Mocheté, sabotage et termes en …ing

Des lecteurs m’ont gentiment communiqué le lien vers un site Houèbe gratiné, édifiant. N’ayant pas une opinion très favorable de nos journalistes en général – mais il en reste heureusement qui respectent le lecteur, écrivent proprement et ne font pas dans le sensationnel à tout prix – je ne puis qu’être conforté dans mon point de vue…

Ici on touche le fond, et l’on prend la journaleuse en flagrant délit de pourrir volontairement notre langue – néologismes cons, moches, inutiles et forcément anglais, bien entendu. Vous pourrez, muni d’un glossaire ad hoc, savourer le souping, le juicing et le cocooning. Un regret, ladite gratte-papier chargée – en charge, selon l’expression anglomorphe, plus ronflante – de cet article drainant et détoxifiant n’a pas trouvé de nouveau et décoiffant terme en « …ing » propre à se substituer avantageusement à la cure de « soupe au chou », qu’elle a mise aux choux et au pluriel, puisqu’il faut bien évidemment plusieurs gros choux pommés pour confectionner la soupe d’une famille nombreuse ou d’une très-très grosse faim (remarque : moult sites de cuisine sont minables à l’orthographe, tel celui-ci : « soupe au choux : Recette de soupe au choux – Marmiton ». Eh oui, dans le temps on apprenait chou-hibou-genou-bijou-caillou-joujou-pou (je l’ai dans le désordre ? tant pis !) : ces mots prenaient, devraient encore prendre, non un s, mais un x au pluriel… seulement au pluriel ! Un chou, des choux : c’est super dur, on est d’accord. Avec le souping, on a moins de soucis, c’est invariable (-ment débile) ; en attendant que nos correcteurs orthographiques cessent de le souligner fort judicieusement en rouge.

Tibert

PS – Nouvelles du front : deux voisins chenus (âge > 74, ou ≥ 75 si vous préférez) devaient aller se faire vacciner dimanche prochain (un dimanche, bravo !) à 60 km de chez eux… c’est reporté péremptoirement, allez hop, à fin mars ! « en fonction des directives gouvernementales », dit le texto sibyllin de madame Doctolib, qui laisse le client dans le brouillard. Ah bon ? on avait cru comprendre que la priorité gouvernementale, c’était, après les soignants, de vacciner les anciens ? Même pas le courage d’écrire « En raison de la pénurie persistante de vaccins », ce qui est certainement la vraie raison, mais chuut !  Bref ça continue de merdoyer…