Où l'on ressort Topaze de la naphtaline

Il y a tellement à dire – à écrire ! … il paraît que Normal-Moi aurait invité des blogueurs dans sa modeste garçonnière du faubourg-Saint-Honoré (à Paris, forcément !)… honoré, je ne le fus point, n’ayant pas été invité à la sauterie, ou alors le carton s’est perdu ? va savoir… oui, c’est cela, le carton se sera perdu…

Mais je lis que dans les locaux du Syndicat de la Magistrature (le « SM », la Justice à gauche-gauche) figure un grand placard mural intitulé « Mur des cons« . C’est le Figues-à-rôts qui le sort, ce petit scoop, pas la « Gazette du Palais », j’ai vérifié ! ma foi, les locaux d’un syndicat sont privés – quoique alloués par l’Administration de la Justice – et la déco est donc au gré des occupants, libre à eux de clouer au « mur des cons » qui ça leur déplaît. Je fais juste remarquer que c’est un tableau évidemment très consensuel, syndicat oblige, et l’on n’y voit guère monsieur Mélenchon, madame Taubira, monsieur Mamère, qui encore ? euh… bon, on ne va pas passer la journée là-dessus, mais à mon humble avis ça mériterait des commentaires plus circonstanciés.

Non, je voulais juste saluer ici la nouvelle passion de nos Gouvernants pour l’instruction civique : ça s’appelle maintenant la Morale Républicaine, vous pensez bien. Où l’on redécouvre des nécessités pourtant basiques, où l’on comprend enfin, horrifié, que les familles ne sont pas toutes bien armées pour correctement éduquer leurs rejetons, où l’on remet les profs face à leur boulot d’enseignement – éduquer et faire passer le savoir -, où l’on foule au pied les funestes élucubrations des Nouveaux Pédagogues (le champ lexical, les groupes de besoin, tout ça…) comme quoi l’apprenant (l’élève, en français) doit « se construire son propre savoir » : mais oui, c’est de la bouillie pour les chats, du charabia post-soixante-huitard à la sauce Bourdieu. Relisez ou revoyez  « Topaze » : le petit instit’ Fernandel faisant anonner aux marmots (des garçons : à l’époque c’était unisexe, l’école, et en blouse grise, et ça fonctionnait) : « Bien mal acquis ne profite jamais« . Ecrit bien gros, à la craie, en pleins et en déliés, sur le tableau noir, et lu collectivement à haute voix en suivant à la baguette.

« Bien mal acquis ne profite jamais« … ! ce n’est pas l’apprenant qui se construira ça tout seul, surtout avec tout ce qu’on voit, ma pauvre dame ! ah ça c’est vrai, ça !

Tibert

Vieilles caricatures vermoulues

Le nouveau Président italien? Giorgio Napolitano, 88 ans !! il sort juste de son mandat « der des der »… et rempile, pour 7 ans, ce qui l’amènera à 95 balais, vous imaginez la jeunesse transalpine !

Il rempile courageusement, monsieur Napolitano, parce que les partis italiens sont coincés comme des cons, incapables de sortir d’affrontements auto-destructeurs, préférant couler ensemble en s’entretuant que s’entraider pour s’en sortir ensemble, et que c’est le seul piteux arrangement qu’ils ont pu trouver. Et voilà donc nos voisins transalpins dotés, faute de mieux, d’un Président-4ème âge. Longue vie au Président Napolitano, il va en avoir besoin !

Et l’Italie, mes amis, est un reflet assez exact de notre vieille démocratie vermoulue. Notre plus proche voisin, notre cousin, notre reflet grimaçant. Nous poussons même le mimétisme au point de nous doter nous aussi d’un problème du Sud ! notre mezziogiorno-Chicago à nous, Marseille, ses Kalashnikov et ses règlements de comptes en pleine rue.

Nos deux systèmes parlementaires sont à bout de souffle, ruineuses armées mexicaines, surnuméraires, détestées. Nos administrations pléthoriques, inefficaces quand elles ne sont pas carrément contre-productives – n’est-ce pas madame Taubira – : héritage commun de Partis Communistes qui furent puissants, de syndicats de fonctionnaires (c’est un pléonasme) forts et cramponnés à leurs « avantages acquis », telle la délicieuse prime de chauffage du Sénat. Nos Chefs dans leurs Ors et leurs Palais, qui au Quirinal, qui à l’Elysée, Matignon, Lassay… sourds comme des pots et bien au chaud. Certains n’ont pas de voiture, figurez-vous, nous venons de le découvrir avec leur déclaration de patrimoine !! mais les bagnoles rutilantes des ministères, chauffeurs, sirènes et gyrophares bleus prêts à mouliner.

Nos partis aussi préfèrent couler ensemble – et nous avec – que d’essayer de sauver le navire : l’un a fait ceci, l’autre le défait aussitôt, au nom de son Dogme. Certes nous n’avons pas la casserole Berlusconienne, mais nous avons nous aussi nos pitres, je pourrais vous en citer quelques-uns.

Nos télés nous régalent régulièrement – c’est devenu un « marronnier » – de reportages sur ces démocraties d’Europe du Nord, où le Ministre demande une note de frais quand il engage une dépense : ça permet au bon peuple de rêver. Ah si nous étions une démocratie d’Europe du Nord, le pinard, les cigales et le cassoulet en plus !

Tibert

L'humour à mort

Je ne suis pas un aficionado des sketchs « humoristiques » que la télé nous mitonne tous les jours, Guignols ou autres. D’abord parce qu’il n’ y a pas tous les jours un évènement qui mérite ce genre de traitement – d’ailleurs je ne vous ponds pas un billet tous les jours, moi ; quelle corvée  ! – et puis la veine comique est mince, et à trop la chatouiller on se force à de laborieuses, voire lamentables pitreries ; enfin parce que la marrade systématique de tout et à tout propos est une forme d’esprit étroite et nocive.

Les « Guignols de l’info » ont touché le fond – mais dans ce domaine ce serait plutôt le fond du tonneau des Danaïdes. Je ne regarde jamais ce navet poussif, politiquement nul sinon délétère et qui tourne en rond. Mais j’ai trouvé ça dans la livraison du Figues-à-rôts de ce matin, et suis allé voir. Effectivement la question « Les Guignols de l’info sont-ils allés trop loin avec un sketch sur Boston ?  » est pertinente, et j’y réponds positivement : oui, et c’est infâme.

On y voit le podium supposé du Marathon de Boston avec, sur les trois marches, un bras, une jambe et un tronc… « et si ça se trouve, nous sort la marionnette de PPDA, c’est la même personne qui est aux trois premières places« . Wouaf, wouaf ! c’est rigolo ! qu’est-ce qu’on se marre !

Allez, les « Guignols », ici l’ignoble s’ajoute à la bêtise et au mauvais goût : carton rouge, disqualifiés, à la poubelle.

Tibert, façon Buster Keaton

Je vous en pose, des questions, moi ?

La perle du jour, ça vient de sortir, aux actus de 13 heures sur la télé, chaîne 2, sous la houlette des fossettes souriantes de monsieur Delahousse, en ce premier beau dimanche de printemps, youpee, il fait beau.

Madame Taubira était allée dare-dare – la Loi sur le mariage pour vous et moi, bref pour tout le monde sauf ceux qui n’en veulent pas, étant maintenant « dans le tuyau » –  essayer de comprendre comment diable un détenu braqueur multi-récidiviste avait pu se procurer en taule un flingue, des explosifs, prendre 4 gardiens en otages et faire exploser toutes les portes de la prison le séparant du libre accès au grand air.

Interrogée sur, justement, comment diable est-il possible, comment se fait-ce ??  madame Taubira commentait la difficulté du métier de gardien de prison, gnagnagna… il faut encadrer, n’est-ce-pas, explique-t-elle, des types qui ne rêvent que d’entrer en contact avec l’extérieur, de passer outre aux règlements etc.

Et d’ajouter : « L’administration étant confrontée à ça, les surveillants et les personnels sont confrontés à ça tous les jours, on ne peut pas dire qu’il y a une faille parce que si on dit qu’il y a une faille, on dit que c’est la faute de qui, la faille?  »

Enfin, vous imaginez, se demander à qui la faute !  non mais. L’Administration Tout Entière est structurellement exempte de faille, c’est un dogme confortable et qu’il serait inconvenant de mettre en cause.  Si l’on commençe à questionner les failles, où va-t-on ?

Tibert

On y va, douuucement, mais on y va (quoique ?)

La crise la crise la crise, c’est la faute à la crise, bien entendu.

Et donc si c’est la crise, si les particuliers qui ont des sous à planquer à l’abri des rapaces de Bercy vont les mettre à l’ombre en Europe, c’est que nous avons une Europe en peau de lapin. L’harmonisation oui, ah ça oui, pour nourrir les poissons aux farines animales, pour le chocolat à l’huile de palme, pour les fromages en plâtre et sans goût, ça à Bruxelles ils savent y faire, une fois !

En revanche pour mettre le secret bancaire à l’index et assurer une bonne homogéneité des pratiques financières, alors là… peau de balle et balai de crin. Vous me direz, mais y a la Suisse ! la Suisse elle est pas en Europe ! à quoi ça sert de serrer les boulons au Luxembourg en Andorre à Monaco – ah oui putain y a aussi  Monaco  – en Autriche à San-Marin et au Lichtenstein si en Suisse ils font comme ils ont toujours fait, le fric le fric le fric bien peinard au fond des coffres-forts des banques suisses ? Certes, c’est pas faux…

Mais bon, on avance on avance, on apprend que l’Autriche et le Luxembourg se laisseraient fléchir, que finalement, peut-être que… ils « assoupliraient » le secret bancaire. Notez bien, assouplir, on pourra le plier, le fléchir, le secret bancaire, il ne sera plus trop raide, mais il sera là. Il reste donc assez d’ombre en Europe pour qu’on puisse y mettre ses picaillons au frais, ça rassure, du moins ça en rassure certains.

Tibert

PS – Je lis que le Luxembourg se ralliera à la transparence bancaire… en 2015. Comme quoi les proverbes suisse s’exportent assez bien chez leur proche voisin !  ya pas l ‘ feuu auu laac… doucement le matin, et pas trop vite le soir. Et ça permet de prendre son temps pour planquer la poussière sous le tapis.

L'élan du porc

Ce n’est pas une fable de La Fontaine, c’est encore de la bouffe, chez le planétaire spécialiste de l’aggloméré joliment présenté et qu’on monte soi-même à l’aide de pictogrammes. IKEA – puisqu’il faut l’appeler par son nom – qui a eu l’idée sotte et grenue de proposer à manger dans ses magasins, a découvert des « traces de porc » dans des lasagne à l’élan surgelées. Les Musulmans et les Juifs pieux apprécieront, les autres s’en fichent : nous savons tous que la bouffe industrielle est un pis-aller. Si l’on vient chez IKEA, ce n’est pas pour ses délicieuses boulettes scandinaves et son remarquable gravlax, c’est pour ses superbes panneaux d’agglo pas chers et qu’il vaut mieux renoncer à démonter, une fois installés.

Sur ce sujet d’élan porcin, Le Fig’machin titre « scandale sanitaire » : erreur, le  délectable « minerai » de porc qui parcourt l’Europe en camions frigo rugissants est farpaitement aussi sain, bactériologiquement parlant, que celui d’élan, de cheval, de boeuf, de dromadaire(*), que sais-je ? c’est un scandale d’étiquettes, pas de santé publique.

Bon, on ne va pas passer la journée là-dessus… l’élan étant pris, je passe donc sans transition au référendum des Alsaciens, à savoir s’ils souhaitaient fusionner leurs institutions Bas-rhinoises et Haut-Rhinoises…  le bide ! une participation minable, et le NON au total. Faut-il s’en réjouir ou s’en attrister ?

Les deux, mon Colonel :

1° lamentons-nous de ce dédain des citoyens pour un scrutin qui les concerne. Voter fait partie du B-A-BA du citoyen qui se respecte.

2° réjouissons-nous de constater que la refonte des institutions régionales (départementales, cantonales, municipales) ne se fera pas en bricolant chacun dans son coin. Oui nous avons des structures pléthoriques, absurdes, coûteuses, contre-productives. Et il faut, messieurs-dames du gouvernement, que vous nous débarrassiez urgemment de ce boulet anachronique. Mais c’est un chantier français, un projet de la République, pas une bidouille alsacienne, normande, etc. Allez, on vous attend. Ne nous décevez pas ! (je blague, là…).

Tibert

(*) Le dromadaire offert au Mali à Normal-en-Chef a, paraît-il, finalement terminé sa carrière en daubes, râgouts et rôtis ; ce n’est donc pas une boutade.

Rêvasseries

– Le Grand-Orient de France (les Francs-Mac’s, version 1) vont bannir monsieur Jérôme Cahuzac de leurs effectifs… ah ? il était Franc-Mac’, monsieur Cahuzac ? ça alors !

Question subsidiaire : combien d’autres Francs-Mac’s siègent au gouvernement ?

– Le projet de « Lyon métropole européenne » agite les syndicats de fonctionnaires territoriaux (ceux de Lyon, du département du Rhône, de la Région Rhônes-Alpes) : que vont-ils devenir ? sont-ils sur des sièges éjectables ? l’Etat se rendrait-il enfin compte que des centaines de milliers de fonctionnaires pourraient être tout simplement des salariés « normaux », sans nécessité de ce statut spécifique, ruineux, contraignant ? les cantonniers de Tarare vont-ils se retrouver « cantonniers » et non plus « fonctionnaires territoriaux chargés de l’entretien de la voirie » ?

Question subsidiaire : y aurait-il une différence significative entre le statut de fonctionnaire et celui de salarié « normal » ? y aurait-il dans les faits deux Droits du Travail ? non, rassurez-moi…

– Les élus se mobilisent, certains admettant avec lucidité que le cumul des mandats est bien une infâmie et une honteuse tromperie envers les citoyens… beaucoup, en revanche, se cramponnent au fameux « enracinement » dans les fonctions locales, qui leur permettent d’assumer pleinement gnagnagna… songez combien les citoyens de Courteville-les-Gonesse sont heureux d’avoir un maire-sénateur, qui, de ce fait, peut favoriser leur commune auprès des instances suprêmes de l’Etat ! il n’est jamais là ? la belle affaire ! il n’est pas souvent à son boulot au Sénat non plus. Et puis le Premier Adjoint fait le travail aussi bien. Preuve par A + B que ce maire ne sert à rien. S’il veut s’enraciner gnagnagna…, qu’il assiste de temps en temps, bénévolement, aux délibérations de la mairie : c’est permis à tout citoyen, pourvu qu’il la ferme !

Tibert

PS – le non-cumul des mandats va poser, évidemment, la question de la réinsertion des ex-élus dans la vie civile ; question qui de nos jours ne se pose que peu, vu qu’une fois élus, ils sont presque assurés de continuer comme ça. C’est sûr, la question va se poser, et elle est pertinente. Eh bien, on va y réfléchir. Tenez, les ex-ministres (monsieur Cahuzac, par exemple) ont droit à 6 mois de prolongation de leurs émoluments de ministre : ça permet de se réinsérer en douceur…

Un des pans danse, l'autre pas

Le Gentil juge qui a récemment mis le Petit Nicolas en examen est, depuis l’annonce de cette initiative hardie, l’objet de tas de critiques et agressions, verbales ou épistolaires, voire de menaces de mort. Ces dernières sont évidemment infâmes ; les critiques, c’est autre chose ! on a bien évidemment le droit de trouver suspects ses mobiles, d’y voir des motivations carriéristes ou partisanes, de soupçonner des manoeuvres politicardes, des téléguidages. On a vu tellement de choses, ma pauvre dame !

Mais voilà que le Premier Ministre monte sur ses grands chevaux, en appelle solennellement, à ce propos, au respect de l’indépendance de la Justice…

La lettre de menaces de mort dont je vous entretiens ci-dessus était adressée « à M. Gentil du Syndicat de la Magistrature« . Suivait une bordée d’injures assez extrêmes envers ce syndicat, décrit comme « rouge ». Erreur fatale, il se trouve, si  je ne m’abuse, que le juge Gentil n’est pas syndiqué…

Il se trouve aussi que la Magistrature compte au moins trois syndicats, le « Syndicat de la Magistrature » (SM), l’ « Union Syndicale des Magistrats » (USM), majoritaire, et FO-Magistrats… sans oublier les magistrats qui ne sont pas syndiqués. On peut donc s’amuser à situer ces 3 syndicats plus ou moins à gauche ou à droite sur le curseur politique, sinon à quoi ça servirait qu’il y ait plusieurs syndicats, je vous le demande ! à partir du moment où l’on admet la légitimité des syndicats de fonctionnaires, il faut bien admettre aussi qu’ils aient des positions politiques.

Mais bon, la question qui m’agite ici et que j’agite sous votre nez est la suivante : l’indépendance de la Justice, par rapport à quoi ?  indépendance par rapport à la vitesse du vent, la viscosité du liquide ? on ne peut pas être « indépendant point barre ». La réponse standard, vous la connaissez, elle est éculée tant elle a servi : indépendante des pouvoirs politiques. Ah oui, certes, c’est une belle maxime – un peu creuse, nous savons tous que les pouvoirs politiques, justement, ont du pouvoir.

Si le SM, pour sa part, milite clairement pour une justice « de gauche » (voir son site sur la Toile, il est effectivement bien rouge), comment ses membres disent-ils le Droit, comment peuvent-ils appliquer des lois qui leur paraissent « de droite » ? en traînant les pieds ? sereinement et sans se poser de questions ? en biaisant ?

On revient là au B-A-BA du boulot de fonctionnaire : il est payé pour servir loyalement la République. Le juge doit appliquer les lois en vigueur (*), qu’elles lui plaisent ou pas : protéger la veuve et l’orphelin, punir et empêcher de nuire les « djeunes » à scooter qui ont arraché son sac à une mémé, quand bien même ces jeunes auraient eu une enfance difficile, quand bien même il militerait pour la légalisation des vols à l’arraché commis par des jeunes qui ont eu une enfance difficile. Indépendance de la Justice vis à vis des pressions politiques, oui certes ; certainement pas quant à l’application de la Loi, quel que soit l’avis personnel qu’on peut en avoir.

Tibert

(*) encore faudrait-il que les lois soient compréhensibles, cohérentes, applicables : là nous sommes très mal barrés…

Salles de montre

A l’heure glauque où je mets sous presse, Normal-Moi nous explique doctement « on fait ce qu’on peut, mais on peut peu ». La crise, n’est-ce pas…  pas facile… avec en plus les chauffeurs de taxis qui rouspètent contre la Sécu, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? je vous le demande… réduire drastiquement le nombre faramineux d’élus ? mmouais… faut voir… cumul des mandats ? pas simple… si si, on va s’en occuper… bientôt… ah mais par contre, le mariage pour toutes-z-et-tous, vachement important ! primordial. Moi-Président, perso je ne me marie surtout pas, mais faut qu’on puisse, qui qu’on soit… essentiel…

Mais bon… on ne va pas pleurer, hein ? c’est le train-train, quoi. Je voulais vous causer d’autre chose, là, pour vous changer des idées que je sens moroses. Une boutique australienne fait payer les gens qui entrent (pas qui « rentrent », qui entrent), font le tour des étalages, évaluent les produits et sortent sans rien acheter. Il faut s’acquitter d’environ 4 euros…

Moi je trouve cette initiative excellente. Il fut un temps, pas si lointain, où les amateurs de matériels high-tech flânaient dans les rayons chez Turcouf, à Paris, avenue Baumesnil : il y avait du choix, les appareils étaient en exposition, visibles, palpables. J’ai pu y choisir tranquillement un clavier d’ordinateur, ni trop mou, ni trop large, ni trop étriqué, évaluer les poids respectifs de divers portables… ensuite, évidemment, on note la référence voulue, et on retourne chez soi choisir sur la Toile le magasin « en ligne » le moins cher. Merci, Turcouf ! (ou la Fmac, ou Barty, ou…) En fait ça se raréfie bigrement, ce genre de magasins « physiques » pourtant bien utiles, Turcouf est mort, la Fmac ma foi ça vivote, et les temps sont durs, Normal-Premier vous le confirmera, même lui il a du mal.

Moi si j’étais la Fmac ou Barty, je ferais comme les Australiens, je ferais payer la visite « à vide », disons 5 euros – pour 5 euros t’as plus rien aujourd’hui. Et je mettrais en montre (c’est du français, ça, la « montre », le show-room c’est une salle de montre, demandez aux Québecois) les appareils rutilants et palpables. Evidemment, ça va de soi, je mettrais près des caisses des tas de petits machins, des bricoles à 5 euros, des roudoudous, des piles, des rasoirs jetables etc ; disons 4 virgule 99, comme d’hab’. Et j’en vendrais des tonnes, des machins à 4,99 : le client, pas idiot, préfère repartir, délesté d’environ 5 euros, avec une bricole plutôt que bredouille, une fois son choix fait entre le Panard-Sonic 4227-612 à 609,99 € et le Torchisbas AR-X12752-V2 à 639,99 €.

Fabriqués en Chine ou au Bengla-Desh pour 2 Kopeks, mes machins près des caisses rapporteront un max, et voilà qui va relancer le commerce physique ! quand est-ce qu’il rouvre, Turcouf ?

Tibert

Travaux Pratiques de procrastination

Je vous avais promis, hier (avant-hier ? avant-avant-? no sé)  de traiter dès demain de la procrastination. Et, tenez, je suis de parole, je procrastine juste ce qu’il faut, une illustration de la plus belle eau.

Vous lirez cette brève si vous voulez, le fond de l’affaire est très banal, un « rappeur » (un artiste, donc) s’est fait coincer en bagnole, sans permis de conduire et avec réticence – c’était 6 heures du mat’ dimanche dernier, il allait au boulot, je suppose ?  il devait faire l’équipe du matin en 2 x 8 – etc etc, très banale affaire effectivement. Défaut de permis, refus d’obtempérer, violence à agent, gnagnagna : comparution immédiate, normal, c’est la Loi. Immédiate, la comparution, donc 2 jours plus tard, fixée au mardi 26 (hier, en l’occurrence). Le dimanche c’est fermé, et le lundi… c’est lundi, quoi. Donc mardi.

Comparution immédiate donc… le rappeur prévenu, ou le prévenu rappeur, dûment accompagné de son avocat, demande un délai pour préparer sa défense : accordé. Jugement  reporté au 11 juin, soit dans, grosso modo, 2 mois et demi, le temps de potasser le Code de la Route, le Code Civil, le Code Pénal et les jurisprudences liées à son cas.
Elle est pas belle, cette procrastination ? la comparution immédiate avec délai ? pas immédiate du tout donc, c’est un concept paradoxal mais intéressant.

On dira ce qu’on voudra, nous avons une Justice qu’elle est moderne.

Tibert