Je lis ce truc dans un canard : la mairie de La Seyne-sur-Mer, dans le 8-4, le Var, donc, supprime ses vespasiennes, c’est trop cher, y a plus de sous. Pour pisser à la Seyne-sur-Mer, dorénavant, dém… brouillez-vous.
(Oui, je sais, Fillon / Juppé, la bouffe Hollande-Valls, j’y-vas-t-y j’y-vas-t-y pas, tout ça, c’est important, certes, mais… et puis, bon c’est promis je vous explique demain comment c’est-y dieu possible ?? qu’on puisse employer dans les mairies, les collectivités territoriales, les hôpitaux, des salariés NORMAUX pour faire le job, pas des fonctionnaires à avancement automatique et retraite calculée sur les six derniers mois de boulot ?? c’est possible, ça ? Demain, j’ai dit ! aujourd’hui c’est pipi.)
Pipi : à Singapour, au Canada, aux USA, et dans plein de pays normaux on ne se pose pas la grave question d’aller pisser avant de sortir en ville (à la campagne, on pisse contre un arbre, ou au coin d’un pré, etc, bref le problème n’existe pas). Dans tous les centres commerciaux, les édifices publics, les stations de métro etc… on peut faire pipi, et plus si affinité. Et c’est généralement propre, parce que 1) le civisme est un mot qui a du sens, dégueulasser les houatères n’est pas un passe-temps valorisé, 2) il y a quelqu’un qui nettoie. Et, 3), last but not least, cerise sur le gâteau, c’est le plus souvent gratuit.
Contraste : par chez nous, il est hautement recommandé de vider sa vessie avant de sortir ! car il va falloir tenir, tenir, et se retenir. Tenez, il existe un bouquin, c’est symptomatique du problème urgent qui taraude votre vessie : “Où faire pipi à Paris ? “. Vaste question, car c’est toute une quête, ça nécessite de chercher, s’en préoccuper, parfois urgemment, sauf à se rabattre illégalement sur un coin sombre entre deux voitures garées.
Vous me direz : il y a les bistrots. Ben non. Je trouve injuste et lamentable que pour pisser il faille commander, payer, éventuellement boire un truc dont on n’a ni envie ni besoin. Avec pour résultat coûteux et stupide de pouvoir pisser, certes, mais à partir de un euro-cinquante minimum (l’inévitable café âcre et / ou amer, tiédasse ou trop chaud, avalé debout au comptoir, qui va… vous donner envie de pisser, voire vous retourner l’estomac). En fait je soupçonne la profession des bistrotiers de faire (demi)-pression pour qu’il y ait très peu de pissotières dans les villes.
Reste les sanisettes ? quasi toujours occupées, en dérangement, portes verrouillées, ou bien on fait la queue devant, signe que, justement, ça manque. Mes amis, outre le nécessaire dynamitage des blocages corporatistes, des prés carrés, des prébendes des “partenaires sociaux”, des “avantages-acquis”… aux dépens des autres, il faut que ce pays se rende enfin compte qu’on doit pouvoir pisser en ville sans que ce soit un drame, un chemin de croix – et ça créera plein d’emplois. Nos candidats aux prochaines Présidentielles ont du pain sur la planche, et je les attends de pied ferme sur ce point épineux de leur programme.
Tibert