Œuvre-dard

On ne cause plus que de ça, Ebola oh la la on s’en fout, LE sujet c’est l’ex-“arbre de Noël” intitulé Tree – “arbre” en français, mais à Paris un arbre c’est d’un commun, tandis que “Tree”, ça le fait tout de suite mieux –  installé place Vendôme, à Paris. Enfin, ce truc vert jardin, très clairement en forme de plot (*) anal, pointé vers le cul du ciel. Structure gonflable, d’ailleurs, comme certains de ces gadgets inventés pour faire ou se faire plaisir : une fois introduit dans la place (Vendôme), on le gonfle, pour qu’il y déploie tous ses effets.

Notons au passage que Noël n’a rien à faire là, vu que  1° Noël c’est chrétien, bien loin des plots anaux, heureusement ; et 2° l’installation en question a lieu dans le cadre, mais hors cadre, pour cause de gigantisme, de la FIAC, cette exposition-Foire Internationale d’Art Contemporain. Ce n’est donc pas du tout un Christmas Tree, et l’auteur de la chose la nomme “Tree”, tout court. On pourra tout de même s’interroger sur la concomitance des inévitables et prochaines installations de guirlandes “de Noël” et de ce machin gonflable.

L’artiste, c’est un certain Paul Mac Carthy, ce qui justifie le “Tree” anglais. Il a manifestement – c’est du moins ma lecture de la chose – voulu signifier une sorte de consistant doigt d’honneur à celles et ceux qui contemplent son oeuvre. Il se trouve que la place Vendôme, c’est grand luxe, pas de kebab ni de Tati, aucun revendeur bronzé de fausses cartouches de clopes espagnoles, mais des bijoux et des limousines coûteuses. J’ignore si l’oeuvre-dard (**) a été conçue en fonction du lieu ou si on lui a trouvé après coup une situation hautement significative, mais, très clairement, elle a, là, du sens. Comme aurait pu en avoir, mais c’est moins provocateur, un étron (“Bronze”), un rouleau de PQ (“Feuille à feuille”), une balayette de chiottes (“Sceptre” ? si vous avez mieux…).

Elle avait, plutôt. On l’a vandalisée, des iconoclastes vertueux, de modernes Erostrate l’ont salement dégonflée, cette merveille de l’Art, et la mairie de Paris a sagement renoncé à regonfler cette provocation. Réprouvons au passage cet acte de sabotage, mais l’art n’est-il pas provocation, et ne pourrait-on pas interpréter cette destruction comme une sorte de happening, et le résultat dégonflé, à plat, comme une gigantesque “Crêpe” verte ? pluralité des significations… Etonnons-nous au  passage, également, du peu de discernement du Chef Culturel de la mairie de Paris, qui n’a vu là qu’un arbre… un peu oie blanche, non ?

Commentaire attristé de l’artiste : Au lieu d’engendrer une réflexion profonde (c’est  moi qui souligne grassement) autour de l’existence même des objets comme mode d’expression à part entière, notamment dans la pluralité de leur signification, nous avons assisté à de violentes réactions…“. C’est envoyé, ça !

Tenez, l’existence même des objets comme… saluons d’abord le mot “objet” : il s’agissait donc d’un objet, mais, mais… vu comme une oeuvre d’art. Que pouvait donc signifier ce plot anal, justement, en termes de pluralité de significations ? à part un plot anal, un truc à ficher durablement dans le croupion ? un arbre ? mmouais… peut-être… profilé comme ça… un conifère, alors ? ouais, à la rigueur… un “pine tree” ?

Tibert

(*) plot, pas plug. Plug c’est de l’anglais, et nous avons sur place le délicieux et significatif  “plot”, qui remplit aussi bien son rôle.

(**) ce n’est pas de moi, évidemment ; Marcel Duchamp l’a, si je ne me trompe, utilisé bien avant.

Une nécro ? encore !

Eeeeh oui, encore une. Une de perdue, une de plus en moins, ou une de moins en plus, comme vous le sentez. Marie Dubois, hier. Un patronyme comme ça, ça vous repose des noms imprononçables façon Jessica Sczhimowicz. Marie Dubois… je ne prise pas particulièrement les blondes aux yeux bleus, mais celle-là faisait exception. Je vous en causais, début 2013, dans un billet à la mémoire de Paul Crauchet et Jean Topart : 2 autres disparus. Marie Dubois jouait le rôle du dessert dans “Bof ou l’anatomie d’un livreur“, film aujourd’hui introuvable – dommage. Une pensée, donc, pour Marie Dubois…

Outre cette triste disparition, je dois vous annoncer la perte de Tyson, le chien du voisin, un griffon bleu. Avant-hier soir il a dû être euthanasié – il était sur le flanc, suffoquant, bavant, souffrant visiblement beaucoup. On le regrettera, Tyson : il nous a si souvent accompagnés en vadrouille pédestre, joyeux et fantasque, la queue au vent. La crème des clébards que c’était, pas agressif pour 2 sous, débonnaire et affectueux. Une pensée pour Tyson, donc…

Mais à part ces deux tristes nouvelles, tout baigne : Ebola s’installe en catimini mais résolument en Europe et autres lieux, les fous furieux de l’EI font la peau à la population de Kobané sous l’oeil bienveillant des militaires turcs (toujours ça de Kurdes en moins, c’est semble-t-il leur calcul) tandis qu’une énorme coalition anti-EI supposée faire quèque chose ne fait pas grand chose.

Accessoirement, et pour compléter le tableau, l’écotaxe va à la poubelle mais pas les factures dues à Ecomouv (c’est nous qui payons) ; les autoroutes ne seront pas gratuites le week-end (*) ; toutes les professions pooussiéreuses à réformer sont arc-boutées contre ces réformes, qui ne se feront donc pas ; chez LePasClair l’ail vient d’Argentine – on suppose que l’ail français pue de la gueule ? ou qu’il a eu le phylloxera ? etc etc.

Bon, j’arrête, ça me déprime.

Tibert, commme d’hab.

(*) pour une fois que madame Ségolène a une bonne idée, elle se fait envoyer dans le mur.

A qui ai-je l'horreur ?

On me l’a raconté… ça vaut le billet. Celle qui raconte, appelons-la Léa : c’est court, Léa, faut faire court, de nos jours.

Voilà : Léa doit recevoir à Paris des visiteurs en provenance de Boston, USA. Vol “Delta Airlines” (kif-kif Air-France, ce sont les mêmes avions)  Boston –> Paris CDG, départ 19 h. de Boston, arrivée à CDG vers 8 h le lendemain, heures locales…

Commme Léa est moderne, et pour éviter de poireauter inutilement, elle consulte sur internet les infos données par CDG sur l’arrivée du vol Delta-machin : stupéfaction ! arrivée prévue à 13 h., soit 5 heures de retard. Quelle est cette embrouille ? Elle revient un peu plus tard sur internet, insiste, c’est à peu près pareil en pire, va sur le site de Boston Airport pour croiser les informations, avoir une explication : l’avion est parti vers 1 h. du matin (avec 5 heures de retard), point.

Perplexe, elle veut en avoir le coeur net, et se fend d’un coup de fil – payant, évidemment, eh eh, 34 centimes la minute, y a bon – à un numéro du genre 34xx. Elle est inquiète, veut avoir des détails, une explication… que s’est-il passé ?

Voix synthétique : si c’est pour un départ, tapez 1, une arrivée, tapez 2.

Voix synthétique : tapez les lettres du code de l’aéroport.

Voix synthétique : si c’est Bruyères-les-Gonesse, tapez 1, Boston, tapez 2.

Voix synthétique : tapez les 3 premières lettres du nom de la compagnie.

Voix synthétique : si c’est le vol Delta 745 vers Paris, tapez 1, Delta 342 vers Tombouctou, tapez 2, Delta 655 vers La Garenne-Bezons, tapez 3…

….

Voix synthétique : Le vol Delta 745 vers Paris est parti à 01 heures, heure locale. Nous vous remercions d’avoir utilisé… gnagagna… bonjour chez vous.

Et voilà ! c’est pas beau, ça ? une chaude voix synthétique, presque humaine, qui vous explique, moyennant paiement, exactement la même chose que l’internet gratuit, pas un iota de plus – et personne au bout du fil. On a l’impression, n’est-ce-pas, “quelque part”, de s’être fait baiser.

Enfin, faut être moderne, pas vrai, et puis faut bien payer les robots.

Tibert

PS – Y repensant, je me dis que la simple honnêteté voudrait qu’on appose la mention “…  à défaut d’accès à Internet, le serveur-robot téléphonique 34xx”. Mais bon, ça ferait des sous en moins aux opérateurs téléphoniques, alors…

Madame LA, sinon rien

“Madame LE Président – le député obstiné qui a dit ça et s’est entêté : au piquet, puni, et une amende (le ridicule ne tue plus, heureusement, sinon le “perchoir” serait vacant). C’est comme ça en Socialie – c’est limité au parlement pour le moment, mais ça va se répandre, on va bientôt nous intenter un procès, nous coller une prune, pour un article masculin inapproprié, un LE au lieu d’un LA. Attention  à nos propos ! Songeons que le gouvernement cherche désespérément du fric : l’amende au genre pourrait bientôt rapporter plus que les radars anti-bagnoles.

Ne dites donc plus familièrement – mais c’est une faute, là, une vraie – “tes lunettes ? je les ai mis sur le buffet” : la brigade des moeurs de genre pourrait sévir et vous taxer.

Sur les faire-parts un peu bien faits, pourtant, on peut lire des trucs bizarres comme “Madame Robert Dugenou”. Que je sache, “Robert” en a deux, et du poil au menton. Mais dans le cadre de la féminisation légalisée de tout ce qui est féminin, on va féminiser bientôt Robert, “madame Roberte Dugenou”, je puis vous l’annoncer – le législateur actuel s’y emploie activement. C’est la traque à toute manifestation de masculinité inappropriée.

Justement, le robert, surtout au pluriel, ce serait assez féminin, pardon, féminine, mais voilà, c’est inopportunément mâle… UN robert, UN nichon (*) ! remédiez-y, chères députées PS, chers députés PS (j’ai bon, là ?) et engagez nous hardiment dans la réécriture rose de la langue : une vagin, une sein, une soutienne-gorge, ça le ferait mieux, aussi, pour respecter la nature proprement féminine des entités ainsi désignées, et ne pas faire offense à cette dimension, objette de toute votre sollicitude.

Dans le même ordre d’idée, pour nous les mecs, allons-y pour UN estafette, si c’est un homme, un vrai. LE vigie, et, tiens, LE couille (celui de gauche, notamment) : y a pas de raison.

Il va nous rester la solution d’émigrer outre-Manche : là-bas ils s’en foutent, du genre des mots, ils ne taxent pas ça. Et, tenez, un président ou une présidente, c’est CHAIRMAN tout pareil : l’homme qui est sur la chaise. Qu’est-ce qu’ils sont machos !

Tibert

(*) Say it at plural (employez le pluriel) : c’est ce qui est conseillé aux Britanniques quand ils hésitent entre LE et LA. LES nichons, LES salades, eh oui, plus de problème. Voilà aussi pourquoi les Anglais achètent tout par paire, au minimum.

Qui a dit cette ânerie ?

Monsieur Edwy Plénel, PDG de Médiapart, a, paraît-il, commis un texte pour les musulmans. Pour ? en faveur de, si vous préférez. Bon, il en a le droit, sauf que ça fait 120 et quelques pages – maigre argumentation ! –  et 12 euros, soit 1 euro les 10 pages en faveur des musulmans. Je ne l’achèterai pas, c’est trop cher, et je sais ce qu’il y a dedans : c’est résumé dans le titre.

Mais, voilà, polémique polémique, un des chroniqueurs du Figaro, Eric Zemmour, s’en prend à monsieur Plénel, à propos de ce bouquin, pas pour l’encenser, vous pensez bien – vous connaissez les affinités entre monsieur Plénel et monsieur Zemmour… : “La laborieuse oraison d’Edwy Plenel pour les musulmans“. Hélas l’article Zemmourien est payant, on n’en a que le début qui soit gratoche, à nous d’extrapoler.

Mais dans rien que ce début gratuit, une co….erie ! je cite, et affiche en gras les termes litigieux :

” «Tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois […], la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce». Edwy Plenel connaît fort bien cette célèbre ouverture de Marx dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte…gnagnagna…”.

“Se répètent 2 fois” ? je répète : “se répètent 2 fois” ? vous voyez le truc ? se répéter 2 fois, c’est le faire 3 fois ! et la première fois, c’est comment ? un mix des deux ? tragi-comique ?

Mais moi j’ai des doutes, donc je vais voir si Marx est aussi mauvais que ça, puisqu’il paraît que c’est Karl Marx qui a commis cette erreur de langage. Voyons voir, voyons voir… dans la traduction française de Marx, “Le 18 Brumaire etc etc”, je lis :

Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce.”

Alors c’est Hegel, ce mauvais, qui a “répété 2 fois” ? le coup de la tragédie et de la farce, c’est bien de Marx, c’est sûr, mais Hégel, franchement, là, je suis déçu. Une pointure comme ça, nous sortir une ânerie pareille…

Mais je suis têtu, et je vais aller voir si c’est bien Hegel qui a commis la faute, et dans quel papier… imaginez qu’il ait écrit “L’immense Paul Dugenou, ce phare de la pensée, dit que … se répètent 2 fois… bien d’accord, il a fichtrement raison...”, ce serait la faute de Dugenou ! Et bien non, je t’en fiche, ce salaud de Marx ne cite pas ses sources, comme tout  bon journaliste, d’ailleurs : “Hegel fait quelque part cette remarque…”. Quelque part…  ! n’importe où, guidé par le hasard…

J’en ai marre, de chercher QUI a fait l’erreur le premier. On ne le saura pas ; pas avec moi, en tout cas. En dernière instance, ce serait Hegel… mais une chose est sûre : ni Marx, ni Zemmour ne l’ont corrigée, cette erreur, et je parie que Plenel est complice.

Tibert

Et une loi inapplicable, une !

Fumer dans les gares? illégal. Mais regardez sur les quais…

Téléphoner au volant ? illégal. Mais regardez dans les voitures…

Cracher sur la voie publique ? illégal. Mais regardez les gens sur les trottoirs.

Tagguer ? illégal. Mais regardez les murs…

Mettre ses pieds sur le siège d’en face dans les bus ? interdit. Mais bon, si vous voulez vous faire casser la gueule, protestez…

Hurler au téléphone mobile dans les trains ? très très mal vu. Mais vous profitez du voisin de siège et de ses “t’es où, là ? chuis dans l’train”

Enfiler les sens interdits à moto ? pas de problème, dans ma rue c’est toutes les 5 minutes. Des couilles en or, qu’ils se feraient, les keufs, s’ils planquaient là.

Prendre les couloirs de vélos à mobylette ou à moto ? illégal. Mais, regardez les couloirs de vélos.

Je continue ?

Bref : la Loi, en France, c’est un énorme truc, très très complet, bordé de partout – manque pas un boulon – mais dont tout le monde se fout. Parce que les infractions ne sont jamais sanctionnées. Tenez, quand un maire proche du FN à Béziers veut sanctionnner les crachats dans la rue, c’est forcément un salaud d’extrême-droite ; il ne fait pourtant que rappeler une loi – de bon sens, et de propreté publique – en vigueur….

Tenez, une nouveauté : s’il y a un gosse dans votre bagnole, il vous est interdit d’y fumer. Encore une loi, une ! Qui ne sera pas appliquée, et sans aucune sanction.  Le fumeur de bagnole ouvrira la fenêtre, s’il est de bonne volonté et sympa pour les bronches de ses moutards.. A vot’ bon coeur, m’sieurs-dames.

Tibert ” à quoi ça sert une loi de plus pas appliquée ? à ridiculiser toujours plus le législateur.

Au temps des figues

J’ai une grosse fatigue, fatigue blogueuse, ces jours-ci. J’en ai pourtant sur l’établi, des sujets de billets, tenez, ce n’est pas ce qui manque, avec…

– les superbes pyromanes-pompiers, ou l’inverse, ou les deux, que sont le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Iran, et j’en oublie, tous pays qui aident, financent et arment grassement des groupes de fadas illuminés et sanguinaires tout en prêtant main forte aux USA et aux occidentaux – et par ricochet au gouvernement syrien et à son lider maximo théoriquement honni – pour contrer ces enragés psychopathes. On n’a jamais vu une aussi complexe partie de poker-menteur, ou  de billard à 3 bandes, comme vous voudrez ; les alliances bizarres ainsi constituées donnent le tournis.

– le projet de supprimer les redoublements, à l’école. Au fait, on devrait dire “doublement”, pas “redoublement”, puisque re-doubler, c’est doubler derechef, recommencer à doubler, recommencer à faire deux fois.

Tenez, quand on dit que la pluie “redouble” d’intensité, on met l’accent sur le fait que, ayant déjà forci, les intempéries en remettent une couche. Donc, OK, doubler sa 4ème, ça se fait, pourquoi pas, si ça peut remettre le retardataire sur la bonne route, mais redoubler, alors ça, c’est de l’entêtement inutile, je suis bien d’accord avec la récente ministre, là, Najat V-B ; elle a bien raison, ça c’est sûr. D’ailleurs, si on veut être rigoureux, re-doubler, ça fait deux fois deux, ça fait quatre, ça commence à faire boucoup.

Ah oui mais non ? ce que je dis, là, c’est tripler ? “simpler-redoubler-tripler”, c’est comme ça qu’y faut dire ? tout le monde dit comme ça ? la ministre, Najat…, aussi ? alors… Ah c’est sûr, ça va faire monter le niveau ! le simplage obligatoire, impératif, sans aucun (re)doublage, ça va rendre tout de suite plus intelligents, voire travailleurs, allez savoir, celles-et-ceux qui auront ainsi échappé au rabâchage, one more time,  du carré de l’hypothénuse, l’Ecole des femmes, les céréales dans le Middle-West et begin-began-begun. Tenez, je puis vous le prédire, le Baccalauréat bientôt à 97,99 % de taux de réussite, comme chez les marchands de godasses ou chez Hic-et-ha. Et après ? après, ça, hein, demmerden sie sich ! comme dirait Angela.

Mais c’est le temps des figues, à 4-5 balles le kilo sur les marchés, ou 4,99 à la supérette du coin, oblongues, fendues et moelleuses, parfumées, vert pâle ou violet teinté de brun – moi je préfère les violettes. Les délicieuses figues… et de cette grosse fatigue dont je vous entretenais au tout début de ce billet, bien loin du lieu d’où j’écris, sort tout casqué, évident et coquin, “grosse ta figue”. Grosse ta figue… il y manque la ponctuation. Une virgule vous manque, et tout est déplumé. Allez, mettons-y la ponctuation, et au sens interrogatif, ça le fait mieux. Grosse, ta figue ?

Non mais, restez poli. De quoi qu’y s’mêle, çui-là ?

Re-Tibert

Embâcles et cadenas d'amour

J’ai enrichi mon vocabulaire ces jours-ci : l’embâcle ne faisait pas partie de mes mots, beaux ou laids. Remarquez, celui-ci est laid, carrément. Moche, l’embâcle, entassement inextricable de branchages, de débris végétaux, de boue et de vieux pneus, cafetières percées, sacs de supermarchés… ad libitum, le tout faisant bouchon, l’embâcle bloque les courants torrentiels des torrents cévenols en crue, avant de lâchement céder, libérant d’un coup la masse d’eau furieuse. Mortel embâcle, mais dont les 7 lettres – 8, au pluriel – seront bienvenues au Scrabble, au circonflexe près.   A quelque chose malheur est bon, ça c’est bien vrai, ça.

Autre chose, justement : les “cadenas d’amûûr” (comme dirait Johnny) du Pont des Arts, à Paris, et les grilles latérales de parapet qui les accueillent – des dizaines de tonnes de ferraille hautement symbolique, un poids passionnel considérable – ont commencé à disparaître, au profit de superbes panneaux de verre, transparents, lisses et immaculés. Impossible d’y accrocher le moindre gri-gri, sauf à la ventouse ou à la colle (*). Les cadenas d’amour ne pourront plus faire embâcle, en cas de crue de la Seine. Bien vu, quoique cher – du verre trempé, évidemment – sauf que je vous parie un paquet de cahuètes que dans moins de 8 jours les panneaux transparents seront devenus opaques et dégueulasses, comme toute surface lisse disponible et accessible à Paris : tags multicolores, peintures diverses, rayures “esthétiques” ou paraphes sybillins au culot de bougie automobile rivaliseront d’inventivité crasse. A quelque chose malheur est bon, là aussi : Monsieur Lang, Jack, trouvera ça très beau ; et puis on remplacera les panneaux souillés par des neufs, etc, etc. Suffit de payer.

Tibert

(*) à la colle, pour des cadenas d’amour ! avouez, ça la fout mal.

«Les choses sont très claires»

Entre guillemets, évidemment : “très claires“, faites-leur confiance, puisqu’ils vous le disent. Une des phrases favorites de nos Grands Chefs…

Tenez, pour caresser le petit contribuable dans le sens du poil, on va lui supprimer ses impôts directs, allez hop, soyons fous. Qui va financer ça ? euh… mais c’est très clair, on vous assure. Trois millions de foyers fiscaux soustraits à l’impôt, pour 3 milliards de rentrées fiscales qui ne se feront pas. Ou quelque chose comme ça… faut voir… “en matière fiscale, il ne faut pas trop entrer dans le détail sinon ça brouille le message principal“, nous assurent-ils. Surtout ne pas brouiller le message.

Moi je vous le dis, c’est du pur pipeau de langue de bois en bois massif, et de la démagogie de chez Démago. De la surenchère socialisto-socialiste, du message codé PS. Et tant pis pour les principes républicains, et pour les retraités “les plus aisés”, ceux qui gagnent des sommes folles, des plus de 1400 euros par mois, vous vous rendez compte, et qui vont bien évidemment supporter le coût de ces cadeaux.

En matière de principes républicains, l’impôt direct est hautement symbolique : que l’on claque ou pas (TVA, impôts et taxes, n’oublions pas les taxes ! sur la consommation), que l’on épargne ou pas, qu’on soit ponctionné en plus sur son patrimoine ou pas, il faut contribuer au fonctionnement de l’Etat, des services publics et toutes ces sortes de choses. Un peu ou beaucoup, mais toujours. Une façon de bien rappeler que la Police, la sécurité, les infrastructures, l’école, gnagnagna… tout ça ne tombe pas du ciel. Même 5 balles, 10 balles, si peu que ce soit, il faut, contribuables mes frères, contribuer !

Nos démagogues patentés s’en foutent : ce qui compte à leurs yeux, c’est de s’assurer des voix. Important, ça, les voix. Plus que les principes républicains.

Tibert

Oui oui, soyez fous !

Pas Oui-Oui, le niais et infantile personnage de BD pour 2-3 ans. Oui, évidemment que oui. L’Ecosse doit voter son indépendance, parce que…

… Parce que ça ferait manifestement ch… les Britanniques, spécialement les Anglais. Et qui sait, ça donnerait des idées aux Gallois ? et puis l’Ulster finirait peut-être par rejoindre enfin la République d’Irlande, nonobstant les obscènes simagrées des Orangistes ?  la couronne britannnique réduite à sa plus simple expression… Charles futur roitelet de province…

Les Britanniques sont la tête de pont des USA en Europe – enfin, à 35 km de l’europe, soit environ 22 miles. C’est qu’ils comptent bizarrement, ces gens-là, et s’ils ont fait mine de laisser tomber leurs Guinées, leurs machins qui valent 12 trucs ou 6 ou 20, voire 21, ils en sont encore aux onces fluides, c’est dire !

Et que deviendrait Balmoral, l’énorme château écossais de sa Très Coûteuse Majesté ? on pourrait en faire un musée du kilt et du tartan, ou une Maison du Whisky, ou… bref un truc qui serve enfin à quelque chose.

Et puis ça rabattrait le caquet de nos ennemis séculaires, encore plus séculaires que les autres, ceux qui ont salement brûlé Jeanne d’Arc, tenté de nous piquer l’Aquitaine et les vignobles du Médoc, exigé qu’on leur rende leur “money back”, colonisé à peu près la moitié de la Planète, et avec quels résultats brillants lors de la désescalade du siècle passé ! l’Irak, le Pakistan, Israël la Jordanie et le foutoir en Palestine, ce sont leurs oeuvres, entre autres. Et puis ça roule à gauche.

Ce Oui donnerait aussi des ailes aux autres centrifuges, ceux qui causent français sur les rives du Saint-Laurent et doivent encore faire allégeance à la Reine d’Angleterre, ceux qui ont pour capitale Barcelone, ceux qui Breizh-Atao et kenavo, et les revanchards de la langue d’Oc contre celle d’Oïl, et les Basques les Lombards les Savoyards les Lapons les…

C’est bien joli mais le Non l’emportera. Outre que le futur et opportun second rejeton du royal couple Wlliam-Kate serait vexé, voire peiné qu’on vote Oui, le vertige vous prend, quand d’un simple bout de papier vous pouvez larguer les amarres, tchaac, comme ça, abolir des siècles d’habitudes pépères, donner du sens au mur d’Adrien, et vous retrouver au grand large. Oui, on peut rêver, jouer à se faire délicieusement peur ; Non, on dormira mieux.

Tibert