Quand je serai grand je serai factcheckeur

On a connu les (dé)fèque-niouzes, c’est à dire des mensonges : le bon vieux mensonge de notre enfance, c’est pas beau de mentir, qui s’est ainsi fait relouquer façon rosbif-US ; des mensonges, des bobards, des vannes, des salades, de l’enfumage. Mais voilà, en rafale, il y en a de nouveaux tous les jours, ce sont des tirs nourris, voilà les factcheckeurs ( … à vos souhaits !).

« fact » ? fait. Un fait, donc. Fact, c’est un fait, en fait. Et check c’est contrôler, ou mieux, vérifier. fact-checker, donc, dans notre bel Hexagone ce pourrait être : vérifier une affirmation. Et un factcheckeur ? c’est un affreux bonhomme qui prétend faire un boulot abscons et complexe – et difficile à prononcer, déjà ça aide – mais qui en fait vérifie. Vérifie quoi ? une annonce, un truc, une photo possiblement bidouillée, bref qui vérifie. Tenez, la rubrique du Monde « Tous #factcheckeurs » (avec un dièse pour faire du Twouiit, forcément, faut que ça circule, sinon à quoi bon ?), cette rubrique nous invite à vérifier une photo bidon…

On a connu au cinéma l’immortel Aldebert Brun, incarné avec son talent et son chapeau par Robert Vattier : « Monsieur Brun » (fort accent marseillais), un Lyonnais, du Nord, donc… il était Vérificateur des Douanes. Monsieur Brun serait flatté d’apprendre qu’il était en fait customcheckeur, ce qui a tout de suite plus de gueule, et mérite des points d’indice en plus.

Tous factcheckeurs : factcheckeurs de fake-news ! voilà où nous en sommes. A mettre en doute des bobards. Il reste à angliciser « tous » (everybody) et « de » (of), ce qui est peu. Du calme, ça viendra ! chaque avancée de l’anglais en son temps. En attendant, contentons-nous de mettre en doute, et puis de vérifier ces tombereaux de vannes, ces tas d’infos trop juteuses pour être honnêtes.

Bref : pratiquons le doute cartésien, le scepticisme scientifique ; doutons, mes frères ! montrons-nous circonspects.

Tibert, le wordcheckeur, tant qu’on y est.

PS – puisqu’il importe de se gargariser de mots laids, tenez… #touszététiciens ! c’est du grec ? ça en vient.

2 thoughts on “Quand je serai grand je serai factcheckeur”

  1. « … des mensonges, des bobards, des vannes, des salades, de l’enfumage. »
    … Vous avez oublié mon préféré, Tibert ! le « Canular », dont les regrettés Pierre Dac et Francis Blanche s’étaient fait une spécialité !
    Vous savez quelle était l’adresse postale de Francis Blanche ? « Maison Blanche », etc. bien entendu ! Et l’un de ses gags favoris : il avait fait poser un deuxième réservoir à son énorme américaine ; il choisissait une station-service sur une route un peu en pente (tout de même) et y arrivait en poussant sa voiture ! Le pompiste, tout heureux « Chic-chic, un plein d’au moins 80 litres !* » se précipitait, pistolet au poing…
    – Non-non, disait alors Blanche : juste un verre d’eau, s.v.p…
    Et, après avoir versé le contenu du verre dans le (faux) réservoir : – Combien je vous dois ?
    – Euuuuhhh… ben rien, monsieur…
    – Ah ? ben merci, c’est gentil de votre part…
    Sur quoi il remontait dans sa voiture, démarrait et s’en allait sous le regard médusé du pauvre pompiste…

    *Je vous laisse faire la conversion en gallons, trop compliqué pour moi ! Je me souviens seulement que tout gamins, au début des fifties, mon père avait une Buick « Roadmaster Super 8 » ; quand on arrivait dans un garage ou une station du Massif Central ou du même genre d’endroit, les pompistes se frottaient les mains ! Ils oubliaient juste une chose, c’est que les pompes de l’époque (avec deux énormes cylindre de verre où l’on voyait le super jaillir alternativement, en différentes couleurs suivant la marque…) fonctionnaient… à la force du poignet – si j’ose dire ! – et 80 litres**, ça en faisait des aller-retour de levier !)

    ** Par comparaison, le réservoir de la 2 cv « 375cc » (les toutes premières, avant la 425) faisait… 17 litres, à l’époque ! dire qu’aujourd’hui, elles consomment beaucoup plus que ma Mam’zell’ Clio !

    1. le problème c’est que les bobards du calibre de ce qui a été balancé pour les élections n’étaient pas des canulars à la Blanche, mais des boules puantes-gluantes destinées à tuer (politiquement). Mais Blanche, oui, c’était du canular de classe.

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