No-show, lapin…

( Les canards bruissent tous d’échos et servent la soupe à Games of thrones, games of thrones par ci, par là, tout partout : ces jeux de trônes, a) je ne sais même pas de quoi ça cause et je m’en tape à un point que vous n’imaginez pas ; b) je leur souhaite le bide le plus total ; c) je les voue à la poubelle sans hésiter. De trône, je n’en fréquente qu’un , celui de mes houatères. On passe à autre chose, de plus consistant )

On cause sérieux, là, on cause bouffe, bouffe conflictuelle. Le Parigot et d’autres en traitent, et vous la soufflent, la version française du coup du type qui téléphone à 18 h 17 à la femme du patron « Au bon coin » ou « Chez Milou » pour réserver une table de quatre vers 20 h 30, et qui ne vient pas, laissant ladite table orpheline, et le manque à gagner ! et les clients qu’on a refusés ! il paraît que c’est fréquent… le client a fait faux-bond, mais en anglais de français anglolâtre on dit « faire un no-show« . Remarquez que c’est idiot, cette expression, ça se traduit (mal, c’est du charabia) : « ne pas montrer ». Ne pas montrer quoi ? ne pas se montrer, d’accord, ça aurait du sens, « not-show-oneself« , mais avouez, c’est nul, ces phonèmes barbares au mitan d’une phrase en bon français ! «  patron, keskonfé ? la résa de la 12 did not show itself ? « . Alors, forcément, on « fait un… (néologisme rosbif)« .

Nous, nous avons un lapin pour ça : ni tartiné de moutarde, ni chasseur, ni en gibelotte avec du vin blanc et des champis, encore moins en civet accompagné de pavés de polenta grillée… un lapin posé ! le client a posé un lapin, ce salaud (pas le lapin ; le client). Les Anglais eux-mêmes n’évoquent pas de lapin ni ne disent qu’on leur a fait un no-show ; d’ailleurs ils n’en mangent surtout pas, du lapin ! (*) non plus que des escargots ou des grenouilles ; ils ont un truc moins imagé que notre lagomorphe (**) ; on les « stood them up« . Pas fameux, hein ? pas assez claquant comme expression. Mais le problème de notre lapin, justement, c’est qu’il est ambigu : si l’on déclare qu’on a fait dix-huit lapins hier soir, étaient-ce des faux-bonds, ou des assiettes ?

Va pour le faux-bond, donc, et mort au no-show. On pourra constater que les remèdes actuels aux impolis et désinvoltes faux-bonds sont tous deux désastreux : 1) prendre le numéro de carte bancaire du type qui réserve une table, avec menace de rétorsions ; 2) refuser les réservations, et à la queue comme tout le monde ! dans les deux cas, c’est la mort de la bouffe festive et spontanée. Aller sur le Houèbe pour organiser un repas, pffft, vous voyez l’allégresse ! et puis j’ai horreur de faire la queue. J’aime autant une assiette de nouilles au beurre chez moi.  Ou du lapin ? réchauffé c’est encore meilleur.

Tibert

(*) Nous en mangeons, certes – sauf les phobiques et les végétariens – mais les Espagnols avec leur conejo, et surtout les Italiens et leur coniglio, en sont bien plus amateurs que nous.

(**) doctus cum wikipedia : le lapin fait partie de la famille des lagomorphes. Avouez, vous l’ignoriez. La lecture de ce billet n’aura pas été totalement vaine…

One thought on “No-show, lapin…”

  1. Ouais. Du temps que je fréquentais le monde – en Alsace et dans ch’Nord* en particulier, où une parole donnée vaut (valait ?) engagement signé devant notaire -, on appelait ça une « incorrection » et l’auteur en devenait de facto infréquentable : tant pis pour lui !
    Mais aujourd’hui que l’univers tout entier se dilue en logorrhée stérile** portée haut à la face monde grâce à Internet (« La Réalité Virtuelle ! » comment s’appelle déjà cette figure de rhétorique qui consiste à associer un mot et son contraire dans une seule expression ? l’oxymore ? Tonton Bécherelle, au secours !), les mots s’envolent mieux que jamais à tire-d’aile… et désormais, les écrits aussi ! Or, les mots sont les antidotes des actes : le blabla désamorce l’action ; en causer c’est comme si c’était fait et notre gouvernement actuel de bavards aussi impénitents qu’impuissants en est la parfaite illustration !
    Mais pour en revenir à votre « no show », ici c’est le genre de chose à éviter quand vous risquer de croiser celui ou celle à qui vous avez posé ce lapin le lendemain matin même ; au tabac-journaux-PMU, au marché ou – plus rarement tout de même… – à la messe.
    Avantages & inconvénients de la vie à la campagne.
    T.O.

    (*) … Au fait : il m’arrive environ une fois par an (maximum !) de rester scotché à ma télé de 11h 30 à 17h30 : le jour de Paris-Roubaix, traditionnellement le lundi de Pâques… Hier, je suis tombé dessus par hasard… et je ne l’ai pas regretté ! quelle course ! Mais pourquoi en ont-ils changé la date ?
    (**) Je subissais à l’instant sur France-Musique (dont je finirai par avoir honte d’avouer que c’est ma seule station-radio… ) une interview d’un certain « Choplain »- Orthographe ? – ; ex-administrateur de grand(s) théâtre(s) parisien(s) – .
    Florilège d’esprit Uhuhuh… avec d’emblée « Mieux vaut un Choplain qu’un Chovide » (oufff !!!) et tout de suite derrière : « Souvent, la profondeur se cache à la surface… » (re-oufff !!!) pour, au final aboutir à une banalité de dix mots dont quatre « voilà ! ».
    Messieurs de France-Musique, pitié !!! (« Vous allez LA-DO-RÉ ! » … Tu parles.) : on n’en peut plus de vos bavasseries aussi mondaines qu’insipides ! De grâce,  » … de la Musique avant toute chose ! Et tout le reste n’est que littérature. »

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