Paradigmes sociétaux

Titre trop pompier, je sais, c’était pour faire dans l’enflure, moi aussi je sais utiliser les référentiels bondissants pour dire ballons. on va faire plus simple, allez : “Deux modèles”. Il s’agit du télescopage évident de deux entrefilets des canards de ce matin…

1 – Des ados états-uniens filment un type en train de se noyer, en Floride (il s’est effectivement noyé, d’ailleurs). Pas un ne bouge pour tenter quoi que ce soit… ils lancent même des insultes. Avec du pot et en cherchant un peu sur la Toile vous pourrez admirer la croustillante vidéo correspondante sur Youyout’entube, ça va faire un max de like.

2 – La philosophe et psychanalyste A. Dufourmantelle, 53 balais, s’est noyée vendredi dernier à Ramatuelle dans le 8-3 après avoir secouru des gosses – pas les siens – qui risquaient de se noyer. La mer était très très mauvaise, et personne n’aurait dû laisser des gosses se baigner dans ces conditions… mais bon, il y a des abrutis partout : drapeau rouge rien à foutre, allez donc vous baigner les gosses, allez du balai !

Voilà, comme on dit quand on n’a plus rien à dire. C’est à vous.

Tibert

On en rajoute une couche

Normalement c’est “ajoute”, pas “rajoute”. Je sais, mais TF1 (il s’agit de TF1) en a déjà tellement ajouté, rajouté, empilé, des couches, que “rajoute”, ma foi ça le fera très bien.

Le CSA, qui ne regarde probablement jamais la télé, a autorisé TF1 à intercaler des couches de pub au milieu des tranches de journal télévisé. Vous me direz, au point où ils en sont, saucissonner le JT ça ne se verra quasiment pas, c’est déjà de la daube. Certes, mais tout de même… le JT… le reportage sur le dernier réparateur de bidets de Troufigne-sous-Brezous dans le Lot-et-Moselle, coupé en deux par des tranches de pub, ça va faire tout drôle.

Notre télé ressemble de plus en plus à celle du Canada ou des USA : impossible là-bas de voir un seul programme qui ne soit caviardé de pubs – d’ailleurs encore plus ineptes que les nôtres. De la daube en concentré ! consolez-vous, pour TF1 vous ne payez pas de redevance : ayez donc votre “cerveau disponible”, comme disait son PDG, ça vous amènera gentiment à utiliser de préférence la lessive Schmouff, ou les couches-culottes Moldu.  Ploubelle, la vie !

Tibert

PS : J’avions présentement de très gros problèmes d’accès d’internet, un camion grumier ayant arraché la ligne à l’entrée du bled courant juin ! rapide comme l’éclair, la réparation débutée vers le 18 juillet a achevé de dézinguer le faible accès qui subsistait… mais, promis, au plus tard le 29 juillet tout va remarcher, si si. En attendant ? on bricole, on va en ville à la recherche d’un point-chaud, on fait ce qu’on peut…

Quand le mâlaularge pousse mémé

J’ai trouvé un nouveau concept évidemment anglo-états-unien, concept qui caractérise le comportement gênant du mâle humain quand il s’assied – ou s’assoit, comme vous voudrez. Le Monde nous tartine donc du manspreading : littéralement c’est l’ “étalage masculin”. Et de fait, vous l’aurez sûrement constaté, le mâle assis a curieusement tendance à écarter les genoux, quand la femelle les serre (naturellement ?). Et ce n’est pas ici que je vais vous détailler les différences anatomiques localisées qui justifient ces attitudes, c’est du domaine du connu, je présume : l’homme a du matériel externe et non rétractile, bien au contraire, à gérer.

Bref, ça pose problème ! car les sièges des transports en commun plébéiens sont fort étroits… de même que les places de stationnement ou les boxes de garage dans les sous-sols de chez nous – les portières en gardent des traces – idem pour la hauteur de plafond et la surface des chambres des immeubles modernes,  de même que… plein de trucs qui nous sont chichement alloués. En France on est radin sur l’espace vital : l’espace vital c’est des sous, eh eh.

Alors on s’insurge ici et là sur le mâlaularge, mais évidemment on s’insurge en version rosbif, le (la ? it, pas de genre en anglais) manspreading. Ahhh le manspreading… l’adorable manspreading, quand votre voisin de strapontin avec ses cuisses à angle droit vous oblige à vous asseoir de travers, qui que vous soyez, mâle ou fumelle.

Mais il s’agit, vous le noterez, de position assise : debout le mâlaularge ne se manifeste pas, car curieusement et bizarrement, debout, il n’éprouve pas le besoin d’écarter les jambes : c’est par devant que ça se passe, assez modérément la plupart du temps. De sorte que la position verticale rétablit l’équité : un soutif agressif occupe largement autant d’espace, voire plus, qu’une braguette avantageuse ; ça ne se passe pas au même niveau, voilà tout.

Il reste à nos journaleux anglolâtres à nous balancer de nouveaux termes importés ou inventés, des termes en –ing, –ing c’est bon ça coco, pour nommer et stigmatiser ces comportements dégueulasses qui auraient également bien besoin qu’on les montrasse du doigt : le crachat sur l’espace public, les godasses sur le siège d’en face, le chewing-gum ou le mégot-bout-filtre balancé dédaigneusement par terre, l’emballage de friandise ou de frites itou, l’éternuement à l’air libre, la mastication bouche grande ouverte, et j’en oublie. Tous ces travers comportementaux sont également répartis entre les divers sexes, ce qui hélas démobilise les féministes véhémentes, celles, justement, qui nous ont alertés sur le mâlaularge. Le détestable mâlaularge… quant au manspreading, qu’il serre donc un peu les cuisses aux States, on n’en veut pas, grossier personnage.

Tibert

Waouh ! Bordeaux à 3 h 50 de Rennes !

Quand vous voulez aller en train de, disons, Clermont-Ferrand à Nantes, vous visitez avec votre ordi le site SNCF, what else ? et vous y découvrez que ça dure environ 7 heures au mieux, avec d’abord un “Intercités” bien dans son jus, puis un changement de gare entre Paris-Bercy et Paris-Montparnasse (vous avez du pot : c’est direct, par la ligne de métro n° 6 après avoir traîné vos valises sur le boulevard de Bercy ; de la Gare de Lyon, il vous aurait fallu prendre un bus articulé) et puis enfin un TGV qui musarde façon tortillard après avoir quitté la nouvelle LGV Paris-Rennes. En comptant minimum 1 heure en serrant les fesses pour le changement de gare, et en croisant les doigts pour que le premier train ne heurte pas un sanglier du côté de Cosne-sur-Loire… et comme il y a 450 km à la grosse entre Clermont et Nantes, ça vous fait du 64 km/h de moyenne : ça décoiffe !  quant au prix, Intercités + métro + TGV, alors là… (il existe bien des lignes transversales par Tours, mais chuuut, la SNCF ne vous en cause pas, à vous de les dégoter…)

Pour Bordeaux-Rennes, c’est boucoup mieux, vu que vous ne devrez pas changer de gare : tout à Montparnasse, le pied ! mais pour faire 470 km, presque 4 heures en TGV, c’est très très moyen… (il y a bien une ligne directe via Rochefort, Nantes et Redon, mais, bon courage !).

Mais enfin, quelle sotte idée aussi de ne pas habiter Paris ! voyons, habitez donc Paris, toutes les destinations sont directes depuis Paris, c’est fait pour (pour les Parisiens, évidemment).

Voili voilà, et pendant ce temps-là le Puy-de-Dôme – comme plein d’autres  départements – importe des toubibs slovaques, les paysans se suicident et pour téléphoner avec son mobile dans les coins un poil reculés du Tarn-et-Meuse on monte sur la butte à 150 mètres de la maison, y a du réseau.

Re-rosbif ! et puis pastis

Coucou me revoilou en Gaule, et comme par miracle, la frontière franchie, l’accès internet de mon mobile via le réseau 3G éponyme fonctionne à nouveau, merci grinçant à mon cher (sic) opérateur S.. qui ignore l’itinérance en Europe et où se trouve l’Espagne, où ça ? l’Espagne ? – voir mon billet précédent, “Itinérance rance“. Me revoilà pour découvrir que les journaleux du Monde sont de plus en plus déterminés à nous imposer nolens volens le rosbif, tenez : ‘ “Street pooling” : d’où vient cette idée d’ouvrir les bouches à incendie en période de canicule ? ‘. On y découvre que les “piscines de rue” (minable en français, n’est-il pas ? la street pooling ça le fait tellement mieux…) ont pu être utilisées aux USA à des fins de salubrité publique pour rafraîchir durant l’été torride les populations urbaines, laborieuses et défavorisées ; que chez nous c’est carrément interdit et délictueux d’ouvrir sauvagement les bouches à incendie, mais que ça se fait sans problème, pas de problème ! D’ailleurs les “accommodements raisonnables” avec la Loi existent déjà, les caravanes de caravanes de “gens du voyage” le savent bien, qui utilisent sans souci de facturation d’eau ces robinets à la disposition de tous 😉 ; mais  que les djeun‘s des técis se divertissent à provoquer des geysers de flotte quand y fait bien chaud, ça interroge quelque part les journaleux forcément bienveillants : d’où vient cette sympathique tradition, et puis ces galopins, où ont-ils trouvé les clés pour ouvrir l’eau ? à mon avis s’ils n’avaient pas les clés – fastoche, une clé à molette – ils casseraient les bornes à coups de masse, ce n’est pas un truc du genre à les arrêter. Et ils nous en “posteraient” la vidéo sur les “réseaux sociaux”, comme on dit, pour qu’on puisse se marrer (LOL) et admirer le tour de main.

Et puis le feuilleton “Marseilleu, ooh fann de chichourleuu” : après les éboueurs “fini  parti” qui battent tous les jours le record mondial du ramassage d’ordures le plus rapide (3h 30 de travail quotidien  présence quotidienne effective), après les gus du SAMU-Social qui bossent les jours pairs ou impairs mais sont payés les deux, voilà que la mairie de Marseille veut se montrer ferme, scrogneugneu, et enfin capable de gérer correctement ses 12.000 salariés – en d’autres termes, stopper le coulage et la gabegie, arrêter de se foutre de la margoulette des malheureux qui payent leurs impôts locaux. “Le droit va désormais remplacer des usages“. Acceptons-en l’augure ! On ne demande qu’à les croire, y a plus qu’à. Mais que voilà une bien tardive épiphanie !

Tibert

Quel est le but ?

Ah le panache ! le panache idiot, suicidaire, le panache pour des prunes, pour se faire du mal et en total manque de lucidité ! tenez, le gardien de buts de l’équipe de France de foot, hier soir, à quelques dizaines de secondes de la fin du match… match apparemment plié, 1-1 contre la Suède – en Suède, pas mal du tout comme résultat – match nul donc, mission accomplie… ben non ! il s’avance loin de son en-but et relance le ballon au pied et “dans le tas”, ce qui permet à un Suédois qui se trouvait là par hasard d’envoyer ledit ballon d’un tir de quarante mètres, au fond des filets déserts. Quelle mouche l’a piqué, le gardien de buts ? il voulait gagner ? à dix secondes de la fin ? alors qu’un match nul faisait farpaitement l’affaire ?

On se souvient évidemment de France-Allemagne 1982 à Séville, 3 dents en moins à Battiston – merci l’arbitre qu’a rien voulu voir et Schumacher le gardien adverse – et surtout 3-1 en faveur des Français pendant les prolongations… et puis cette lubie des Français, avec 2 buts d’avance, à continuer d’attaquer… paf-paf, les Allemands, pas vraiment unijambistes, remontent en contre à 3-3, et on connaît la suite… pourquoi, mais pourquoi ? alors que la consigne évidente, c’était cal-mos ! douuu-ceeeu-ment ! on gère, on temporise, on se replie, on protège sa victoire. Et au diable cet idiot, ce funeste panache.

Et tenez, 1993, France-Bulgarie… il fallait un match nul, ça suffisait… on y était quasiment : à quelques secondes de la fin, au lieu de jouer la montre, à toi-à moi la baballe, gagnons du temps – les Italiens font ça très bien – on relance connement le ballon dans la nature ! pourquoi grands dieux ? le contrat était rempli… et le funeste Kostadinov passe alors en revue les défenseurs français qui avaient déjà plié les gaules, quasiment occupés à délacer leurs crampons, et  paf, é-li-mi-nés ! Encore ce stupide panache hors de propos.

Voilà : on a un problème, nous les Mangeurs de Grenouilles : on a le panache idiot et hors de propos. Evariste Galois le surdoué des maths en a fait les frais : le duel où il perdit stupidement la vie qui lui tendait pourtant les bras était largement évitable, mais, le panache ! la connerie de panache.

Moi aussi, tenez : au scrabble, quand d’aucuns composent des “AH” et des “OH” ou des “HE” qui leurs procurent des 25-30  points économiques et juteux, je répugne à utiliser ces ficelles petit-joueur, ces bricolages de peu. Alors je sors des machins poussifs et je tire 11 points, je garde ainsi la tête haute, non mais… et je perds.

Bon, quand c’est foutu c’est foutu, alors oui, du panache, que diable ! mais pas quand on gagne…

Tibert, panache en berne

Les laids tags et les cons crops

On me signale ici (le Parigot) que dans le Berry, à Crézancy-en-Sancerre dans le 1-8 plus précisément, des individus subreptices ont profité d’une récente nuit pour ravager un vaste champ planté d’orge (l’orge, on sancerre notamment pour faire du malt, pour la bière, le whisky etc… bref c’est une céréale très utile). Ils ont dessiné, en écrasant ou sectionnant les pousses d’orge, d’immenses cercles concentriques ou sécants (les lignes droites, ce sont les traces des roues d’un tracteur, on n’a pas encore inventé les tracteurs volants). Naturellement les pousses écrasées sont foutues… évidemment on va invoquer des extra-terrestres, de petits hommes verts, des machins runiques, des symboles abscons. Abscons mon cul, comme dirait Zazie : l’action de saccageurs de plantations.

Le Parigot nous apprend que ce sont des trucs anglais, forcément, ça se nomme en anglais, what else ? des crop circles (des “coupes circulaires”, exactement pareil, mais en français). Accessoirement il existe un terme berrichon : ce seraient des agrogrammes (“écritures agricoles”, du grec agro, paysan, et gramme, petit poids) : ça ne correspond pas du tout, un agrogramme n’est pas nécessairement circulaire, bien évidemment ; on peut écrire n’importe quoi sur un champ, et pas que des ronds, “bande d’abrutis” par exemple, si on a la patience. Le tout est de disposer d’une vue en hauteur sur le champ pour pouvoir en jouir, lire et faire lire le message…

Parlons clair : le crop-machin (cercle, triangle, ovale ou toute autre saccage géométrique de plantations) est à l’agriculture ce qu’est le tag aux murs urbains : une lèpre. Si d’aucuns dans les beaux quartiers et les milieux bien introduits trouvent ça beau, qu’ils se fassent donc faire des tags dans les cours intérieures de leurs immeubles, des crop circles sur les pelouses de leurs résidences solognotes, lubéronaises ou normandes ! La laideur et les dégradations à titre privé ? tant qu’ils voudront.

Tibert

Des tours et détours

On ne va pas gloser sur les oeufs (un ? plusieurs ? ) que J-L Mélenchon a morflés à Marseille où il faisait son numéro de tribun (il y excelle, allons, il a au moins ça pour lui) : c’est dans le journal, on l’a brocardé à l’oeuf, et il a l’air fâché sur la photo, ça lui a visiblement déplu. Et justement, il me souvient aussi, il y a de ça quelques années, avoir reçu un oeuf bien dégoulinant pile-poil sur la chemise, au niveau du sternum ; c’était dans le quartier du Panier, à Marseille, des minots que ça amusait, qui trouvaient ça drôle… et rien dans le journal le lendemain ! Bref le lancer d’oeufs sur les estrangers est une spécialité marseillaise, au même titre que la bouillabaisse et le pastaga.

Mais revenons-y, à cette fine technique du lancer d’oeuf, que j’ai pu admirer à mes dépens : les minots (entre sept et dix ans) envoient l’un d’eux m’apostropher dans un langage abscons, en me montrant le sol ou l’horizon ou… bref moi comme un con, d’abord je ne comprends rien à ce qu’il barjaque, je mouline dans ma tête ce qu’il a bien voulu dire ?? et puis je regarde vers ce qu’il semble me montrer. C’est ainsi que le lanceur d’oeuf peut tranquillement se rapprocher à trois-quatre mètres de moi, pas plus, et me flinguer efficacement : je ne l’ai pas vu approcher, j’avais la tête ailleurs.

La Gazette de Montpellier raconte un truc du même acabit, mais moins innocent : à l’arrêt du tram à la gare, des pickpockets opèrent (on est prévenus par haut-parleurs, d’ailleurs, c’est gentil, et puis ça coûte moins cher que de faire patrouiller des flics). Une famille monte dans le tram, après que le père a acheté une carte de transport au distributeur, montrant ainsi où il range son larfeuille : dans la poche droite de son pantalon. Une jeune nana monte très près de lui… un peu avant que les portes se ferment – à la gare les montées-descentes sont assez longues – une autre nana, sur le quai, interpelle le monsieur : est-ce bien la direction de… (opposée à celle de la rame). Que fait-on dans ce cas ? on manifeste que mais non pas du tout, on fait des gestes destinés à détromper la malheureuse, on lui indique du doigt le quai opposé, bref on gesticule en regardant partout sauf là où ça se passe à ce moment précis : dans la poche du pantalon préalablement repérée, où une main féminine experte est plongée, pas du tout pour ce à quoi vous pensez, mais aux fins d’en extraire le portefeuille. La même technique : qu’on ait la tête ailleurs…

Pour la petite histoire et le happy end, la Gazette conte que le monsieur, ce con, s’est trompé, et a confirmé étourdiment la bonne direction – donc la mauvaise, en fait – en opinant simplement du bonnet, et sans bouger les bras : il a pu sentir la main subreptice s’introduire dans son futal, a compris la manip… bref la faiseuse de poches a pris, bredouille, ses jambes à son cou, et court encore.

Moralité : amusez-les, occupez-leur la tête, pendant ce temps c’est là que les sales coups se font. Monsieur Mélenchon, quand vous gesticulez à la tribune, quand les minots approchent avec des oeufs dans les poches, ce n’est pas pour soutenir la France Insoumise, ni pour saboter votre meeting : c’est juste pour se marrer et se payer un Parigot-têt’de veau. Arrêtez de faire la gueule (il y excelle, allons, il a au moins ça pour lui) : avouez que c’est rigolo !

Tibert

Quand ça tire sur la pointeuse

J’ai entendu à la radio hier une histoire qu’elle est bonne, et qui apporte de l’eau à un moulin qui mouline l’enflure, le gâchis, le laxisme, la gabegie, la complaisance et les petits calculs électoralistes – tout ça ! –  dans les emplois de fonctionnaires territoriaux. Ne me faites pas écrire que c’est le cas partout et dans toutes les municipalités, régions, départements etc ; il y a des gens qui font correctement des boulots utiles – il y en a même qui aiment leur travail – et qui justifient leur salaire. Mais par ailleurs…

Mais, tenez, à Marseille, le SAMU-Social : c’est social, il s’agit d’un travail manifestement difficile, auprès de populations en difficulté ou en détresse, etc, quand bien même il semble que la misère serait moins pénible au soleil, si l’on en croit Charles Aznavour. Vive donc le SAMU Social, dont l’utilité n’est pas contestable. Mais sur quatre-vingt employés, une cinquantaine sont soupçonnés de participer à un double-vrai-faux système de pointage : je suis censé être là, j’ai pointé ou on a pointé pour moi ou toute autre manip similaire, mais en fait oui mais non je n’y suis pas : je suis à la pêche, je bulle, je bricole ou je joue aux boules. Les trente-cinq heures ? ouh là là elles sont loin d’y être.

Jetez donc un oeil à La vidéo de la page houèbe dont je vous ai causé : “Les salariés se défendent“. Un salarié qui se défend, ça donne des arguments de ce calibre :  1) la pointeuse ? quelle pointeuse ? où ça ? – 2) ça fait dix ans que ça dure, donc, hein, eh oh… – 3) évidemment que la hiérarchie était au courant, mais bien entendu non mais sans blague !

Pour achever le tableau, la municipalité dit avoir découvert l’embrouille en ouvrant le Canard Déplumé (*), et a porté plainte ; il y en aurait pour cinq millions d’euros de préjudice, ce qui est peu si ça dure depuis dix ans et pour autant de fraudeurs… ou alors ils sont mal payés ?

Vous me direz, ouais mais ça c’est juste à Marseille, Marseille c’est spécial… ah vous croyez ? permettez-moi de lever un sourcil sceptique.

Tibert

(*) Ce qui en dit long sur la rigueur de gestion de la ville. Dans le privé, il y aurait eu de l’élagage sérieux dans la hiérarchie.

Statistiques en loucedé

Vous savez, bien entendu, 1°) que les races n’existent pas – ah des ethnies, ouais à la rigueur, et des cultures bien entendu, ô la richesse et la diversité des cultures ! … 2°) que toute statistique tendant à dénombrer des populations selon les ethnies est très vilaine, caca, interdite ! “les heures les plus sombres de notre histoire“, tout ça… C’est du moins comme ça qu’on (ON : les séides du défunt PS et de la Bonne-Pensée) nous l’a interdit. Donc quand on a besoin de statistiques ethniques on rase les murs, on lève au vent le doigt mouillé, ou comme à Béziers on compte bêtement les prénoms à consonances arabes, ou le nombre de godasses à l’entrée de la mosquée et on divise par deux, bref on se débrouille. Mais retenons : statistiques ethniques, VERBOTEN !

… sauf pour certains qui précisément soutiennent activement l’interdiction dont je vous cause : ainsi Le Monde : “Diversité ethnique : le gouvernement Philippe ne fait pas mieux que les précédents“. Et de nous aligner des chiffres, des graphiques, des pourcentages… d’où viennent ces chiffres ? bande d’hypocrites. Et d’abord, que signifie “…ne fait pas mieux” ? faire mieux, quesaco ? compter plein de personnes de couleur ? c’est un meilleur gouvernement, plus compétent, avec plein de personnes de couleur ? ou plus d’unijambistes, plus de rouquines ? Tenez, je me suis bien diverti de la boutade de Roselyne Bachelot à ce propos – ça date de 2007, mais c’est tout à fait le sens du dévot “papier” du Monde : ” Rama Yade est une femme et elle est noire, elle va être promue. Heureusement qu’elle n’est pas lesbienne et handicapée, sinon elle serait premier ministre.”

Bref vous avez, nous avons affaire à un article de faux-jetons. Vous vous divertirez, amis lecteurs de ce blog, à lire itou les commentaires des lecteurs… nombreux sont ceux qui n’apprécient pas plus que moi ! tenez, celui-ci dit tout comme moi, à croire qu’il m’avait lu, nonobstant l’impossibilité chronologique : “Parfaite hypocrisie de ceux qui nous bassinent avec l’absence nécessaire et roborative des statistiques ethniques mais qui nous apprennent qu’il y a 20 % de discriminés non blancs et 80 % de non- discriminés mais qui n’existent pas car leur couleur n’en est pas une” . Majorité qui n’a que le droit de la fermer… ( là ça devient plus polémique, NDLR) …et de se réjouir de son glissement progressif vers la minorité,moment où elle redeviendra visible , on peut le supposer“.

C’est bien envoyé !

Tibert