Latins ? pas pipi !

Je lis ce truc dans un canard : la mairie de La Seyne-sur-Mer, dans le 8-4, le Var, donc, supprime ses vespasiennes, c’est trop cher, y a plus de sous. Pour pisser à la Seyne-sur-Mer, dorénavant, dém… brouillez-vous.

(Oui, je sais, Fillon / Juppé, la bouffe Hollande-Valls, j’y-vas-t-y j’y-vas-t-y pas,  tout ça, c’est important, certes, mais… et puis, bon c’est promis je vous explique demain comment c’est-y dieu possible ?? qu’on puisse employer dans les mairies, les collectivités territoriales, les hôpitaux, des salariés NORMAUX pour faire le job, pas des fonctionnaires à avancement automatique et retraite calculée sur les six derniers mois de boulot ?? c’est possible, ça ?  Demain, j’ai dit ! aujourd’hui c’est pipi.)

Pipi : à Singapour, au Canada, aux USA, et dans plein de pays normaux on ne se pose pas la grave question d’aller pisser avant de sortir en ville (à la campagne, on pisse contre un arbre, ou au coin d’un pré, etc, bref le problème n’existe pas). Dans tous les centres commerciaux, les édifices publics, les stations de métro etc… on peut faire pipi, et plus si affinité. Et c’est généralement propre, parce que 1) le civisme est un mot qui a du sens, dégueulasser les houatères n’est pas un passe-temps valorisé, 2) il y a quelqu’un qui nettoie. Et, 3), last but not least, cerise sur le gâteau, c’est le plus souvent gratuit.

Contraste : par chez nous, il est hautement recommandé de vider sa vessie avant de sortir ! car il va falloir tenir, tenir, et se retenir. Tenez, il existe un bouquin, c’est symptomatique du problème urgent qui taraude votre vessie : “Où faire pipi à Paris ? “. Vaste question, car c’est toute une quête, ça nécessite de chercher, s’en préoccuper, parfois urgemment, sauf à se rabattre illégalement sur un coin sombre entre deux voitures garées.

Vous me direz : il y a les bistrots. Ben non. Je trouve injuste et lamentable que pour pisser il faille commander, payer, éventuellement boire un truc dont on n’a ni envie ni besoin. Avec pour résultat coûteux et stupide de pouvoir pisser, certes, mais à  partir de un euro-cinquante minimum (l’inévitable café âcre et / ou amer, tiédasse ou trop chaud, avalé debout au comptoir, qui va… vous donner envie de pisser, voire vous retourner l’estomac). En fait je soupçonne la profession des bistrotiers de faire (demi)-pression pour qu’il y ait très peu de pissotières dans les villes.

Reste les sanisettes ? quasi toujours occupées, en dérangement, portes verrouillées, ou bien on fait la queue devant, signe que, justement, ça manque. Mes amis, outre le nécessaire dynamitage des blocages corporatistes, des prés carrés, des prébendes des “partenaires sociaux”, des “avantages-acquis”… aux dépens des autres, il faut que ce pays se rende enfin compte qu’on doit pouvoir pisser en ville sans que ce soit un drame, un chemin de croix – et ça créera plein d’emplois. Nos candidats aux prochaines Présidentielles ont du pain sur la planche, et je les attends de pied ferme sur ce point épineux de leur programme.

Tibert

Do U speak Globish ?

Note : ne loupez  surtout pas cet article du Figaro, essentiel à votre quête existentielle en ce premier jour de novembre, augmentation du prix du gaz, du gasoil, des pots de chrysanthèmes… et j’en oublie : “Comment se maquiller pour revoir son ex ?”  voilà qui interpelle, et comment !

Mais j’ai aussi lu – juste pour compléter, il me restait comme une petite faim – cet article, “Quand les grandes écoles de gestion s’agenouillent devant la langue anglaise“, un de plus comme on en lit tant pour dénoncer le lèche-botte, la servilité et la démission de nos “élites” supposées francophones vis-à-vis de l’anglais, ou plus précisément de la langue – largement abâtardie, essentiellement  à base de formules plaquées sur une syntaxe rustique, le Globish – des Etats-Uniens et des affaires, oh pardon du business. Les affaires ? c’est autre chose, une femme dit par exemple “j’ai mes affaires“, rien à voir avec le business, les trends, ça matche, c’est du win-win, je te le forwarde, envoie-moi un acknowledge, on fait du B-to-B (prononçez “bitoubi”),  as-tu  des spares, il faudrait addresser ce problème, sans oublier le traffic et les rush-hours.

On y lit, dans cet article, qu’il existe une Burgundy Business School, en fait une vague école de commerce à Dijon, ville où la mustard  doit faire partie des must, où le Pinot-Noir finira par se cultiver partout alentour, c’est tellement plus user-friendly que de se chamailler sur les mérites respectifs du Côtes de Nuits, du Volnay ou du Maranges.

Et songez que la Communauté Européenne, que les Britanniques ont décidé de déserter – pour être à l’abri des contraintes tout en restant dedans pour le business, et la fille de la crémière avec – se sert essentiellement de l’anglais : ils sont masos, en plus, à Bruxelles… bref c’est triste.

Gardons le moral, toutefois ; si j’ai bon espoir (hopefully, comme ils disent) que le chinois ne parviendra jamais à s’imposer malgré sa supériorité numérique, du fait de sa structure techniquement aberrante et de son apprentissage rebutant (*), je forme le voeu que les langues latines prennent le dessus sur le continent nord-américain lui-même, en l’espèce l’espagnol… l’Amérique Latine est latine, elle, c’est écrit dessus, et, tenez, elle cause en système métrique, ce truc simple, clair et logique que les anglo-américains n’ont jamais pu encaisser, mauvais joueurs qu’ils sont.

Tibert

(*) Les alphabets courants vous imposent une trentaine de caractères à mémoriser, moyennant quoi vous êtes sûr de pouvoir lire 100 % d’un texte, y compris de Jacques Lacan (quant à le comprendre, alors là…).  Le chinois vous demande, lui, d’en mémoriser 2.000 pour pouvoir déchiffrer 97 % des textes écrits (quant à comprendre Lacan traduit en chinois, alors là…)

Halloween et les soixante millions

Premio, en ces temps où la fête du cochon a des airs de provocation et la crêche de Noël doit demander la permission, je propose de mettre à la poubelle Diwali et Halloween, ces trucs indo-américains qui ont le mauvais goût de tomber en même temps et de ne pas être de notre culture, ou de ce qu’il en reste. Au diable les citrouilles, ou alors en soupe, en gratin…

Deuxio, on nous annonce que le mahousse fichier TES (Titres Electroniques Sécurisés) va voir le jour, simple raboutage de deux fichiers déjà en place, celui des passeports et celui des Cartes d’Identité. Y sont entre autres, c’était déjà “dans la boîte”, les photos qui vont z’avec, la couleur des yeux, les empreintes digitales, les adresses  physiques et numériques… et puis ? d’autres trucs éventuellement, mais bon…

Et alors ? et alors ces données existaient déjà, vous pensez bien. Si votre passeport biométrique vous a été établi d’après formulaire électronique, bien évidemment ce formulaire n’a pas été mis à la poubelle ou passé à la déchiqueteuse… C’est en fait une simple consolidation, permise par les progrès des volumes et des bases de données (*). Et ma foi si ça peut faciliter la tâche de nos forces de Police, par exemple rendre plus difficile l’usurpation d’identité, ou empêcher un Français fiché “S” de revenir tranquillement de chez Daech sous un faux passeport syrien pour mitrailler dans le tas, pourquoi pas ?

D’aucuns poussent les grands cris, c’est affreux, Big brother… flicage…  viol  de la vie privée… bon, ce n’est pas inutile de le rappeler, ce fichier ne doit pas traîner partout et servir à des mercanti ou des aigrefins. Donc un sérieux bordage légal et technique est nécessaire, et si j’étais aux manivelles je me prémunirais très sérieusement contre les hackers. Mais soyons réalistes : ces fiches existent déjà, et puis concernant les d’aucuns qui poussent les hauts cris, je voudrais juste jeter un cil sur leurs pages Fesse-Bouc pour y voir ce qu’ils laissent traîner au vu et au su de tout le monde.

Tibert

(*) Comptez 3 méga-octets par tête de pipe, ça fait  grand maximum 20.000 giga-octets, soit 20 téra-octets, très abordable. Vous pourriez même l’avoir chez vous, le TES. Ce qui m’ennuierait.

 

Trois incendies égalent un incident

Titre du Monde ce jour, à propos de la très médiatique liquidation des bidonvilles calaisiens (*) : Après des incidents dans la nuit, l’évacuation de la “jungle”…

Plus loin dans l’article : “Des incendies ont éclaté dans le camp de migrants dans la nuit de mardi à mercredi. (…) Ces incendies sont une « tradition, notamment pour certaines communautés qui mettent le feu à leur habitation au moment de la quitter ». (…) [puis façon Touïtteur, NDLR, donc économie de lettres] Bcp d’incendies cette nuit ds la  #jungle, des dizaines de mineurs sans cabanes accueillis ds les mosquées.”

Voilà… on apprend ainsi au détour de cet article que la #jungle de Calais a ses mosquées, que le communautarisme n’est pas mort, loin de là, et qu’il a ses traditions bien ancrées dans le Ch’Nord ; il semblerait ainsi que les Ch’tis mettent traditionnellement le feu à  leurs baraques à frites. Et  que certains sont assez communautaristes, traditionalistes et cons pour bouter traditionnellement le feu à leurs baraques avec des bonbonnes de gaz et des mineurs dedans. Tout  cela s’annonce prometteur pour les riants villages provinciaux des quatre coins de l’Hexagone, chargés de manière comminatoire – référendums locaux interdits par les zélés préfets – d’accueillir spontanément et dans la joie ceux qui sont visiblement des chances pour la France, jeunes mâles adultes et célibataires, Afghans, Somaliens, Erythréens, Lybiens, etc : en d’autres termes, des familles de réfugiés Syriens.

Tibert

(*) Nos Chefs se rengorgent et se montrent très fiers de cette superbe, complexe et fort tardive opération – du genre faire des petits tas un peu partout, ça se voit moins qu’un gros tas – ayant enfin pris conscience que la population de Calais en a plus que ras la casquette de faire les garde-barrières, avec tous les emmerdements qui vont avec, au bénéfice des Grands-Bretons, bien à l’abri derrière leur Channel et leur Brexit – qui s’annonce aussi proche que la Ligne Bleue des Vosges.

PS – Je lis dans Le Monde, encore : “Le plan de  ‘sécurité publique’ du gouvernement pour calmer la fronde des policiers” : ah bon, je pensais, moi, connement, que c’était pour améliorer la sécurité des Français. Mais c’est manifestement inutile : tout baigne, sauf ces !#@!?!! de policiers qui râlent pour rien.

Des délais, des délits

Préambule : BFM-télé fait aujourd’hui largement aussi bien, voire mieux qu’hier, et un bandeau informatif en bas d’écran défile, commençant par “Violences policières … gnagnagna…“. Le téléspectateur, qui commence à en avoir l’habitude,  rectifiera de lui-même : il s’agit des violences contre la Police. Moi si j’étais le responsable des bandeaux informatifs à BFM, je raserais les murs.

Mais passons… on voit ces temps-ci la Police sérieusement secouée, agitée de mouvements divers, manifestant à répétition et ce devant les Palais de Justice, tiens donc, suivez mon regard… il est vrai que ça devient très inquiétant, que les profs sont maintenant agressés sans vergogne par leurs élèves, que des soi-disant “sauvageons” s’y prennent à dix-quinze pour faire rôtir des policiers dans leur voiture, que des guet-apens dans les “cités” permettent à des “djeunes” de régler leurs comptes avec les flics et les pompiers… bref l’autorité de l’Etat et de ses représentants ne vaut plus tripette : c’est très grave. Pour paraphraser le délicieux euphémisme de monsieur Jospin à propos du “sentiment d’insécurité“, je dirais qu’aujourd’hui un vrai “sentiment d’impunité” court dans les milieux de la délinquance.

Et puis je constate que parallèlement monsieur Sarkozy, dans sa campagne pour gagner la primaire de la droite, se lance dans des propositions visant à punir automatiquement et immédiatement de prison ferme toute agression envers un policier, un gendarme, un pompier, voire un enseignant. C’est un discours très va-t-en-guerre, bien dans le style du Sarkozy 2016… mais encore ?

Mais encore, supposons que des lois dans ce sens soient votées fissa et mises en application ( il y a des lois qui sont votées mais jamais mises en application, c’est bien de chez nous, ça ! ). Encore faut-il pour que ça fonctionne que le délit soit constitué, le ou les coupables identifiés, jugés, condamnés, bref que la machine judiciaire se soit saisie du dossier et l’ait traité… encore faut-il qu’il y ait de la place en prison… nous connaissons les délais inadmissibles qui courent avant que la plupart des délits soient jugés ; nous connaissons l’extrême misère de notre parc immobilier pénitentiaire, qui jusqu’au départ de madame Taubira semblait satisfaire nos dirigeants – les écailles leur sont semble-t-il tombées des yeux depuis, mais c’est bien tard, quatre ans à nier la réalité, et les prisons ça ne se construit pas en trois semaines. On peut aussi supposer que toute une frange de la magistrature, les gauchistes ça va de soi, mais d’autres aussi, soucieux de justifier leur rôle, s’opposeront mordicus au principe des peines automatiques : soit par empathie pour ces malheureux délinquants – pauvres enfants malmenés par la méchante Société – soit pour signifier que la justice presse-bouton à tarif affiché d’avance, c’est la négation de leurs prérogatives.

Concluons : monsieur Sarkozy peut flûter, faire les gros yeux, durcir son discours… chante beau merle ! Il faudra un sérieux coup de tabac dans les structures politico-judiciaires, une violente remise à plat suivie d’un très sérieux effort de mise à niveau pour qu’enfin nos forces de l’ordre, de sécurité civile, de l’enseignement, soient respectées – et nos lois avec. Le problème, c’est que ça urge bigrement, “ya l’feu”, comme on dit.

Tibert

Bicyclette et religion

J’apprends ce jour que le tracé du Tour de France 2017 (à vélo de course, pas à trottinette) est publié. Je vais vous dire : ayant vérifié qu’il ne passera pas chez moi – chouette ! –  je m’en balance, et comment que je m’en tape, du Tour de France 2017 à vélo de course, avec ses bagnoles-Mickey, ses casquettes Rikard et ses majorettes tortillant du croupion. Il peut bien faire le tour du Montenegro ou des Cornouailles, et qu’il aille au diable.

Ceci dit, je lis également que pour monsieur Macron, qui était tout récemment à Montpellier pour, entre autres, y visiter une enclave urbanistique genre “quartier” nommée La Paillade – alias La Mosson, c’est pareil – “aucune religion n’est un problème“. Et de nous expliquer que certes, la France a un sujet avec l’Islam (un “sujet” ? bizarre formule… de satisfaction ? de préoccupation ? cela n’est pas dit) mais qu’en France chacun est libre etc etc…, voyez l’article du Monde que je vous indique ici. Il a un positionnement et des formules décapants, monsieur Macron, et j’apprécie sa volonté de se démarquer des vieux clubs racornis et des paniers de crabes de gauche comme de droite ; mais prétendre que la religion, les religions ne font pas problème, c’est décourager le progrès, c’est capituler devant l’obscurantisme. Bien évidemment que si, les religions – et certaines plus que d’autres – font problème, à nous prendre pour des billes, nous conter des fables à dormir debout, nous empêcher de vivre en hommes (*), nous détourner d’une nécessaire et salutaire lucidité. Certes il faut faire avec, pour combien de décennies, de siècles encore ? quant à trouver que ça ne pose pas problème… enfumage et complaisance.

Tibert

(*) Les hommes : le genre humain… les femmes aussi, donc.

Des mots, du sens et des accords (désaccord ? )

J’ai regardé un peu la télé ce jour, une chaine d’informations… il y était question d’un débat qui hier – cette nuit chez nous – a opposé Hillary C. à Donald T aux USA. Peu me chaut ce qu’ils se sont dit, vacheries attendues et discours prévisibles, et puis ma religion est faite ; ceci étant, contemplant l’écran sans trop d’intérêt, je voyais y défiler un bandeau de texte libellé ainsi : “H. Clinton s’est dit favorable à…“. J’ai oublié de quoi il s’agissait – ça concernait sans doute l’action de la Russie en Syrie – mais j’ai en revanche bien vu la faute d’accord… H. Clinton est une femme, nous en sommes tous bien persuadés, et qui donc s’est dite favorable à … mais qui aurait pu  s’être dit que l’affaire était dans le sac, etc.

Bon, tout le monde s’en fout, ça ne changera rien aux élections états-uniennes, je sais. Mais les mots ont du sens, Hillary est une femme, il faut le lui accorder (le participe passé). Pour vous y retrouver, remplacez “dit” par “décrit”, ou “affirmé”, et vous le verrez tout de suite, l’accord…

Pas d’accord, en revanche, sur les qualificatifs employés par le Ministre de l’Intérieur à l’égard des types qui ont pété une vitre d’une voiture, ont jeté un cocktail Molotov à l’intérieur, puis bloqué les portières pour empêcher les passagers de se sortir du véhicule en  feu. Dans notre langue, c’est une  “tentative de meurtre”, voire une “tentative d’assassinat” vu que ça a fichtrement l’air prémédité, le cocktail M. ne s’étant pas trouvé là par hasard, désoeuvré, au bord du trottoir. Que ça se soit passé en un lieu peu touristique – je fais dans la litote, là –  et que les victimes soient des flics ne change rien au vocabulaire. Le vocabulaire, le voici, dans la bouche du ministre :

Ces policiers ont été « confrontés à une bande de sauvageons qui ont agi avec lâcheté », et qui seront « rattrapés ».

Le sauvageon, c’est d’abord un “arbre ou arbuste qui a poussé spontanément dans la nature ; le ministre ne fait probablement pas référence à ça, mais au sens figuré :”enfant farouche, qui a grandi dans l’abandon et sans éducation, comme un sauvage“. On se souvient peut-être qu’un Ministre de l’Intérieur antérieur, J-P Chevènement, avait employé ce terme imagé en 1999, parlant de mineurs multirécidivistes.  Ce qui avait d’ailleurs fait des vagues, madame Voynet et d’autres trouvant le terme choquant. Ici j’ignore  comment le ministre actuel sait que les agresseurs “ont grandi dans l’abandon et sans éducation“, vu qu’on ne les a pas encore “rattrapés“, comme quand on jouait dans la cour de récré. Mais quand on aura rattrapé ces sauvageons, qu’on leur colle donc une bonne taloche – et un ferme rappel à la Loi, non mais ! – pour leur apprendre à ne pas assassiner comme ça les gens dans la rue. En plus, brûlé vif, ça fait vachement mal.

Tibert

Je suis pour l’anti contre

Je fus ce matin fort tôt interpellé par un titre de la presse quotidienne nationale (“nationale” = parisienne, la presse provinciale n’étant pas nationale) : “Lundi noir de mobilisation en Pologne contre le projet de loi anti-avortement“. Voilà : avec cette histoire polonaise, nous avons une superbe superposition de deux négations, “anti-” et “contre” ; je dirais même plus, trois négations, car “noir” c’est négatif, et tant pis pour le politiquement correct, Septembre noir, journée noire, broyer du noir, voir tout en noir c’est clairement sombre, négatif. Est-ce à dire qu’ a contrario “un lundi blanc“… ?  peut-être, mais si j’avais à peindre, tel Rimbaud ses voyelles, les jours de la semaine en polychromie, lundi serait noir de noir ! donc de mon point de vue,  “Lundi noir”, sans être vraiment un pléonasme, c’est un enfonçage de portes ouvertes.

Mais je me souviens vous avoir entretenus, il fut un temps, des circonlocutions ardues et par là-même confuses qu’engendrent les empilements de négations. Au passage, notons qu’à l’inverse, empiler les affirmations, les termes positifs, c’est juste inutile, voire pesant : “Lundi blanc en Pologne pour soutenir le projet de loi favorisant l’avortement“, ce serait d’abord ahurissant, connaissant les Polonais, et puis à quoi bon soutenir un truc qui roule tout seul ? autant aller bosser…  bref, revenons à nos moutons noirs, de quelle négativité parle-t-on ? ici intervient la MORALE, qui va vous indiquer le négatif et le positif.

Tenez : phobie et philie sont négatif / positif, opposés donc, mais dans quel sens ? stop, je vois que vous allez énoncer une ânerie : philie c’est positif, “on aime”, phobie négatif ? eh non, ça dépend du préfixe. Questionnez la morale ! le pédophile est un pervers, un prédateur, tandis que le pédophobe… si si ça existe,  j’en connais, est un vieux grincheux qui déteste les gosses, mais après tout ça vaut mieux que l’inverse, pas vrai ? et l’haltérophile ? ni bien ni pas bien, il soulève de la fonte, tout le monde s’en fout ; moi je serais plutôt haltérophobe, par paresse. Dans un autre genre plus kafkaïen, tout négatif, l’hémophilie est affreuse, et l’hémophobie bien gênante !

Revenons à notre lundi noir et polonais : deux-trois négations ça va encore, mais pas plus ! il s’agit en fait pour le gouvernement polonais d’interdire les avortements volontaires et thérapeutiques, et il y a là un non-dit –  mais je vous le dis, c’est dit c’est dit – cela ne supprimera évidemment pas les avortements, mais ça dédouanera les Chefs là-haut de tout conflit moral (!!), et puis surtout ça contentera les catholiques bigots, très nombreux là-bas. Simplement, si ce projet de loi aboutit, les Polonaises décidées à avorter, soit feront appel à l’aiguille à tricoter, la tige de persil, l’injection d’air ou de savon liquide… toutes opérations clandestines et surtout très risquées, soit prendront le large pour aller faire ça moyennant finances et dans des conditions sanitaires correctes en Allemagne, au Danemark ou aux Galapagos… mais pas en Pologne !

Alors reformulons  : la loi en projet en Pologne n’est pas “anti-avortement” : contrairement à un tissu anti-tâches, qui lui ne se tâche pas, sinon on va rouspéter chez le vendeur, elle n’empêchera pas les avortements, tout le monde le sait bien ; elle veut juste les rendre plus difficiles, plus risqués et plus chers. Ce qui est anti-tâches en revanche, c’est la vertueuse initiative du gouvernement polonais. Ce qui illustre bien l’aphorisme oh combien vrai du regretté Léo Ferré-Graine-d’Ananar : “Ce qu’il y a d’encombrant dans la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres“.

Tibert

PS – J’apprends avec joie le sauvetage du site Alstom de Belfort, le gouvernement ayant décidé d’acheter urgemment (avec nos sous) quinze TGV pour rouler comme des trains Corail : bonne idée ! qui peut le plus peut  le moins etc etc… Dans le même esprit, si l’usine Aubade à Saint-Savin vient à capoter, mettre la clé sous la porte, je suggère que nos gouvernants achètent pour renflouer ce fleuron national un nombre significatif de dessous féminins, petites culottes, soutien-gorges, guêpières etc.

Ires en l’air

Je lis ce soir dans un des canards-sur-Toile que la compagnie aérienne Grand-Bretonne  British Airways va changer son offre de bouffe à bord de ses vols court et moyen-courrier : au lieu du petit en-cas “gratuit” (c’est-à-dire inclus dan le prix du billet) distribué  à tout le monde en 3ème classe – sachet de chips, mini-bretzels, mini sandwich, mini  quelque-chose etc  mais surtout jamais de porc – accompagné d’un coup de café ou d’eau minérale pour faire descendre tout ça, on va proposer, en payant cette fois,  à ceux qui veulent bien, des trucs mieux fichus, plus élaborés, tortillas, fish and chips, osso bucco con linguini al pommodoro (non, je blague, là, la sauce tomate ça craint). Il paraît que les passagers préfèrent ça… que c’est pour eux… moi, je pense que tout bêtement, au lieu de dépenser sèchement 2,5 euros fois 120 passagers, on va facturer 10 euros fois 19 ou 24 ou 14 passagers pour des plateaux qui reviennent à 6 euros, ce qui change tout, vous en conviendrez. D’autant plus que le prix du billet de 3ème classe ne va très certainement pas baisser des 2,5 euros du mini-casse-croûte supprimé, ne vous fatiguez pas à vérifier, radins que vous êtes ; et puis vous ne le verrez même pas – mais eux, à British Airways, si.

Mais pas que ! car ce matin à la radio ils (c’est toujours “ils”, jamais “on”, “ils” c’est “on” au pluriel) disaient que les vols sur Air France devenaient de plus en plus chahutés, agressions, rouspétances, pugilats, et une hôtesse chiffrait à +18 % l’augmentation des conflits  à bord. En combien de temps, les 18 %  ? ce n’est pas dit.  Tenez, le gars devant vous incline trop son dossier et ça vous gêne : vous êtes presbyte, déjà que vous devez plier le cou en arrière pour garder la distance de vision et la bonne inclinaison des lunettes progressives, maintenant vous n’arrivez plus à regarder “confortablement” votre film sur l’écran de 15 cm (oh pardon, 6 pouces, faites excuse) qui est, justement, fixé sur le dossier du type devant. Alors vous balancez de grands coups de tatane dans le socle du fauteuil de devant, ou de grands coups de poings dans le dossier, bref vous manifestez votre mauvaise humeur. Et le gars devant, forcément, ça l’énerve, etc etc.

Ou bien le gros balèze à côté de vous a squatté l’accoudoir large de 4,3 cm : il est à lui, l’accoudoir commun ! il s’y étale. Alors vous poussez méchamment votre coude pour repousser l’ennemi, et ça va mal finir, parce que lui, il est plus enveloppé que vous, et donc il a droit à plus de place, vu ? Et, tenez, on annonce que bientôt il y aura le wifi – payant, ça va de soi – à bord des vols AF-KLM (une anagramme chouette, tiens : KLAMF) : qui est-ce qui va vouloir envoyer illico séance tenante à ses potes son selfie avec l’hôtesse qui est canon ? ou avec le copilote, dans le cockpit… remue-ménage dans l’avion, avec en plus le chariot à boissons qui bloque le passage pour aller pisser… énervement… engueulades…

Tout ça c’est simple, c’est parce que maintenant les avions sont bondés ras la gueule, ne cherchez pas ailleurs. Il fut un temps béni où un remplissage à 60-70 % c’était boucoup, on pouvait assez souvent confisquer le siège voisin, prendre ses aises… maintenant bernique, c’est plein de chez Plein, tout le temps ; il s’y mettent à 3-4-5 compagnies pour bourrer les avions… déjà que ça bouchonne aux comptoirs d’enregistrement, aux contrôles de sécurité, de police, aux passerelles… la cohue, les hordes, quoi. Pareil que des vols charters Nantes-Ibiza en Juillet, sauf que ce ne sont pas des charters.

Tibert

Hypothèses et implants capillaires

Je lisais un truc il y a peu, à propos d’un satellite – une “lune” – de Jupiter, la plus mahousse planète de notre système, et ma foi ça m’a intéressé : il y était exposé que ce satellite pourrait contenir plein d’eau – gelée, évidemment, vu la température là-bas. Ce n’est certes pas demain qu’on y branchera un tuyau pour arroser ses géraniums, mais… “La découverte, si elle est confirmée, accréditerait la thèse selon laquelle de la vie pourrait potentiellement exister sur cette lune qui abrite un océan gnagnagna…” nous annonçait Le Fig’haro.  Tout en  prudence, le Figaro… dubitatif, et avec plein de pinçettes  :

Si elle était confirmée… (conditionnnel), la thèse ( hypothétique hypo-thèse), pourrait… (va savoir !), potentiellement… (ce n’est pas impossible…)

Que de circonlocutions , madââme ! bref on n’en est pas sûr, et saluons en particulier ce “pourrait potentiellement“, qui vaut son pesant de moutarde dans la redondance redondante. Où est-ce qu’on apprend aux journaleux à écrire si bien ? Je ne sais pas, moi, je ne vais pas vous refaire la tirade des nez, mais on pourrait écrire bien des choses, en somme, par exemple, tenez : “... renforcerait la thèse selon laquelle la vie pourrait être présente sur ce satellite…. Mais bon, on ne va pas en faire tout un fromage.

Passons au fromage, justement, le débat Clinton-Trump. Remarquez d’abord que dans TRUMP il y a UMP : ça fait sens, non ? non ?… ah bon.  Moi j’ai remarqué que madame Clinton était en sobre costard-pantalon rouge vif, tandis que Donald – elle l’a appelé Donald tout le temps, Hillary, elle connaît ses classiques, le journal de Mickey, oncle Picsou, Daisy, tout ça – tandis que Donald était en costard-cravate, tout connement.  Mais pas que !  Parce que, je vais vous dire : ce que j’ai retenu de ce débat, c’est la chevelure de Donald. Jaune flamboyant, savamment organisée en abondantes vagues lissées et hiérarchisées, véritable casquette sous laquelle il planque son front plutôt bas et banal, la chevelure de Donald vaut le voyage, et il faut que l’Unesco l’inscrive au patrimoine mondial de l’humanité. Et puis, décidément, un type doté d’une telle crinière ne peut pas être tout à fait mauvais.

Ah si, encore un truc, pendant que j’y pense. NOTRE élection présidentielle, à nous… ça se précise. Vacheries et coups tordus à gogo, c’est de bonne guerre, une mention spéciale à monsieur Buisson, qui fait dans le coup de poignard dans le dos. Et mettons un bémol sur les promesses de réformes archi-urgentes et mirifiques dont on abreuve nos sillons : de toutes façons ça ne passera pas et ça tournera en quenouille, en eau de boudin, dès que les taxis, ou les chauffeurs-routiers, les pétroliers, les contrôleurs aériens, les cheminots, la CGT, FO, SUD, les autonomes,  l’intersyndicale, l’UNEF, les lycéens, les pilotes, les éleveurs laitiers, les éleveurs de porcs…  j’en oublie… se mettront à bloquer le pays. Consolation, la chevelure carrément blonde, abondante, exubérante, nous l’avons aussi – enfin, une candidate. Non mais, y a pas de raison.

Tibert