( On apprend qu’à Marseille se tient une “Slow Fashion Week” : la “semaine de la mode lente” , ou la “lente semaine de la mode” , comme vous voulez. Je préfèrerais, mais c’est syntaxiquement erroné, la “mode de la semaine lente” : en voilà une idée qu’elle serait bonne, une semaine un peu plus lente. Qu’on aurait le temps de voir passer, du lundi matin au dimanche soir. Mais savoir qu’il faut que ça se dise en anglais, au pays de Pagnol, Mistral et Giono, ça me rend tout chose. Notre langue fout le camp à grande vitesse, même Macronibus lui donne des coups bas genre brainwash. On va vers une sorte de langage gloubi-boulga planétaire. Huit-cents mots, pas plus.
A propos de gloubi-boulga “world-food” (beurk), j’ai pu en apprécier un échantillon hier, flânant sur une place centrale de la métropole clermontoise ; il y faisait une chaleur de bête, on rasait les murs et les devantures du côté ombreux. C’est un alignement ininterrompu, sur une soixantaine de mètres – en face je ne sais pas – de, dans le désordre : paninis (panini, singulier panino, en italien), bowls (des bols, donc, mais avec un “w” ça devient un menu), burgers (cheese, double, hot, etc), nuggets, tacos, shawarma, falafels, kebabs, pizzas (*), et je dois en oublier. Et puis des frites, avec, pour charger en lubrifiant. Un Caco-Lalo pour faire glisser tout ça ? ça fait roter. C’est notre avenir, là, et c’est tout de suite.
Tibert
(*) On voit fleurir dans nos campagnes les automates à pizzas… rondelles de pâte industrielle surgelée, peintes au brumisateur de sauce tomate, on y dépose en rond diverses bricoles, bouts de chorizo, bouts d’olives, bouts de jambon, bouts de… etc, lamelles de gruyère de la Mayenne, un coup de micro-ondes, un coup de chalumeau, et hop ! régalez-vous. Juxtaposé au dit distributeur, vous avez l’automate à sodas : elle est pas belle, la vie ?