Du claquos

( Un parallèle intéressant sur le journalisme, comme on le conçoit… monsieur Achilli, qui bosse pour FranceInfo, est suspendu à titre conservatoire par sa direction ; il a eu le tort de rencontrer monsieur Bardella, du RN, et de s’entretenir avec lui d’un livre projeté par ce dernier. Tenez, Le Monde en traite… faute terrible, qui justifie le pilori. Tandis que d’autres, bossant ailleurs, ne comprennent pas la rudesse de la Justice : deux journaleuses militantes (de quel bord, on peut le deviner) ont été jugées et condamnées pour être allées en Irak « exfiltrer » des familles de djihadistes pour les rapatrier en France, en graissant des pattes ici et là… voyez cet article de Libération. Les deux femmes en question, Edith B. et Céline M. (*), ont admis être «sorties du cadre» de leur métier, mais ont maintenu avoir agi par «humanité», pour «sauver des vies». Voilà : des deux côtés, on est plus ou moins « sorti du cadre » , cadre réglementaire ou cadre du métier… ramener des djihadistes en France « par humanité » , ou rencontrer le Diable.

Mais le titre ? ah… en d’autres termes, le calendos. Claquos, calendos… le camembert, quoi ! Proverbe : « Les vieux, c’est comme les camemberts : il y a ceux qui sèchent, et ceux qui coulent. Pépé sèche, et mémé coule » . Le camembert est encore sur la sellette, des manoeuvres judiciaires sont en cours, et les industriels, auteurs de fromages plus ou moins approchants, viennent de gagner un délai : ils peuvent continuer à utiliser les termes « fabriqué en Normandie » , quand leurs techniques de fabrication tournent le dos aux canons de l’appellation – le lait cru, nom de nom ! et le terroir, les vaches, le moulage manuel, l’affinage.

Lecteurs estimés, le camembert authentique reste un des vrais fromages les plus abordables : même poussé à 5 euros la bête (les supermarchés sérieux en proposent autour de 3 euros ou un peu plus, et du labellisé), ça donne du 20 euros le kilo : comparez avec des concurrents de même qualité, du comté suffisamment âgé, du beaufort, du reblochon, de l’époisses, du maroilles… sans parler d’autres trucs encore plus ruineux. Il est d’autant plus lamentable de devoir se taper invariablement, désolation des plateaux-repas, sur nos lignes aériennes long-courrier, des portions de simili-plâtre étiqueté « camembert » d’une marque du groupe Lactalis (autre offre fréquente : un parallélépipède rectangle de soi-disant cheddar sous plastique, totalement insipide). Pour la bonne bouche, si je puis dire, voyez ce rude pamphlet de Marianne contre l’archétype du « camembert » industriel abusif, celui qui fait le plus de pub : le journaleux ne cogne pas avec le dos de la cuiller – de la louche, si vous voulez.

Tibert

(*) Vous n’aurez pas leurs noms, contrairement à monsieur Achilli : eh oui, elles sont du bon bord.

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