Mort et décroissance

( Réponse du berger à la bergère, quand France-2 et ses collègues débinent à coups d’ « enquêtes complémentaires » tout ce qui ressemble à de la droite, s’attardant sur Hanouna, Depardieu, Bardella… d’autres enquêtent sur France-Télévision, histoire d’en mettre au jour les coulisses, les motivations et les rouages, idéologiques notamment. C’est un documentaire prêt à être diffusé, mais encore tenu sous le coude : « pas diffusable en l’état » juge-t-on chez les décideurs. De fait, ça pourrait fâcher… trop virulent, carrément cru, des trucs pas dicibles, vous pensez bien. En somme, tels les toubibs, les juges, les avocats… on évite de débiner les confrères ? en public, on met des gants ? on s’égratigne prudemment ? à suivre. )

Mais, la « colère » des agriculteurs étant retombée – quels saccages ! et c’est nous qui allons payer pour réparer tout ça – les écolos montent maintenant au créneau : ils sont furieux, vexés. C’est en fait un système de vases communicants : agriculteurs et Verts jouent, comme qui dirait, à « dès que j’avance tu recules » (*). Et c’est logique : les écolos n’ont que des options funèbres et mortifères pour notre agriculture. Si l’on fait de la décroissance, qui c’est qui va « crever » ? la campagne. Si l’on jachère à tout va, qui c’est qui va être empêché de fonctionner ? les cultures. Si l’on réduit drastiquement la production et la consommation de viande, qui c’est qui va pleurer ? les éleveurs. Si l’on supprime les phytosanitaires, si l’on rationne l’eau, refuse les bassines, qui va souffrir ? encore les mêmes. En deux mots : le projet des écolos passe par la mort de nos agriculteurs sur l’autel de la Pureté de la Planète.

La mondialisation chère à Macronious a certes des effets ravageurs sur nos économies, nos cultures (culturelles, celles-là) ; mais penser globalement la sauvegarde de la Planète ne serait pas idiot : quand à Bruxelles, et plus encore chez nous – nous sommes les meilleurs, forcément ! – on serre la vis verte jusqu’à à faire désespérer nos agriculteurs, sur d’autres continents ils s’en moquent comme de leur première tétine ; quand à Paris on veut que Mack-Dôh et consorts utilisent de la vaisselle réutilisable, aux USA toute la bouffe faste-foude, archi industrialisée, est en petites barquettes plastique – y compris la petite sauce barbecue dans son petit pot à couvercle, pour y tremper les neuguetts de poulet de batterie bien alignées dans leur boîte en plastique – et les couverts avec ; et puis on jette le tout, une fois fini de se nourrir. Les écobuages d’Indonésie asphyxient Singapour, la forêt amazonienne c’est peau de chagrin, le gaz ou le pétrole de schiste, les mines de lithium, de terres rares (**)… les chaluts pélagiques… j’arrête là.

En gros, quand nous Européens transpirons à nettoyer curer bichonner notre petit coin, d’autres déversent leurs tonnes de déchets et de cochonneries juste à côté, et ça ruisselle. On ne nous refera pas le coup du nuage de Tchernobyl respectueux de nos frontières ! Bref il serait intéressant de graduer nos efforts à l’aune de nos voisins, et puis un peu d’empathie à l’égard de nos paysans dans la panade ne ferait pas de mal.

Tibert

(*) En tout bien tout honneur.

(**) Fiche Wiki sur la chose : la production d’une tonne de terres rares (en Chine) s’accompagne du rejet de grandes quantités de gaz contenant de l’acide sulfurique, de l’acide fluorhydrique et du dioxyde de soufre, d’eau acide et d’une tonne de déchets radioactifs. Chouette, non ?

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