A la pêche aux aimants

(Covid-info : On va encore pouvoir bouffer au restau à Paris : c’est bien et c’est normal, car les tenanciers sont capables de sérieux et de responsabilité. S’accouder en grappes (clusters en anglais) au zinc d’un rade pour y refaire le monde sans masque est nettement plus risqué, et d’ailleurs ce n’est temporairement plus possible : on paye là la légèreté des jeunesses de l’été… un de ces écervelés, dans une grande tablée de bistrot où ça jacassait et se conta-minets sans vergogne (*) énonçait, narquois, au micro tendu à sa bouche découverte : « la vie comporte  une part de risque ». Il omettait juste de dire : pas pour moi, pour d’autres… les vieux ? ah oui, bof, tant pis.)

Mais bon… Vieux serpent de mer des bobards qui courent l’Educ’Nat, l’enseignement de l’arabe à l’école refait surface. Notre Darmanin de l’Intérieur y est allé de son argumentation là-dessus, et ma foi il est vrai que si l’on a des cours à l’école, plus besoin d’aller en suivre dans une assosse opaque, religieuse et plus ou moins endoctrineuse. Mais il manque une précision, pour casser les pattes aux rumeurs ; il manque un mot dans cette apologie des cours d’arabe… « obligatoire » OU « facultatif ». Hic jacet lupus, comme disait l’autre, c’est là qu’est le hic. Car si ça vous chante d’apprendre la dentelle du Puy en CE2 et qu’il y a cette option optionnelle au menu, grand bien vous fasse ! Certes, parler l’arabe peut être utile, de même que l’ourdou si l’on commerce avec le Pakistan, ou le mandarin pour aller rencontrer les Chinois, etc. Tout connement : plus je parle de langues, mieux c’est ! Le hic (jacet lupus), c’est que le cerveau et les emplois du temps ont leurs limites : on apprendra l’arabe, mais au détriment d’autres matières. Tenez, le français ou les maths, par exemple, déjà que c’est de plus en plus piteux.

Mais, télescopage journalistique de ce matin, j’ai trouvé cet article dans le Monde, et ma foi il colle bien avec les propos darmaniens sur l’enseignement de l’arabe. La pêche aux aimants, pour draguer les fonds… quand on a  besoin qu’on vous aime.

Tibert

(*) Je sais, c’est assez poussif, mais chargé de sens.

2 thoughts on “A la pêche aux aimants”

  1. … Vouais. Le problème, c’est (entre autres !) qu’il n’y a pas QU’UN arabe : il y a le dialectique, le maghrébin et toutes sortes d’autres variétés plus ou moins répandues dans notre pauvre monde ! Il me souvient de mon long séjour à Riyadh où, pour les besoins d’une expo culturelle française, j’avais dû recruter une floppée d’interprètes franco-arabes. Tout fier de mon idée, j’étais allé à la fac de Lettres rencontrer qqsuns des très nombreux étudiants tunisiens et marocains parfaitement bilingues qui en fréquentaient les bancs – les algériens, issus d’un régime socialo, n’y étaient pas spécialement prisés… – et là, surprise : la plupart d’entre eux reconnaissaient avoir beaucoup de peine avec le saoudien, très éloigné (selon eux) de leur maghrébin natif !
    Alors, évidemment, vu de Matignon ou de la Place Bauveau, tout ça c’est du pareil au même, mais… ces chers incultes qui nous gouvernent risquent d’avoir de singulière surprises à l’usage ! et je ne parle pas des différentes tendances de l’Islam qui s’entre-exècrent ni des avantages et autres privilèges âprement défendus par les différentes castes !
    Alors, m’est aviss que le « Mammouth » – pour reprendre l’expression chère à l’un de nos ex-ministre de l’E.N. -, n’avait pas besoin de ça ! J’entends encore l’ex-roi du Maroc Hassan II déclarer il y a 30 ou 35 ans au micro de France-Culture (si mes souvenirs sont exacts) : « De toute façon, vous ne parviendrez JAMAIS à intégrer les musulmans ! »
    En tant que Commandeur des Croyants, j’aurais plutôt tendance à croire qu’il savait mieux de quoi il parlait que n’importe quel « tourqueignot » d’aventure..!
    M’enfin, « autres temps, autres moeurs… »
    @ +++++++++++ !
    T.O.

    1. L’arabe dont parle Darmanin c’est évidemment le maghrébin, vu les concentrations de populo de par chez nous. Mais ceci ne répond pas à la question : ce serait facultatif, en plus des cours obligatoires, ou à la place de… ? « mais nul, sinon Echo, ne répond à ma voix« .

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recopiez ces symboles *