Habemus, habemus, bon OK, et puis ?

Je n’ai absolument pas envie, malgré vos sollicitations, de tartiner à l’instar de 98,6 % des blogueurs de la Planète sur l’élection du pape : reportez-vous à vos quotidiens et périodiques habituels. Ils vous en baveront, eux, de la copie sirupeuse sur la fumée blanche, ils vous feront du micro-trottoir « tranche de vie » devant la Basilique Saint-Pierre, de la foule en liesse, des Argentins ravis etc.

Au passage, remarquez bien qu’on va encore se coltiner un François, un de plus. Normal-premier l’an dernier, et maintenant celui-là… on ne pourrait pas nous proposer d’autres prénoms ? ça devient lassant, vraiment.

Non, je voulais juste pointer un truc : il se dit que François-tout-court va dare-dare rendre visite au précédent, là, Benoît, celui qui s’est rangé des papamobiles pour jouer du piano et regarder passer les nuages au dessus des jardins de Castelgandolfo, habemus cumulo-nimbus. Et ça, ce serait un scoop ? une grande première ?

Evidemment, réfléchissez deux secondes : quand le nouveau pape arrivait, le précédent était TOUJOURS mort ! ils risquaient pas de se serrer la cuiller ! mais entre « managers », en revanche, c’est super-normal, ça se fait, je veux ! le Benoît-Huit-et-Huit-font-Seize a tenu les manivelles pendant 8 ans, et donc le nouveau PDG va prendre les consignes, c’est banal… tenez, quand Normal-Moi a remplacé le Petit Nicolas, il est allé aussi sec le voir et ils se sont passé les manettes, les dossiers… la prise de courant du bureau qui a un faux contact, le code nucléaire, les bons restos dans le coin, tout ça… Nico a vidé ses poches, refilé ses jetons de machine à café, récupéré la photo de sa femme sur le bureau et son peigne dans le tiroir en dessous, rendu son mobile de service, son bip de parking, sa carte de cantine… ils se sont tapé sur l’épaule, tchao, bonne retraite, bon boulot, marche à l’ombre, à plus.

Là c’est devenu pareil – avant ça ne l’était pas. Avant, le pape bossait le nez dans le guidon de la papamobile, embrassant face contre terre les innombrables tarmacs d’ici ou là, bénissant les foules jusqu’à ce que mort s’ensuive.  Mais avec la démission du Benoît, l’Eglise romaine est entrée dans l’ère des « dirigeants » cooptés. Plus besoin de rester à la barre jusqu’au K.O. technique, on peut négocier son parachute doré et castelgandolfien, se casser quand on en a ras la mitre ; on revend ses indulgences et salut la compagnie.

Inversement, et en contrepartie, c’est bien normal, c’est devenu un saint-Siège éjectable, le trône de Saint-Pierre. Les exemples de PDG virés à coups de pompes dans le cul par les actionnaires majoritaires sont légions ! donc, François prend les commandes, OK mais pour combien de temps ? moi à sa place j’aurais négocié mon parachute doré, et comment ! avec des fresques de Michel-Ange pour décorer la toile par en dessous, quand elle s’ouvre au dessus de Castelgandolfo.

Tibert

Quand on roule carrosse

On sait que le Grand, l’hénaurme Paris du futur va coûter des sous. Au passage, notons que les malheureux visiteurs étrangers – les Français se sont résignés à la misère – venant de Roissy-CDG continueront à galérer dans le RER B, quand il fonctionne, avec leurs valoches coincées entre les jambes, au milieu des tags, de la crasse et des mines pas tibulaires mais… vous connaissez la suite.

Comment trouver des sous ? ben tiens nous confirme madame Hidalgo dans un entretien radio-diffusé, bonne idée, y a qu’à augmenter les PV de stationnement, les doubler par exemple. Incivilités, infractions, c’est évident que ça doit banquer, non ? non ?

Ben je m’interroge…

– Pourquoi un « bon » prix de la prune dissuasif à 17 euros deviendrait-il subitement inapproprié demain matin, et pourquoi 35 au lieu de 19, 18,50, 22, 24 ?? parce que c’est divisible par 5 et 7 ?

– les habitants de Romorantin ou d’Albi qui prennent une prune, qu’est-ce qu’ils en ont à cirer, du Gross Paris ? en quoi est-il légitime de leur demander de raquer pour la mégalomanie, la mauvaise gestion et l’imprévoyance des élus parisiens ?

– Madame Hidalgo a-t-elle essayé, incognito, dans une Clio banalisée un peu éraflée, avec un rétro droit qui pendouille avec du gros scotch, fraîchement vandalisé des nuits précédentes, de se garer impromptu quelque part dans Paris ? oui ? non ? qu’elle essaye donc. C’est très formateur, ça permet de relativiser sur les « infractions » et les « incivilités ». Les écolos rognent tous les jours sournoisement quelques places de stationnement ici et là, c’est devenu carrément mission impossible de s’arrêter.

– Madame Hidalgo n’aurait-elle pas un chauffeur et une bagnole, voire une cocarde sur le pare-brise ? ça aide bigrement à ne pas prendre de prune. Et si, d’aventure, on en prenait une, hein, un contractuel obtus ou malvoyant, ça m’étonnerait qu’elle soit de sa poche. Evidemment, on comprend qu’on puisse, dans ces conditions, évoquer sereinement, voire trouver des vertus à la prune à 35 euros, le prix à payer N fois chacun pour le Paris rayonnant qui, d’une main sûre, posera un pied conquérant sur les marches de l’avenir radieux qui lui est promis.

Tibert

Interview-tronc

« Le Monde » nous régale ce jour d’une brève très courte où madame NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet, ouf !) aligne des vacheries brèves et lapidaires sur Normal-Premier et son ex-Royal, « Royal en est à attendre que son ex la nomme quelque part« . Evidemment on se dit, la saalo-pe ! quelle vipère, etc, c’est une attaque ad hominem, euh non, ad mulierem, etc.

On a pu apprendre incidemment, au début de cette dépêche, qu’il s’agit d’un entretien (une interview, en français ; je n’ai jamais compris la valeur ajoutée de interview par rapport à entretien, mais bon…) un entretien donc, à l’occasion de la Journée de la Femme, accordé au canard Le Parisien-Magazine.

je suis donc, consciencieusement, allé voir sur le site du Parisien s’ils en causaient, de cet entretien… oui, en effet, ils en causent, je vous en conseille la lecture, c’est de bon niveau, assez documenté, et bien évidemment beaucoup plus étoffé. Quant aux remarques concernant notre illustre Ségolène, c’est le dernier paragraphe d’un texte assez fourni – NKM n’a donc pas balancé « tout sec » les phrases rapportées par Le Monde, loin de là ; elles sont en fait très marquées de féminisme, très loin des vacheries tronquées dont Le Monde a abreuvé nos sillons.

Comme quoi, en tronquant, on fait dire ce qu’on veut à qui l’on veut. La preuve  ? tenez, par exemple, sur un film qui vient de sortir…

– Commentaire du critique de « Ciné-canard »: « Superbe navet d’anthologie ! ».

– Les accroches pour le film – Les Inrocks : « Puissant » ; Ciné-canard : « Superbe ! » .

Tibert

Quand on substitue substituer à suppléer

Un petit fait divers de fin d’hiver, du genre « sociétal » (société, sociétal ; satiété, satiétal ; gaité, gaital, etc…).

Ce sont des habitants d’une résidence de Nanterre (92) qui en sont les vedettes, vous lirez ça, c’est le Figues-haro, c’est vite lu et c’est intéressant. Ils ont dégoûté des dealers et leurs guetteurs de squatter le hall de leur immeuble en occupant en masse et pacifiquement les lieux, à des heures, évidemment où les braves gens sont couchés, et où les dealers dealent.

Notons qu’ils avaient signalé le problème au préalable et aux autorités compétentes, en vain. Trop occupés, vous comprenez… pas le temps… pas dans les statistiques… inintéressant… c’est pas grave… pas concerné… etc. Donc, ils s’en sont démerdés tout seuls, efficacement, sans dégâts, bravo les p’tits gars, et, commentaires de la mairie (en fait, le « cabinet du maire » apparenté PCF de Nanterre, Patrick Jarry, cabinet ça le fait, ce doit être une huile) qui salue l’initiative, « tant que les habitants ne s’organisent pas en milice et ne se substituent pas à la police« .

Objection, votre Cabinet : il n’y a pas, en l’occurrence, substitution à la police : pour se substituer, il aurait fallu que la police se soit impliquée dans l’affaire. Substituer, c’est remplacer. On ne remplace pas rien, on supplée ce rien.

Questions et commentaires :

1° – quelle est la position du cabinet du maire sur le fait qu’on supplée la police (*) ?

2° – encore une illustration de la politique hypocrite de notre beau pays concernant les « drogues douces ». Légalisez la donc, bon sang, la marie-jeanne,  mesdames-messieurs les décideurs, vous qui roulez discrètement vos joints en privé. On en finira avec  la guéguerre aux dealers d’herbe, la police pourra concentrer son action sur ceux qui vendent vraiment de la merde.

Tibert

(*) Suppléer, verbe transitif. On ne supplée pas à…, on supplée, point. Suppléer, pallier, même combat.

A la recherche de la question

Encore un sondage, un de plus, une niglerie selon les uns, un signal d’alarme pour d’autres, au total un instantané soluble dans l’actualité.

La journée des femmes étant dans 4 jours – mesdames, à vos blocs de départ, 24 heures c’est super-court, après vous aurez 364 jours pour vous fondre et vous morfondre dans le décor –  le Journal du Dimanche, le JDD, celui qui vous annonce tous les ans que la personnalité préférée des Français est { Yannick Noah , Omar Sy , Mimi Maty , Zinedine Zidane } , choisissez dans la liste, ce superbe JDD, donc, a décidé de sonder encore et encore, mais sur les femmes, ce coup-ci.

Le Monde nous annonce le résultat du sondage comme suit : « Les femmes politiques préférées des Français« , dans l’ordre, 1° Christine Lagarde, 2° Marine Le Pen, 3° Nathalie Kosciusko-Morizet, 4° Rama Yade,  5° Martine aubry, 6° Christine Taubira, etc…

Pour le JDD lui-même, il s’agit du « palmarès des femmes politiques » : ah ? ce ne serait pas « celles qu’on préfère » mais juste le « palmarès » ? sur quels critères ? le tour de poitrine ? la meilleure cuisinière ? la plus élégante ? on l’ignore. On ignore également si les choix étaient libres, à l’initiative du sondé (1° ma voisine de gauche, 2° la monitrice de yoga, elle est canon) , ou à choisir dans une liste, comme pour la ridicule « personnalité préférée des Français ». On croit cependant deviner que ce serait plutôt la deuxième option… aucune chance, donc, de voir citer des noms erratiques, Nathalie Dessay, Françoise Barré-Sinoussi…

Enfin, Atlantico – je sais, c’est de droite, et alors ? je lis aussi Libération et ça ne chagrine personne, non ? – donne un peu plus d’éclairage à ce sondage dont on connaît jusqu’ici le résultat, mais pas la question, ce qui est tout de même gênant…

Je cite, concernant Christine Lagarde : « … Ils sont en effet 34% à la voir le plus jouer « un rôle important à l’avenir dans la vie politique française« .

La voilà, en effet, la question : « parmi les femmes de cette liste, lesquelles (en commençant par la plus favorable) sont susceptibles de jouer un rôle important à l’avenir dans la vie politique française ? »

Et ça devient dans le Monde : les femmes politiques préférées des Français. Vous voyez le topo ? la légère distorsion des résultats ? non ? bon, je vous prends un exemple plus parlant, pour vous montrer la malhonnêteté de ce journal – parmi d’autres ! un sondage très facile…

–  Question : selon vous, comment vont évoluer les prix du gas-oil ?

– 1° ça va augmenter,

– 2° ça va baisser,

– 3° ça ne va pas bouger.

Résultat du sondage, façon « Le Monde » : 99,98 % des français sont favorables à une augmentation des prix du gas-oil.

Et voilà ! comment on écrit n’importe quoi sur n’importe quoi : c’est du « journalisme ».

Tibert

PS – Au fait, les femmes politiques de gauche ont, semble-t-il – selon ce sondage, du moins – un avenir nettement moins lumineux que leurs homologues de droite, non ?  pas tout à fait du genre « has been« , mais… et madame Aubry en tête, évidemment.

Demain on rase (les murs) gratis

Trois occasions de s’inquiéter de l’évolution de notre belle société avancée, « avancée » comme ça se dit d’un mets qui montre des signes de fatigue.

D’abord, cette curieuse initiative des sénateurs qui, majorité de gauche aidant, adoptent un texte sur l’ « amnistie sociale ». Amnistie sociale ? que ès aco ? si vous cassez ou délinquez tout seul et / ou pour des raisons méprisables, on est supposé vous punir – enfin, c’est théorique : si l’on vous cherche et qu’on vous trouve, si la Justice vous condamne, si les structures pénitentiaires ou de réparation fonctionnent. Si c’est pour une « noble cause » – c’est très intime,  une « noble cause », ça ne s’autorise que de soi-même – ou tout simplement pour défendre votre bifteck (de ch’v… ah non, on arrête avec ça), vous serez absous. Donc si vous foutez le feu, je ne sais pas, moi… disons au Parlement de Bretagne à Rennes, tâchez que ce soit pour un motif valable, par exemple, euh… la « juste colère » paysanne ?

Et si comme le rapporte Le Monde, on assiste, affligé, aux pratiques apparemment devenues banales de racket sur les chantiers de rénovation urbaine – notamment la couronne parisienne, le 93, 94… – et qu’on constate l’impunité des fautifs et la résignation des entreprises de BTP à raquer pour avoir la paix, on peut se demander si les dealers qui agressent les maçons et les conducteurs d’engins ne défendent pas là, justement, leur bifteck (pur boeuf, évidemment) ? alors, ça relève de l’amnistie sociale ? c’est la « juste colère » des travailleurs du cannabis qu’on veut priver de leur gagne-pain ?

Et enfin, si l’on apprend, atterré, qu’un juge d’instruction du 94, justement, a dû faire libérer 10 dealers (*) pour cause d’erreurs dans sa gestion des dates, on constate que l’amnistie, « sociale » ou pas, fonctionne à plein rendement, à la fois pour les délinquants et peut-être même pour le juge d’instruction, dont la carrière suit apparemment son cours sans autre anicroche. Ne lui jetons pas la pierre, il est débordé, les textes sont devenus indémerdables – c’est fait exprès – trop de dossiers à traiter, les mauvaises conditions de travail…

Bénéfice secondaire, reconnaissons-le, de l’ « amnistie sociale » de nos chers sénateurs de gauche : bien évidemment ça va légitimer la casse « sociale », séquestration de patrons, manifs violentes etc… mais ça va désencombrer les bureaux des juges – d’un seul coup, paf, 427 dossiers à la poubelle, on remet la Justice à flot, le boulot redevient prenable, la paix républicaine – hors délinquance sociale, bien entendu – va régner.

Tibert

(*) encore Le Figues-à-rôts ? hélas j’ai vainement cherché cette information dans « Le Monde » en ligne. Peut-être est-ce réservé aux abonnés ? comme au Poker, il faut payer pour voir ?

Tibert

L'agglo, moi je trouve ça beau (*)

Ah non, on ne va pas encore se tartiner du ch’val à longueur de blog ! marre, marre ! (…à bout, bout d’ficelle, selle…). C’est trot, euh non, trop, parlez nous d’autre chose, traitez donc de sujets moins rebattus, cher Maître.

Pourtant… si vous saviez… aïe aïe aïe, même les boulettes scandinaves de chez IKEA, celles servies à la sauce aux airelles avec des frites, vendues avec les meubles en agglo de chez Chinagglo et qu’on ne monte qu’une fois – contrairement aux chevaux – en contiendraient, du ch’val, ou seraient susceptibles d’en contenir. Alors, adieu boulettes IKEA, moi qui y allais exprès pour ça, on va devoir se rabattre sur le gravlax, probablement, certainement même non chevalin – mais allez savoir !

On s’aperçoit que c’était pourtant, dans cette affaire, LA chance de réconcilier le consommateur avec la viande de cheval, du moins le consommateur qui ne nourrit pas de préjugés défavorables à la manducation de viande équine. Déjà à Stalingrad, lors du siège hivernal de 1942-43, on se tapait, aussi bien chez les Allemands que chez les Russes, de la soupe, du râgout, du miroton de cheval congelé – de toute façon c’était congelé, qu’on l’ait voulu ou non –  et ma foi on était bien content qu’il y en ait, du ch’val !

Il est des pub’s – débiles, je vous le concède – où la tablée familiale se pourlèche et s’extasie sur le plat délicieux qu’a mitonné la maîtresse de maison – c’est forcément elle, vous n’imaginez tout de même pas le papa en tablier de cuisine, non ? – et celle-ci, mutine, de minauder qu’en fait de plat « maison » elle a réchauffé une boîte de chez William Surin, ou de Gare-bite, et tout le monde de clamer en choeur les louanges de l’industriel qui a commis la boîte.

Eh bien, je reste persuadé que chez Spang-et-Rault ou similaires,  on a voulu travailler le concept hippophagique dans ce type de scénario, sur un habile coup de pub’ en quatre temps :

1° On vous colle discrétos du ch’val dans les lasagne « pur boeuf »,

2° Tout le monde trouve ça super bon, ruée sur les bacs de surgelés,

3° On vous révèle le secret de fabrication : ahh ! ça alors ! c’est vraiment délicieux, du ch’val, parbleu, c’était donc ça !

4° La viande de ch’val s’arrache aux comptoirs des boucheries hippophiles et hippophages, dont le nombre croît à grande vitesse, aux dépens des sushi-shops.

… et voilà, ce n’aurait pas été plus difficile que ça, une superbe campagne de pub’ « mettez de l’hippo dans vos envies« , impeccable, sauf que ces abrutis de Britanniques ont tout fait foirer, c’est venu trop tôt, pas dans le bon tempo. C’est toujours pareil avec eux, ils jouent mal le coup.

Bon, ce coup ci, j’arrête sur le sujet, ça suffit comme ça, comme disait Goethe sur son lit de mort – en VO, évidemment.

Tibert, du groupe littéraire Hou l’hippo.

(*) et merci à Boby Lapointe

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Torche-balles etc

Deux torche-culs sortent presque simultanément au milieu des monceaux de nigleries et des quelques pépites qui inondent la sphère médiatique.

– La râclure de bidet d’une Mata-Hari d’alcôve, qui tire gloire d’avoir réussi à « piéger » DSK, notre ex-ex-grand dirigeant et futur grand  dirigeant, et qui tartine impudemment, complaisamment là-dessus. Bouchons nous le nez et jetons ça là où ça doit être jeté : à la poubelle. Beurk, madame.

– Un cow-boy républicain ultra-libéral états-unien et provocateur nous conchie abondamment, nous les bouffeurs de grenouilles, à travers des courriers à notre Ministre du Raidissement Progressif. Ceci, sous couvert de dénoncer, à propos d’une usine de pneus, la supposée fainéantise des ouvriers français et le syndicalisme collectiviste rouge qui nous oppresse. Ce type ne dit pas que des âneries ; la façon dont il les profère ne mérite que le mépris et la poubelle itou. Iacoub-Taylor, même punef.

Tibert

PS – La Ministresse de l’Ecologie et des Energies nous prépare à de sombres lendemains : il faudra, déclare-t-elle, aligner les prix du fioul sur ceux de l’essence, y a pas, c’est nécessaire bien que triste, n’est-ce-pas, santé publique, particules, oxydes d’azote, gnagnagna…

Juste une suggestion : pour positiver dans ce paysage de désolation des porte-monnaies et d’impitoyable taxation, si vous aligniez, madââme, les prix de l’essence sur ceux du fioul ? en voilà une idée qu’elle est bonne, non ? y avez-vous pensé ?

Une gauche et deux droits

Mâame Lebranchu, rescapée des camps mitterandiens et rempilée, sous François-Normal, au cocooning de la Fonction Publique, étudie avec bienveillance l’annulation, l’abrogation, la suppression de l’unique journée de carence en cas de maladie des fonctionnaires. Car, déclare-telle, cette mesure est « injuste, inutile et inefficace. Elle est humiliante pour les agents. »

Humiliante, car cela entretient, n’est-ce-pas, le soupçon – quelle idée sotte et grenue ! – que des « agents » (des salariés de l »Etat, ce sont des agents, ça ne s’appelle pas pareil) pourraient prendre indûment des congés de maladie. Mais qu’est-ce qu’on va chercher là ! les agents de l’Etat ne sont pas faits de cette pâte, voyons. En revanche…

… en revanche, concernant le Privé, c’est un ramassis de tire-au-flanc, de bras cassés, pour qui les 3 jours de carence en cas de maladie sont justes, utiles et efficaces, et n’humilient en rien le salarié qui reste au fond de son pieu avec une grippe carabinée, ou qui doit prendre quelque repos pour cause d’expulsion d’un ténia récalcitrant.

On ne peut que constater, encore une fois, madame Lebranchu – mais ce n’est pas votre problème, vous ne vous souciez que de la Fonction Publique – que décidément « Egalité« , le deuxième terme de notre très théorique trilogie républicaine, peut aller se faire voir ailleurs : il y a bien en France DEUX droits du travail – sans compter les petits particularismes locaux, zones franches, Corse, Alsace-Lorraine, et j’en oublie certainement.

Tibert-Egalité

A63=N10+6,50

Quand on a une surdose de ch’val, on essaye de changer de menu, trouver un autre minerai… tiens, on va parler routes. En route, donc !

je me suis laissé dire qu’au Sud de Bordeaux, la N10, la célèbre ligne droite qui va de Bordeaux à l’Espagne – la « route de la mort » parce qu’on s’y endort, une fois l’accélérateur coincé avec un parpaing et le volant maintenu par une pince –  va changer de genre (*) et devenir une autoroute : à péage, forcément, vous pensez bien.

Elle était gratuite à 2 fois 2 voies, cette rectiligne RN10. « Gratuite », c’est à dire financée par les contribuables, les entrepreneurs de Travaux Publics ne travaillant pas gratuitement. Mais la noria de camions espagnols portugais et j’en oublie qui transportent du minerai de ch’val de Timisoara (Roumanie) à Valladolid (Espagne) pour revenir à Poitiers (France) via Lublin (Pologne) ont transformé cette route en train de camions.

Il a donc fallu élargir à 2 fois 3 voies, parce que ça devenait assez infernal. Mais là c’est une filiale de Bouygues qui a décroché le pompon : elle devient concessionnaire de cette superbe RN10, qui, après changement de genre, devient A63, payante pour tout le monde, sauf peut-être les Landais s’ils restent dans leur coin.

Donc, je résume : dès le printemps, on va devoir payer pour circuler sur une Nationale, abusivement vendue à un entrepreneur privé. Mais y a qu’à emprunter une route sans péage, me direz-vous ? que dalle : il n’existe pas d’itinéraire de substitution gratuit (c’est à dire financé par nos impôts) et raisonnable.

Gratuit, si, : libre à vous d’aller de Saugnacq-et-Muret à St-Geours-de-Maremne (91 km par la RN10, alias A63, c’est tout droit) sans passer par la RN10 alias A63 : vous allez devoir passer par Moustley Pissos Sabres Garein Mont-de-Marsan (69 km déjà) puis Tartas, le tout pour un kilométrage total de 138 km, soit 47 km de plus. Allez, disons 50, un peu moins de 4 litres de fioul à brûler en plus, donc, à 1 euro 40 le litre, gnagnagna… 5 à 6 euros à débourser en plus si vous voulez vraiment, entêté que vous êtes, ne rien payer à la société Atlandes. Et puis vous allez y passer un temps fou, et n’oubliez pas les rond-points, ralentisseurs, feux de croisement, zones 30, radars fixes et mobiles, sorties d’écoles, passages piétons, marchés de rue, rocades, sens uniques… vous voyez bien que ce n’est pas raisonnable… allez, payez, quoi, vous voyez bien que vous êtes baisé.

Tibert

(*) C’est très très à la mode, et ça va devenir la Bonne Norme, je le sens, on y va tout droit, de laisser le ou la « genre » indéterminé (**), ou indéterminée, sauf à énumérer toutes les variantes, pour ne froisser personne – et surtout pour ne pas se faire traîner en Justice par la LIG, la Ligue des Indifférenciateurs de Genre.  Ainsi, par quoi va-t-on devoir remplacer « celles et ceux » , « les Parisiennes et les Parisiens », etc… toutes expressions abominablement sexistes et que nos « femmes et hommes » politiques (ah zut ça recommence) emploient connement et à tout bout de champ ? ils vont devoir citer également, sinon ça va les desservir, les homos et les homoes, les lesbiens et les lesbiennes, les transgenres de tout poil, que sais-je ? ça va rallonger assez sérieusement leurs discours – à moins que ce soit le but de la manoeuvre, vu qu’ils n’ont en général pas grand-chose à dire.

(**) damned ! il n’y a pas de genre neutre en français. Même le vocabulaire, il faut choisir, masculin OU féminin ! c’est inadmissible ! que fait la Commission de Révision du Français ?