Des macarons sur les pardingues

( Au fait, le chant du coq à 4 h 37, la bonne odeur de fumier frais, les relents d’ensilage fermenté, enfoui pas bien loin sous la bâche noire lestée de bardées de vieux pneus : c’est notre patrimoine rural, c’est sacré ! Notez bien, les épaves de charrues, vieilles herses, remorques rouillées et autres carcasses de Juvaquatre au coin du pré, ça ne sent rien, c’est juste pour la déco. Traversant les verdoyants 3-5 ou 2-2, au long des pittoresques départementales qui jouxtent les très nombreuses stabulations porcines locales, on pourra inspirer avec gourmandise le bon air « patrimonial » et rural, chargé des parfums d’épandage de lisier. Espérons donc que la proposition de loi – ce n’est pas encore voté – protégeant la vie rurale et ses spécificités patrimoniales aura le bon goût (sic !) de fixer des limites… )

Mais sur le crucial problème « Qui confiner ? », je vais faire une proposition… d’abord, soyons clairs, il faut vacciner fissa, et qu’ça saute, et exhaustivement, les pensionnaires des Ehpads et les handicapés assistés : les confiner ne sert à rien, ils sont entourés de plein de monde qui vit, travaille, circule… et peut les contaminer.

Ceci étant, pourquoi confiner les gamins, les ados, les étudiants, les adultes, disons… jusqu’à 60 ans ? certes il y a des malades graves dans ces tranches d’âge, mais très peu, et l’on sait mieux les soigner maintenant. Laissons-les vaquer librement à leurs occupations ! En revanche, constatons que les anciens autonomes (*), non indispensables à la vie économique – sauf qu’ils consomment ! – s’auto-confinent souvent, font leurs courses avec prudence, rencontrent peu de monde et se déplacent avec parcimonie. Confinons-les ! C’est eux, bon sang, qu’il faut protéger et isoler ! eux pour qui l’on bloque hélas, absurdement, indûment, toute une population jeune et impatiente de vivre, bosser, skier, raver, traîner dans les néfastes-foudes pour y consommer avec les doigts, dans des barquettes en polystyrène, des rations lipidiques arrosées de sodas qui font rôter, se presser dans les amphis ou les cinémas, assiéger les bistrots, beugler bourrés dans les tribunes des stades.  Et faisons en sorte qu’on les repère aisément et de loin, ces précieux anciens à garder sains, cloîtrés et au chaud : on pourrait leur coudre un signe distinctif sur le paletot – mais attention, rien qui rappelle des trucs déplaisants. Non… tiens, un macaron orange, ça le ferait ?

Tibert

Je ne désigne pas là les « autonomes » chenus, vieux anars et gauchistes radicaux enkystés ;  il s’agit bien entendu des paisibles retraités, valides et vivant chez eux.

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