0,05 % de jugeote

( Présidentielles : les sondages sont dissymétriques, violemment ! à gauche-gauche, seul Mélenchon titre plus de 10 % ; à croire que les sensibilités « de gauche mais raisonnable » se réfugient chez Macronious… ceci étant, les partis révolutionnaires (trotskistes, mais pas que) vont y retourner, comme tous les cinq ans. Tenez, monsieur Poutou veut s’y coller de nouveau pour son parti, le NPA. Pas à une contradiction près, le NPA ! qui clame haut et fort que seule la révolution aura raison de cette société absolument détestable et bonne à poubelliser – alors que le futur est dans cette, je cite, « société libérée de l’exploitation et des oppressions » , alias le collectivisme déjà subi par pas mal de malheureux depuis 1918 ; mais il y va de sa petite candidature au processus électoral, républicain et bien huilé. La chasse est ouverte aux 500 signatures démocratiques, en espérant faire la peau à cette démocratie. )

Mais autre chose : du calcul d’école primaire, de nouveau, car les bobards ont la vie dure. Un débatteur chevronné des plateaux, blogueur acharné au Figaro, s’est hier encore illustré par ses déclarations abracadabrantes sur le supposé diktat sanitaire macronien – il n’est pas contre les vaccins, n’est-ce-pas, il a fait récemment un rappel anti-tétanique (jardinerait-il au crottin de cheval, sans mettre de gants ?) mais l’anti-covid, scrogneuneu, pas question ! Et d’évoquer ses lectures assidues des réseaux sociaux – donc de tombereaux d’informations fantaisistes – dont ce chiffre obstiné (ce pourcentage, en fait), qui n’a pas varié d’un pouce depuis un an, de 0,05 % de mortes et de morts (*) parmi celles-et-ceux atteints du Covid : vous vous rendez compte, 5 morts pour 10.000 malades, c’est l’épaisseur du trait, un pouïème de chouïa, ça ne mérite pas un vaccin, tout ce cirque insensé et ces inadmissibles privations de liberté.

Reprenons : le dernier chiffre des morts dus au Covid en France est de 117.000 ; et on aurait 5 décès pour 10.000 malades ? A combien de malades cela correspond-il ? bzzzbzzzbbzz… combien de fois 5 dans 117.000 ? 23.400. Donc 23.400 fois 10.000 malades = 23,4.10e7 malades : 234 millions. Soit plus de 3,6 fois la population totale de ce pays. C’est ridicule, pas vrai ? ça ne tient pas debout.

Inversement, quel est le vrai pourcentage de morts parmi les malades du Covid ? Selon les mêmes sources, 117.000 morts pour 7 millions de malades. Allez, je vous le fais : 1,67 %. Soit 33 fois plus que le pourcentage « minuscule » invoqué par monsieur Roufiol… oouups ! je l’ai nommé, excusez.

Tibert

(*) Sans compter les intersexué.e.s, personnes indécises ou transgressives sur leur sexe ; mais creusons, justement, cette omission : il y aurait tout au plus 0,3 % de « trans » dans la population, chiffre trouvé – difficilement, on le conçoit – sur ce document ; et 0,3 % de 0,05 % ça fait très très peu, je vous laisse vérifier… non ? pffft… allez, ça donnerait 1,5 mort transsexuelle par million de malades du Covid, selon les chiffres fantaisistes des anti-vax. D’après les vrais chiffres, ce serait tout au plus 0,3 % de 1,67 %, soit 5 morts « trans » sur 100.000 malades. Cinq de trop, quand on sait ce qu’il faut faire.

…eure, …euse, …eresse ?

( La blague marrante, poilante, d’un humoriste un peu limité, évoquant, hilare, son souhait de remonter le temps et d’organiser un grand meeting avec Eric Z. et ses supporters au Bataclan, à Paris : disons, le 13 novembre 2015. Ouaf ouaf ! à mourir (de rire) ! On est bien bas, là. A gauche, ça c’est sûr, une gauche qui fait risette aux fous fêlés de la kalach’, mais tout en bas à gauche : gerbant, penchés sur la cuvette des houatères. )

Mais ceci : le Monde titre sur les manoeuvres de plus en plus explicites – tendance « vise un peu mes biscottos » – de la Chine envers Taïwan. Extrait : « Face à Pékin, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, se pose en défenseuse de la démocratie » (entre nous, elle a bien raison, mais c’est un autre sujet).

Défenseuse, donc. Cohérent, et voisin de la défonçeuse, face au défonceur. Pourquoi pas défendeuse, d’ailleurs ? Mais ailleurs, sur son site officiel, madame Claire Hedon est dite « défenseure des droits » . Bon, moi je veux bien qu’on féminise les métiers (quoique, défenseur des droits, c’est un métier vachement confidentiel, très peu de pratiquants…), mais féminiser, féminiser… encore y faudrait-il des femmes, et puis ça pose des tas de difficultés ! Vous avez entendu causer de la Diane vengeresse ? vengeur, vengeresse : défenseresse, défenderesse, donc ? on s’y perd, là.

Tenez, il y a peu, à l’Assemblée Nationale, il y a eu prise de bec entre madame Barbara Pompili, l’écologiste du gouvernement, et un rapporteur (sic), monsieur Aubert. Il la nommait « madame LE ministre » , ce qui est d’un français irréprochable, impeccable (la fonction, la fonction !), mais madame Pompili s’est rebiffée, non non pas la fonction, la personne ! C’est UNE femme, Barbara P., avant d’être UN ministre, et donc elle voulait du « LA », pas du « LE » ; elle a menacé le sieur Aubert de l’appeler « monsieur LA rapporteur » , ce qui entre nous ne rime à rien. Mais on questionne le genre, là, les amis, on boit du petit lait : c’est vachement tendance.

Tibert

Mémoriel mais partiel

Tenez, un très bon article du Monde sur Macronious coincé dans le « piège algérien » : sa naïveté sur le président Tebboune, qu’il rêvait en partenaire de réconciliation, son revirement déçu à propos de la « rente mémorielle » des généraux au pouvoir là-bas. Eh oui, naïveté, et culpabilité à sens unique ! frapper sa coulpe, expier, etc, les dirigeants algériens réclament, exigent notre repentir. Sur le sujet, notre Grand Chef a esquissé quelques propos en contre, faisant brièvement allusion à l’empire ottoman en Méditerranée. En substance, il s’est dit « fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée », en allusion à l’Empire ottoman et sa colonisation ( (1516 – 1830).

Eh oui, il est des quêtes mémorielles à sens unique. Bien évidemment l’empire ottoman, qui a occupé ces contrées d’une poigne plutôt ferme ; mais les barbaresques ? on eut droit, en Europe, sur les côtes méditerranéennes, mais pas que, et parfois très loin dans les terres, à des razzias venues des côtes d’Afrique du Nord, ce jusqu’en 1830. Charles X décida alors que ça suffisait comme ça de se faire pirater en mer Méditerranée, et prit la décision d’occuper le terrain. Des faits connus, documentés, mais chuut ! pas corrects politiquement. Entre le 16ème et le milieu du 18ème siècle, et suivant les estimations, on a une fourchette de 800.000 à 1,2 million d’esclaves européens capturés et asservis par les états barbaresques – dont les grandes cités algériennes. Une vie d’esclave ? les mâles les plus costauds et / ou les plus frustes galéraient, au plein sens du terme, à ramer dans les chiourmes des navires corsaires. Tenez, un article parmi beaucoup d’autres, ici. Les Etats-Unis (*) eux-mêmes durent livrer avec leur toute fraîche « Navy » une véritable bataille navale en 1815 pour vaincre les corsaires barbaresques et les contraindre à leur lâcher la grappe.

Ce sujet a été creusé, documenté, les faits sont encore assez frais : le dernier marché aux esclaves a fermé ses portes au Maroc en 1920. Tenez, une anecdote citée par Wiki : les pilotes de l’Aéropostale furent régulièrement mis en esclavage (puis rachetés par l’entreprise qui les employait). Ainsi, Edouard Serre, le chef de Mermoz, Saint Exupéry ou Guillaumet, et Marcel Reine furent des esclaves de la tribu maure des R’Guibat en 1928… Nul besoin de remonter aux Calendes Grecques.

Tibert

(*) Entretemps, ces mêmes Etats-Unis pratiquaient l’esclavage chez eux.

Touffeur et assomption

Je vais vous dire : il y en a trop. L’embarras du blogueur, à ne plus savoir où donner du clavier. On aborde, ces jours-ci, des thèmes d’une universalité, d’une profondeur… Mais, commençons léger… je reçois un mèl-spam, ce matin, d’une grosse marque d’électroménager, rachetée il y a quelque temps par la Fnaque. Avant de le poubelliser, je jette un cil au titre : « Donnez libre court à vos envies » . Court toujours ! c’est bien pour la poubelle, et zéro en orthographe.

Mengele… ici monsieur Z, Zemmour pour être complet, convoque la figure honnie du « docteur » d’Auschwitz et atteint le point Godwin en deux coups de gueule. Il proteste là de façon aberrante, déconnante, contre la circulaire Blanquer concernant les élèves en recherche d’identité sexuelle. Sur le fond, je le rejoins néanmoins pour considérer que si l’Educ’Nat’ laisse entrer dans les préaux les fervents du LGBT++, déjà qu’on a du mal avec la laïcité, le français et le principe d’Archimède, on a du souci à se faire ! Là-dessus j’ai entendu des énormités : une porte-parole d’En-Marche défendait cette circulaire – vu de ma fenêtre, c’est une génuflexion devant le lobby cité plus haut – textuellement, « Le rôle de l’Educ’Nat’ c’est d’accueillir tous les enfants dans leur diversité » ! Eh ben voilà ! l’éducation et la transmission des savoirs, allez hop, on oublie. On fait de la garderie, maintenant, de l’animation, et l’on se penche surtout avec sollicitude sur les quelques chers petits qui ont du blues à leur genre (la plupart du temps sous l’influence parentale, généralement la mère). Iront-ils aux toilettes filles, ou garçons ? voilà la question.

Autre chose : quel est le substantif pour le verbe assumer ? hein ? vous calez ? allez, un indice, en latin c’était adsumptio. Eh oui, le fait d’assumer, c’est l’assomption, sans majuscule. Les catholiques ont privatisé le terme pour y caser la montée supposée de la Vierge Marie dans la stratosphère, près de son fils, mais l’assomption, ce n’est pas prendre l’ascenseur, c’est quand on assume. Macronious, justement, souhaite notre assomption, veut que nous assumions notre part d’africanité… il paraît que « près de sept millions de Français sont intimement, familialement liés à l’Afrique » (d’où sort-il ces frauduleuses statistiques ethniques réalisées sous le manteau ?) Eh oui, examinons-nous le nombril : avons-nous bien assumé notre italianité, après les vagues d’immigration transalpine des années 50 ? notre portugaisité depuis les arrivées massives des concierges lusitaniens ? sans oublier notre polonaiserie due au déferlement des mineurs dans les années 30 ? S’agissant de l’africanité, on assume, on assume, ça je peux vous l’assurer.

Tibert

PS – Je découvre un article utile, tonique, courageux dans La Montagne, et ça change agréablement du rugby et des footeux de Clermont-Ferrand. Tenez, c’est ici, c’est à propos de la sortie d’un livre de Richard Malka, l’avocat du procès de Charlie : « Le droit d’emmerder Dieu » . Tout, ou presque, est dans le titre.

Les pâtons et l’espace inattendu

( Le Parigot titrait hier sur la prochaine clôture – fin octobre – des terrasses estivales à Paname : « Terrasses estivales, vos jours sont comptés (…) Ci-joint le détail des demandes d’installation de terrasses estivales (…). Comme imaginé, on y constate un engouement des professionnels, mais aussi une transformation de l’espace public inattendu. » A lire ce truc, et si l’on est syntaxiquement à cheval, c’est inattendu : c’est l’espace public qui est inattendu ! Bof, c’est pas grave, le journaleux fait ce qu’il peut ; le lecteur s’adapte, rectifie, « … une transformation inattendue de l’espace public » : ça le fait mieux comme ça, pas vrai ? )

Mais autre chose : le concours annuel de la Meilleure Baguette (de pain, précision utile) de Paris a, cette année, donné lieu à une embrouille malvenue… rappelons que le vainqueur de ce concours bénéficie d’une forte aura, et approvisionne l’Elysée en baguettes fraîches pendant un an. L’Elysée, ce n’est pas deux baguettes pour le p’tit dèj’ de Manu et Brigitte, c’est un gros-gros marché ! Bref, le vainqueur cette année est d’origine nord-africaine et s’appelle Makram Akrout. Très bien… mais d’aucuns ont déterré sur son compte Fesse-Bouc des propos carrément islamistes, genre … les infidèles, ces chiens, indifférents aux moqueries envers Allah… Evidemment, dans un pays laïc, ça fait désordre, c’est comme de cracher dans le pétrin, et l’on a retiré à monsieur Makrout les livraisons à l’Elysée. Les sites du style Gaulois-de-souche s’en donnent bien sûr à coeur-joie sur le sujet… qu’en dire ?

J’ai déjà voté clairement pour qu’on distingue l’homme et son oeuvre : Polanski le metteur en scène et son dossier de moeurs, Céline la plume et l’antisémite acharné, Einstein le physicien et le très piteux père, etc. Idem, le boulanger de Pagnol était cocu, ah ah très drôle, mais ça ne l’empêchait pas d’être un maestro de la boulange. Restons cohérent : monsieur Makrout – qui clame qu’on a piraté son compte Fesse-Bouc – a peut-être, peut-être pas (l’histoire le dira) écrit ce qui est rapporté là, et qui est stupide, indigne. Il n’est certes pas question de se faire cracher à la gueule par des fanatiques et de dire merci ! mais de laisser au boulanger – après une bonne séance de mise aux points sur les « i » – le bénéfice du doute, comme on dit. Il est effondré, cet homme, de ce qui lui arrive, et je suis persuadé… a) qu’il va sérieusement réviser son rapport à Fesse-Bouc, ce truc ouvert à tous les vents mauvais ; b) qu’il va devenir nettement plus taciturne sur certains sujets ; c) qu’il reste un excellent boulanger.

Tibert

Mort un dimanche de pluie

C’était un film pas marrant sorti en 1986. De Joël Santoni, d’après un roman de Joan Aiken. Rien qu’au titre, c’était le scénario prémonitoire – 35 ans d’avance – d’une mort de ce matin. Cerise sur le Forêt-Noire, c’était le lendemain d’une Nuit Blanche (*) : ça coche toutes les cases, si l’on peut dire. On va certainement trouver à monsieur Tapie bien des qualités posthumes. C’était un… un homme, un vrai, quitte à fâcher certain.e.s 😉 féministes. Un de moins en plus, ou inversement. Il est mort ce dimanche, sinon demain lundi ç’aurait été un jour plus vieux.

Allez, autre chose d’aussi sinistre, mais sur un registre autre que d’Etat Civil : selon un article du Monde, il y aurait eu « entre 2.900 et 3.200 pédo-criminels dans l’église catholique depuis 1950 » . Soit environ une quarantaine par an, moins d’un par semaine. C’est somme toute un chiffre modéré… non, je blague, là. C’est affreux. Mais soyons clair : étant tombé tout petit dans la marmite calottine, bons pères, catéchisme et tutti quanti, je puis témoigner être passé physiquement indemne au travers. Non que toutes ces années m’aient laissé un souvenir uniformément souriant ; comme Obelix j’en suis d’ailleurs sorti dispensé à vie. Mais j’ai eu affaire à des éducateurs et des religieux irréprochables dans leur comportement, certains remarquables. C’est normal, c’est bien le moins, certes, mais c’est un petit bémol dans le concert prévisible des opprobres. J’ai le droit de le mettre au pluriel : des opprobres (n.m.) ; c’est un nom commun, pour une détestation pas commune.

J’ajoute que si les femmes étaient plus aux manivelles dans les structures de cette entreprise, on aurait des statistiques bien meilleures. S’entêter à considérer, deux millénaires après J.C., que seuls les mâles peuvent accéder aux fonctions haut de gamme, c’est débile. Vous me direz, les Talibans sont aussi stupides ! c’est ma foi vrai.

Tibert

(*) Très parisienne, la Nuit Blanche : déjà que les voisins sont pénibles, que les su-per-bes vieux parquets haussmanniens sont grinçants au possible, que les doubles vitrages laissent quand même passer les pétarades des motos et autres mouches-à-merde Déliveuroue, qu’on a du mal en temps normal à trouver le calme et le sommeil, la mairie en remet une couche ! Quelle sollicitude envers les fêtards noctambules !

Unanimement unilatéral

Je vais pinailler un peu, aujourd’hui, pointer des trucs pas francs du collier. D’abord, les très récentes restrictions de Paris sur les visas accordés aux pays du Maghreb : Macronious, au bout de quatre ans et plus, s’avise, « mais je rêve ! c’est pas dieu possible !  » , que Maroc, Algérie, Tunisie traînent terriblement les pieds pour récupérer leurs concitoyens devenus indésirables chez nous. Des chiffres comme ça : 7.000 OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) émises, 22 suivies d’effet ! Ces pays rechignent à fournir les papiers nécessaires… On apprécie la grande efficacité de nos lois et de nos décisions judiciaires, ridiculisées. Bref, comment se fait-ce qu’on ne l’ait pas alerté, le Grand Chef, en temps et en heure ? Ah mais, ça va pas se passer comme ça ! Si vous, à huit mois des élections, vous y voyez une mise en scène, une possible manoeuvre sur ce sujet très chaud, c’est que vous avez vraiment mauvais esprit.

Mais Le Monde titre sur la condamnation de la revue Valeurs Actuelles (VA) à la suite de la publication, à l’été 2020, d’une saga « humoristique » mettant en scène la députée mélenchonesque Danièle Obono : elle était représentée en esclave. Le jugement considère qu’il s’agissait là d’une injure raciste (elle est Noire, madame Obono). Dont acte ; personnellement je ne lis pas VA, et n’ai pu me faire mon opinion sur ce sujet controversé. Et Le Monde de dérouler son article : « Les condamnations politiques avaient été unanimes après la représentation de la députée… » . Objection votre honneur : les condamnations furent unanimes… à condamner, c’est là enfoncer des portes ouvertes. En revanche, et contrairement à ce qu’affirme Le Monde, il n’y a pas eu unanimité dans la condamnation ! la preuve dans l’article, plus loin : « ... Plusieurs témoins, tels que l’ancien directeur de publication de Charlie Hebdo Philippe Val, cité par la défense... » . J’ai eu l’occasion de voir et entendre Philippe Val à la télé sur ce sujet ; il considérait, lui, que la fiction parodique de VA était certes critiquable, mais de l’ordre de la caricature, pas de l’injure raciste. Il est expert en la matière, cet homme, il a pas mal bourlingué avec Charlie, et je doute qu’il soit seul de son avis.

Bref, l’unanimité n’est pas unanime ! Et rappelons-nous que le droit à la caricature fut, il n’y a pas si longtemps – suite à l’assassinat de Samuel Paty – défendu courageusement par le Grand Chef lui-même, ce qui suscita d’ailleurs des manifs anti-France violentes et unanimes, au Pakistan et ailleurs. L’unanimité façon « pas une voix discordante » est rarement le reflet d’une expression libre et vraie de la démocratie.

Tibert

PS – Savoureux titre, ce matin dans le Parigot, sur une affaire par ailleurs vraiment ignoble : « Il droguait sa femme (…) : neuf interpellés devraient être déferrés ce jeudi » . Déférés plutôt, sans doute ; pour les déferrer, il faudrait qu’on les eût préalablement ferrés. Bof, c’est pas grave, on comprend quand même…

Penchants pique-niques

Je lisais ça il y a peu dans Le Monde, à propos de Paname : « La Mairie a reçu plus de 6 800 demandes de cafés et de restaurants pour que les espaces ouverts en pleine crise sanitaire deviennent durable (sic, relecture paresseuse !). Celles et ceux inquiets des nuisances se mobilisent aussi » . Notez au passage l’admirable « Celles et ceux » , qui s’impose de nos jours à tout journaleux : génuflexion ostentatoire envers la gent féminine… des fois qu’on oublierait de les surligner ! Rappelons que le neutre (au masculin, pour le moment) englobe tout le monde, LGBT++ indécis inclus ; c’est synthétique, le neutre !

Mais bon… ceci dit, je parcourais il y a quelque temps les rues de la capitale, effaré de voir combien les cafés, tavernes, bistrots, rades, restos, gargotes, sandwicheries, kébabs, pizzerias, fastes-foudes, brasseries, mangeoires… ont grignoté l’espace des trottoirs, voire des chaussées dans certaines rues, dès lors fermées aux bagnoles ! Tenez, en bas de la rue Mouffetard, donc en pente – sinon il n’y aurait pas de « en bas » – avec des trottoirs en fort dévers, des consommateurs assis en biais et penchés sur des tables loin de l’horizontale occupaient quasiment tout le trottoir, obligeant le passant à descendre sur la chaussée, ou à louvoyer soigneusement, lorgnant de près la mousse, le cahoua, le spritz (*) et les tapas sous son nez. Les liquides penchent, les cahouètes roulent, les buveurs soignent leur scoliose en corrigeant la posture sur une fesse… Des tables sont au ras des murs – que moult malotrus compissent, le soir venu -, au ras des portails d’immeubles : surprise pour le Parigot sortant de chez lui sous le nez d’une salade nommée César !

Il est clair, et c’est heureux, que la prolongation de ce genre d’occupation abusive – un peu, bon, d’accord, mais là c’est de l’invasion – ne tiendra pas le coup, le mauvais temps venu ! pluie froid et vent mauvais auront raison de cette mode de bouffer sur le pavé. Sauf à installer des braséros pas écolos du tout, des couvertures sur les genoux et des parapluies… il faudra vraiment y tenir, à sa pizza de plein air ! Au passage, j’ai été assez impressionné par le nombre et la densité de Parigots qui bouffent et boivent ailleurs que chez eux : ça finit par coûter un pognon de dingue, cette manie ; à se demander, aussi, s’ils se trouvent vraiment bien, chez eux….

Tibert

(*) Le spritz, c’est super-tendance ces temps-ci, les Vénitiens ont conquis le monde. C’est cher, aussi, bien que le prix de revient « maison » tourne entre 1,30 et 1,50 euros. Multipliez par 4 ou plutôt 5, assis à la terrasse d’un troquet. Allez, je vous dis tout : 6 cl de crémant brut, Prosecco si possible ; 4 cl de Camp’Harry si vous le voulez viril – et plus rouge – ou Apérolle, couleur très orangée, pour plus de suavité ; 2 cl d’eau minérale gazeuse (une giclée, quoi) ; une rondelle de citron ou d’orange, bio bien entendu (l’orange va mieux). Le tout, soit 12 cl, largement suffisant, et bien frais. Et, achtung ! attenzione ! à consommer con moderación, por favor.

Con-fusions et sous-entendus

( ça y est, les « frigos vides le 15 du mois » reviennent, on les avait presque oubliés. Pffff… Les vitrines des Champs-Elysées n’ont qu’à bien se tenir, va y avoir des débris de verre sur le bitume, les samedis. Déjà, le virus dont on n’arrive pas à se dépêtrer – les jeunes ont décrété qu’ils s’en foutaient, donc ça galope, et tant pis pour les autres – et puis la bubonite jaune qui reprend à petit feu. On est mal barrés, ma pauvre dame. )

Mais causons d’autre chose, on va déprimer… vous savez, bien sûr, que les races humaines n’existent pas ? animales, oui, les Setter, les Aubrac, le baudet du Poitou, etc… mais humaines, non. On garde le mot « race », mais c’est juste pour le cheptel, sinon c’est au minimum inapproprié, sinon grôôssier. Ceci dit, on cause d’ethnies, c’est plus propre. Notez bien qu’on en cause, mais pour clamer haut et fort qu’on ne veut pas savoir. Savoir les chiffres, les proportions, la répartition, etc, c’est légitime et intéressant, mais ce n’est pas bien. Donc on se bouche les oreilles et on ferme les yeux.

Sauf que Le Monde nous pond un article « Querelle républicaine autour des statistiques ethniques ». Dans cet article (*) il n’est nullement question de statistiques ! ni trop de république, d’ailleurs. Confusion… car le sujet, c’est que des  groupes ethniques contreviennent à l’universalisme républicain officiel et affiché. L’universalisme ? oui, qu’importent la couleur de la peau et l’origine. Vous cherchez un toubib ? qu’il soit Antillais, du Ch’nord, d’origine vietnamienne ou Corse,  c’est un toubib, point ! Les atomes crochus, les compétences, oui, bon, mais le reste, on oublie – en principe et en bonne République.

Bref, nous dit Le Monde, d’aucuns se font des réseaux pour sélectionner des professionnels ou des services « racialisés ». Pas raciaux, non, ça n’existe pas ; racialisés. Traduisez :  de la bonne couleur, celle du groupe d’accueil probablement, il faut deviner. De toutes façons, surtout pas Blancs ! Tandis que d’autres s’étranglent d’indignation à l’évocation d’une possible offense (**) à une personne « de couleur »… franchement, ça devient malsain.

Tibert

(*) Article réservé aux abonnés, dans sa version complète. Mais vous pouvez lire l’amorce, ça donne forcément envie d’acheter le truc pour voir  😉

(**) Dernièrement, monsieur Sarkozy s’est fait allumer par divers membres de LFI (la structure mélenchonienne) car il avait, dans le même propos, et dans un intervalle de temps jugé trop étroit, causé des « singes » puis des « nègres » ; il critiquait en fait les oukazes sur certains mots, décrétés caca par la doxa bien-pensante. DONC, clamaient les Mélenchons’ Boys, c’est qu’il associe ces deux concepts :  DONC il est raciste, CQFD, Quod Erat Demonstrandum. Remarquons simplement que c’est surtout la lecture que font ces contempteurs des propos sarkoziens qui associe brutalement les deux termes : c’est çui qui l’dit qui y est !

Apaisez vous, rapaisez vous

Les temps sont durs. On se masque à qui mieux-mieux partout, sauf ceux qui ne veulent pas, évidemment, vu que « c’est que du pipeau, bidon, complot, atteintes aux libertés » etc. Les sourds-muets (ooops ! les malentendants et malparlants, excusez ce vocabulaire choquant qui m’a échappé) sont désolés, eux (*), car ne voyant plus bouger les lèvres de leurs interlocuteurs, ils ne peuvent plus rien y lire.

Mais bon… donc, premio ça se masque partout y compris dans la rue ; deuxièmo ça va devoir rouler à 30 km/h maxi partout en ville, déjà, dans certaines bourgades « apaisées », éclaireuses de l’apaisement. Nantes, tenez, pour ne pas nommer cette superbe ville illustre de par ses biscuits LU, son Jacques Demy, et pilotée depuis des lustres par le PS et affidés (les Verts, what else ?).

On en est ainsi encore et toujours plus à réprimer et brimer les citoyens respectueux des lois. C’est, pour le clampin standard pourvu d’un minimum de sens d’observation, une évidence : les sauvageons, mauvais sujets, citoyens rebelles, d’jeunes délurés, fêtards bourrés, insoumis de naissance, pilotes de course, adeptes des rodéos… se contrefoutent de ces restrictions et s’en torchent. Ils rouleront à la vitesse qui leur plaît, non mais… ! Le boulevard Dalby ? 90 km/h poignée dans le coin. Mais nos élus, eux, ne foutent pas le nez à leur fenêtre. Les 50 km/h ne sont pas bien respectés ? ils vont baisser à 30, assaisonner ça à la pommade « Apaisyl », et wouala ! ils ont fait leur boulot, ou du moins estiment l’avoir fait, ces apaiseurs. Résultat : les braves cons comme moi vont se faire ch… à 30 km/h – difficile à respecter, c’est vraiment très lent, et les moteurs souffrent -, les autres continueront à foncer, doubler et faire des doigts d’honneur aux blaireaux qui se traînent. Merci à ces maires éclairé.e.s, et à leur gestion  apaisée. J’adore cet adjectif.

Tibert

(*) …et elles, elles y sont aussi, si si, c’est implicite dans le neutre pluriel, et je profite de cette occasion pour un vigoureux pied-de-nez aux politiquement correct.e.s, et leur exprime ici tout le mépris que je ressens pour leurs contorsions lexicales.