ils-elles soient allés à la pêche.

Tibert

Brouillon de culture

Sur le Figues-haro du jour, tout frais tout neuf, une accroche qui vaut bien un clic de mulot : « Le licenciement des fonctionnaires sera bien moins brutal » – selon monsieur  [le ministre du budget] Eric Woerth. Voyons voir, voyons voir… et sur quoi tombe-t-on, le mulot actionné (*) ? sur une photo dudit ministre Woerth debout dans son bureau, avec derrière lui, en toile de fond, en quelque sorte, sa bibliothèque. Bon, il y a bien une télé dans un coin, pour les matchs de foot, un tableau ovale pour faire jouli, le portrait officiel du Président dans un coin au fond, un bordel de papiers sur son bureau pour montrer que le ministre est débordé, mais ! mais la bibliothèque, alors la bibliothèque, hein, regardez-moi ça ! Douze mètres cinquante de Pleiade, au bas mot.

On lit beaucoup dans les ministères ( Pour des raisons évidentes j’ai ici « flouté » le visage du ministre, afin qu’il puisse travailler incognito)

Moi je vous le dis comme je le pense : c’est rassurant de savoir que nos ministres ont la capacité intellectuelle de lire La Pleiade, en papier bible, comme chacun sait, avec des fils marque-pages en tissu de couleur comme les bréviaires des vicaires d’avant-hier.

C’est rassurant, mais d’un autre point de vue, comment un ministre débordé (voir le bordel sur son bureau) trouve-t-il le temps de bouquiner les volumes de La Pleiade ? serait-ce de la mise en scène ? du vent ? comme ces expos de meubles-bibliothèques où de faux dos de bouquins en plastoc sont alignés serré (**) sur les rayonnages ? la culture du polystyrène ? la République du paraître ? terrible interrogation.

Et, tenez, un dernier mot : quand on pense que tous ces textes de Pleiade sont disponibles en éditions de poche, brochés pleine colle et pour bien moins cher, on se dit que pour un ministre du Budget, hein… l’économie ménagère, alors là… pfff…

Tibert

(*) Un ablatif absolu de la plus belle eau ! La Guerre des Gaules, du regretté César, n’en a guère de plus beaux à proposer. Tiens, celui-là est potable : « et pace facta, constituit cohortes... »

(**) « serré », si si, pas « serrés ». Y a pas faute. Avec « serrés » non plus y a pas faute. Soit, mais « serré », ça serre mieux.

Passeur de plats

Je ne fais ici – tout gloseur compulsif que je sois – que vous proposer d’aller visiter une page, une page  que, une page qui, bref une page à lire, car madame Badinter, Elisabeth, y dit mieux que moi ce qu’on peut penser des attitudes « burqesques ». Et puis tiens, zut, une page de magazine ça s’évanouit, ça disparaît, ça se dissout, ça passe à la trappe… je m’en vas donc vous faire céans un superbe copié-collé de son texte,  qui s’adresse aux burqeuses têtues et entêtées. Rien à retrancher, tout y est dit, sans excès, sans pathos. Bonne lecture !

Tibert

———————–

Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage ? Ainsi dissimulée au regard d’au- trui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire ? Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres. Alors je m’interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous de mandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ? En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Sub version, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas… Pensez-y.
Elisabeth Badinter

Accroche toi Jeannot !

Une histoire qui donne à penser…  à penser que si la justice passe, c’est souvent en fonction du déroulé des faits, pas en fonction du type de délit, du modus operandi. Une victime qui réagit mal, pas comme elle devrait ( !! ) et c’est la bavure. Un truc qui passerait traditionnellement en Correctionnelle  – si la Police fait une enquête qui aboutit, ce qui est loin d’être le cas général – se retrouve alors aux Assises : c’est con !

Tenez, ces deux « jeunes » qui à St Denis, dans le 9-3, opéraient dans les vols à l’arraché sur leur scooter… quelle banalité, un vol à l’arraché ! mais la victime en est généralement choquée, traumatisée, car c’est un acte brutal, soudain, prédateur – d’autant plus que les voleurs, courageux mais pas trop, ciblent de préférence des femmes, les « vieilles » étant plus faciles. Facile… on repère une mémé, son sac à la main, on s’approche en vitesse, et le passager du scooter chope à la volée la courroie et tire un bon coup. En général, l’effet de surprise et la violence de l’action font que le sac passe d’une main à une autre. Fait divers, statistiques de délinquance, plainte au commissariat… routine. Chacun sait qu’il faut avoir son sac en bandoulière, sur la poitrine, ou au moins côté murs, pas côté chaussée – facile à dire.

Mais si la « mémé » s’accroche, si sa volonté de résister, sa révolte, sa pugnacité l’emportent, le scooter peut traîner sa victime sur plusieurs dizaines de mètres ; ou bien le déséquilibre créé dans ce mouvement provoque un accident mortel – le cas que je cite ici.

Alors ? alors on a droit à « homicide ». Pas la même musique, car là il y a forcément enquête et recherche des auteurs ; et puis les Assises. Et, à juste titre, aux Assises on punit sans états d’âme ces agissements de crapules, sans la moindre circonstance atténuante ; on a affaire à des individus immatures, sans humanité et malfaisants.

Le Courrier des lecteurs concernant ce fait divers laisse passer quelques perles, du style : faut être bien con pour risquer sa vie et s’accrocher à un sac à main où il n’y a que 60 euros ! Cela rejoint les ineffables thèses sur les limites de l’action de la Police, thèses sur lesquelles je me suis fendu d’un précédent billet  (ne pas provoquer, en intervenant, un désordre plus grand que celui auquel on s’attaque). Et, à y regarder froidement, en observateur objectif et sans empathie, ça se défend… ça se défend si l’on professe que nous vivons dans la jungle, sans espoir d’en sortir, et qu’il faut juste survivre, sauver sa peau.

Le problème, c’est que les victimes ne voient pas la situation d’un oeil froid, avec du recul : elles sont DANS la situation, dans l’urgence, dans la violence. C’est une « question de dignité », dit une des intervenantes du Courrier des lecteurs. Et je le crois volontiers : on ne pense pas à épargner sa vie, on réagit face à une agression.

Alors, évidemment, on pourrait proposer de faire en classe des exposés aux « jeunes » sur les risques du vol à l’arraché – faites pas ça comme ça, les mecs, c’est trop risqué – ou passer des spots à la télé pour expliquer aux braves gens que face à un vol à l’arraché, il vaut mieux lâcher bien gentiment son sac… mais le fait est que chaque victime qui ne lâche pas son sac risque sa peau !

C’est là que je voulais en venir : que la victime se cramponne ou non à son sac, et avec ou sans mort, ce n’est pas du « vol« , le type qui pique dans la caisse pendant qu’on regarde ailleurs ; c’est du « vol avec violence avec mise en danger de la vie d’autrui« . J’ignore si c’est comme ça que ça se formule en termes juridiques stricts, mais selon moi ça y ressemble.

Tibert

Traduction Libération

On l’a peut-être entendu ou lu : deux Français qui s’étaient fait gauler par les bobbies britanniques avec 16 Vietnamiens – candidats à l’immigration illégale en Grande-Bretagne – planqués au fond d’une camionnette, bref ces deux Français, la mère et le fils, ont été jugés et condamnés il y a peu par la justice Rosbif à de substantielles peines de prison ferme : 5 ans pour le fils (apparemment le chef) et 3 ans pour la complice, la mère.

Parmi les éléments du dossier : c’était loin d’être du bénévolat, le fils attendant 24.000 euros de cette opération. Et un voyage similaire avait été fait avec le même véhicule vers la fin-Août. Donc : pas des braves gens charitables, pas des Saint-Bernard avec leur tonnelet de rhum sous le cou, mais des opérations juteuses.

Titre de L’Ibé-ration : « Ils aident des clandestins à passer au Royaume-Uni : 5 et 3 ans de prison…« . Moi j’aurais écrit, par exemple… Ils exploitaient une filière d’immigration illégale au Royaume-Uni… ils se sucraient sur le dos de candidats à l’immigration etc etc…  ils exploitaient le filon de l’immigration gnagnagna…

Bon, évidemment, c’est Libé, hein, on ne se refait pas (quoique…) : à 24.000 euros, soit 1.500 euros par tête de pipe vietnamienne, c’est de l’  « aide » ; alors si ç’avait été gratoche, quelle accroche auraient trouvée nos bonnes âmes ?

Tibert

Machisme et / ou trotskisme

Le NPA (Nouveau Parti A géométrie variable), sous la houlette de notre postier trotskiste Besancenot, se lance comme il se doit dans la bataille des Régionales. Rien de plus normal, un parti digne de ce nom doit se manifester lors de toute élection démocratique, fût-ce pour fustiger le caractère « bidon » de cette démocratie et l’inanité de ladite élection.

Il se trouve qu’une des candidates investies par le NPA (Nouveau Parti Ancien) en région PACA est une femme « voilée ». Entendons-nous : voilée classiquement d’un foulard, pas la bâche intégrale façon niqab ou burqa. Bon… soit… on peut être gnostique, musulmane et de gauche, pas vrai ? d’autant plus que le NPA (Nouveau Parti A gauche)  se targue de rassembler bien au delà des cercles et chapelles trotskistes habituels. Donc, pourquoi pas ? honni soit qui mâle etc etc.

Mais voilà-t-il pas que, lis-je dans le même article dont au sujet de laquelle je vous cause, « le NPA (Nouveau Parti Anti-islamophobie, NDLR), qui vient de se réunir en conseil politique national, a dénoncé la loi contre la burqa, «islamophobe et liberticide». »

Alors là, alors là, mon sang ne fait qu’un tour – avant de se raviser et de poursuivre sa ronde, ahhh ! C’est assez dingue cette histoire. Premio : quelle loi sur le niqab ? (*)  y en a pas ! c’est un projet de loi sur l’interdiction de voiler son visage dans les lieux publics (**).  Deuxièmo : de quelles libertés parle-t-on là ? de la liberté du mari de fringuer sa femme comme un sac de patates, sous prétexte de religion, mais en fait parce que ça coûte moins cher que de la laisser faire les soldes chez Jean-Paul Gaultier, et parce que comme ça les mâles regarderont ailleurs ? la liberté de DEVOIR s’habiller comme ça ? et quand on pense que ce genre d’extrêmisme machiste pousse jusqu’à interdire aux femmes de conduire (conduire en burqa…) ou de sortir non accompagnées -, c’est bien de pouvoir mâle qu’il s’agit. Où est la Gauche là-dedans ? au voleur, les valeurs !

Holà madame Rosa Luxembourg, madame Louise Michel, madame Kroupskaïa, et j’en oublie, réveillez-vous, etc etc.

Tibert

(*) Rappel technique : le niqab, celui qu’on trouve couramment au Maghreb, est noir et en plusieurs parties ; il permet, en soulevant une voilette, de s’alimenter, voire de boire un coup sans avoir à tout enlever, contrairement à la burqa, qui est classiquement bleue, du moins celles que j’ai vues en photo, et qu’on peut décrire comme une bâche jusqu’aux pieds, grillagée juste devant les yeux : manger ou boire revêtue d’une burqa, c’est mission impossible, sauf à la relever jusqu’au nez, ce qui est peu pratique et très impudique. C’est sans doute pour ça que par chez nous la burqa est plus rare.

(**) Loi d’ailleurs inutile, il existe déjà une disposition légale interdisant de se masquer hors Mardi-Gras et Carnaval. Alors à quoi ça sert d’avoir des lois, si c’est pour les bégayer sous d’autres formes ?  c’est vrai que comme ça on va interdire le niqab pendant Carnaval… mmouais… et ça mérite un communiqué du Conseil Politique National du NPA ?

Exercice de style rose

Citation du Libé-ration de ce premier jour de février  – le contexte : Francis Delattre, ancien député et actuel maire de Franconville (Val d’Oise), a déclaré lors d’une réunion politique pour les élections régionales, à propos d’Ali Soumaré, tête de liste PS dans ce département:

 » «au début, j’ai cru que c’était un joueur de l’équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ça change tout!»

1) Vous vous attacherez à mettre en évidence le caractère évidemment, intolérablement raciste de ces propos ; en particulier, vous soulignerez au feutre rouge tous les termes racistes.

2) Vous discuterez de l’opportunité de traîner le maire de Franconville en justice, via le MRAP ou similaire.

3) Rédaction : vous composerez un manifeste vengeur demandant à des personnes n’ayant absolument rien dit mais qui sont visiblement complices de ce forfait (Rama Yade, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand assistaient en effet à cette réunion politique) d’exprimer au plus vite de plates excuses.

Tibert

LOL ! MDR ! on se marre (à bout)

On a les poilades qu’on peut.

Dans les années 50, c’était « Poilant magazine »  (« Le Hérisson », « Marius » et autres recueils de blagues superbes du style « Comment vas-tu yau… et toile à… », « Mademoiselle, avec vous on ne sait plus à quels seins se vouer… » (wouaf wouaf).

Et puis nous avons eu les formats états-uniens à la télé, avec ados niais gaffant ou racontant des inepties, tandis qu’un supposé public supposé assister à ces non-aventures est supposé s’esclaffer (rires enregistrés). On se rapproche du guili-guili sous les doigts de pieds.

De nos jours c’est « Poilant-internet ».

le poilant-internet se dit LOL (en VO) et MDR (en VF). Lots-Of-Laughs ; Mort-De-Rire. Exemple, courrier des commentateurs stupides sur « Le Post », à propos du couple Nicolas-Carla : ça fait deux ans qu’ils sont ensemble, donc commentaires, glose et tartine journalistique.

– « 2 ans de mariage et toujours pas d’enfant. Voilà qui est inquiétant. »

– « mais si ,mais si ! Sauf que Carla refuse de les reconnaitre »

– « son mari lui meme,LOL !  »  (NDLR : vous avez là les rires enregistrés : riez, merde quoi !)

– « nunuche première et sarkonabot, le couple pestilentiel français dont toute la presse étrangère se gausse !!!! »

——————————————————–

(Fin des citations ; un ange passe, un peu d’air frais… et merci pour le « nabot », connard, j’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pense de ce « racisme » minable et déshonorant).

——————————————————–

Bon, les gars… j’espère que ça vous a dilaté la rate ? là ousqu’y fallait rigoler, c’est à LOL. Merde quoi, c’est pas compliqué, vous devriez pouvoir suivre, non ?

Tibert

La méthode Assimile

Titre du Toile-Monde : « Le maire de Malmö, en Suède – merci le géographe de service – assimile sionisme et antisémitisme« . Ah ? sionisme et antisémitisme seraient donc, selon le maire de Malmö, deux avatars de la même démarche ? curieux : s’agissant du sionisme, on peut parler d’une doctrine politico-religieuse, tandis que l’antisémitisme se définit plutôt en termes de sentiment et de comportement, moins comme doctrine politique, ou alors très confuse, c’est le moins qu’on puisse dire.

Mais si l’un a pour valeur-phare la promotion d’Israël, l’autre, vous en conviendrez, prend plutôt le sens inverse… or, assimile, selon mes repères et mes quelques connaissances linguistiques, c’est « confond », « fusionne ». Que le sionisme et l’antisémitisme se confondent, c’est confondant. On pourrait supputer, formuler l’hypothèse, pour éclairer cette idée, que le sionisme, dans ses excès, relève en quelque sorte de l’antisémitisme, mais non, c’est de la confusion mentale, de la pirouette scholastique.

A lire l’article, cependant, par exemple : « nous n’acceptons ni le sionisme ni l’antisémitisme« , on comprend que monsieur le maire met, en fait, sur un même pied les deux … ismes. Ah bon, c’est plus clair comme ça. Reformulons : sionisme et antisémitisme déplaisent autant l’un que l’autre au maire de Malmö ; il leur attribue des valeurs négatives comparables… moi ça me paraît tout à fait sensé.

Il se trouve même un lecteur de l’article qui nous donne, dans son commentaire, du « … sur un même pied d’égalité« . Lamentable ! lecteur avisé, lectrice bien informée, vous n’êtes pas sans savoir – bref, vous le savez : le pied, c’est « sur un même pied« , ou « sur un pied d’égalité« , jamais l’horrible même pied égalitaire.

Bon, résumons-nous – sionisme et antisémitisme : pour le maire de Malmö, ce n’est pas la même équipe de foot avec des maillots différents ; c’est deux équipes aux prises, et match nul, 0-0. Il ne croit pas si bien dire.

Tibert

Platitudes et cécité

Je pensais dans ma tête, cette nuit, je pensais aux mots. J’ai le droit, non ? de fait, j’étais préoccupé par le terme « cécité« , terme d’ailleurs quelque peu incorrect politiquement, en ces temps de  « non-voyants« , « de couleur« , « malentendants » etc. J’y pensais car le terme anglais « blindness »  ( cécité, donc) correspond exactement à l’adjectif  « blind » … « aveugle » ! Tiens donc, me disais-je en moi-même, me retournant sur ma couche (et non pas dans ma couche, je m’en passe encore), tiens donc, blind-blindness, (comme kind-kindness, Elliot-Elliot Ness…) et cécité-aveugle ! Comment se fait-ce ?

De fait, plus généralement, la  formation des adjectifs dans notre langue, à partir des substantifs, ou lycée de Versailles, souffre de nombreuses irrégularités ou lacunes. Ainsi « glauque » ou « blême » n’ont pas de substantif correspondant, à ma connaissance, et madame Royal devra se fendre par exemple d’une « glauquitude » pour combler ce manque ; inversement, laxisme-laxiste, facile, mais charisme ???  je ne vois pas. Chariste ?

Donc, disais-je, « cécité-aveugle » ! nom d’une pipe. En fait, aveugle vient du vieux françois avocle, « ab oculi », privé des yeux ; mais mais, justement, et c’est là que le bas-latin blesse, cécité, lui, vient de caecus, (aveugle) !! et, tenez-vous bien, il existait un vieux mot (et non pas un mieux veau), cieu : aveugle ! Ce cieu est hélas tombé en désuétude. Pourquoi hélas, me direz-vous, puisque ça me donne ici l’occasion de rédiger sous mes yeux éblouis l’un de mes plus brillants billets ? parce que, lecteur-lectrice estimé(e), cieucécité formait un couple bien plus logique qu’aveugle-cécité.

D’autant plus hélas, hélas, que, du fait de son caractère technique, et même savant, n’ayons pas peur des mots,  « cécité » passera probablement à la trappe dans les décennies à venir : trop savant, justement, pas dans la liste des 800 mots nécessaires et suffisants, et puis « aveuglement » serait bien plus logique, non ? … non ? aveuglement, c’est un autre concept ? une autre acception ?  ah bon. Madame Royal, s’il vous plaît… aveuglitude ? aveuglitude… mmmouais, mais politiquement, c’est mauvais. Non-voyance? on va avoir le syndicat des cartomanciennes aux fesses.

Tibert