Sinistre contrition

Dans la ville de Nantes, certains irresponsables soufflent sur les braises quand il y a le feu. Ce dernier vendredi une manifestation « contre l’extrême-droite » a permis à des jeunes gens de casser, briser, incendier, bref se défouler « contre l’extrême-droite » , qui ce soir là ne menaçait personne. Il s’agissait en fait, clairement, de mobiliser ex nihilo, de tester sa force et d’occuper le terrain. Voyez cet article du Monde sur le sujet, qui nomme ce « comité nantais pour l’autonomie des luttes » , comité qui dit lutter pêle-même, allez hop, « contre le fascisme, le capitalisme, l’autoritarisme » : un programme fourre-tout qui ne fait pas le détail. Pour quel projet alternatif, ça en revanche, on le saura plus tard, pas vrai ?

Mais un élu de la ville, « Vert-Pastèque » comme tant d’autres maintenant – l’écologie comme cache-sexe d’un projet plus « ferme » – a cru pertinent, utile de faire mousser, renchérir, et a relayé l’initiative sur les réseaux-poubelles (en l’occurrence, sur Thouitteur)… bref, ça a bien moussé, dégâts, émeutes… le scénario classique des débordements de l’extrême-gauche quand elle a les coudées franches, ce qui ne semble pas émouvoir d’un poil notre ministre de l’Intérieur, qui regarde ailleurs.

Mais, retour de bâton, l’élu trop enthousiaste et rameuteur pour cette manif de saccage, devant les réactions indignées, a dû se repentir ! Il s’est donc fendu d’un sincère 😉 mot d’excuse. C’est bien le moins pour une intervention aussi irresponsable de la part, justement, d’un responsable. Vous pourrez déguster le texte de cette repentance en 140 caractères maximum, munie de l’incontournable, indispensable formule – c’est devenu une locution, avec des tirets, comme le « pied-de-biche » ou la « longue-vue » : le (la ?) « celles-et-ceux » que tout politicien se doit de pratiquer, sous peine de faillir – ridicule tic de langage, clin d’oeil minable à la gent féminine.

Autre chose… j’ai perdu la référence… mais je jetais un coup d’oeil fugitif à une page Houèbe, et je lis « Machin-Truc en direct-live » . Le direct-live rejoint la locution celles-et-ceux : c’est pour signifier le direct vrai de vrai, le direct en direct ! C’est un nouveau concept, ça veut dire que ça se passe pile-poil, brut de décoffrage, au moment où vous le percevez… du direct, quoi. Mais laïve, en fait. Vous voyez la nuance ? moi non. Mais avouez, en anglais, c’est nettement plus direct.

Tibert

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