Qu'a dit Dieu (bis) ?

Non, il ne s’agit pas ici de la polémique sur le loyer de l’appartement “ILN” (Immeuble à Loyer Normal Pas Cher) loué par le député-maire-ministre, monsieur Tron, Georges. Ce pauvre homme a droit à l’un des “Logements Sociaux de la Ville de Paris” : pensez, s’il devait comme tous les gens normaux se taper la recherche d’un appart’ normal à prix normal, lui qui cumule les handicaps ! Non, passons à autre chose, c’est d’un banal, d’un convenu, ces histoires de logements sociaux à prix d’ami pour les députés-maires-ministres, ou simplement pour les copains.

Non, voyez, ces manif’s, là où l’on s’attendrait à n’entendre que les appels des muezzins à la prière : au Yemen ! oui messieurs-dames, et des manif’s féministes. Le progrès là-bas, c’est d’interdire les mariages par trop précoces, de fixer une limite inférieure – 17 ans – quand la tradition et la soi-disant lecture du Coran permettent jusqu’à présent à un adulte mâle de se taper des petites jeunesses, même pas pubères si ça se trouve, sans leur consentement bien entendu. Du moment que les parents sont d’accord, hein ?

Bref, chapeau – ou plutôt “foulard” à ces femmes courageuses qui ne se laissent plus dicter leur avenir, dans des pays où ça n’est pas de la tarte.

Au fait, si l’on se réfère aux textes sacrés, qu’a dit Dieu sur la question ? l’âge minimum pour marier une fille ? ben justement, rien. Dieu se tait, obstinément, et si vous voulez mon avis, il y a une fichtrement bonne raison à cela. Tout ce dont on nous bassine, c’est du genre l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours , le type chevelu et barbu qui a dit que Dieu lui a parlé, si si, là haut sur la colline, dans le Parc des Volcans, ou sur le mont Tartemuche. A d’autres ces salades ! vous inquiétez pas, si Dieu vient me parler, je vous le dirai, moi.

Tibert

Casting

… ou distribution, en français traditionnel. Casting (anglais : distribution) : l’attribution des rôles dans une pièce, un film, une représentation quelconque, une structure d’entreprise, sociale… important, l’attribution des rôles.

Tenez, hier je revoyais, l’ayant emprunté à la médiathèque du coin, “La moustache”, un film bien fait mais peu crédible ; je l’avais vu il y a une paire d’années, puis lu récemment le livre éponyme – bien meilleur, car logique, fort, construit, quand la fin du film dérape en scénario absurde, en eau de boudin, sans queue ni tête. “La moustache”, donc : ma louloute critiquait le rôle féminin principal, jugeant madame Devos, Emmanuelle, irritante et peu crédible. Mais imaginez que le casting lui ait attribué le rôle de monsieur Lindon, Vincent, lequel se rase la moustache au début du film – comme dans le bouquin.

Vous vous récriez non mais ça va pas, c’est un rôle de mec, n’importe quoi… poussons le bouchon moins loin : dans “Le chat”, bonne production de monsieur Granier-Deferre, où le vieux couple de retraités Gabin-Signoret se tire la gueule pendant une heure trente, mettez, tenez, monsieur Clavier, Christian, à la place de Jean Gabin, ou madame Bouquet, Carole, dans la peau de Simone Signoret : ça ne passe pas, c’est nul, coco, trouve-moi autre chose.

Bon, pourquoi je vous dis tout ça ? hein ? vous me voyez venir ? encore le PS qui se trouve scandalisé, c’est fou ce que le PS se scandalise facilement, une vraie rosière ! Tenez, monsieur Longuet, sénateur et plein d’autres emplois, de droite sans aucun doute, à propos du remplacement de monsieur Schweitzer, Louis (*), à la tête de la Haute Autorité de Lutte Contre l’Exclusion et les Discriminations (HALDE), se fend d’un avis négatif sur le casting prévu – on pressent monsieur Boutih, Malek, né dans les années 60 à Levallois-Perret, et huile au PS.

Pour monsieur Longuet, monsieur Boutih ne fait pas partie du corps français traditionnel… y a-t-il d’ailleurs un corps français traditionnel ? expression floue, vieillote, rejetante, mal embouchée. On use généralement d’une autre expression, “français de souche“. Souche, vieille souche, forcément ! racines, enracinement, longue histoire, nombreuses générations, généalogie… bref, reformulons plus précisément, plus juste : monsieur Longuet aurait pu nous dire que la nomination de monsieur Boutih à la tête de la Halde serait une erreur de casting, de distribution. On n’en est pas à parler de madame Devos arborant une moustache – là c’est carrément de la provoc’ – mais de monsieur Clavier  s’essayant à jouer les vieux retraités désabusés… monsieur Lucchini en catcheur inculte…  voyez ? il peut le faire, il peut le faire, soit ! mais bon…

Tibert

(*) “Schweitzer, c’est parfait ! Un vieux protestant, parfait ! La vieille bourgeoisie protestante, parfait ! […] parce que il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes.”

Buster chez les Gaulois

On connaît sans doute ce “cameraman” écrit et réalisé par le grand Buster Keaton – si vous ne le connaissez pas, louez le DVD, c’est un bijou, hélas presque jamais reprogrammé au cinoche  – mais ce qu’on a découvert cette fin de semaine c’est l’engouement des Français pour la vidéo façon “reporter du risque”, impavides Buster(s) filmant la tempête. Les canards sur Toile abondent de  titres du style “Vos photos de la tempête”, “Vidéos de Xynthia” etc.

Tiens, sur “Le Post” (voir ce lien sur votre moteur de recherche, je suis fatigué de vous mâcher le boulot) , extrait du témoignage d’une internaute, dont le toit de l’immeuble se barre sous les coups de boutoir du vent (pointes à 160 km/h, tout de même) :

Alors que les tôles métalliques se détachent du toit menaçant d’emporter d’autres cheminées, les habitants sont agglutinés en bas…

Téléphone, caméscope ou appareil photos à la main : ils veulent immortaliser cet instant de chaosNon décidé.

Qu’ils veuillent prendre le risque de se faire décapiter par une tôle, assommer par une pierre, heurter par une branche, après tout, pourquoi pas ?

Mais, ce qui m’a mise encore plus en colère, c’est que la plupart étaient descendus avec leur progéniture pour admirer ce désolant spectacle.”

… et environ une quarantaine de morts. La météo françouaise avait largement prévenu : alerte rouge !! pas bouger. Coucouche panier, limiter ses déplacements, c’est sérieux. Tu parles ! rien que pour pouvoir faire passer son petit clip vidéo amateur sur YouYouT’entube, on se sentait une âme de héros. Tintin, reporter ! THE cameraman !

Bon, y a des claques qui se perdent, vous en conviendrez.

Au fait, avec les quarante morts, catastrophe nationale, etc… autre titre ce matin, en aussi gros : Marseille écrase le PSG 3-0 !! vous vous rendez compte ?  c’est ça l’info, coco.

Tibert

… c'est du Belge !

Autre titre possible, plus culturel : “Ceci n’est pas une pipe”.

Mais qu’est-ce ? un projet de campagne anti-tabac. J’ai extrait ici la photo du milieu dans une planche de 3, la seule qui ne renvoie pas explicitement à des pratiques homosexuelles, vu que les deux autres montrent des garçons peu ou prou dans la même position.

Pipe, tige...
Qu’en dire ? que de nombreuses voix se sont exprimées pour dire que c’est lamentable. Pédophilie suggérée, mauvais goût, provocation,  scandale…

Il se trouve que les concepteurs de cette campagne se justifient par la nécessité de rompre avec le thème “santé  : attention le tabac ça fait bobo” qui ne donne rien de tangible, pour utiliser celui du désir :  “ai-je vraiment envie de la fumer, cette clope ?”

Moi personnellement j’aurais pensé que ce schéma de communication insistait sur la tendance à têter. On le sait, le fumeur tête :  à défaut de biberon un chewing-gum, ou une cigarette, ou une pipe… évidemment un bib’ dans la bouche à 20, 30, 40 ans ça fait désordre, surtout au bureau. D’où l’interdiction de fumer au bureau.

On remarquera que le supposé monsieur, à qui appartient la main paternellement posée sur la tête de la jeune fille, a quelques rondeurs stomacales – les femmes prennent du ventre, les hommes de l’estomac – et que ladite main paraît plutôt poilue. C’est manifestement un “col blanc”, sinon un “col bleu” endimanché.  Risquons un pronostic : 50 balais ?  50 balais bien entamés. On l’imagine les yeux baissés, sinon cela renverrait à une imposition des mains, une séance d’exorcisme, une prière, par exemple pour chasser de l’adolescente agenouillée l’addiction au tabac ? espérons alors que la cigarette n’est pas allumée, le pantalon du ministre (des cultes) pourrait en souffrir.

Mais non, voyeur imaginatif que vous êtes, ce geste suggère irrésistiblement une pipe. Ce n’est pas une pipe, mais ça y inspire – inspirer la fumée nuit gravement – furieusement. Et une pipe sous la contrainte : la main est lourde, insistante.

Résumons-nous : cela va-t-il dissuader des fumeurs de renoncer à leur vice ? j’en doute. Pour deux raisons : d’abord parce que cette campagne de pub’, trop explicite sexuellement, ne sortira probablement pas ; ensuite parce que l’association cigarette-cigare-pipe / fellation est vieille comme le Monde – voir les innombrables locutions et blagues s’y rapportant. Rien de neuf sous le soleil ! c’est un pétard mouillé.

Une version plus novatrice, légèrement décalée dans la même veine, pourrait donner une meilleure accroche : le thème du cigare, inspiré des frasques d’un ex-président of the United States et d’une stagiaire à la Maison Blanche. Shocking tout autant, mais avec un tel casting ça aurait un impact certain… on a bien réussi à embaucher monsieur Gorbatchev pour une pub’ sur les sacs de voyages. Vous imaginez l’effet… ça serait autre chose qu’un pétard mouillé !

Tibert

Minarets, suite funèbre

Un minaret s’effondre à Meknes… vieux bâtiment… mal entretenu… grosses pluies : des dizaines de morts, de blessés. C’est dans le Figarôt de ce matin tôt.

Commentaires pris dans le tas (il y en a de corrects, du genre “sincères condoléances”) :

D’où l’intérêt de l’interdiction suisse de construction de minarets.”

Quick financerait probablement la reconstruction et Hortefeux ferait projet d’aller assister à l’inauguration….!

Bon, on arrête là ces “bons mots” sur le deuil et la désolation… ” ça vous inspire quoi”, comme on dit dans les talc-chauds ? en d’autres termes, que cela vous inspire-t-il ? c’est franchement moche, non ? les lecteurs du Figarôt comptent en leur sein un certain nombre de zigotos pas vraiment dégrossis. C’est ici que notre Ségolène l’excuseuse du Poitou pourrait s’employer utilement. Mais allez, je vais lui brûler la politesse : amis Marocains de Meknes, veuillez nous excuser pour ces abrutis. Et… sincères condoléances.

Tibert

Fissa-Hamburger

“Vite bâclé”, en Rosbif, se dit quick and dirty. On sait que la chaîne Avalàlavavite (ce n’est pas du javanais)  Quick interdit désormais au chaland de Roubaix qui a une petite faim pressée de manger chez elle du lard, du jambon, même du non-porc pas béni par le mufti du coin. Tout hallal (sauf la bière, paraît-il) ou passez votre chemin. C’est maintenant un resto Avalhallalàlavavite.

Et les responsables d’expliquer que c’est “une expérience”. Le canard cité  ici nous dit : “(…)  le marché de l’alimentation hallal en France est une niche en plein essor, évaluée à près de 5,5 milliards d’euros pour 2010, selon Solis, un cabinet spécialisé dans les études marketing ethniques (*). “Nous voulons seulement voir comment la clientèle réagit à cette offre”, explique la marque” (Quick, NDLR). “Offre“, disent-ils ?  terminologie approximative : offre obligatoire.

On serait tenté de rouspéter. Communautarisme, exclusion, sectarisme blahblahblah. Mais réfléchissons deux secondes, ou plutôt posons la question “restaurants casher Sarcelles” à notre moteur de recherche chéri.  Aussitôt sous nos yeux ébahis se dresse une liste d’une douzaine de lieux. Il existe donc des restaurants confessionnels juifs en France. Surveillés sérieusement par le Beth-Din du coin. Bien… et cela pose-t-il problème à la laïcité ? pas que je sache.

Il me souvient que rue du Chemin Vert, à Paname, on trouvait jadis une boucherie Casher pas chère (elle a disparu) ; de même au long de l’avenue de Paris au Kremlin-Bicêtre, et autres places, trouve-t-on plusieurs boucheries Hallal : et alors ? c’est pour les croyants, les pieux… nul ne me met un flingue dans le dos pour me contraindre à hallaler y acheter mon bifteck. Les restos végétariens ? pas moyen de s’y mettre un morceau de viande sous la langue… c’est confessionnel tout autant. Poussons un peu plus : les sandwicheries ? on y pratique la religion du sandwich, impossible d’y acheter des piles jetables ou du pétrole lampant. Scandaleux, non ?

Ne connaissant pas Roubaix, je suppute qu’une forte communauté musulmane y réside ? forte, voire très largement représentée ? si les musulmans de là-bas préfèrent une bouffe approximative et fissa-fissa mais hallal plutôt que de se taper de bons petits plats au caboulot du coin, c’est dommage mais c’est leur choix… et si je veux déguster une belle côte de porc-persil-purée arrosée de vin rouge, je vais ailleurs qu’au Quick de Roubaix : il y a encore le choix.

Souhaitons toutefois que le Quick fissa-bouffe de Roubaix indique TRES CLAIREMENT que c’est Hallal chez eux et rien d’autre. Qu’on sache à quoi s’en tenir ! Quant à moi… eh bien, pour moi c’est tout vu. Je mange, disons, environ 2 à 3 fois par an dans un rapido-bouffe. Au petit bonheur (si l’on peut dire) du hasard et de la dure nécessité, quand il fait très faim et rien d’autre à se mettre sous la dent. Je persisterai à fréquenter ces enseignes au plus 2 à 3 fois par an, en faisant un large détour si c’est du Quick. J’ai horreur de bouffer hallal, casher, confessionnel… ma mécréantise se rebiffe. Et je vous invite à en faire autant.

Un dernier mot : la presse nationale nous a bassinés en son temps avec le Ramadan, la fin du Ramadan, la fête du mouton, tout ça… aucun intérêt, mais ça meuble. Hier c’était le Mercredi des Cendres, le début du Carême pour les Chrétiens. Quel canard en a causé, sinon les feuilles cathos ?

Tibert

(*) Quand certaines âmes sensibles s’émeuvent à entendre “statistiques ethniques” – ciel ! c’est ethnique, les boîtes de markétinge, elles, ont peu d’états d’âme, justement. Markétinge ethnique, fric, et toc.

Passeur de plats

Je ne fais ici – tout gloseur compulsif que je sois – que vous proposer d’aller visiter une page, une page  que, une page qui, bref une page à lire, car madame Badinter, Elisabeth, y dit mieux que moi ce qu’on peut penser des attitudes “burqesques”. Et puis tiens, zut, une page de magazine ça s’évanouit, ça disparaît, ça se dissout, ça passe à la trappe… je m’en vas donc vous faire céans un superbe copié-collé de son texte,  qui s’adresse aux burqeuses têtues et entêtées. Rien à retrancher, tout y est dit, sans excès, sans pathos. Bonne lecture !

Tibert

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Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage ? Ainsi dissimulée au regard d’au- trui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire ? Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres. Alors je m’interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous de mandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ? En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Sub version, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas… Pensez-y.
Elisabeth Badinter

Accroche toi Jeannot !

Une histoire qui donne à penser…  à penser que si la justice passe, c’est souvent en fonction du déroulé des faits, pas en fonction du type de délit, du modus operandi. Une victime qui réagit mal, pas comme elle devrait ( !! ) et c’est la bavure. Un truc qui passerait traditionnellement en Correctionnelle  – si la Police fait une enquête qui aboutit, ce qui est loin d’être le cas général – se retrouve alors aux Assises : c’est con !

Tenez, ces deux “jeunes” qui à St Denis, dans le 9-3, opéraient dans les vols à l’arraché sur leur scooter… quelle banalité, un vol à l’arraché ! mais la victime en est généralement choquée, traumatisée, car c’est un acte brutal, soudain, prédateur – d’autant plus que les voleurs, courageux mais pas trop, ciblent de préférence des femmes, les “vieilles” étant plus faciles. Facile… on repère une mémé, son sac à la main, on s’approche en vitesse, et le passager du scooter chope à la volée la courroie et tire un bon coup. En général, l’effet de surprise et la violence de l’action font que le sac passe d’une main à une autre. Fait divers, statistiques de délinquance, plainte au commissariat… routine. Chacun sait qu’il faut avoir son sac en bandoulière, sur la poitrine, ou au moins côté murs, pas côté chaussée – facile à dire.

Mais si la “mémé” s’accroche, si sa volonté de résister, sa révolte, sa pugnacité l’emportent, le scooter peut traîner sa victime sur plusieurs dizaines de mètres ; ou bien le déséquilibre créé dans ce mouvement provoque un accident mortel – le cas que je cite ici.

Alors ? alors on a droit à “homicide”. Pas la même musique, car là il y a forcément enquête et recherche des auteurs ; et puis les Assises. Et, à juste titre, aux Assises on punit sans états d’âme ces agissements de crapules, sans la moindre circonstance atténuante ; on a affaire à des individus immatures, sans humanité et malfaisants.

Le Courrier des lecteurs concernant ce fait divers laisse passer quelques perles, du style : faut être bien con pour risquer sa vie et s’accrocher à un sac à main où il n’y a que 60 euros ! Cela rejoint les ineffables thèses sur les limites de l’action de la Police, thèses sur lesquelles je me suis fendu d’un précédent billet  (ne pas provoquer, en intervenant, un désordre plus grand que celui auquel on s’attaque). Et, à y regarder froidement, en observateur objectif et sans empathie, ça se défend… ça se défend si l’on professe que nous vivons dans la jungle, sans espoir d’en sortir, et qu’il faut juste survivre, sauver sa peau.

Le problème, c’est que les victimes ne voient pas la situation d’un oeil froid, avec du recul : elles sont DANS la situation, dans l’urgence, dans la violence. C’est une “question de dignité”, dit une des intervenantes du Courrier des lecteurs. Et je le crois volontiers : on ne pense pas à épargner sa vie, on réagit face à une agression.

Alors, évidemment, on pourrait proposer de faire en classe des exposés aux “jeunes” sur les risques du vol à l’arraché – faites pas ça comme ça, les mecs, c’est trop risqué – ou passer des spots à la télé pour expliquer aux braves gens que face à un vol à l’arraché, il vaut mieux lâcher bien gentiment son sac… mais le fait est que chaque victime qui ne lâche pas son sac risque sa peau !

C’est là que je voulais en venir : que la victime se cramponne ou non à son sac, et avec ou sans mort, ce n’est pas du “vol“, le type qui pique dans la caisse pendant qu’on regarde ailleurs ; c’est du “vol avec violence avec mise en danger de la vie d’autrui“. J’ignore si c’est comme ça que ça se formule en termes juridiques stricts, mais selon moi ça y ressemble.

Tibert

Traduction Libération

On l’a peut-être entendu ou lu : deux Français qui s’étaient fait gauler par les bobbies britanniques avec 16 Vietnamiens – candidats à l’immigration illégale en Grande-Bretagne – planqués au fond d’une camionnette, bref ces deux Français, la mère et le fils, ont été jugés et condamnés il y a peu par la justice Rosbif à de substantielles peines de prison ferme : 5 ans pour le fils (apparemment le chef) et 3 ans pour la complice, la mère.

Parmi les éléments du dossier : c’était loin d’être du bénévolat, le fils attendant 24.000 euros de cette opération. Et un voyage similaire avait été fait avec le même véhicule vers la fin-Août. Donc : pas des braves gens charitables, pas des Saint-Bernard avec leur tonnelet de rhum sous le cou, mais des opérations juteuses.

Titre de L’Ibé-ration : “Ils aident des clandestins à passer au Royaume-Uni : 5 et 3 ans de prison…“. Moi j’aurais écrit, par exemple… Ils exploitaient une filière d’immigration illégale au Royaume-Uni… ils se sucraient sur le dos de candidats à l’immigration etc etc…  ils exploitaient le filon de l’immigration gnagnagna…

Bon, évidemment, c’est Libé, hein, on ne se refait pas (quoique…) : à 24.000 euros, soit 1.500 euros par tête de pipe vietnamienne, c’est de l’  “aide” ; alors si ç’avait été gratoche, quelle accroche auraient trouvée nos bonnes âmes ?

Tibert

Machisme et / ou trotskisme

Le NPA (Nouveau Parti A géométrie variable), sous la houlette de notre postier trotskiste Besancenot, se lance comme il se doit dans la bataille des Régionales. Rien de plus normal, un parti digne de ce nom doit se manifester lors de toute élection démocratique, fût-ce pour fustiger le caractère “bidon” de cette démocratie et l’inanité de ladite élection.

Il se trouve qu’une des candidates investies par le NPA (Nouveau Parti Ancien) en région PACA est une femme “voilée”. Entendons-nous : voilée classiquement d’un foulard, pas la bâche intégrale façon niqab ou burqa. Bon… soit… on peut être gnostique, musulmane et de gauche, pas vrai ? d’autant plus que le NPA (Nouveau Parti A gauche)  se targue de rassembler bien au delà des cercles et chapelles trotskistes habituels. Donc, pourquoi pas ? honni soit qui mâle etc etc.

Mais voilà-t-il pas que, lis-je dans le même article dont au sujet de laquelle je vous cause, “le NPA (Nouveau Parti Anti-islamophobie, NDLR), qui vient de se réunir en conseil politique national, a dénoncé la loi contre la burqa, «islamophobe et liberticide».”

Alors là, alors là, mon sang ne fait qu’un tour – avant de se raviser et de poursuivre sa ronde, ahhh ! C’est assez dingue cette histoire. Premio : quelle loi sur le niqab ? (*)  y en a pas ! c’est un projet de loi sur l’interdiction de voiler son visage dans les lieux publics (**).  Deuxièmo : de quelles libertés parle-t-on là ? de la liberté du mari de fringuer sa femme comme un sac de patates, sous prétexte de religion, mais en fait parce que ça coûte moins cher que de la laisser faire les soldes chez Jean-Paul Gaultier, et parce que comme ça les mâles regarderont ailleurs ? la liberté de DEVOIR s’habiller comme ça ? et quand on pense que ce genre d’extrêmisme machiste pousse jusqu’à interdire aux femmes de conduire (conduire en burqa…) ou de sortir non accompagnées -, c’est bien de pouvoir mâle qu’il s’agit. Où est la Gauche là-dedans ? au voleur, les valeurs !

Holà madame Rosa Luxembourg, madame Louise Michel, madame Kroupskaïa, et j’en oublie, réveillez-vous, etc etc.

Tibert

(*) Rappel technique : le niqab, celui qu’on trouve couramment au Maghreb, est noir et en plusieurs parties ; il permet, en soulevant une voilette, de s’alimenter, voire de boire un coup sans avoir à tout enlever, contrairement à la burqa, qui est classiquement bleue, du moins celles que j’ai vues en photo, et qu’on peut décrire comme une bâche jusqu’aux pieds, grillagée juste devant les yeux : manger ou boire revêtue d’une burqa, c’est mission impossible, sauf à la relever jusqu’au nez, ce qui est peu pratique et très impudique. C’est sans doute pour ça que par chez nous la burqa est plus rare.

(**) Loi d’ailleurs inutile, il existe déjà une disposition légale interdisant de se masquer hors Mardi-Gras et Carnaval. Alors à quoi ça sert d’avoir des lois, si c’est pour les bégayer sous d’autres formes ?  c’est vrai que comme ça on va interdire le niqab pendant Carnaval… mmouais… et ça mérite un communiqué du Conseil Politique National du NPA ?